Je me souviens souvent de ce billet «
faut-il bloguer en Aout » que j’exhume tous les ans, sur lesquels j’écris… Aujourd’hui, j’aurais
plutôt envie d’écrire « faut-il bloguer l’été », vue l’ambiance
actuelle, vue ma motivation. Même reprendre un billet que j’avais écrit au
moment où j’étais au creux de la blague : « faut-il bloguer ? ».
Les sujets politiques, cette semaine il y en a plein. Ils me
font tous soupirer.
L’interview présidentielle
du 14 Juillet par exemple… Je n’ai
pas de mots pour qualifier ce que j’ai ressenti… Mais ce ne serait pas un mot
positif si je l’avais.
J’espère aussi que la « reprise est là ». Mais
quand dans la foulé
l’OCDE
prévoit que le chômage continuera d’augmenter jusqu’à fin 2014, je me dis
que mes sentiments (qui ne sont pas ceux d’un économiste chevronné, tout juste
ceux d’un simple citoyen…) ne sont pas tant à la masse. Dans mon boulot, je
vois une situation déplorable. Salaires bloqués, des primes qui sautent, et
socialement des bruits qui sont très inquiétants. Et je suis encore dans un
secteur « protéger ». Le nombre de connaissances et/ou d’amis qui
sont dans des situations pires que moi, il y en a à la pelle…
A côté de ça, des sujets plus symboliques, moins importants.
Qui ont donné lieu à des polémiques, qui sont ce qu’elles sont.
Au début je m’en foutais. Mais quand j’ai vu la défense des
militants hurler contre les gens qui ont été choqués, j’ai commencé à changer
de position. Quand je lis ici ou là que « parce que le parti de Christine
Boutin est contre, il faut se moquer de l’ensemble de ceux qui sont contre »,
ça me gonfle. C’est la politique du discrédit, on moque ceux qui sont contre
parce qu’ils sont contres et qu’ils ne sont pas pour, et parce qu’ils sont ceux
qu’ils sont. C’est pénible…
Au final, je suis gêné par ce timbre alors qu’au départ je n’en
avais rien à foutre. C’est dommage.
Symbolique aussi les
twitts du compagnon du ministre du logement Cécile Duflot. Des twitts que j’ai
trouvés abjects, parce que je suis attaché à l’armée républicaine, à ce qu’elle
représente, et au symbole du 14 Juillet et de son défilé. Je les ai trouvés insultants.
Et je me suis senti insulté.
Mais je crois avoir davantage été abasourdi par
la sortie politicienne et à côté de la
plaque du premier ministre, qui a décidément lui aussi l’insulte
facile. « Minable ». Le mot a déjà été employé une fois,
cette fois c’est pour dénoncer les propos d’un député UMP qui a posé une bonne et
légitime question. Ce qui était minable, c’était l’attitude du compagnon d’une
ministre, qui a été invité et a trouvé honorable de s’adonner à de vils
crachats avec son lapin fièrement posé.
Mais bon, le premier ministre a préféré ne pas répondre à la
question, et traiter l’opposition de minable. Au moins autant « minable ».
Sinon plus.
L’affaire Cahuzac
ensuite. Dès lors où il a été avéré que Cahuzac nous avait trahis (je dis « nous »
car je l’ai cru au début, et défendu), ma position était claire. Si François
Hollande était au courant, je trouvais ça grave. Au final, ça n’aurait rien
changé… Ça ne m’aurait pas déçu, car malgré ses promesses de le « changement
c’est maintenant, la république c’est maintenant, et tout ça… », je n’ai
jamais pensé une seule seconde que la présidence d’Hollande serait plus
vertueuse que celles de Sarkozy ou Chirac. Ce n’est que mon avis (les gens
jugeront au final).
Le député de Courson pense
qu’Hollande
était au courant depuis décembre. Ça ne me surprendrait pas. Maintenant, j’aimerais
savoir si lui ou les services de l’Etat ont tenté, ou non, de défendre Cahuzac
de quelques manières que ce soit. Même si là encore ça ne changerait rien.
Enfin,
les déclarations
de Valls suites aux occupations illégales de terrains privés par les gens
du voyage. Ceux sont ces derniers qui se rendent coupables de troubles à l’ordre
public. Mais la stratégie est de montrer du doigt les maires qui ne respectent
pas la loi Besson. Alors que beaucoup de dernières histoires d’occupations
illégales se passent dans des communes qui respectent cette loi (que je
considère être une mauvaise loi).
Je crains que Manuel Valls tire à côté de la cible en
voulant renforcer une loi qui n’est pas bonne. Et comme j’avais dit dans un
billet précédent, je pense qu’il faudra (la prochaine majorité sans doute)
revenir sur cette loi Besson. La priorité ne doit pas être, pour de petites
communes ayant dépassé 5000 habitants, la réalisation d’une aire d’accueil
couteuse de gens du voyage. Sur des exemples que je connais bien, la priorité
de ces communes sont la réalisation de crèche pour accueillir les enfants des
parents qui bossent, la création d’écoles ou collèges davantage adaptés et
sécurisés, la création de locaux de gendarmerie et de pompiers. Et il manque du
foncier, et des moyens…
Forcer des mairies à investir dans quelque chose qui n’est
pas prioritaire n’est pas, pour moi, une bonne idée.
Je voulais, au départ, écrire un billet court. J’ai échoué. J’aurais
essayé d’exprimer en quelques paragraphes ce que je ressens en ce moment. Thérapie
par l’écriture ? Je ne sais même pas…
Oui, je suis écœuré en ce moment. Par la situation du
moment. Situation politique, économique, sociale… Je n’ai pas voté pour le
président et cette majorité, donc je n’ai pas à être déçu ou quoi que ce soit. Certains
pourraient donc me dire de fermer ma gueule (je l’ai lu, ça…).
Pour autant, je n’ai pas à avoir honte de ce que je ressens.
Je le ressens, point. Un blog, normalement, c’est aussi fait pour ça. Exprimer
ce que l’on ressent. Sans arrières pensées, sans volonté de nuire ou de profiter
à quelqu’un. Un blog personnel, normalement, c’est ça.
La personne qui ne pense pas comme moi, qui ne partage pas
mes sentiments, je ne vais pas l’insulter pour autant. J’ai toujours eu la
prétention de penser qu’on peut discuter sans monter dans les tours, s’insulter,
se faire des procès d’intention. Je crois être naïf. Tous les jours je constate
que ce n’est pas le cas, et c’est dommage.
Ce billet est parti dans tous les sens. Ça fait du bien, c’est
fois…