mardi 17 avril 2007

Les 12 maisons de l'Elysée : Ségolène Royal

9eme maison, Sagittaire. Dans les Chevaliers du Zodiaque, il s’agit du signe Royal… La clef de voûte de cette série, le chevalier Aiolos du Sagittaire, celui grâce à qui tout a commencé, patati patata. Donc pour parler du signe Royal, logiquement on parlera de Ségolène Royal…

Je marche sur des œufs. Je croyais que ce serait difficile de parler de Le Pen. Et là, quand je commence mes premières phrases sur Royal, je me dis qu'en fait, c'est ridiculement facile. Pourquoi ? Manque de courage de ma part sans doute, pas évident de s'attaquer à une prétendante en puissance. Et puis aussi j’ai envie de faire attention, de ne pas être injustement méchant avec la candidate du Parti Socialiste.
Egalement parce que je respecte profondément mes nombreux amis socialistes qui ont fait le choix de Royal. Soit par conviction, soit par défaut. Ce n’est pas le mien, mais je les respecte. Et je me refuse, par des mots maladroits de ma part, d’insulter leur choix. Cela nécessite donc de ma part de trouver des mots justes.
Pparce que je ne veux pas d’un nouveau 21 Avril qui nous priverait d’un réel débat gauche – droite. Enfin parce que la haine, je l’ai souvent dit ici, n’apporte rien de bon. Parce ce que un 21 Avril est passé par là, et parce que je ne veux pas rajouter de l’huile sur le feu de ces fanatiques d’un camps comme de l’autre qui insultent, saillissent, injurient.
Enfin car si je n’apprécie pas des masses Ségolène Royal, j’ai énormément de respect pour certaines personnalités socialistes qui « l’entourent » (DSK, Fabius, Chevènement). Et qu’à la différence de beaucoup de "maisons" au début de ma ballade élyséenne, elle représente quelque chose d’infiniment plus respectable que l’opposition systématique gauchiste ou l’extrémisme droite et gauche.

Je ne peux néanmoins pas parler de Royal sans revenir sur cette ambiance délétère que je déplore dans cette campagne électorale. J’en ai déjà parlé à de nombreuses reprises sur mon blog, mais quand je vais chez Guy ou chez Claude par exemple, je suis effaré de voir la haine de beaucoup de sympathisants de gauche vis-à-vis de Sarkozy. Et je souhaite pour eux et pour leur parti que sur les marchés, dans leur travail de militant (s’ils en sont), ils soient un peu plus modérés et respectueux. Car sinon, l’effet sera désastreux, et il ne leur restera que cette haine dans les larmes le soir des résultats finaux.
Mais je ne peux pas parler de cette haine anti-Sarkozy sans parler de cette même haine anti-Royal. Pour les plus gentils, elle est incompétente. Pour d'autre, c'est Festival, on se lâche. Je garde en souvenir ce que m’avait dit Bertrand Delais avant Noël quand je lui disais ma surprise devant ces vagues d’animosité vis-à-vis de chacun des candidats. Il m’avait répondu qu’en 81’, (j’avais 4 ans) il y avait face à Mitterrand des mots plus rances que ceux employés contre Sarko ou Ségo…
Néanmoins, je n’aime pas cette campagne violente. Je crois que les personnalités de Sarkozy et Royal y sont pour beaucoup. Aucun des deux n’est rassembleurs, d’où peut être ces vagues de haine qui, par ricochets, tombent en pluie fine sur les militants, et d’où ces saillies verbales puantes sur les blogs et forums UMP ou sympathisants de gauche.
Sarkozy et Royal sont peut être dangereux pour le camp d'en face, soit... Mais sans doute pas pour la France.

