mercredi 12 mars 2008

Une simple nature du Gard

Tout en haut de Saint Victor la Coste, regardons de l’autre coté du Castellas. Souvenez vous, nous y étions montés la semaine dernière...
Et nous voyons, à perte de vue, ces forêts de Pouzillhac ou de la Sainte Baume qui s’étendent. Une verdure chatoyante dans lesquels j’aimais aller rouler en vélo. Un coin du canton qui j’aime vraiment.
La petite ballade de dimanche dernier, sous un soleil printanier qui contrastait avec le ciel automnal de ce dimanche, m’a été vraiment agréable. Ça fait du bien de revenir à des paysages qui me sont chers. Agréable. Très agréable.

Cela me permet aussi, cette petite ballade en photo, d'essayer de me remettre à écrire des billets. Avec cette difficulté que j'ai à me re-concentrer sur la vie de tous les jours, l'actualité dont je suis pourtant tellement friand. J'ai l'impression d'être déconnecté de tout. Une preuve ? Jusqu'à ce matin, j'étais convaincu que le match retour de mon "Ohème" en Russie, ben c'était demain soir. Et j'avais tout prévu pour demain soir. Loupé mon con, c'est tout à l'heure...
Si je ne connais même plus la date des matchs de l'Olympique de Marseille, il faut me piquer tout de suite.

J'ai envie aussi d'écrire quelques mots sur ces élections municipales. Sur les résultats qui m'ont fait plaisir, et ceux qui m'ont fait un peu moins plaisir... Envie de mettre en avant ce dessin de Cabu du Canard Enchainé de la semaine dernière (que j'ai lu encore le samedi...).
Aller, les résultats qui m'ont fait très plaisir, outre celui de mes deux villages... Alain Juppé à Bordeaux, parce que c'est un des hommes politiques que j'apprécie en tant qu'homme d'Etat (je pense qu'il y en a trés peu... Fabius et Juppé en font partis), et aussi en tant qu'homme tout court. Donc heureux pour lui (et pour Bordeaux).
Toujours à droite, j'ai apprécié Fournier à Nimes (bon résultat pour l'instant), Wauquiez au Puy-En-Velay (j'adore cette ville). La résistance de Moudenc à Toulouse me semble être aussi une bonne surprise pour moi, car cet homme du crû a réussi un peu à redresser une barre que le désastreux Douste-Blazy avait bien tordu...

A gauche, le triomphe de Jeanny Lorgeoux à Romorantin eut fini de combler ma soirée de bonheur. J'ai également adoré autant la victoire de Gérard Collomb à Lyon, que la défaite du parachuté Perben, qui aurait mieux fait tant qu'à faire de rester à Chalons sur Saône. Je ne me souviens plus du nom des deux vainqueurs, mais les défaites de Vanneste à Roubaix et de Noachovitch à Villiers le Bel ne peuvent également que me faire plaisir.
D'une manière générale, j'ai eu l'impression que l'arrogance, l'opportunisme, la méchanceté haineuse et enfin le parachutage, ont plutôt passé un mauvais week-end. C'est une belle chose.

Tout n'est pas rose tout de même. Jean-Michel Apathie met en avant des points avec lesquels je ne peux être qu'en accord. Cumul des mandats ? Peut on être ministre et maire d'une commune ? Peut on, comme François Hollande, se présenter à une Mairie que l'on administrera peut être pas, "au cas où" le département de Corrèze ne soit finalement pas gagnable ? Y a t'il une morale à la démarche de Montebourg à pourfendre le système du cumul des mandats, en des termes très pertinents, pour finalement ne pas suivre ses convictions ?
Allez, un point au crédit de Ségolène Royal. Elle s'était prononcée contre le cumul des mandats : elle a finalement renoncé à la députation pour n'être "que" président de Conseil Régional. J'ai dit du bien de Ségolène Royal, merci de saluer cette grâce qui me tombe dessus (merci).

Jean-Michel Apathie met en avant le fait qu'être élu, c'est un métier. Et qu'il faut un statu de l'élu, pour qu'il puisse vivre de son mandat sans besoin de cumuler. Je le pense vraiment...

Enfin, si je n'ai de l'intérêt pour Neuilly que pour le spectacle de clowns que nous offre cette classe politique, des villes comme Pau ou Périgueux attirent mon attention. Périgueux car je pense que Darcos est un mec bien (bien que je me demande comment peut on être "chef" de la première entreprise d'Europe en terme d'effectif, et Maire d'une grande et belle commune...). Pau car Bayrou joue un coup de poker que je juge bien couillue. Pour cela, et parce que j'ai envie de continuer à entendre sa voix pertinente, j'aimerais qu'il gagne Pau.
Quand bien même je cherche une logique au comportement politique du ModeM... Je ne comprends pas... (expliquez moi amis Modem, mais entre les communistes d'Aubagne et Alain Juppé, je vois pas...)

Je n'ai pas parlé de Marseille autrement qu'en foot. Gaudin m'est indifférent. Guérini aussi. Muselier m'est anthipathique, mais j'ai beaucoup d'affection pour Bruno Gilles (j'ai eu des bons échos de la part de personnes que j'aime beaucoup...) et j'apprécie Guy Teissier, qui me parait être un des rares gaullistes de l'Assemblée. Enfin, on verra bien à Marseille (s'agisse qu'ils battent Lens dimanche soir ;-) )

Et puis pendant qu'on parle municipales, on ne parle pas Elysée. Ca me plait bien ça...

Je ne serai néanmoins pas complet si je ne parlais pas de ces deux nouvelles qui touchent quand même l'heureux garçon que je suis aujourd'hui. Le retour des suicides en entreprise. C'est une plaie qu'il faudra vraiment traiter, les conditions de travail morales et matérielles de certains (une majorité) salariés. Ici, c'est la prestation qui est touché. C'est un lourd problème, sérieux et qui risque de faire très mal.
Et la mort du dernier poilu. C'est beaucoup de France, de son histoire et de ce que j'aime en elle de valeurs et d'humanisme, qui s'en va.

Edit 19h27 : je rentre... Je vois que Marseille se fait éliminer de la Coupe dEurope et je demande à la Bonne Mère pourquoi décidément l'OM me fera toujours du chagrin, peuchère... (non, je plaisante pas : ça me fait chier... bouh... :( )

lundi 10 mars 2008

Sur un nuage

Je ne sais pas encore comment traiter cet épisode politique, personnel, qui vient de se dérouler... Je ne sais pas comment commencer mon billet. Je ne sais vraiment pas.

Je me suis dit ce matin que j'ai vécu, au soir du 9 Mars 2008, ma plus belle joie depuis que je suis né un 4 Octobre 1977. Il y en a eu d'autres, des moments de joie intenses et partagées. Mais comme ça, où on revoit 10 ans d'une vie défiler, avec tout ce que cela comporte de bonheur et de peine réelle, jamais. Jamais.
Je pense que quand je serai papa, un jour, je connaitrai un bonheur similaire, sans doute plus intense. Il sera personnel. Mais ça fera peut être, si blogger existe toujours, l'objet d'un autre billet.

