mercredi 16 décembre 2015

De l'indignation à l'acclamation

Je suis en désaccord avec le premier ministre Manuel Valls sur la minimisation faite hier à l’Assemblée Nationale sur les propos haineux de Claude Bartolone. Accuser la candidate de la droite républicaine d’être « la candidate de la race blanche » n’est pas « une polémique absurde et répétée ».
Attiser les haines raciales pour conquérir des votes communautaires quand on est le 4eme personnage de l’état, et s’en émouvoir, ce n’est pas absurde. Manuel Valls eu été, à d’autres moments, beaucoup plus inspiré quand il défendait les valeurs républicaines…

Que Claude Bartolone ait été confirmé par acclamation par le groupe socialiste a quelque chose de gênant, de dérangeant.
Le Président Hollande avait pourtant fait cette déclaration condamnant tous les racismes : « la République ne connaît pas de races ni de couleurs de peau. Elle ne reconnaît pas de communautés. Elle ne connaît que des citoyens, libres et égaux en droit. Et ce n'est pas négociable ». Je sais que la parole présidentielle n’a plus tellement de crédibilité. Mais quand même, ce n’est pas rien.

La République ne connaît pas de races ou de couleurs. Le groupe majoritaire confirme à la tête de son Assemblée quelqu’un qui a visiblement du mal avec ces notions basiques de la République. Ce n’est pas une polémique absurde, mais quelque chose de grave…
« Ce n’est pas négociable » dit le Président de la République. Que cela le devienne en fonction de la couleur politique est plus dérangeant. Ce n’est jamais absurde de discuter et débattre de la sélectivité des indignations…

Manuel Valls a tort de parler de « polémique absurde ». Cette phrase de Bartolone et la manière dont les socialistes ont absout un des leurs restera une trace politique forte. Nous en reparlerons sans doute longtemps. Elle marque pour moi une « gauche décomplexée » qui peut être inquiétante sur bien des aspects.
Elle laisse en tous cas la porte ouverte à d’autres débordements. Si celui qui taxe l’autre d’être le candidat de la race blanche est acclamé par son camp, que se passera t-il pour celui qui accusera le camp d’en face d’être « le candidat de la race d’une autre couleur » ? On lui fera une ola ?

Nous étions dans la phase d’indignation il y a quelques semaines, quand Nadine Morano avait prononcé sa célèbre phrase sur le pays de race blanche. D’où la déclaration présidentielle.

Nous sommes passés de l’indignation à l’acclamation. C’est stupéfiant. Un peu inquiétant aussi… En tous cas loin d’être une polémique absurde dont on peut se débarrasser d'une phrase dédaigneuse et méprisante…

10 commentaires:

  1. Je n'approuve ni les déclarations de Barto, ni les réactions indignées. Pécresse est la candidate de la droite catholique versaillaise.

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    1. "candidat de la droite catholique versaillaise", c'est un peu plus "politiquement correct" que la phrase abjecte de Bartolone qui rend les acclamations du parti socialiste à l'Assemblée indigne.
      Mais c'est quand même une phrase moyenne, pleins de sous entendus douteux. Et c'est une manière de faire de la politique qui me désole.

      Si d'autres disent que Bartolone était le candidat de la gauche des musulmans de Saint Denis, ça serait une phrase du même niveau.

      (mais après, je pense personnellement que Pecresse était une excellente candidate, rassembleuse, connaissant ses dossiers, et qu'elle fera une bien meilleure présidence que celle de Huchon ou qu'aurait fait un Bartolone diviseur et sectaire. C'est mon avis, mais je ne votais pas en Ile de France, et ce n'est pas le sujet du billet)

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    2. Bartolone est le candidat de la gauche socialiste mafieuse, sinon pour ses amis l’appellerait il le parrain ?

      D'ailleurs on entend peu la gauche et les média sur ce type qui dit détester Neuilly mais qui s'y précipite pour se faire soigner...

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    3. Skandal, je refuse de rentrer dans ces considérations. J'ai envie d'être un peu plus digne que ce type de message.

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  2. 100% d'accord avec toi, Falcon ! Oui, cette phrase de Bartolone et la manière dont les socialistes ont absout un des leurs restera une trace politique forte.
    Avec ses propos racistes, Bartolone a, en plus, reussi le tour de force de rendre Pécresse sympathique.

    Mais ce n'etait pas le premier dérapage : l'un des principaux lieutenants de Bartolone, Carvounas, s'etait precedemment distingué par des propos sexistes envers Pécresse.

    Simplement, la presse refuse d'admettre l'evident : on peut etre degôche et raciste, sexiste, etc. Les électeurs, eux, ont vu et savent.

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    1. De gauche et raciste et sexiste, c'est quelque chose d'assez évident que l'on peut être.
      Il n'y a qu'à relire des déclarations de Mélenchon ou de la gauche de la gauche, qui font preuve d'un racisme assez écoeurant... (je me souviens de Mélenchon qui se sent mal quand il y a trop de blonds aux yeux bleus, ou des membres du parti de Gauche et des verts qui ont eu des phrases assez malheureuse sur certaines religions... Sans parler de leur présence aux manifestations propalestinienne de Juillet 2014, où flottaient des drapeaux et des slogans nauséabonds).

      Je pense aussi que Bartolone, ses propos et le soutien de son parti, resteront une marque profonde. Le début de quelque chose de pas forcément très beau : une campagne sur des positions raciales et communautaires affichées. Ca laisse la porte ouverte à tous les dérapages.

      Ensuite oui, le sexisme. Le coup du serre-tête est incroyable. Je suis surpris de Ségolène Royal n'ait pas réagi par exemple, elle qui utilise toujours l'argument 'on me critique parce que je suis une femme'.
      Cela aura été une campagne vraiment spéciale... Et l'acclamation de cette personne à l'assemblée de la part du PS est d'autant plus choquante...

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  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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    1. il trolle , je vais troller aussi
      s'arrangent pas les bas du Front

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    2. "Très bons tweets de MLEPEN "

      Je vais être d'accord avec bobcestmoi pour une fois...

      Que des gens vote pour le FN pour exprimer leur ras-le-bol je le comprends parfaitement. Qu'ils votent par adhésion est un argument contre le suffrage universel.

      Rassurez, je pense que voter pour Bartolone ou Sarkozy est aussi un argument contre le suffrage universel

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  4. C'est quoi ce commentaire à la con de Aldo Cabillo qui n'a rien à voir avec mon billet ?

    Ne supportant pas de me faire troller par des gens qui viennent faire leur pub, je vais dégager ce billet.

    Mais en effet, ça ne s'arrange pas...

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