Mettons au début les choses au point. Ce n’est pas une surprise, je ne suis pas de gauche. Par conséquent, dans ce premier tour qui est un choix, je ne pourrais pas voter pour la candidate du Parti Socialiste. C’est logique. J’ai déjà eu l’occasion de faire des appels du pied (et au vote) localement pour favoriser des candidats de gauche dans des seconds tours d’élection, je le confesse sans nulle honte. Mais nous sommes là dans un premier tour. Donc déjà, par « logique politique », mon choix de premier tour ne sera pas à gauche. Au premier tour, on choisit, ensuite on élimine.

J’avoue quelques réticences vis-à-vis de Ségolène Royal. Et en premier lieu, je l’ai dit plus haut, une difficulté à rassembler et à être rassembleuse. C’est le cas de la plupart des candidats d’ailleurs. Beaucoup de copains s’émeuvent des piques qui peuvent provenir de son propre camp. Mais je leur réponds que si elle avait su rassembler plutôt que d’avoir voulu faire une campagne hors et sans le parti, peut-être le PS, militants et personnalités, seraient plus unis et plus fidèle. On ne peut pas faire preuve d’un mépris béant vis-à-vis de personnalités comme Besson, Allègre (pour les plus virulents), ou encore Jospin, DSK et Fabius, et après allez se plaindre de leur manque de soutien.

Personnalité du personnage, c’est le deuxième point… Alors que ce week-end j’ai reçu le Marianne hebdomadaire avec un portrait au vitriol de Nicolas Sarkozy (Marianne a choisi son camp, mais là ça tourne à une obsession qui ne me fera pas me réabonner, je n’aime pas les charges et positions qui deviennent partisanes de la part d’un journal…), j’attends le même exercice sur le caractère supposé ou réel de sa principale challenger. Car sur les quelques lectures et informations que j’ai pu lire, et sur les sentiments personnels (donc subjectifs) que j’ai pu avoir, il ne m’a pas semblé que Royal fut plus « tolérantee » et « ouverte » que son concurrent de droite. Et je n'ai pas vu moins de "despotisme".
Un livre d’Evelyne Pathoux (édité chez Michalon, par forcément une boite trés pro-Royal, c'est vrai...), ancienne attachée parlementaire, nous voit lire ceci « Celle que j’idéalisais m’est alors apparue pour ce qu’elle est : une femme ambitieuse, calculatrice et autoritaire, prête à tout pour atteindre la plus haute charge de l’Etat ». Cela ne me choque pas de lire ça. Mais cela me choque que l’on soit choqué quand il s’agit d’autres candidats. Plus loin, on peut lire qu’une plainte pour harcèlement moral et gestion partisane de son personnel régional, a été déposée contre Mme Royal. Certains « virent » des journalistes et choisissent leurs gens, d’autres font cela de manière peut être plus locale, mais, à mon sens, tout aussi détestable.
Je ne critique pas le fait que Royal soit ambitieuse, méprisante (vis-à-vis de la petite Solenne, du petit Besson, de la petite Panafieu, de ses opposants), cassante. Qu’elle se donne, à l’instar d’un José Bové ou d’un Nicolas Sarkozy, un style radicalement différent de sa réelle personnalité, c’est logique. Jeu médiatique. Mais disons le… Et quelque part, cette falsification de sa réelle personnalité est à rapprocher du tristement célèbre « je n’aime pas les riches » de François Hollande, qui est prononcé avant de faire sa déclaration d’ISF. Ne pas se donner un rôle et être un peu « soi-même », je ne suis pas sur que je trouverai cela détestable.

Dernier point sur sa personnalité (c’est important la personnalité, et quand j’écrirai sur Sarkozy je serai aussi tendre..), c’est ce coté victimisation permanente, qui m’a fait lire de la part de certains fanatique Ségoliste que j’avais « la haine du macho » parce que j’exprimais des réserves. Je crains que le débat d’entre-deux tours soit réellement d’un niveau « cour de récré » si cette technique de contre-attaquer par le « c’est que je suis une femme ! » continue a être de mise. Que Lang ou Boutih joue à ce genre de contre argument, soit. De la part de la peut être future président de mon pays, j’attends autre chose.
Après, le coté « donneur de leçon » bien à la française, bon… Oui, elle l’a, cela m’insupporte. Mais je n’ai pas l’impression que Sarkozy ou Bayrou soient moins donneurs de leçons qu’elle. Peut être font ils moins « prof de français de 6eme », mais bon… Match nul sur le manque d’humilité.

