mercredi 30 mai 2007

Mon -seul- soutien aux élections législatives

Je suis électeur dans la 3eme circonscription du Gard. Je suis un électeur (ancien militant et élu) marqué à droite, droite gaulliste. Pourtant, s’il n’y a qu’à une seule personne que j’aurais envie d’apporter un soutien aussi modeste que fort et sincère, c’est à elle.

Je ne voterai pas dans la circonscription solognote de Romorantin. Cette ville du centre de la France qui attends que la liaison autoroutière Vierzon – Tours soit totalement opérationnelle, rien ne me destinait à la connaître. Et pourtant.
Je ne voterai pas à Romorantin. Je ne voterai pas dans la 2eme circonscription du Loir & Cher. Pour autant, c’est avec force que je souhaite, de tout mon cœur, la victoire du candidat socialiste Jeanny Lorgeoux à cette élection. Ancien député de la circonscription sous Mitterrand-2 (1988), et actuel Maire de cette jolie capitale de la Sologne, dans laquelle j’ai quelques souvenirs, pas nombreux, mais qui me tiennent à cœur. Je ne connais pas son adversaire UMP, et peu me chaux à vrai dire. Non, je ne souhaite pas la victoire de beaucoup de socialiste, mais de celui là, à 100 %.

Pourquoi lui et pas un autre ? Ben parce que je le connais pardi ! Parce que je le connais et parce que, cerise sur le gateau, je l’apprécie. Ce soutien, modeste qui n’apportera sans doute pas grand-chose politiquement parlant. Mais il est sincère, et issu de ce qu’Internet peut provoquer de plus chouette. Des rencontres entre des gens qui, sans ce média, ne se seraient sans doute jamais rencontré.

Je connais très bien sa fille, la "grande". Je l’aime énormément, sincèrement. Une amie qui a été, à sa manière, très présente lors de choses qui m’ont personnellement marqué et touché. Une amie que j'adore, et dont j'ai la prétention d'imaginer qu'elle ne me déteste pas trop. Une amie, enfin, que j’ai rencontré grâce à la magie des « Chevaliers du Zodiaque ». Cf ce post écrit il y a quelques jours. Elle fait partie de la « première vague », de ces premières rencontres, Entre 2000 et 2001. Une première rencontre dans mes terres gardoises à la Toussaint 2001. Cela faisait un mois que j’avais commencé un travail dans une société à Marseille (j’y resterai 5 ans), et une ballade dans les collines autour de chez moi, dans ce village dont je venais d’être élu. Moi, le RPR, proche de Juppé, Pasqua et Seguin, elle l’enfant de Mitterrand, Fabius, voisine de Jack Lang ancien maire de Blois. Et une amitié qui, je crois, ne s’est jamais démentie depuis. Dont le départ est du aux Chevaliers du Zodiaque…

Et puis depuis, avec mon amie (ma compagne), nous avons eu l’occasion d’aller à Romorantin, dans cette ville un peu à l’écart de beaucoup d’endroit que je fréquente. Comment, sans les Chevaliers du Zodiaque, aurais je connu cette ville ? Les Centrales Nucléaires de SaintLaurent et Belleville restant assez éloignées, tout de même…

Je crois que cela a été au début du printemps 2005, suite à un repas où Jeanny nous avait sorti un Bordeaux divin (Haut Marbuzet, une merveille que seule la terre peut offrir aux mortels), que je me suis rendu compte que la politique n’était vraiment pas question que de manichéisme. J’avais déjà fait fi des appartenances d’appareils politiques, refusant toujours une adhésion à l’UMP. A la télé ce soir là, l’Equipe de France ne parvenait pas à se sortir du piège Suisse. Et nous parlions. J’écoutais le regard d’un candidat PS, donc pas de mon camp, sur pleins de sujet. L’appartenance à un parti, pourquoi être de droite ou de gauche, l’Europe, le rôle de l’Etat, la politique étrangère…Et j’ai trouvé en face de moi un « gaullien » comme je n’en ai pas rencontré beaucoup lors de mes ballades dans le « parti gaulliste ».
Après, pourquoi est il de gauche et moi de droite ? Pourquoi j’adore discuter politique avec sa fille et me rendre compte, après, que des feuilles de papier nous séparent ? Nos origines familiales ? Pourtant, j’avais 3 ans quand mes parents avaient voté François Mitterrand en 81, avec mon papy et une grande partie de ma famille communiste. Peut être aussi en avais je 7 de plus lorsqu’ils ont voté Chirac en 88’, parce que la déception était là. Lui a eu des parents ouvriers, pour qui la gauche représentait, à l'époque, quelque chose. Une éducation sans doute avec les mêmes valeurs de fraternité et d'humanisme je pense, mais un "geste politique", un "vote", une "signature", différente.
Et pourtant, tellement de points que je sens commun.

Enfin, un point que j’aime chez Jeanny Lorgeoux, et qui fait que je m’identifie plus à lui qu’à un « simple politique », est sa connaissance du monde de l’entreprise. Des responsabilités dans le privé, donc une connaissance de ce qu’est le salarié, de ce qu’il vit vraiment, de ce qu’il peut ressentir. Autrement que par le prisme de « rapport » de pseudo-expert qui n’ont vu des ouvriers et des cadres que dans des livres d’image ou des exposés de professeurs.
Jeanny connaît ce monde de l’entreprise, qui est celui qui produit des richesses, de l’emploi. Il le connaît vraiment. Infiniment plus qu’une Martine Aubry qui, sous Jospin, avait pondu des 35 heures sans réflexion ni discernement. Et je pense bien plus que notre bon Président et son leitmotiv de campagne, travailler plus pour...