C'est moi qui avait pris cette photo sur le résultat de notre élection municipale. Nous roulions dans la Roquemaurette, c'était un mois de Mai 2003. Etre de ceux qui ont offert à un ami, à une personne que j'aime comme un parent, cette élection, son élection, c'est un immense bonheur. Un immense bonheur.
Je pense un peu à moi aussi. Je suis élu. Mon ancien village a redonné mandat au Maire dont j'étais un conseiller municipal. La victoire est totale pour moi. Sur mes deux villages. Mes grands parents, qui n'ont pas pu voté pour moi, sont aux anges. C'est fabuleux de voir les gens qu'on aime fier de vous. Même si j'aurais aimé qu'il y ait d'autres personnes qui soient fières de moi, voir ses grands parents les larmes aux yeux, c'est un cadeau du ciel.
C'est un weekend exceptionnel pour moi. Qui m'ouvre des horizons chouettes. Envie de servir mon village, mes villages, ces paysages que j'aime à blogguer ici, et les gens qui y vivent. Parce que c'est ça aussi, "faire de la politique" comme disent les grands.

Je l'ai dit, je parlerai plus tard des dessous d'une campagne électorale. J'ai écrit des billets que je n'ai pas souhaité publier. Qui le seront sans doute un jour, à froid. Sur ce que j'ai ressenti. Parce que je suis un éternel anxieux, et que tout n'a pas été facile. Mais un candidat à une élection peut il dire, honnêtement, qu'il a peur ? Dans ce milieu d'une virilité abêtissante qu'est la politique, dire qu'on a peur de la défaite, c'est inconcevable ! J'avais peur. J'avais peur qu'on perde, que mon ami perde, que je ne sois pas élu aussi. Ces moments de doutes étaient aussi liés sur ma place dans l'équipe, sur mon rôle, sur mes qualités, sur ce que je suis vraiment. Je doute donc je suis disait le philosophe, j'en suis la bête incarnation.
Je parlerais aussi de ces coups bas dont mon ami a été victime. Des insultes, des railleries. Depuis 10 ans. Entre autre parce que mon candidat, mon ami, ne sortait pas de l'ENA... Si je voulais être un peu rancunier, je dirai que l'arrogance est un défaut mortel qui se paie toujours. Mais je ne le serai pas.
Et puis aussi les attaques personnelles : j'en ai eu aussi, sur mon modeste nom. En début de semaine, j'étais un militant à la gauche de la gauche, et puis en fin j'étais un représentant de De Villiers. C'est pas grand chose, mais ça surprend ses proches. Et c'est surtout très con pour le gaulliste que je suis, mais le mensonge et la diffamation font partis des techniques électorales...
Je parlerai de tout ça, plus tard... C'est pas les municipales de Paris, juste celle d'un village de 5000 habitants du Gard. Mais c'est une aventure, une belle aventure.

Enfin, une aventure qui débute, car une élection au premier tour signifie aussi une chose. L'attente des gens qui votent est grande. Il ne faudra pas décevoir... Il faudra être conscient de l'attente des gens, et être très bon.

Là, je vais un peu souffler. Nous partons en vacances dans 15 jours. Non, je n'arrêterai de faire du blog, évidemment... On continuera à soupirer sur les bêtises de plus haut. Je continuerai de me plaindre, ressassant des moments passés qui continuent à me faire du mal.

Avec néanmoins un optimisme retrouvé. Il y a des dates dans une vie. L'été 2002 aura été une période charnière. L'automne 2006 aussi. Je pense pouvoir dire que le 9 Mars 2008 sera une date qui m'aura marqué. Il y aura eu un avant et un aprés. Mais le Faucon restera celui qu'il est...
Merci aux ami(e)s et aux gentils gens qui ont eu pour moi des gentilles pensées. Merci...
Edit du matin : Quand même, pour montrer que dans le Gard, nous demeurons plus civilisés qu'à Neuilly ^_____^

Pari gagné

Rien à rajouter ce soir. Mon candidat, mon ami, celui que je soutiens depuis 10 ans, est élu dés le premier tour dans mon village. 52% des voix, il y avait trois listes, dont celle de la majorité sortante.

Il y aura beaucoup de choses à dire, plus tard. Ce soir, je suis simplement heureux. Tout simplement. Heureux pour celui qui, dans une semaine, sera maire de mon village.

Aux quelques uns de mes amis, anciens amis, ou simples curieux qui viennent passer ici, je voulais dire que dans un petit village du Gard d'un peu moins de 5000 habitants, quelqu'un était heureux. Il n'était pas seul. Pas seul.
J'aurais pu être dans le camp, plus nombreux ce soir, des malheureux. Ce n'est pas le cas.

Belle soirée. Par contre, à minuit, aucune idée des résultats dans la France... Mais je m'en fous un peu à vrai dire...

On refera le monde demain. Je vais - essayer de - dormir. Bonne soirée. J'ai gagné, nous avons gagné, une élection municipale. C'est chouette. Y a énormément, énormément, de boulot. Mais ce soir, je vais dormir. Heureux.
(merci aux amis que j'ai... merci à vous)

vendredi 7 mars 2008

D'un village à la République

La dernière ligne droite de cette campagne municipale arrive. Le vent glacial parait durer une éternité, et semble lui aussi attendre le résultat des urnes de dimanche soir.
Quant à moi, je parviens à jongler entre des soucis au boulot (réunion avec le Directeur du Centre dans une heure) et un stress assez normal et légitime d’une campagne dans laquelle j'aurais essayé de m’investir, de manière honnête et entière.



Ce soir, ce sera le « meeting » de la liste que je soutiens. Le grand moment de notre campagne. Comme 4 ans plus tôt lors des élections cantonales, mon ami prendra la parole sur l’estrade de la salle des fêtes du village. Comme 4 ans plus tôt, je serais présent. Je ne serais pas à coté de lui sur l’estrade, à ouvrir son discours dans une intervention qui me laissera un merveilleux souvenir, car parler devant plus de 400 personnes, c’est un chouette truc. Je serai avec les gens de la liste. Serein.
Je penserai à tout ce chemin parcouru. Ma carte prise au RPR à 18 ans. Une élection municipale, dans le village d’à coté, un peu plus tard. Un combat cantonal difficile en 2004. Et puis tout qui se prépare. Une amitié que je pense sincère. Et là, presque le dénouement de quelque chose qui a commencé quand j’avais 18 ans. J’en ai 30.

J’ai pris du plaisir à travailler avec les gens choisis par mon ami tête de liste. Des gens venus de tout horizon. Au début, c’était difficile pour moi, car je suis finalement d’un naturel timide avant que je sois à mon aise. Il fallait que je fasse ma place. Y suis-je parvenu ? Je pense que oui.
J’ai essayé d’apporter ce que je pouvais, avec humilité et respect de chacun. Respect surtout de mes valeurs et de mes convictions, qui sont, je trouve, assez bien présente dans ce programme que nous avons monté. Et dans la manière de faire campagne.

Oh, je parlerai plus tard de certaines coulisses, et attaques assez infâmes et méprisables qui ont été lancé sur des gens que j’apprécie. Même sur moi, modeste petit ouvrier de cette campagne, j’ai réussi à voir mon nom mêlé à des rumeurs confondantes de bêtises… C’est amusant, quoique…
Quoique non, ce n’est pas amusant du tout, car la politique et le débat d’idées, ce n’est pas mépriser l’adversaire et lui cracher haine et ressentiment. Le discours d’un des candidats hier soir, vis-à-vis de la tête de liste que je soutiens, mais aussi vis-à-vis du troisième concurrent, était un flot ruisselant d'une agressivité laide et haineuse.
Je me demande toujours comment l’électeur reçoit des messages de haines et de mépris. Je pense toujours que c’est contre-productif, et c’est pour ça que mon message à toujours été celui du respect et de l’humilité : présenter ses idées, ses valeurs, son projet, et ne pas cracher sur les autres, cela ne sert à rien.
Le temps de parole est trop précieux : utilisons le pour convaincre plutôt que pour insulter.