Deux mots sur le programme et sa vision politique. Je ne reviens pas sur le CPE de Royal, ni sur les « bourdes ». Royal pense que les talibans sont toujours au pouvoir en Afghanistan et le clame en conférence de presse ? Bah, ça promet… Mais Sarkozy aussi accumule certaines perles comme quand il parle des terroristes ethniques. Ségolène Royal propose une explosion des dépenses publiques par des aides à tout va, un moratoire sur les centrales Nucléaires, un programme fiscal nébuleux car « ça sera du ressort de mon Ministre, pas de moi »… Et sur pas mal d’autres points, des zones d’ombre. Des reniements. Cela me fait l’effet d’un bordel amateur et généralisé.
Un peu comme sa campagne. On parle de service civique obligatoire, et puis on oublie. On nomme Montebourg porte-parole avant de le sanctionner un mois… et puis avant le mois fini, on le rappelle au secours. On rappelle les éléphants, pour ne surtout jamais les sortir. On réorganise toujours la campagne. On entend parler de « relance permanente » de la campagne… Et on n’a pas l’impression d’assister à une campagne présidentielle menée par un grand parti (totalement absent), mais plutôt à une campagne pour la présidence des parents d’élèves de son quartier, tout à l’improvisation. Ou alors à une campagne à la présidence d'un bureau des élèves d’une école, menée d’une manière sympa, amateur, « comme à la rigolade », sur le ton "on est une bande de jeune, on se fend la gueule".

Autant Lionel Jospin était critiquable sur pleins de points, en tant que Premier Ministre et candidat. Autant il y avait une cohérence dans son action et une ligne directrice qui faisait qu’on savait, à peu prêt, où on allait. Là, la campagne de Royal me fait penser à la gouvernance Raffarin (et présidence Chirac) : gestion au jour le jour. Improvisation totale. Aucune ligne directrice. Personnellement, que je sois d’accord ou pas, j’aimerais une ligne, une cohérence, savoir où on va. Là, je ne sais pas. Je ne sais pas…

Je me suis demandé si cette incompétence supposée était ou non mise en scène. Si elle le faisait vraiment exprès de faire ses vœux avec le caméscope du neveu. Elle a gagné la primaire socialiste sur une crise de défiance des compétences. Mais là, ça me parait trop gros.

Et j’en viens sur mon immense colère vis-à-vis du PS. La branlée de 2002 nécessitait plus qu’une remise en cause. Le grand parti de la gauche, à l’époque au pouvoir, balayé. Radicalement balayé. Avec la mise en orbite, au deuxième tour, de l’extrême droite. 5 ans pour se reconstruire, pour donner une alternative crédible et efficace.
Qu’a-t-on eu ? Un simulacre de référendum interne sur l’Europe, et un Hollande qui se réjouit d’une « immense victoire du oui ». 59% en interne, cela donnait tout de même 41% qui avait voté « non », donc déjà un PS divisé. Mais non, Hollande n’a rien voulu voir. Ensuite patatras le 29 Mai. Pour renaître sur une synthèse Mancelle qui fleurait bon la politique politichienne chère au Général.
Ensuite, pendant 5 ans, qu’avons-nous eu, sinon la valse des égos. Pendant que le gouvernement Raffarin supprimait le lundi de Pentecôte, privatisait les autoroutes, et ouvrait le secteur clé de l’énergie au privée, où était l’opposition. A l’Ile de Ré où elle rêvait de revenir ? Dans les allées de Solférino où ça sentait bon la franche camaraderie ? J’ai eu l’impression que l’opposition de Bayrou était plus audible et concrète que celle du PS…

