vendredi 5 août 2011

Le plus dur, c'est souvent pour ceux qui restent...

Je terminerai la semaine par un enterrement.
Tout à l'heure à 15 heures.
Je le dis en tout début de billet : ça place le décor.

La maman d’un ami est morte en début de semaine. Elle avait, de mémoire, 89 ans. C’était une mort attendue, celle devant laquelle on se prépare. Elle était en maison de retraite médicalisée, car très fatiguée. Et bon, elle avait fait quelques alertes, dont la plus grave, la dernière, il y a une semaine.
Je ne connaissais pas trop cette dame. Je connais par contre très bien son fils, qui est quelqu’un de très important pour moi. Cette après-midi, il sera triste. Ma présence sera modeste, mais je serais là pour lui, pour sa femme, pour ses enfants…

Je me souviens de la mort brutale de mon ami, l’ancien maire de mon village. Un deuxième père pour moi. Je le quittais le vendredi soir à 20h30, suite à un apéritif à la salle des fêtes. Je le quittais pour bon : il mourrait quelques heures plus tard. J’étais effondré, et j’ai mis du temps à m’en remettre (m’en suis-je vraiment remis ?). La brutalité du choc, sa soudaineté, nous a laissé dans une douleur violente et amère… Ses proches, sa femme, ses enfants, ses amis… Ceux qui restaient.

Je me souviens de la mort de mon grand-père l’an passé. Un cas différent. Une mort qui était prévue, parce que l’âge, la maladie, la fatigue. La douleur était différente. Cette fois, moins égoïste. Je pensais à ma grand-mère, qui restait. Elle est toujours là, et je l’espère pendant encore longtemps, qu’elle puisse profiter de son arrière petit fils, et que lui en profite, longtemps. Moi aussi…

Aujourd’hui, je pense à mon ami qui va enterrer sa maman tout à l’heure. Et ceux qui restent vont rester avec leur peine et leur douleur. Certes, celui qui est parti ne verra plus grandir ses enfants, et ceux qui l’aiment… Mais ses enfants, et ceux qui l’aiment, grandiront sans celui qui est parti. Douloureuse réciproque… Ils resteront avec leurs larmes, leurs gorges nouées, leurs regrets aussi…
J’aurais aimé que cet ami et que mon papy connaissent mon bébé faucon. J’aurais aimé qu’ils soient là : ils n’y sont plus…

J’ai souvent écrit sur la mort, sur la conscience que je pense avoir sur ma mortalité. Avec mes mots, maladroits. Qui expriment ma pensée, maladroite...
Peur de ma mort, je ne sais pas, j’ai toujours eu l’impression avoir davantage été effrayé par celle des gens que j’aime. Je disais, il y a peu, que l’adjonction de mon mariage et de la naissance de mon fils a peut être changé un peu la donne concernant ma mort, celle qui ne m’appartient pas


Je ne sais pas si on peut vraiment dire, comme je l’ai mis en titre, que le plus dur est pour ceux qui restent. Mais bizarrement, c’est à eux que je pense aujourd’hui. Comme c’est à eux que je pensais, et à qui je pense toujours, quand nous avions appris, la semaine dernière, cette terrible nouvelle qui a peiné notre blogosphère…

Le plus dur est pour ceux qui restent. Modestement, je veux être là pour les soutenir, dans le souvenir de ceux qu’ils aimaient et qui ne sont plus là…

4 commentaires:

  1. Je pense qu'il ne faut pas confondre la mort des personnes âgées (et celle des personnes "en longue maladie"), celle dont tu dis "préparées", de mémoire, et les morts subites.

    Quand Olivier P. est mort, j'y étais préparé plus ou moins, de même pour mon père (cancer aussi) et mes deux grands mères (l'âge : 92 et 99). Je n'ai pas pleuré une seconde (ce qui ne m'empêchait pas d'être peiné).

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  2. Tu as raison Nicolas, et c'est la "différence" que je fais entre les deux.

    Même si une mort, ben c'est une mort... (et ça fait chier ceux qui restent)

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  3. Et la petite église me rappelle celle que j'ai mise sur mon blog à " Sospel "...

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  4. Eléonora,
    La petite église est celle du délicieux monastère crétois d'Arkadie, dans lequel nous sommes passés il y a un peu plus d'un an...

    Un coin magnifique...

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