Le respect de l’autre… Je pense que ceux qui ont fait de la politique savent ce que c’est, le respect de l’autre. Je pense que les démocrates républicains, qui le sont de cœur et pas uniquement de mots, savent ce que cela signifie. On peut ne pas être d'accord, ne pas partager certaines valeurs. Mais le respect permet une démocratie apaisée et efficace.
Sur d’autres listes de mon village, il y a des amis. Qui l’étaient hier. Et qui le resteront dimanche soir. La haine et l’intolérance politique, c’est le fait des extrêmes, non ?
J’ajouterai sur ce point que la liste dont je fais parti est un peu à l’image du conseil municipal que je viens de quitter. Politiquement multicolore. Moi, le gaulliste, je côtoie des anciens militants socialistes, proches de la tendance Mitterrand de l’époque.
J’ai vu, sur un mandat, que cela fonctionnait très bien, car la coloration politique nationale n’aide en rien en la gestion d’un village. Par contre, avoir une vision partagée sur comment on voit l’avenir de sa commune, c’est je pense un vecteur de réussite.
Je le pense au fond de moi, mais je peux me tromper…

Pourquoi je parle de ça ? Je n’ai pas voulu que ce blog soit un objet de « propagande électorale », parce que c’est « mon » blog, à moi. Pas uniquement un blog politique, mais un blog dans lequel j’ai envie de parler de ce que je ressens.
Aujourd’hui, à 12 heures, à quelques heures de la fin de la campagne officielle, c’est exactement ce que je ressens. Et ce dont j’ai envie de parler. En tout honnêteté. En toute sincérité.

Et en conclusion, et c’est le pourquoi de ce titre, une recopie d’un mail qui doit circuler un peu partout. Ma petite Falconette, qui m’aura bien soutenu et supporté durant cette période où je n’ai pas été très facile, à cause de pleins de choses, me l’a adressé.
Par quelques phrases, on remarque que la Veme République, dont je me réclame, est sur une drôle de pente. Pourtant, lire ces phrases du passé, cela me met quelques frissons. Je pense vraiment que la politique, ce n’est pas la haine de l’autre, l’insulte, et le mépris. Finissons par ces quelques phrases…

Charles de Gaulle (1958-1969)
"La grandeur ne se divise pas."
'On ne fait rien de grand sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l'avoir voulu"
"L'autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement."

Georges Pompidou (1969-1974)

"Il ne suffit pas d'être un grand homme, il faut l'être au bon moment."
"Mais n'est-ce pas le propre de la politique d'avoir à choisir entre des inconvénients ? "
"Chaque problème résolu en fait naître d'autres, en général plus difficiles"

Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981)

"Le rôle de l'État, ce n'est pas de protéger la nation, c'est de la conduire."

"Je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du coeur.
Vous n'avez pas le monopole du coeur."
" Il n'y aurait pas tant de malaise, s'il n'y avait pas autant d'amateurs de malaise. » "

François Mitterrand (1981-1995)
"Laissez la tyrannie régner sur un mètre carré, elle gagnera bientôt la surface de la terre"
"Si la jeunesse n'a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort."
"Dans les épreuves décisives on ne franchit correctement l'obstacle que de face."

Jacques Chirac (1995-2007)

"La politique n'est pas seulement l'art du possible
. Il est des moments où elle devient l'art de rendre possible ce qui est nécessaire"
"La montée des extrémismes, c'est toujours la sanction de l'inaction."
"Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent."

Nicolas Sarkozy (2007-...)
"Descends si tu es un homme"
"Si tu reviens j'annule tout"

"Alors casse-toi pauvre con"

mercredi 5 mars 2008

Un simple village du Gard

Saint Victor la Coste, dans le Gard Rhodanien. Nous sommes à l'extrême est de mon canton, et mon candidat de l'époque se plaisait à rappeler combien il trouvait que ce village était "le plus beau" de ceux que nous visitions électoralement. Je ne suis pas loin de penser la même chose que lui, ce village allie la tradition, la conservation de vestige historique (le château du Castellas), et une intégration dans une nature qui est à couper le souffle.
Avec en plus une colline qui domine et la vallée du Rhône qui m'est si chère, mais aussi la Vallée de la Tave et la foret de Pouzhillac.

Quand je mets en ligne ce type de paysage, je ne parle ni politique, ni bien sur municipale. Ça tombe finalement plutôt bien.
Je ne suis pas un novice, surtout pas en politique. Je sais que certaines personnes apprécient des techniques assez grossières et qui ne font pas honneur à une certaine "noblesse" de la politique, même si le terme est pompeux aprés un billet sur les Frêche et Vanneste. Pour autant, je reste toujours sans voix devant la bêtise, la méchanceté gratuite et qui n'apporte rien à personne.

Restons en là pour ce soir. Juste un peu de paysage du Gard, en ce moment balayé par une violente tempête, ce mistral qui rendrait la tempête nébulaire de mon ami Shun bien infantile.

J'aurais pu parler football aussi. Mais je crains qu'il faille encore attendre un peu avant que Lyon ne me fasse vibrer comme mon Olympique de Marseille de Drogba ou de mon enfance, comme le Monaco de Deschamps, ou comme le PSG de Weah et de Ginola...
Non, restons sur un paysage qui me plait. C'est chez moi. J'ai envie, modestement, de défendre ces paysages, de les faire partager aussi. Ca sert à ça, entre autre, mon blog.Ca sert surtout à ça.

mardi 4 mars 2008

Alibis politiques ?

Un homme de gauche, un autre de droite. Un est élu dans le Sud de la France, l'autre l'est dans le Nord. L'un a soutenu ostensiblement Sarkozy, l'autre a soutenu fortement Royal. Et l'un et l'autre représente l'épouvantail du camp d'en face. L'outrance politique, ces mots détestables pleins de haine qui rendent le ciel moins bleu. Et l'un est la réponse d'un camp quand on lui demande des comptes sur l'autre. Et vice versa.

Ce matin, le Figaro annonce que "Georges Freche est en passe d'être réintégré par le parti socialiste". Je pensais que c'était déjà fait, vu sa place au premier rang du meeting d'entre deux tours de Royal à Montpellier, et ensuite les grandes embrassades...
Enfin, durant cette traversé du bac à sable, la gauche locale du Languedoc Roussillon, si prompte à dénoncer Jacques Blanc au siècle dernier et à donner des leçons de morale et de respectabilité politique, n'aura guère lâché "son" président de région. Le soutenant contre vents et marée. C'est beau, l'unité politique.
Dans mon village, cela n'empêche pas la candidate se revendiquement ouvertement et fièrement du soutien de Georges Frêche de donner à qui le veut des leçons de respect d'autrui. Ce n'est pas la seule...
Mais je m'arrête là car je vois tendre l'argument massue, imparable, tranchant comme Excalibur : Dider Vanneste !

Dider Vanneste, candidat à Tourcoing sous le patronnage et le sponsorring de l'UMP. Il est distancé dans les sondages, et sans doute Tourcoing restera à gauche (sur cette ville, je ne pleurerai pas). Delanoé ne souhaite pas d'un Maire délinquant à Tourcoing ? Comment lui donner tort ? Mais j'aurais apprécié, naïvement, qu'il ait la même position pour une présidence de conseil régional, trouvant surprenant que son parti continue à soutenir un "délinquant" à la tête d'une grande région respectable.

Parlons de Frêche à une personne de gauche, et elle répondra Vanneste... Demandons à un fanatique UMP comment ils peuvent garder Vanneste en leurs rangs, Frêche sortira du chapeau.
Bonne guerre, mais sale guerre.