Finalement, de cette bataille des chefs, il en est ressorti la femme du premier qui aurait bien voulu y aller mais qui n’a pas pu. Pas la moins pire, malheureusement. Quand on a un Fabius ou un Strauss-Kahn (avec qui j’ai de nombreux désaccords mais qui sont des hommes d’état cohérents et respectables), et que l’on sort, par le biais de cotisation Internet à 20 euros, et sur la foi des sondages - ou « parce que c’est une femme… » -, une personne avec la tolérance et l’humanité d’un pingouin, et avec la cohérence d’un Franck Ribery qui veut tous les ans quitter Marseille, j’ai envie de dire « zut » (ou merde).

5 ans pour ça… Non, j’ai du mal, et je comprends beaucoup de mes amis socialistes qui se sentent un peu floués.

Je ne parlerai pas, pour finir, de l’opposition générale que j’ai avec elle sur les dessins animés japonais. J’adore les mangas, les animés, et Royal a fait une charge obsessionnelle et obscurantiste contre le Club Dorothée et les animations japonaises. Futiles et anecdotiques. Mais voilà, je voulais le dire. Ca compte sans être décisif, en tous cas pour moi.

En conclusion, je me demande à 6 jours du dimanche soir si le « théorème Birenbaum » (non, le second tour ne sera pas Sarko – Royal) se réalisera bien. Si les deux se trouvent au deuxième tour, ça sera une nouvelle baffe, mais voulue cette fois. Partir du 21 Avril pour arriver à « ça », à la consécration du populisme et du peopolisme de gauche et de droite, ça me fait un peu peine, mais soit.

Je voulais quand même, sans ironie aucune, rendre hommage à mes copains socialistes, nombreux, et d’une modération qui leur fait honneur. Leur rendre hommage car, pour la plupart, ceux sont des gens qui sont franchement écoeuré de la manière dont leur parti a géré 5 ans d’opposition, suite à une humiliation cuisante. Certains seront « bons soldats » et voteront Royal. Je les respecte et les admire, car je ne ferai peut-être pas pareil qu’eux au premier tour vis-à-vis du candidat « légitime » de mon camp. D’autres resteront fidèles à leurs idées, refuseront de se prêter à cette mascarade de voter Royal, mais ne se joindront pas aux loups menés par des Bessons ou des Allègres. Comportement tout aussi honorable qui mérite respect. D’autres enfin taperont sur la candidate choisie par leur parti, appelleront à voter pour d’autre de gauche, pour Bayrou. Voire Sarkozy. Soit… Déjà j’adhère peut être un peu moins, et si je respecte des Begag et des Besson, j’avoue que j’aurais pas détesté un peu de modération de leur part, qui n’auraient pas rajouté à cette haine ambiante qui pollue un peu cette campagne.

Ce n’était pas facile d’écrire sur Royal… Peut être je recevrai, de la part des fanatiques Royalistes ceux qui me retrouveront via des moteurs de recherche, des insultes… Je ne pense pas les mériter car je ne pense pas avoir été injuste avec elle, malhonnête avec ce que je pense vraiment.

Sans préjuger de ce qui se passera entre les deux tours, je le confesse…

Non, je ne voterai pas Ségolène Royal le 22 Avril.

lundi 16 avril 2007

Les 12 maisons de l'Elysée : Philippe de Villiers

Sur le cercle du Zodiaque, le 8eme signe est le Scorpion. Pour une fois, le hasard tombe bien. En effet, le regretté (que j’aimais bien) François Léotard avait qualifié Philippe de Villiers de Scorpion, en ces termes :
« De Villiers est un scorpion qui traverse la rivière sur le dos d’un hippopotame, et qui, au milieu du gué, le pique de sa queue ».
L’image que j’ai de Philippe De Villiers, c’est ça. Un scorpion. Qui terrasse sa victime d’un Antarès, et coule avec...Enfin, 8eme maison, la maison de Villiers.

