lundi 14 janvier 2008

Sarkozy et son temps de parole

C'est le sémillant (mais plutot bon je trouve) Yves Jégo qui le dit : "Sarkozy, s'il s'engage, le fera à sa place de président". D'accord, je suis rassuré, j'avais peur qu'il m'ennuie à Roquemaure, où je serai présent sur une liste concurrente à celle soutenue par le député UMP de ma circonscription...
Mais une question quand même : la place de Président, c'est quoi au fait ? Question un peu naïve, mais j'ai un sentiment bizarre... Autant je trouvais que Chirac avait considérablement affaibli la fonction de "Président", autant là, quand je lis que la vie politique semble se résumer à "Nicolas et Carla se sont mariés !", je me dis que la Star Académy (allez Lucie !) est vraiment ce qui reste de fort et noble dans cette triste Veme République... (soupir)

Laurent Fabius propose un truc couillon : une pétition sur Internet ! (je vais voter Lucie par SMS, le niveau n'en sera pas moins bas...). Je me moque sur la forme, car quoi de plus ridicule qu'une pétition sur Internet ? Même si j'ai voté celles (de gauche et de droite ) pour la tenue d'un référendum européen pour que le Peuple ne se fasse pas empapaouter de son vote du 29 Mai 2005...
Mais sur le fond, je soutiens totalement Fabius. Que dit cet homme, qui est le seul à gauche que je considère comme un homme d'Etat (et pas parce que j'apprécie Bruno, Brige ou Jeanny...) ? Que le temps de parole du Président doit être décompté comme temps de parole du gouvernement.

Avant, le Président avait la parole infuse, il représentait la France, et cette dernière ne se décompte pas au CSA (encore heureux !). Quand Chirac faisait ouvertement campagne pour le "oui" en 2005 sans décompte, le gaulliste que j'étais qui pense que le peuple doit rester souverain, même s'il fait une grosse connerie, tiquait. Beaucoup.
Aujourd'hui ? Sarkozy n'est pas Président comme de Gaulle, Pompidou, même Mitterand ou Chirac (qui a dit Giscard ?). Pas uniquement à cause de Carla ou de ses bourrelets retravaillés par Photoshop, non. Mais parce que c'est un avocat, perpetuellement homme politique, pas homme d'Etat (pour moi).

J'ai voté Sarkozy au deuxième tour, car je continue à penser que Royal était plus néfaste pour la France que ne peut l'être Sarkozy (subjectif, ma pensée, donc critiquable, mais c'est pas sujet du billet). Et j'avoue qu'il m'est difficile d'avoir ce ras le bol présidentiel. J'aurais préféré le Bayrou pré-entre-deux-tours à l'Elysée (choix le moins pire pour moi), mais finalement le deuxieme tour m'a posé une autre question. Et j'en ai marre de soupirer, de me crisper à chaque fois que je vois Sarkozy apparaitre, à chaque fois que je l'entends. J'en ai marre.

Alors je me dis deux choses. D'abord pour la démocratie, pour permettre à une opposition d'être peut être moins bêtement caricaturale et plus constructive, intelligente, créative, une règle sur la parole de Sarkozy serait une bonne chose.
Et pour moi aussi : moins l'entendre, moins le voir, me fera du bien. Je le supporterais plus. J'entendrais moins, dans son flot incessant de paroles, ses multiples conneries (oui, y en a à foison) et reniements de campagne. J'aurais moins le sentiment que la France a été trahis. Et donc, je dormirais mieux la nuit, je pleurerais moins quand je suis tout seul à penser à Tchernobyl. La France ira peut être tout aussi mal, mais je serais moins malheureux.

Le dernier paragraphe est ironique (je le dis au pseudo à trois lettres...). Mais sur le fond, il ne me parait pas être hors des clous l'ami Fabius. Le quinquennat aura vraiment été détestable pour le régime, je le pense vraiment.
Pas facile d'être de droite en ce moment. Aussi quand on voit l'état de la gauche et quand on entend le couple Royal-Holland ce matin sur les ondes radios. Pas facile... Mais là. je rabache. Et je me dis qu'on entend vraiment peu le couple Besancenot - Le Pen en ce moment...
Peut être entendre moins Sarkozy en ce moment, pour ne pas les entendre trop tous les deux lors des prochains scrutins nationaux : ça serait bien...