On pourrait en reparler des nombres incalculables de foi, de ces plics et plocs de l'abject dans la politique. L'un existe, donc cela excuse l'autre. Et si on critique l'autre, on se reverra rétorquer que l'autre existe. Fin du débat ? Oui et non... Car l'idéal serait que l'on est ni Frêche ni Vanneste. Qu'à gauche et à droite, la vertu soit reine. Pour la République, pas celle uniquement des mots mais aussi des actes.
Mais non.

C'est aussi pour ça que j'appelle toujours à l'humilité quand on veut donner des leçons de bien séance au "camp d'en face". Aprés, on peut toujours comptabiliser le nombre de Frêche d'un coté, le nombre de Vanneste de l'autre, et dire que la balance penche d'un coté ou de l'autre. Mais la présence d'un seul sur un des plateaux ne disqualifie en rien l'ensemble d'un clan, mais appelle simplement à l'humilité. Juste l'humilité. Et tout le monde s'en portera mieux je pense...

A part ça tout va bien. Sarkozy remonte dans les sondages. Youpi. Et très marrant le test politique des muncipales du Post.fr. Si j'étais maire, je serai Rambo tendance écolo, c'est surprenant, mais pourquoi pas.
Et les giboulées de Mars donnent de drôles de couleur au ciel... Mars... Plus que 5 jours.

dimanche 2 mars 2008

Le Gard Rhodanien

Tout simplement. Vu depuis Saint Victor la Coste, mignon village de mon canton.
Simplement. Pas envie de dire plus. Beaucoup de chose au niveau du truc qui bat en haut à gauche dans la poitrine, qui ne font pas que du bien. Mais plus tard, tout dit vendredi soir.
Bonne fin de weekend. Le Gard Rhodanien est beau. Laissons le Rhône s'écouler.

Y a quelqu'un qui m'a dit qu'il t'avait trop vu à la télé...

Décidément, coté titre, je resterai dans ce domaine aussi très mauvais. La comparaison est cruelle avec le Canard Enchainé dont une brève en dernière page, le 13 février, m'avait donné l'idée de ce billet. Sur Sarkozy, parce que ça fait longtemps qu'on en a plus parlé, de Sarkozy.

Le billet, assez court, s'intitule "Trop vu à la télé". Et donne le ton, par ces simples chiffres. D'aprés les statistiques de l'INA, la personnalité politique la plus présente en 2006 à la télévision fut le premier ministre Dominique de Villepin (nouveau chroniqueur au Grand Journal de Canal +), avec 359 apparitions. Le deuxième étant Nicolas Sarkozy, 325 apparitions. Les Chirac, Hollande, Royal, étant finalement assez loin derrière.
En 2007, les choses changent. Si Ségolène Royal se place, fort logiquement, en 2eme position avec 374 passages, la première place est écrasante : Nicolas Sarkozy avec 713 passages télé ! Presque deux passages par soir, c'est écrasant.

Allons un peu plus loin dans la réflexion. Le billet est court, mais il est aisé d'imaginer qu'au premier semestre, Sarkozy et Royal ont fait quasiment jeu égal. Et que sur les 374 passages télé de Royal, une immense majorité se sont déroulés à cette période là. Cela signifierait donc que deuxième semestre 2007, Sarkozy est passé un nombre de fois incalculable, inimaginable, écrasante, et disons le tout net, autant indécente d'insupportable. Même pour ceux, comme moi, qui ne sont visiblement pas parmi ses opposants systématiques.

Je ne suis pas un analyste politique, tout juste un citoyen qui ressent certaines choses, à l'aune de mon prisme qui est ce qu'il est, imparfait et subjectif.
J'ai voté Sarkozy au deuxième tour de la présidentielle. J'en ai souvent parlé ici, c'est plus par rejet d'une candidate que par adhésion réelle d'un candidat. Aujourd'hui, même si je ne comprends pas toute sa stratégie politique, je continue à penser qu'une personnalité 'à la Bayrou' m'aurait paru mieux. Et que la "grandeur" (relative) et le sérieux d'un Fabius ou d'un Villepin aurait mieux représenté, à mon sens, ce que j'attends d'un président de la République.
Pour autant, je pense que le chapelet de connerie qui offre à Dechavanne ce jeu de mot douteux ("Comment on appelle Nicolas Sarkozy ? Nicolas Sarkommence...") est autant le fait de conseiller sans doute fumeux que celle d'une surexposition médiatique ne laissant pas la place à la respiration, au recul, mais plutôt à une accumulation incessante.

Quand certains préféraient le mystère pour ne laisser transparaitre que l'excellence, Sarkozy choisit la sur-transparence : nous offrir l'idée, le brouillon, les déchets, et là dedans on trouvera bien un produit fini, s'il n'a pas décidé d'aller de suite commencer un autre ouvrage... Là où certains préfèrent nous montrer la toile fini, Sarkozy nous montre la toile blanche, les couleurs qu'il compte y mettre dessus, les brouillons, si bien qu'on en oublie ce qu'on était venu voir. Un tableau qui ne sera probablement jamais fini.

A trop vouloir se montrer, le travail est bâclé. D'où un sentiment unaniment partagé, à droite mais aussi à gauche, chez ceux qui veulent que la France aille mieux demain : que Sarkozy arrête de sur-communiquer. Qu'il arrête d'ouvrir des chantiers improbables et toujours renouvelé.
Car nous ne sommes plus à l'époque de la campagne présidentielle où il faut une idée neuve par jour pour faire le débat et le buzz. Mais nous sommes au moment où il faut travailler. Et réussir. Parce que le prix du beurre et de la viande augmente, parce que des copains et des copines ne trouvent pas de boulot, et parce que les gens n'ont pas voté pour un président qui a des idées, mais pour un président qui travaille. Et accessoirement qui réussit.

Peut être que ce jeune médiatique sera plus efficace qu'une invocation divine pour une remontée en grâce dans les sondages : l'opinion est d'une confondante versatilité... Il n'y a qu'à voir la relative sympathique dont bénéficie aujourd'hui Jacques Chirac, alors qu'il y a peu... Soupir...

Peut être un peu de diète médiatique nous permettra d'éviter des bizarreries journalistiques aussi. J'ai acheté hier Marianne, car la "une", bien politique politi-chienne, m'a plu : le putsch que prépare Fillon ! Diantre... Pas encore lu, mais ça va me plaire ce petit thriller... Bien que je suis persuadé que François Fillon reste suffisamment humble pour éviter d'avoir les chevilles qui enflent un peu trop.
Non, ce qui m'a effaré, c'est le petit encarts en haut de la une : le "On refait le match" sans Saccomano et ses sbires, mais avec un chiffre sur-réaliste : "Royal 51% - Sarkozy 49%". Mwarff comme dirait Zgur. Ça va où bien comme hurlerait le Chaffouin...
Après ça, j'attends avec impatience le sondage pour savoir qui de Giscard ou Mitterand l'emporterait aujourd'hui, et qui de Pompidou ou de Jospin serait le meilleur président de la République pour 2012... C'est beau les cross-over politique, on dirait du Guaino.....