Pour terminer, Jeanny aime le foot, son club marche bien en National (Romorantin c’est pas le FC Nantes ^__^ bon c’est pas Nîmes non plus). Non seulement il l’aime, mais en plus il le connaît drôlement. Jeanny aime le vin (et ça, ce n’est ni de gauche ni de droite). Les livres aussi (le complexe du Faucon devant des littéraires, faudra que je raconte ça aussi, un jour…). Et puis c’est un gars bien, c’est une famille adorable, c’est des gens supers.

Alors oui, est ce que le fait d’être « quelqu’un de bien » suffit pour être un bon député ? Je ne sais pas. Mais par contre, dans un système parfait, avec des députés représentants vraiment l’intérêt de leurs circonscriptions et de la France, et pas seulement l’intérêt de leur caserne politique, Jeanny Lorgeoux serait un grand député. Avec lequel, si je me trouvais un jour élu par hasard (…), je serai probablement souvent en accord. Pas la peine d’être sur le même bord pour avoir des points de convergence.
Donc est ce qu' "être un type bien" suffit ? Je sais pas si c'est suffisant, en tous cas c'est drolement, dramatiquement même, nécessaire.

Je ne sais pas quel est le poids d’un homme de droite du Gard pour un candidat de gauche en Sologne. Si ce n’est le simple salut que je lui fais, amical. Profondément amical.
Et je veux encore une fois démontrer que l’affection, voire plus, dépend d’autre chose que du vote que l’on fait dans un isoloir. Une partie de mes proches s’étaient détournés de moi lorsque mon nom était apparu sur la liste de soutien du candidat RPR aux élections cantonales de 1998’. Alors que mes meilleurs amis comptent des appartenances allant du parti communiste à la droite de la droite. Enfin, je ne perds finalement pas grand-chose à ne pas être apprécier de gens intolérants et sectaires. Je ne perds pas grand-chose.

Le combat sera difficile pour Jeanny, la vague bleue risque d’être violente. Mais il y aura bien quelques îlots. J’aimerai juste que ceux soient les quelques élus locaux qui ont fait de belles choses (Romorantin en est une, et son Maire n’y est pas pour rien…) qui gagnent la martingale. Pas forcément des parachutés ou des apparatchiks d’appareils…

Bon courage Jeanny.

PS : quelques photos de Romorantin et de la Sologne... C'est joli
PS2 : un autre soutien à un député socialiste qui prouve, par l’absurde, combien le PS est ridicule et malade. Soutien total au député Derosière, dont le rapport cher à la Grande Gueule Jacques Maillot est important. Merci au blog de Sylvain Attal, sans qui je n’aurais pas eu l’info, c’est fou les choses que l’on nous cache…
Ce député, qui a fait un très bon travail à l’Assemblée, n’a pas eu à nouveau l’investiture. Sous couvert de renouvellement, ce proche de DSK se fait mettre dehors. Pendant ce temps, les parachutés PS proche du pouvoir en place continuent à se pavaner, en Charente, en Seine Saint Denis et ailleurs… Le PS est vraiment malade.

3 commentaires:

  1. bel hommage (mais on ne le voyait pas beaucoup à l'assemblée il me semble, ce qui n'a rien à voir avec la qualité de l'homme). Une phrase que je n'ai pas comprise : "alors pourquoi est-il de droite et moi de gauche ?"
    Et pour Derosière clap clap

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  2. Modification réalisée chere Brigitte, je tape trop vite avec mes doigts, faut que je me relise.

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  3. Beau post que voilà.
    Qui donne envie de connaître la personne et donc de voter pour elle. Je suis allé du coup son manifique livret :
    http://www.jeannylorgeoux.com/livret/index.html

    Pour ce qui est de la méconnaissance du monde de l'entreprise par les partis, c'est tellement vrai !
    Dans le mien, nous avons crée un club de reflexion regroupant des personnes qui effectivement travaillent dans le privé, dirigent ou envisagent de créer des entreprises, pour imaginer ce que nous devons porter au PS comme projets dans ce domaine. Et nous avons ainsi eu la possibilité de contribuer au pacte présidentiel de Ségolène Royal.
    Un bemol cependant, la création de valeur, de richesses n'est pas l'apanache de l'entreprise. Loin de là !
    On peut être porteur d'un projet collectif, être entrepreneur et créer emploi et valeur sans pour autant que la finalité soit financière.

    Et un dernier mot à propos de René Dosière :
    Votre présentation des faits est totalement erronée et particulièrement injuste. Le cas de René Dosière n'a pas été tranché par la Direction du PS comme cela peut être le cas dans une dizaine de cas en vue d'imposer la parité ou la diversité: par exemple à Paris où Michel Charzat qui a effectué 4 mandats de député et qui voulait en briguer un 5ème... Tout simplement René Dosière n'a pas été investi par les militants socialistes.
    C'est une règle assez simple et particulièrement démocratique: au PS les militants votent pour choisir qui les representera.
    Il n'a pas été investit sans doute parce que nous sommes nombreux au PS à vouloir faire respecter un certain nombre de règles : non-cumul des mandats et renouvellement. Or René Dosière a déjà effectué 3 mandats de député.

    Voilà, le PS n'est pas malade, il se renouvelle sans l'aide d'un Napoléon le petit, démocratiquement.

    Par ailleurs, j'ai trouvé la déclaration suivante sur lefigaro.fr :

    Peillon : «tout cela est détestable» Contacté par lefigaro.fr, Vincent Peillon dément toute intrusion. «René a été battu lors du vote des militants, face à un candidat qui est une bête de terrain, et qui présente en plus la particularité d’être représentatif d’une certaine diversité», assure-t-il. Quant aux accusations de fraude soutenues par Dozières : «Tout cela est détestable. Son cas a été discuté durant des heures en convention», soupire Vincent Peillon.

    A bientôt.

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