12 commentaires:

  1. Tu choisis de moquer la forme, mais pour approuver le fond. C'est l'essenteil, pour moi.

    Laurent Fabius a dit, chez Moati la semaine dernière qu'il ne voterait aucune réforme institutionnelle si la place du président dans les médias n'était pas redéfinie. Cette pétition est simplement destinée à accompagner sa démarche.

    Un président pas comme les autres, dis-tu. C'est un euphémisme, même, dirais-je, tant cet homme n'est pas président ("il ne fait pas président", dirait Cécilia) mais un candidat perpétuel, à tout, et sans cesse.

    Les législatives ? C'est lui. Les municipales ? C'est lui ou le chaos. Les cantonales, encore lui. Un évier bouché à Roquemaure ? Le voilà qui prend la parole dans un discours enflammé.

    Cela ne se peut. Dans une démocratie, digne de ce nom, cela n'est pas acceptable. Cela n'est pas non plus équitable : le voilà qui annonce qu'il va intervenir dans les municipales, doublant, triplant ou quadruplant (c'est selon) les temps de parole des candidats qu'il soutient.

    Cet homme n'est pas un homme d'Etat, je pense que nous pouvons nous entendre sur ce constat, tout simplement parce qu'il ne se voit pas comme un serviteur de l'Etat, comme le porteur d'une cause supérieure à ses propres intérêts.

    Ce qui compte, pour monsieur Sarkozy, c'est lui-même, et d'imposer ses hommes et sa façon de faire.

    Toi, le gaulliste, moi, le mitterrandiste, nous ne pouvons que nous sentir blessés par cette méthode.

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  2. me suis fait vider.
    pour ce que dit Fabius, la forme pèche tout de même, je n'ai pu valider.
    Pour l'ensemble de ce que tu dis, je me demande; sommes nous vraiment différents
    oui tout de même : tu t'engages au moment où, vu mon âge et mon peu de chance d'influer en quoi que ce soit, je cesse d'être militante même à la base.
    Pas de m'intéresser.

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  3. pour le petit bonhomme j'avais écrit avant l'élection qu'il serait certainement le présiident de la France, qu'il ne serait jamais mon président (vrai que je n'avais pas très envie de Ségolène mais à l'époque j'avais encore des illusions sur ceux qui auraient pu l'entourrer et puis il était tout de même pire)

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  4. @Brige : je m'engage, je m'engage, c'est vite dit. Je fais comme toi, je tiens un modeste blog, je discute, j'essais de défendre des valeurs qui, je crois, ne sont pas trop mauvaises.

    Et chacun avec sa sensibilité. Mais sur le fond, sommes nous vraiment différent ? Non, nous sommes des êtres humains, et nous essayons d'être honnete, avec nous et les autres, d'être integres, et d'être fidèles à certaines valeurs.

    Aprés, ceux qui refusent de se parler parce que les positions politiques sont différentes sont autant misérables pour moi que les différents gros beaufs racistes que l'on peut voir ici et là...

    @Bruno : content de voir que j'ai peut être touché juste. Je voulais me moquer un peu de la forme, que j'ai trouvé c'est vrai assez moyenne, pour rester sur un fond que je trouve trés juste et trés vrai. Il y a un probleme de gouvernance, et avec ça un problème de comment est vue la France à l'étranger. Sans parler du fond des réformes (tout n'est pas mauvais), le gaulliste que je suis a vraiment un problème de forme. Fabius, sous des couverts politiciens, et avec un talent que je lui reconnais, pose vraiment un probleme qui risque de nous péter à la gueule.

    Merci à vous. A bientot, et bonne journée

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  5. Salut Falcon,

    J'ai le même sentiment de lassitude que toi... ras le bol de voir ce monsieur qui a raison sur tout, qui se trompe mais qui a de toute façon LA bonne solution et qu'il n'a de leçon à recevoir de personne, quitte à sortir des conneries plus grosses qu'un JF Coppé qui sort de table.

    Je pense, raisonnablement, que tu ferais mieux de couper ta télé car j'ai bien peur que l'on ai droit à l'omniprésence du présiment pendant 5 ans. Le CSA ne changera rien et le premier concerné encore moins tant son attitude du "je fais ce que je veux et je vous emmerde" est jetée à la face de tout le monde.

    C'est sûr, Sarkozy change la présidentielle... en mal.

