Cet extrait est tiré de son commentaire quant à son interview du Maire Communiste de la Courneuve, le 28 Juin 2005. Cette rencontre fait suite aux évenements tragiques s'étant déroulés dans cette citée (la mort d'un enfant), et aux déclarations (commentées) de Nicolas Sarkozy, Ministre de l'intérieur.
Sur la dernière partie de son commentaire quotidien, Jean-Michel Apathie fait part de ses impressions sur la fonction de maire, et d'une manière générale sur la fonction de "l'élu" dans notre République et démocratie actuelle. Ou tout du moins sur la manière dont cette fonction (cet honneur) devrait être exercé.
"le maire de La Courneuve ne fait que ça, être maire, et il a confié au micro que ses journées étaient bien courtes pour remplir correctement sa fonction. La France est la seule démocratie occidentale où cette pratique pénible, mensongère, négative, du cumul des mandats perdure. Elle entraîne la concentration des pouvoirs dans les mains d'un seul homme et en même temps sa dilution au profit d'une technocratie souvent réduite au directeur de cabinet. Elle empêche le renouvellement des élus par l'assèchement des vocations dans un bassin de population donné. Elle favorise la longévité des carrières car un député battu demeure maire et ne rêve que de prendre sa revanche aux législatives suivantes.
Interdire radicalement le cumul des mandats, les limiter dans le temps, interdire toute candidature au delà de soixante-dix ans, c'est à dire introduire l'idée de la retraite en politique comme elle existe dans tous les autres secteurs de la société, en profiter pour diminuer le nombre d'élus en regroupant les communes dans des agglomérations aux pouvoirs étendus, supprimer l'échelon départemental obsolète, diminuer aussi le nombre d'élus au Parlement pour obliger chaque député ou chaque sénateur à un travail effectif et non pas à la médiocre figuration à laquelle ils se livrent trop souvent, compléter ce dispositif par un véritable statut de l'élu qui oterait aux fonctionnaires le privilège émollient de pouvoir retourner dans son administration d'origine en cas de défaite et accompagnerait tout battu dans sa reconversion, ce qui ferait éclore des vocations dans le secteur privé: voilà les pistes simples, accessibles, faciles, pour une véritable rénovation de la politique française.
"J'ai entendu et compris votre message pour que la politique change", avait dit Jacques Chirac au soir de sa réélection, le 5 mai 2002.
Au boulot!"
Je me demande si il est bien la peine que je fasse la sacrilège de commenter ce texte. La pensée de Jean-Michel Apathie s'exprime de manière claire et limpide, et il écrit ce que j'aurais aimé être capable d'écrire si j'avais le peu de talent d'écriture qu'a ce dernier.
Etre élu de la Nation, c'est servir la Nation et non pas se servir de la Nation avait dit je ne sais plus qui... Terminons simplement sur cette phrase.