A part ça, il fait beau dans le Sud. Et j'aimerais bien aller courir, mais encore
une forme très incertaine... J'irai peut être marcher un peu, il fait si beau... Et je ne sais pas si je regarderai la télé. J'imagine la réponse de notre président si un conseiller lui a dit qu'un obscur lui a demandé, ou conseillé, de parler un peu moins et de travailler un peu plus...
D'accord, je me casse...

vendredi 29 février 2008

"Blue" total de fin de semaine


Cowboy Bebop était le dessin animé que je regardais en automne 2001, alors que je commençais ma carrière d'ingénieur à Marseille. J'avais parlé, sur ce blog, de ce que m'évoquait les chansons de cet animé, Rain notamment. La chanson de fin de ce dessin animé s'intitule "Blue", tout simplement. Et peut être le dernier épisode de cette série de 26 épisodes, que j'avais regardé une veille de Toussaint avec mon amie Pallas, est un des plus beaux qui m'ait été donné de voir.
Ce clip reprend parmi les derniers épisodes de cette série. J'aime cette musique. Elle est dans le ton de mes sentiments de fin de semaine. Pour un message qui n'a pas vocation ni à être heureux, ni à être optimiste, juste un peu "je me regarde le nombril" en geignant. Pas mes meilleurs billets. Mais demain, je sais que cela ira mieux.
Normalement.

Je passerai vite sur les sentiments provoquées par la haine, à son égard, de personnes que l'on a apprécié, qui était avant vos ami(e)s. Dire que certains mots, assez méchants à mon égard, me laissent indifférents, ce serait un terrible mensonge. Non, ça me touche, profondément, et ça ne me laisse pas de marbre. Ça laisse des traces.
Enfin, c'est ma faute. Peut être je me promène sur des endroits où je me sais haïs. On ne se promène pas dans les bois où y a des loups tout seul quand on se sait faible et pas capable de faire face. Ou alors sans bruit, sans rien dire. Se taire. Donc c'est bien fait pour moi, on m'avait prévenu...
Et peut être aussi ne suis je pas suffisamment cet homme de marbre indifférent que je révérais d'être : si ce que pensais les gens que j'aime de moi pouvaient ne pas me faire ces effets là, peut être aurais je progressé... Je constate que je reste toujours limité humainement parlant : ça promet pour la suite...

Petit passage sur l'horizon professionnel du moment aussi. D'un coté ce matin, retour vers le passé, un autre, avec réception de mon ancienne entreprise à une table pour enclencher un projet... J'étais de l'autre coté de la table : le client de mon ancien employeur, dont la fin de notre vie commune m'eut laissé d'autres traces bien peu agréables... Avec le summum à midi, photo du fameux directeur qui m'avait "managé par la rancune" dans le MidiLibre... Il n'était plus bien bons les calamars...
Et à cote, dans ma vie d'aujourd'hui, toujours la mise en place de cette réorganisation douloureuse qui se fait en l'absence totale de deux personnes que j'aime bien : "raison" et "bon sens". Un troisième larron s'est fait porter pale lui aussi, depuis quelques temps : c'est M. Respect... Donc maintenant, ma position, ainsi que celle d'autres de mes collègues d'infortune, victimes de la balles perdues de la réorganisation, est dans les mains de l'inter syndicale. Et lundi nous aurons une rencontre avec la Direction : bon anniversaire pour ma deuxième année professionnelle dans cet organisme, mais suis je donc condamné à toujours rencontrer des situations professionnelles difficiles ?

Il y a aussi les élections municipales. Allez, soyons honnête là encore, des moments où le stress me prend vraiment à la gorge. Je sais que je serai élu au conseil municipal (et après à moi de faire mon trou) qu'en cas de victoire de ma liste... En Janvier, j'étais un peu fataliste, peu impliqué... Et aujourd'hui ? La pression monte. Et je n'ai pas envie de ne pas être élu, tout bêtement...
Je ne suis pas naïf : je suppose qu'à l'issue du 16 Mars, il y a aura beaucoup de personne qui se sentiront sans rien, celles qui pensaient pouvoir gagner. Il y auras infiniment plus de déçus, de perdants, que d'heureux. Je connais un peu mon corps, je sais qu'il y aura des répercussions physiques (pour ça que l'on part en Corse une semaine après le deuxième tour), et déjà je commence à avoir peur de l'échec, et des conséquences d'un échec qui ne me sera pas que personnel, car on ne maitrise pas tout dans un scrutin de liste...
Quand je disais, deuxième paragraphe, que "ça promet pour la suite"... Je fais de la politique, et je ne supporte pas la pression inhérente, c'est idiot...

Enfin, il y a l'état physique, tout simplement... Quand on est malade en début de semaine, mais qu'on ne veut pas arrêter un peu, pour se reposer, se soigner, on finit par vertige et douleurs de partout. Barre froide dedans les yeux, et une seule envie : se coucher. Dormir. Beaucoup. Alors qu'il y a plein de chose à faire, pleins de trous à boucher, mais non, dormir...
Peut être que les accrochages du net, les municipales, les atermoiements professionnels, et les 40 ans surprise qui sont organisés pour un ami, ajoutent à une envie d'aller me coucher, pour un bon petit moment. C'est très possible...

C'est pour ça que j'avais envie de cracher un peu ce que j'avais dans le bide sur mon blog. C'est exhibitionniste ? Sans nul doute. C'est orienté sur mon insignifiante personne donc c'est insignifiant ? Mais nous sommes bien d'accord. Ça me fait du bien ? Même pas figurez vous...
Mais je me demande s'il existe beaucoup, en ce moment, de candidats à des élections municipales dirent qu'ils pensent et qu'ils craignent l'échec possible de dans une semaine... Et je me demande si toutes les petites déprimes de fin d'hiver qu'on peut lire ici et là commencent par "Blue", de Yoko Kanno. Et ça me permet de mettre quelques paysages locaux datant de l'automne dernier, avec des couleurs bien grises, qui me vont finalement pas si mal que ça...
Et rien que pour ça, ça valait le coup de bloggueur ce soir...

Terminons simplement par un peu d'humour. Qui me fait vraiment marrer en tous cas. Une fausse pub des Nuls. Le Zouzouk, sur Europe 1, l'émission qui passait entre 11h et 12H30 l'année de mon bac, en 1994-1995'. J'ai adoré cette émission, et cette fausse pub est un grand moment de mes années étudiantes. C'est con, ça n'a rien à voir avec le sujet, mais c'est plus léger. Hushushaia... C'est du très bon.
Si j'ai des copains de MathSup, des Carmes, à l'ECAM, qui passent sur mon blog, ils se souviendront peut être d'Hushushaia... Automne 1995', c'est si loin... Tellement plus qu'un souvenir qui irrite des gens qui me détestent... Mais c'est tellement bon.

Nous sommes tous des chbébons finalement... Et c'est tellement bien.


jeudi 28 février 2008

Mon sentiment aprés le combat Naochovitch versus les bloggueurs

Ne nous y trompons pas. Ce qui est en cause dans cette histoire Noachovitch - bloggueurs, ce n'est pas ce qu'a dit l'ancienne candidate UMP en Juin 2007, lors des législatives. Ce n'est pas le fait de savoir si ces paroles relevées par le Canard Enchainé ou le très bon Claude Askolovitch (que j'aime beaucoup), sont abjectes ou pas. Je pense qu'elles sont extrémement contestables, mais ce n'est pas l'objet.
Ce n'est pas non plus l'objet de savoir si le témoignage de Nicolas Poincaré, relayé par l'ancien blog de Guy Birenbaum (que j'apprécie beaucoup humainement parlant, et dont le blog me manque un peu), rend plus ou moins véridique les paroles de Mme Naochovitch. Elle a porté plainte contre le Canard pour diffamation, "laissons la justice faire son travail".

Ce n'est même pas de savoir si être bloggueur, c'est uniquement relevé, de manière bête et mécanique, des dépèches sur le Canard Enchainé ou d'autres blogs ou médias. Je pense faire pareil que Luc, qu'Eric, que pleins d'autres bloggueurs, de manière infiniment plus modestes qu'eux bien sur. Prendre appui sur une dépèche dont l'information, le contenu, nous a touché, nous a fait réagir, et on exprime ce que l'on ressent dessus. C'est le rôle d'un blog, à mon avis.