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  6. Pas facile d'être de doite, pas facile d'être de gauche, pas facile de s'intéresser à la politique.
    Et pourtant il faut mettre les mains dans le cambouis.
    Rosa

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  7. Au fait je t'aime bien Faucon mais je suis contre le référendum.
    Qu'a-t-il apporté le soi-disant "non" historique ?
    RIEN !
    Et pour cause
    il est ABSOLUMENT IMPOSSIBLE que les électeurs du non puissent s'entendre et créer un mouvement !
    Rosa

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  8. Le non-référendum risque d'avoir un effet pire que la réponse (non) au dernier référendum : couper définitivement l'Europe (et cette belle idée européenne) et les peuples.

    J'aurais peut être voter oui à la ratification de Lisbonnes, peut être. Mais j'aurais aimé avoir le choix. En tant qu'européen, en tant que membre de l'Europe.

    Sans parler du non encore une fois (il n'a rien apporté, mais les défenseurs du oui n'ont rien fait pour qu'il l'emporte, sinon culpabiliser et dramatiser le vote), que dira t'on si Chavez, qui a perdu son référendum, le remet à ratifier par une assemblée à sa botte ? Que dira t'on ?

    Sur l'Europe, je n'ai qu'une seule envie : c'est qu'elle soit aimée et désirée par les peuples. Si on veut la couper des peuples, et si on veut définitivement faire que les peuples n'apprécient pas l'Europe, s'en détournent, peut être que l'on prend la bonne voie pour. Cela me désolé.

    Il ne s'agit, pas Rosa, de défendre un vote 'oui' ou 'non', la question n'est pas posée. Et honnetement, je n'ai pas forcément envie de savoir si le "oui" de Sarkozy et de Royal étaient plus homogenes que les "non" de Pasqua ou Fabius. On peut refaire le référendum, mais on ne m'enlevera pas de l'idée que plutot de diaboliser et culpabiliser ceux qui ont voté "non", peut être pouvons nous en vouloir à ceux qui n'ont su faire une campagne pour le "oui" désirable et attractive. Idem que pour l'élection de Sarkozy, diaboliser c'est bien, mais en 2005 et 2007; ceux qui ont diabolisé l'autre camps ont perdu.

    Mais la question est plutot de savoir si on veut que l'Europe se construise en catimini, contre ou sans les peuples. Ce n'est pas ma volonté. Et la méthode 'URSS' pour féderer artificiellement les peuples, je n'y crois pas.

    Peut être est ce un de mes cotés gaullistes, mais je préfère un peuple qui a tort à un monarque qui a raison.

    Bonne aprésmidi à tous, et merci de vos visites

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  9. "moins l'entendre, moins le voir, me fera du bien. " je pense exactement la meme chose !!
    Certain aussi que Mme Royal aurait été pire pour notre pays car (contrairement à Mr Sarkozy) elle n'a pas autour d'elle une équipe soudée (et aux dernières nouvelles ça ne s'est pas arrangé !!)

    mais , je suis agacé (comme tu le sais) par cet "omniprésident " qui nous sert ses discours Atlantistes et sécuritaires à tour de bras !!
    assez !! mais..soyons réalistes : qui pourra lui succeder dignement ?
    et la dignité en politique semble s'etre perdue comme neige au soleil !

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  10. Je ne te connais pas non plus, mais je me retrouve dans chacun de tes mots. J'ai aussi voté Sarko, pour ne pas voter Ségo tout en soupirant sur le Modem du 1er tour, car après sa position du 2nd tour, je me suis dit que lui non plus, ne valait pas grand chose. Et aujourd'hui, devnat le tableau politique présenté, je suis dépitée. Je ne sais plus qui croire, je ne sais plus pour qui je voterai aux prochains seconds tours présidentiels. Tout en sacahnt que je ne pourrai pas m'abstenir et laisser la voie au FN, qui, lui, ne s'abstiendra pas...

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  11. Décue, je ne sais pas qui tu es, mais c'est toujours agréable de voir que l'on n'est pas le seul à ressentir certaines choses...

    Je valide totalement la fin de ton commentaire. Mais je ne serais pas de ceux qui manifesteront dans la rue ou joue le surpris outré si Le Pen refait un 21 Avril : l'UMP et le PS en seront des immenses responsables...

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  12. J'ai été envoyée sur ton blog par quelqu'un de très éloigné de ton bord politique mais qui a beaucoup apprécié un de tes billets. Il m'a envoyé ton lien et depuis, je viens régulièrement y faire un saut et lire tes humeurs que j'apprécie.
    Et non, effectivement, Falcon, je ne serai pas non plus dans la rue si cela doit se reproduire. Je serai en train de pleurer ;-)

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