Normalement, Nicolas Sarkozy perdra dimanche l’élection
présidentielle. Écrire cela me semble plus juste que de dire que François
Hollande l’aura gagné, quoique la campagne de ce dernier, sur les derniers
jours, aura été d’une bien meilleure qualité.
J’aurais beaucoup de choses à écrire ce matin, et énormément
de choses se bousculent dans ma petite tête d’électeur normalement de droite.
Le souci, lorsqu’on blogue peu, c’est qu’énormément d’idées et de points que
l’on voudrait évoquer s’entrechoquent. Au risque de rendre le billet illisible.
Mes professeurs de blog me disaient souvent « une idée, un billet ».
Là, une nouvelle fois, ils seront en colère vis-à-vis de leur élève…
Nicolas Sarkozy donc. Sa défaite, probable, dimanche soir,
sanctionne à mes yeux plusieurs choses. Un mandat général d’abord. Évidemment
que le bilan n’est pas excellent. Il est moins pire que ce que le caricature la
gauche dans sa campagne militante, mais il est en deça des espérances nées de
2007.
Pour autant, je ne perds pas de vue que depuis deux ans,
c’est la fête des sortants en Europe. La gauche, qui a perdu en Espagne, au
Portugal, en Grece, en Angleterre, en Irlande, ne devrait pas perdre cela de
vue. C’est aussi pour cela que je parle plus de la défaite de l’un que de la victoire
de l’autre.
Le mandat sur le fond, c’est une chose. Si elle est
sanctionnée, elle ne la sera pas plus que dans les autres pays qui ont
sanctionné la gestion du pouvoir socialiste en place. Par contre, je pense que
la forme du mandat de Nicolas Sarkozy sera le point qui aura fait le lit de sa
défaite.
Je parle souvent de l’affaire Jean Sarkozy et EPAD. J’ai
l’impression que cela reste le début de la fin, parce que cela a montré une
totale déconnexion entre le pouvoir et « la France d’en bas », pour
rendre à Raffarin et à cette droite là l’hommage qu’ils méritent. Le manque de
classe de la manière d’exercer le pouvoir de la part de la présidence et de
l’UMP officielle des Copé, Lefebvre ou Morano faisant le reste.
Il est facile d’en venir ensuite sur la campagne elle-même.
J’ai toujours réprouvé les campagnes à la la salaud, où on fait pire que
mépriser l’adversaire : où on l’insulte et le traine dans la boue. Parce
que l’électeur lambda, il déteste ça. J’ai toujours affirmé ici que les sorties
d’Accoyer, Morano, Copé dernièrement, Lefebvre avant lui, seront sanctionnés
dans les urnes. Je n’éprouve aucun plaisir à avoir eu raison…
La campagne du clan UMP a été une mauvaise campagne. Je ne parle pas
de l’inflexion très à droite de Sarkozy : qu’il veuille récupérer les voix
qui se sont portés sur Le Pen ne me choque pas. Tout le monde veut récupérer
des voix. Les indignations sélectives de la gauche qui instrumentalise le FN
espérant le faire monter et affaiblir la droite républicaine, ne méritent pas
grand commentaire. Mais les outrances d’un Montebourg qui traite Sarkozy de candidat
d’extrême droite, où les sorties toujours lefebvrienne d’un Benoit Hamon, ont
eu finalement peu d’échos face au tintamarre d’une UMP officielle qui se sera
vautrée dans une campagne ras de caniveau.
J’en suis pour ma part assez triste,
parce que j’espérais mieux, bien mieux.
Une défaite de Nicolas Sarkozy, probable dimanche soir,
montrerait l’inefficacité d’une telle manière de faire campagne. Militer en
insultant les autres, en cherchant perpétuellement à les dénigrer et à les
provoquer, ça ne marche pas. Évidemment que la gauche n’a cessé de faire ça
durant le mandat de Sarkozy. Mais pendant la campagne, c’était assourdissant du
coté Sarkozy. Ça ne plait pas à l’électeur. Qui attendait autre chose.
Pour autant, je ne voterais pas François Hollande dimanche.
Si j’en avais eu l’occasion, l’image du meeting (je ne sais plus lequel) où le
premier rang montraient côte à côte Eva Joly, Martine Aubry et Harlem Desir me
dissuade. Je n’oublie que voter Hollande, c’est aussi voter pour une majorité
que je ne veux pas. Je n’aime pas Copé, mais je le préfère à Montebourg. Je ne suis
pas fan de Morano, mais je la préfère à Eva Joly et ses amis verts.
Et puis je n’ai aucune confiance en les socialistes pour
« moraliser » la vie politique, chose nécessaire. Je n’ai aucune
confiance en ces gens là, qui de Reims à Marseille en passant les parachutages
en veux tu en voilà, ne m’ont jamais rien prouvé. Sinon que je ne partage leur
vision de ce qu’est la politique.
François
Bayrou a choisi de voter François Hollande. Je ne partage pas son avis.
Il n’empêche. Si François Hollande est élu, je lui
souhaiterais bonne chance. Je ne serai pas « groggy ». Pas ravi non
plus. Mais ce qui m’importe, c’est que mon bébé faucon puisse vivre dans un
pays en bonne santé. Je ne fais aucune confiance en Hollande, Aubry, Joly &
co pour faire mieux que Sarkozy et sa bande. Mais s’ils doivent exercer le
pouvoir, j’espère qu’ils feront des choses positives.
En tous cas, sur ce modeste personnel qu’est mon blog, je
n’hésiterai pas à écrire tout le mal que je pense d’eux s’ils m’en donnent l’occasion. Je pense que du mal et des critiques d’Hollande et des socialistes, je
n’en lirai pas des tonnes sur le net…
Mais quoi qu’il en soit, de la même manière qu’en 2007, le
vainqueur de 2012 le sera avec un peu moins de la moitié des électeurs qui
n’ont pas voté pour lui. Et davantage qu’en 2007, il exercera le pouvoir dans
un pays divisé. Ca ne sera pas facile pour lui. Et ça risque d’être difficile
pour nous.
Qui que soit le vainqueur, j’ai toujours exprimé ici un
pessimisme très fort. Je crains que ce dernier perdure lundi matin, et pendant
bien longtemps…