René de Beauregard, sur son blog, exprime une position interressante qui mérite le détour. J'ai l'impression qu'il réclame un minimum de "déontologie" chez les bloggueurs, de ne pas être les objets d'un lynchage facile en relayant des informations non vérifiées.
Je suis d'accord avec lui. J'ai même plutot tendance à être un peu, parfois, à contre courant, prenant par exemple les défenses d'Hervé Gaymard ou François Hollande quand la vague se déchaine sur eux. Mais je ne crois pas que ce soit l'objet du débat qui nous anime, car je ne crois pas que Luc ou RagZag ont été des "simples coloporteurs de ragots non avérés", pour reprendre les termes de René. Je pense qu'ils sont allés plus loin que ça, au delà de ça. La qualité du billet de Luc ou RagZag n'est pas l'objet de la discussion.

Ne nous y trompons pas non plus, revendiquer le droit d'écrire des conneries ne signifie pas qu'on accepte d'insulter autrui gratuitement. Il existe des lois protégeant tout citoyen de "diffamation", portant atteinte à sa personne, à son honneur.
Un blog n'est pas fait pour insulter de manière bête quelqu'un qu'on aime pas, un opposant dans une campagne électorale, un ministre. Je suis toujours choqué de la "godwinisation" qu'on peut lire ici et là sur certaines personnes de droite républicaine. Je pense que cela n'apporte rien de sain au débat, à la discussion, et que les bloggueurs valent bien mieux que celà.
Mais là encore, revenons à nos moutons. Je ne suis pas juriste, mais je ne vois pas Luc ou Ragzag avoir été vecteur de lynchage et avoir manqué de decence ou de morale.

Que Luc écrive des conneries ? Oh oui, je le lui reproche souvent, mais il n'est pas le seul, j'en écris aussi à la pelle, mérite on le tribunal pour ça ?

Non, ce qui me choque, c'est la forme. C'est l'arrogante arrogance du puissant qui se sait puissant. J'ai le pouvoir, je passe à la télé, vous n'avez rien, vous n'êtes rien. Et vous osez dire des vilainies sur moi ? Attendez un peu... Nicolas Poincaré est un peu plus costaud que Luc Mandret, c'est bien évident. Et c'est petit, ce jeu de savoir qui dans la cour de récréation pisse le plus loin.
Y a t'il risque que la liberté d'expression sur le web soit menacée ? Je pense qu'il faut qu'il y ait responsabilisation de celui qui écrit sur le net, on ne peut pas insulter les gens, les personnes, on ne peut pas porter atteinte à leur honneur. Tout à fait logique. Mais sur ce coup là, oui, il y a, pour moi, une atteinte à la liberté de discusser d'un fait de campagne, relevé par des journalistes intègres et respectables : je ne crois pas que Nicolas Poincaré soit le pire journaliste de France (même si j'aurais apprécié qu'il conserve notre ami Birenbaum dans son équipe sur RTL...)

Je déteste cette intimidation. J'en eu été un peu victime, lorsque j'avais stigmatisé ici et des pratiques que je jugeais éminament contestable dans mon joli village. J'ai mal dormi, car le Maire et l'adjoint incriminé se répendait bien bruyament en demandant "qui est ce Falconhill ?", sous entendu qu'on lui tire les oreilles et qu'on lui montre qui on est. Non, je n'ai pas bien dormi.
Et puis on discute avec d'autres bloggueurs, qui vous redonne un peu de peche (Luc était de ceux là) et puis on se dit qu'on est quand même pas n'importe qui ou n'importe quoi. Et que même si c'est pas agréable, le débat ne me fait pas peur. Que ce n'est rien par rapport à ce qui arrive à Luc ou RagZag, mais quelque part je comprends ce qu'ils ont du ressentir.

L'intimidation... C'est vraiment ce que j'aurais trouvé de détestable dans cette histoire... Une personne comme ça, selon mes critères moraux, qui valent ce qu'ils valent, ne mérite pas une Mairie...

PS : je vais mieux, merci ^___^
PS bis : jolie, l'église de Villiers le Bel, non ?

mardi 26 février 2008

Odeurs de fin d'hiver, et un soutien ferme et amical

Si je pouvais mettre des odeurs sur mon blog, en plus de texte, sons, vidéos, photos, je l'aurais fait...
La journée fut grise et difficile. Faute à une nuit agitée, et à un état grippal pas assez prononcé pour me faire rester au lit, mais suffisant pour m'épuiser. Courbaturé de partout, tête douloureuse, nez totalement bouché et coulant. Désagréable de recevoir une jeune sous-traitante avec une sensation que les naseaux jouent à Fontaine de Vaucluse, désagréable...

Pourtant, rentrant chez moi tôt ce soir (16 heures...), je suis sorti de la voiture accueilli par une divine odeur de printemps. Odeur florale, mais d'où vient elle ? Le mimosa de Mumuse ? Non, ça ne sent pas suffisamment fort, et ça venait de derrière moi. Et je l'ai vu dans cette grisaille globale, avec ces petites fleurs qui semblaient venir me dire "bonjour Faucon, tu vas bien ?". Non, je suis malade, mais sur le coup le mal de tête était moins violent...

Le message est aussi idiot que fut que mon bonheur soudain et éphémère. Devant une plante qui ne m'apportera aucun arboriculteur sur mon blog via Google : je ne connais pas le nom de ce joli arbuste. Mais quelles délicates effluves printanières, qui n'enlèvent aucune courbature, mais font commencer une belle fin de journée.
Qui sera au chaud, devant la cheminée... Couverture sur les genoux, et dodo tôt.

Ce soir, j'aurais du accompagner un copain collistier à la première réunion publique de la campagne officielle dans mon village. La liste soutenue et se réclamant du Conseil Régional Socialiste et de Georges Freche. Je resterai à la maison...
J'aurais voulu écrire un petit billet politique aussi, ça fait longtemps. Sur Nicolas Sarkozy, pour ne pas changer, et l'épisode du salon de l'agriculture notamment. J'en parlerai plus tard, sinon peut être ce petit dessin du Canard Enchainé qui résume assez bien une pensée assez unanimement partagée... Sans dire plus.

Non, pour être polémiquement politique un peu, quand même un immense et chaleureux soutien à mon de blog Luc Mandret (que je cite un billet sur quatre, faudrait que ça cesse...), ainsi qu'au bloggueur RagZag (que je ne connais pas, mais qui a le même menu soucis). Et une histoire qui en dit long sur la volonté de certains de museler la liberté de s'exprimer et de critiquer. Et pourtant, Dieu sait que je ne suis pas toujours d'accord avec mon copain Luc (qui va encore voir sur Technorati que tiens, le Faucon y parle de moi ^__^)...
Alors je me pose une question : est ce diffamer la candidate UMP à la mairie de Villiers-le-Bel, Mme Sylvie Noachovitch, théoriquement de ma tendance et couleur politique, que d'être surpris de cette plainte portée vis à vis de deux bloggueurs. Surpris, carrément choqué même de voir le gros costaud du lycée s'attaquer au petits qui viennent de rentrer en primaire...
Sylvie Noachovitch versus deux modestes citoyens, le combat est inégal... Il peut parait stupide. Mais il est surtout scandaleux, pour la liberté d'expression, pour la liberté de critiquer.
Je ne sais pas si c'est ou non de la diffamation (je ne pense pas). Mais dans l'intérêt de valeurs qui me sont assez chères, j'espère que Villiers-Le-Bel, ville où tout n'est pas merveilleux, reste dans les mains du maire socialiste Didier Vaillant...
Parce que je pense qu'une campagne électorale ne se gagne pas en attaquant plus faible que soi, ou en trainant devant les tribunaux ceux qui ne sont pas forcément d'accord. Mais en débattant. Avec ceux qui ne sont pas forcément d'accord avec vous. On ne fait pas adhérer les gens à son projet en leur mettant un révolver sur leur tempe... Du moins pas en France...

