dimanche 19 décembre 2021

Et finalement j'ai craqué

Il fallait bien que ça arrive. Depuis le temps où je parle ici de ma souffrance au travail. 

J'ai lu ces dernières semaines deux très bons livres, écrits par des professionnels (dont certains du cabinet Technologia, avec qui j'ai eu la chance d'échanger et qui sont de véritables) sur le Burn-out et le suicide. Je suis conscient de ma fragilité, et de la relation toxique avec ma N+2.


Mais jeudi soir échange de mails où je me suis fait "humilier" avec pleins de gens en copie (qui m'ont appelé pour me témoigner de l'amitié, ça m'a touché). Vendredi matin j'avais un moment syndical important. Une rencontre avec on pourrait dire le "PDG" de ma boite. Dans le laps de temps, j'ai été bon. 8h30 - 9h. 
Des manifestants l'attendaient en bas.

Et puis en sortant j'ai craqué. Mon responsable syndical et un responsable de la CGT (un ami) ont vu que je flageolais en sortant de la salle, avec la DRH (j'avais eu la veille la menace d'être convoqué par la RH... j'aurais devancé l'appel). Les larmes me sont montés. Début de malaise. 

La médecin du travail m'a mis en arrêt. J'ai refusé l'accident de travail. Ma N+2 est furax. Mon chef syndical la rencontre demain. 

Il fallait que ça arrive. Je suis mort de honte. Depuis vendredi je dors 14 heures par jour. J'ai tension basse. Epuisé. Le disjoncteur a disjoncté.
Mort de honte. Je prétends avoir des ambitions. Je suis décevant.

Les prochains billets seront plus joyeux. Le boulot aura été décidément horrible. Je pensais que 2018 était ma pire année professionnelle. 2019 a été ma pire année tout court, personnelle y compris. Mais côté boulot, ça augmentait comme les cas Covid, 2020 a été pire et 2021 a été un summum. Mais je me dis que le pire n'est jamais atteint : j'ai la trouille de 2022.



Je termine par une pensée sincère et amicale à un ami sincère. Nicolas Jégou qui a des soucis de santé. Je le sais entouré de gens qui l'aiment et qui pensent à lui. Je remercie El Camino et le salue. 

Les prochains billets seront, je l'espère, plus joyeux. Marseille m’a énervé et les filles du hand font peur en ce moment, mais la cheminé et ma famille réchauffent le coeur. Demain soir ça ira mieux. Ou pas. 

8 commentaires:

  1. Bon courage dans ces moments d'épreuve personnelle !

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  2. Salut l'Ami,
    Il n'y a aucune honte à craquer et encore moins à le dire.
    La pire des solutions, c'est l'isolement.
    Et si je peux me permettre, tourne toi vers des lectures vivantes et pleines d'espoir et puis surtout profite de tes bébés faucon qui doivent avoir les yeux brillants dans cette période où tout étincelle.
    Profite bien de leurs rires et de leur joie de vivre et partage avec Falconnette et tous les tiens et tes amis.
    Je pense bien à toi.

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    1. Merci. Tu as raison sur le côté honteux. J'ai une éducation où le travail est la référence et la faiblesse et être faible.

      mes amis j'en ai. Un à qui je pense en Bretagne. Ma famille est super.

      Je vais reprendre des livres plus légers

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  3. Bon courage, tout ça ! Repose toi bien et profite de la famille !

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    1. Je te réponds la même chose.

      A ta différence je ne fume pas et peut être que le sport que je fais me donne un peu d'espérance de vie en plus. Mais mon médecin m'a souvent dit que si je n'avais pas ce "disjoncteur psychologique", j'étais un parfait candidat à l'AVC...
      Je sais que tu reviens de loin. Moi je suis un petit joueur ;)

      Prends soin de toi. Merci d'être là

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  4. "J'ai honte de ne pas être un surhomme". Boulet va ;)

    Sérieusement, ce sentiment de honte est complètement illégitime, débarrasse-t-en sans complexe.
    Tu es probablement (je découvre ton blog sur ce post, je sais même plus comment) une personne sérieuse et investie qui tient à toujours bien faire les choses, raison pour laquelle ta hiérarchie t'aura sans cesse surchargé de taff tout en minimisant ton apport (par jalousie, ou peur que tu demandes une augmentation, possiblement autre chose).

    Tu as sans doute lutté de toute ton âme ces années, par conviction, par fierté, par souci de préserver tes collègues d'une surcharge si tu tombais, par désir revanchard de prouver (à qui ?) que quoiqu'il arrive tu tiendrais bon...

    Disclaimer : parfois les dés sont juste pipés. Si ta hiérarchie est moisie, sauf à le découvrir très tôt (genre dans les 8 mois d'embauche) et avoir par chance un moyen fiable de changer la dynamique... Baaah ce sera jamais satisfaisant à long terme.

    N'aie pas honte de craquer alors que tu t'es donné plus qu'à fond. Essaie simplement d'admettre (même si c'est très dur) que c'était plutôt ça le souci, ne pas avoir écouté tes propres signaux d'alerte plus tôt.

    (Je me permets de te dire ça car j'ai vécu récemment une situation qui semble assez similaire à la tienne).

    Profite de ton arrêt pour essayer de faire un break complet du taff (tu y penseras sans doute malgré tout, mais rien que te mettre cet objectif devrais t'aider à prendre de la distance).
    Je ne sais pas dans quelle mesure tu peux chercher un autre job. Si ça te semble trop compliqué, penses-tu qu'il soit également contre-productif (genre retour de flamme) de tenter une médiation par le niveau N+3 ?

    Bon courage à toi. J'espère que la nouvelle année se sera entamée sous de meilleurs auspices. :)

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  5. Zut j'oubliais : j'ignore totalement des goûts et ton appétance pour la lecture, mais je lance tout de même deux suggestions au cas où : Terry Pratchett, Mortimer : de la fantasy fantasque mais aux synopsis truculents (ici: la Mort cherche un apprenti pour prendre sa succession, la "formation" ne se fera pas sans peine ;))

    Daniel Pennac, "Au bonheur des ogres", un livre un peu ovni, disons, roman mélangeant intrigue policière et tranches de vie, le tout dans un style que je trouve personnellement captivant (l'auteur l'ayant rédigé aussi en vue d'instruire les enfants aux figures de styles, il en use avec brio tout du long).

    Allez, derechef bon courage à toi !

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