Il pleuvait ce jour là aussi. Temps d'hiver, qui faisait suite à de belles journées de printemps passées sur la piscine ou sur mon vélo.
Falconette avait un gros ventre. Ni à cause de la
bière, ni du saucisson.
Mais il y avait un bébé faucon là dedans, qui ne demandait qu'à sortir...
Les premiers signes ont eu lieu y a exactement un an, ce vendredi matin où j'ai amené Madame à la maternité d'Orange. C'était 15 jours avant la date prévue. J'étais plutôt serein, et m'attendait à rentrer tranquillement à la maison, pour passer l’après-midi avec Falconette devant des épisodes de Naruto Shippuden.
Mais non, la madame tout en blanc vêtue a été claire... Bébé arriverait ce weekend, et Falconette resterait à la maternité...
L'orage s'est mis à gronder en même temps que la boule au fond de mon estomac a grossi fort, très fort...
Il y a des jours comme ça que l'on garde fort en souvenir. Bébé n'arrivera que 40 heures plus tard, et pourtant ce vendredi, je m'en souviendrai longtemps. Je me souviendrai de cette inquiétude sourde que j'avais. J'allais être papa, et pourtant j'étais effrayé. Je me disais, pour donner le change, que c'était parce que j'attendais mon bébé pour dans 15 jours.
En tant que bébé gaulliste, il naitrait un 18 juin et ça serait très bien comme ça, que j'affirmais. Tu parles, j'avais peur et 15 jours plus tard j'aurais eu cette même peur.
Est ce que ça se passera bien ? Est ce qu'il ira bien ? Est ce que la maman ira bien ? Et moi, est ce que j'irai bien aussi ? Est ce que je me sentirai capable d'assumer ? Est ce qu'il m'appréciera, ce bébé que je ne connais pas encore ? C'est vrai ça. Avant que le bébé il naisse, on ne le connait pas : peut on aimer quelqu'un qu'on ne connait pas ?
Des questions connes. Mais ce vendredi après-midi, rentrer à la maison, j'étais pas fier. Devant une partie de FIFA, ou devant les
blogs de mes
copains, j'étais un peu sans vie. C'était l'époque de l'affaire Strauss-Kahn. Je m'en foutais...
J'avais les
copines et les
copains qui me demandait, sur Twitter ou par mail, comment ça se passait. C'était sympa, ce sentiment de ne pas être tout seul. Mais la boule dans le ventre, elle était là.
Puis deux jours plus tard naissait bébé Faucon. Et ces inquiétudes ont disparu aussi vite que m'est venue une
gâtitude très forte... Assumée...
C'était il y a un an. C'était bien...