Enfin, je suis malade là, donc je n'en dirai pas plus, sinon que vivement que l'hiver se termine, que les municipales passent, et qu'un peu de raison et de bon sens reviennent sur notre beau pays : ça donnera de meilleures odeurs pour le printemps.
(et bon courage Luc)

lundi 25 février 2008

Je ressemble à Aznavour et Hermione !

Ballade de blog, sur le sympathique blog "Au fil du Crayon" (découvert grace à ton commentaire, merci), le site "My Héritage" qui permet de dire à qui on ressemble.

Je ne sais pas quoi répondre à ça... Pour Matthews Broderick, c'est plutôt flatteur (un peu trop, certains me connaissant ou m'ayant connu, et adorant cet acteur, trouveront cela insultant...), pour Aznavour et Hopkins, c'est... C'est flatteur aussi, ceux sont des gueules. Pour Hermione, c'est... Ben je suis jeune encore et un peu fille, bon, why not ?
Mais ça m'aura bien amusé en début de semaine... (vive les bétises sur Internet, merci de la découverte ;-) )

samedi 23 février 2008

Courrir tagué

Il fait chaud aujourd'hui dans le Gard. La tête pleine de choses pas forcément roses, je suis allé courir dans les chemins de Roquemaure. Ce que j'aime dans ces moments là, c'est les odeurs qui arrivent dans les narines : la nature qui se réveille, et les barbecues qui commencent à bruler. Et dans les oreilles, des musiques qui m'aident à avancer : le coureur, une de mes chansons de Goldman que je préfère, ou le deuxième "opening" du très bon animé "Darker Than Black". Avec les cheveux mouillés, trop long, qui me retombent sur le haut des yeux, le plaisir est total, et les sens dans un éveil appréciable.

Et de réfléchir à ce tag franco-italien, ou chaffouinoCélestien... Céleste et mon copain Chaffouin m'ont tagué. C'est couillon. Bon, je suis content, mes copains Brigetoun, Lancelot, Rose Noire, sont aussi tagués, et c'est bien fait pour eux z'avaient qu'à pas rigoler.
Et kékonfé quand on est tagué ? Ben on répond au tag, et on retague derrière, non sans avoir oublié des citer les tracassières ames qui auparavant vous avaient tagués. Z'avez rien compris ? Moi non plus...

Il faut donc que je mentionne (je copie colle Céleste qui explique bien) : "six choses/habitudes/tics non importants sur vous-même". Allons y...

* Je prends l'apéritif tous les dimanches soir, vers 18h20... Habitude prises début 2000, à l'époque devant Stade 2, maintenant avec Madame Faucon et nos amis qui veulent bien être là... Et j'aime ce moment...
* J'arrive tôt le matin au boulot... Et la première chose que je fais est de manger un yaourt et un truc à coté, avec un chocolat chaud et un café que j'ai pris au distributeur du premier étage (ça vous étonne, le Faucon qui mange un yaourt... ?);
* Je mets de l'eau de partout quand je prends ma douche et je me fais gronder aprés par Falconette (mais c'est pas ma faute) ;
* Je deviens con et gâteux quand je vois un chien ;
* J'achète généralement le Canard Enchainé le samedi... (cherchez pas pourquoi, c'est con) et j'enregistre Omar et Fred tous les soirs sur mon disque dur de télé... ;
* Certains noms ou pseudo que je vois apparaitre sur le web, en me baladant dans certains endroits, me donnent des poussées soit d'angoisse, soit de frissons, et même quand j'ai beaucoup bu ;

Un 7eme... Faut pas m'emmerder quand Marseille perd. Donc en automne, ben j'étais bien malheureux...

Après, il faut donc passer la chaîne à 6 pauvres victimes... Hi hi hi. Ben ExMuse et Skat, désolé, mais je ne peux pas ne pas vous citer. Pour rester dans l'univers Saint-Seiya, Alayia et ton nouveau blog seraient bien inspirés de faire pareil. François n'ayant toujours pas de blog, je vais en rester là... (même si... non, j'en reste là).
Krissolo se fera surement beaucoup taggué, Pecky et Zgur aussi sans doute. Et le septième (parce que je suis chiant) : Lancelot, parce qu'il faut toujours le tagguer ce vilain garnement anti-sarkozyste du Modem du XVIIIeme ^_____^ (et puis si Jerry Ox, Marion, Cécile et Romy et la CyberMamy passent par là, elles peuvent jouer aussi, mais je cesse là).

Merveilleux le net et les blogs. Un petit sourire derrière quelques soupirs.

"Je n'ai jamais trahi personne"

Jean Sarkozy devient un symbole. A 21 ans, dur à porter si jeune. Surtout qu'il est, pour moi, le symbole de tout ce que je déteste, et en politique, et d'une manière dans l'être humain et les relations qui régissent ceux ci. L'arrogance, la suffisance, la pédantise, l'inhumanité, l'arrivisme, et l'absence totale de valeurs qui me sont chères telles l'humilité, et surtout la fidélité.
"Je n'ai jamais trahis personne", dit il à l'Express. Je pourrais peut être ajouter non pas le mensonge, mais la totale mauvaise foi d'un personnage qui comme d'autre avant lui, plus âgés cependant, travestissent une vérité, une réalité, à leur image.
Je n'aime pas Jean Sarkozy sur ce qu'il montre, sur l'image qu'il donne, d'une jeunesse avec laquelle j'ai toujours été en décalage. Etudiant, on pensait toujours que les vieux étaient des cons et qu'on révolutionnait le monde. Déjà, j'étais vieux dans mon cœur de 20 ans, avec un bon sens paysan qui me dictait trop souvent le fait de garder un peu les pieds sur terre... Il est jeune sans doute, et probablement est il fort sympathique. Mais bon, je ne pense pas que cela aurait été mon ami.

Il y a peut être de la jalousie chez moi, une jalousie cachée de la part du garçon de 30 ans qui sent décidément qu'il a laissé beaucoup de rêves derrière lui. A 23 ans, j'étais conseiller municipal, rêvant alors de laisser une trace dans la vie politique de mon département, voire pourquoi pas plus haut ? A deux ans de moins, il passe "à la télé" et sera probablement conseiller général de son canton, pas le pire de France.
Et moi, à 30 ans, je sais que jamais ni Marie Louise (ni d'autres), ni le vieux cheval, ne liront mon nom dans le journal. Et que je peux ranger mes rêves dans un tiroir, dont je ne suis pas forcément obligé de garder la clef. A quoi bon ?

Je n'ai jamais trahis personne. J'aimerais pouvoir le dire. J'ai toujours essayé, professionnellement, affectivement, de ne pas trahir ceux qui, à un moment, ont été là pour moi. Cela ne signifie pas pour autant que la réciproque fut vraie, mais que puis y je faire ? Cela ne signifie pas non plus que j'aurais toujours réussi, et sans doute y en a t'il qui me jugent le pire traitre que la terre ait infanté, et qu'ils me détestent. Ne pas être apprécié de tout le monde est une chose que j'ai accepté sans difficulté. Ne pas l'être des personnes que j'aime, cela m'est plus difficile, mais là encore que puis je y faire, quand je sais que certaines boites aux lettres me sont interdites, et certaines terres trop hostiles pour que je m'y présente...

Je me suis posé une question ces derniers jours quant à mon blog. Comment dois je le continuer dans cette période ? Les élections municipales se jouent en ce moment. J'ai une position qui me fait ressentir beaucoup de choses. J'ai une page Word que j'alimente souvent de mes pensées, sombres pensées autant le dire. Dois je les mettre en ligne maintenant, alors que nous sommes le nez dans le guidon ? Dois je écrire tout ce que je ressens ?
Avec un risque. Falconhill est Falconhill sur le web. Et il n'existe pas dans la vie réelle, puisque c'est une autre personne, qui ira acheter le journal dans une heure dans le village, qui est derrière le clavier. Sauf que cette personne et Falconhill sont intimement liées : le même cœur, la même âme, même si pas la même identité. Le pseudo Falconhill peut il dire des choses que son marionnettiste ressent ?
Aujourd'hui, un peu lâche, je répondrai par la négative. Peut être un jour mettrais je en ligne un journal de campagne. Mais plus tard, laissons faire les choses.

Je vais acheter le journal, c'est le mieux...

PS : J'aurais pu titrer ce billet "un Mimosa pour Mumuse". Je laisse simplement en fin de billet une photo lui étant destinée : il est en fleur, reviens quand tu veux.

jeudi 21 février 2008

Dernier conseil municipal


Hier soir était mon dernier conseil municipal. Dans mon village d’enfance, celui qui a donné le nom de ce blog, et mon pseudo à partir de 2002. Ce village qui m’a donné beaucoup. Dernier conseil municipal avec un Maire qui est aussi mon médecin, et un ami pour moi, même plus. Dernier conseil dans une ambiance assez joyeuse, parfois un peu lourde, beaucoup ne se représenteront pas. Parce que l’age, parce que aussi la vie donne d’autres envies. Parce qu'il faut bien s'aretter un jour. C’est fini.

Ce matin, j’ai très mal au ventre. Parce qu’il y a une douleur intérieure, ridicule peut être, mais bien présente. Aussi parce que hier soir le conseil s’est conclu au restaurant de la Louisia, à Saint Laurent des Arbres (restons dans la communauté de communes). Et visiblement, si j’ai très bien supporté les nombreux Lirac qui ont dansé sur la table, j’ai eu plus de mal avec les huîtres et coquillages à l’entrée. Très bons, mais lorsque j’étais le soir rentré à la maison, mon médecin – Maire n’était plus présent avec la seringue de Primpéran à portée de main.
Hier soir, c’était une chignole chauffée à blanc qui me taraudait l’estomac. Et après une nuit difficile moralement et physiquement, c’est une journée fatigante qui se passe aujourd’hui. Laissons de coté les soucis professionnels qui commencent à me prendre beaucoup d’énergie, j’ai envie de retourner dans mon lit, de dormir.

C’était une belle soirée. Le Conseil Municipal ne s’est pas déroulé à la salle habituelle : je n’ai donc pas eu l’occasion de voir le visage de Sarkozy, qui n’est finalement arrivé que très tard. Je me demande même si je l’ai une fois vu dans la salle du conseil… Pour moi, à coté de la fenêtre, c’est un Chirac souriant qui présidait la séance.
Il y était déjà quand je suis rentré, la première fois, un matin d’un dimanche de Mars pour mon premier conseil. Mes parents, mes grands parents, y assistaient. Pour mes grands-parents, je les savais très émus. Ils sont un peu tristes que je parte sur le village d’à coté, mais je les rassure en silence : je le suis aussi. Triste.

J’ai revu ce week-end la profession de foi que j’avais rédigé pour la liste. Apparaissait mon nom, mon age (23 ans), ma profession. Déjà jeune ingénieur, je sortais de l’école. Mars 2001. J’étais directeur de campagne d’une amie, conseillère régionale, dans le canton d’à coté. Pleins d’ambition, de naïveté. Qu’en est il aujourd’hui, 7 ans plus tard ?
Ce mandat a duré 7 ans, c’est long. J’ai l’impression que c’est toute une vie qui s’est passé. Nous avons eu la mort brutale d’un adjoint, une semaine après le 12 Juillet 2002 qui continue à me faire mal au ventre et au cœur. Personnellement, j’ai eu un départ à Marseille, puis un retour, puis un départ dans le Vaucluse, avec une vie professionnelle riche, dure.

Et surtout une désillusion totale en politique. En 2001, j’étais RPR. Après, plus rien. Parce que je n’ai jamais ni accepté, ni apprécié, la logique de l’UMP. Parce que la politique qui était défendue ne me convenait pas. Parce que rien d’autre à coté pour me motiver. Parce que aussi pleins de choses, qui font qu’on vieillit, qu’on devient usé avant de commencer à ce qu’on se serve de vous. Parce qu’il faudrait que je me motive.

Demain, il y a aura l’élection municipale. Je serai candidat dans le village d’à coté : de 1300 habitant, je passerai à 5000… Ca me fait drôle. C’est le village où j’ai fait mon collège, où est née ma mamy. Le chef lieu du canton, dans lequel j’habite. Chouette. Pourtant, j’ai mal au ventre.
Je ne me considère pas comme un Douste-Blazy ou un Seguin, partir se faire élire ailleurs pour une « promotion », et faire une belle étape dans une carrière politique que je pourrais m’imaginer brillante… Dans mon village, j’avais l’assurance d’être bien élu, et j’avais l’assurance d’un poste à responsabilité… Je ne me considère pas non plus comme un Lang ou une Guigou, partir me faire élire ailleurs parce que je me suis fait chassé là où j’étais : ce n’est vraiment pas le cas. J’étais, je crois, apprécié de certains, pas de tous, mais une grande majorité.
Je suis parti parce que c’est la vie. Si je le regrette ? Non, bien sur que non, car si le 9 et le 16 Mars sont positifs, c’est de jolies choses qui peuvent s’offrir à moi.

Mais c’est un peu comme en amour… Peut on oublier celles qu’on a aimé avant ? Si on les a aimé, on ne peut pas les détester même si on les quitte. Tout juste en être indifférent, pourquoi pas. Mais ce n’est pas ma manière de fonctionner. Je quitte une pour une autre, peut être. Mais j’aimerais toujours celle que j’ai aimé avant, même si ça ne m’empêche pas d’aimer sincèrement celle d’aujourd’hui. Et d'être heureux : le passé n'empeche pas le bonheur du présent et un joli soleil dans l'avenir...
Un ami de promotion m’avait dit un jour, pour rassurer le nostalgique idiot que j’étais qui n’arrivait pas à quitter un souvenir, que celui qui n’a pas de passé ne pouvait prétendre à avoir un avenir. Aussi que si on conduit les yeux rivés sur le rétroviseur sans voir ce qu’il se passe dans le pare-brise, le risque de prendre le platane de face est grand…

Aujourd'hui, j’ai les yeux sur le rétroviseur, parce que c’est beau ce qu’il y a derrière. Il faudrait juste un coup d’essuie-glace pour que je revoie la route. Mais désolé : aujourd’hui je n’y arrive pas… Je passerai la voiture aux rouleaux demain, promis…

PS : quelques photos de mes deux villages… Sur les dernières, photos de ce week-end, la Saint Valentin...
PSbis : la musique est une que j’écoute en ce moment en boucle, sans doute n’ajoute elle rien à mon moral et mon optimisme très bas. Générique de fin du dessin animé surprenant mais excellent « Baccano ». Cela s’appelle simplement « Callin », et je trouve ça très beau…