Je commence par les "plus" de P2V (djeunz, isn’t it ? ben c'est sur ses affiches...). Par les "plus" certes, mais je vais quand même dire le final qui s’est peut être un peu senti au début : je n’aime pas Philippe de Villiers. Pour diverses raisons politiques, mais aussi personnelles et localesCommençons les choses qui ne me déplaisent pas chez le conseiller général des Herbiers.

En premier lieu, j’ai une vision sur l’Europe qui peut converger avec la sienne. Moi aussi, je souhaite une Europe des Nations, plus qu’une grande Europe fédérale dirigée par « on-ne-sait-qui ». Moi aussi je souhaite que l’Europe soit « libre à l’intérieur, forte vis-à-vis de l’extérieur », pour reprendre une de ses phrases bien ficelées. Moi aussi, je suis favorable à une préférence communautaire à l’intérieur des frontières de l’Europe, similaire à l’ALENA en Amérique du Nord. Moi aussi enfin je suis favorable à une gouvernance européenne démocratique, et à un poids moindre des institutions non démocratique telle la Commission Européenne, la Cour de justice ou encore la BCE. Même si aprés, sur d’autres points, je trouve qu’il est excessif
Ensuite, autant je trouve très excessif (voire plus, on verra plus loin) sa critique de l’immigration qu’il juge « incontrôlée », autant j’accueille très favorablement son leitmotiv de coopération internationale avec les pays du Sud. Je ne connais pas ses résultats en Vendée, mais il parle souvent de ses coopérations avec le Gabon ou le Bénin, qu’il juge brillante. Sans préjuger de la véracité de ses propos, je pense aussi qu’il est important, pas uniquement pour une maîtrise de nos flux migratoires, que la France revienne en force dans le Sud. Dans ces pays où la France est encore respectée (résidus coloniaux ? peut être…), je préfère qu’elle garde une place forte par des coopérations efficaces et profitables, plutôt que ceux soit les USA, l’Angleterre, qui viennent prendre une grande importance.
Je parlais de la Vendée plus haut, je ne connais pas ce département, mais les photos paraissaient jolies, donc c’est un point de plus pour P2V… (oui c’est idiot mais tant pis).

Enfin, dernier point, je pense que sa critique de la communautarisation dangereuse de la France peut et doit être entendue. C’est un grand risque qui, je trouve, n’est pas assez dans cette campagne. Pourtant, si le problème est bien réel, c’est en partie ici que Philippe de Villiers semble pencher dans un coté obscur qui me fait perdre confiance. Et d’un constat en partie juste, il me semble partir vers une radicalisation de son discours qui me parait dangereux. Et j’arrive aux points négatifs que je trouve à P2V.

Sur ce dernier point, le candidat Villiers 2007 me parait différent de celui de 95’ qui me plaisait bien. J’aimais sa manière de parler, rhétorique simple et efficace, très « ENA pour les Nuls ». Pour présenter la différence entre le salaire d’un SMIC et les aides financières pour personnes inactives, il mettait simplement sur la table une pièce de 10 francs. Et son discours paraissait assez « de bon sens ». Depuis (quand ?), j’ai l’impression d’avoir un clône de Bruno Mégret en plus grand, et cela me gène.
On parlait plus haut de la communautarisation de la France. Là où le raisonnement de Villiers me dérange, c’est qu’il me parait être lui-même victime de ce qu’il déplore. En effet, tous son discours tourne autour de « l’ethnie ». Affrontements Gare du Nord ? Problème ethnique. Chômage ? Problème ethnique. Claude Askolovitch lui avait fait cette remarque judicieuse dans « On refait le Monde spécial présidentielle ». Pourquoi tout faire tourner autour de « l’islamisation de la France » et des « problèmes ethniques » ? Pourquoi ? Je n’ai pas de réponse, mais l’effet que cela a sur moi est le suivant : je trouve le reste de son propos ridicule car excessivement excessif.

Et là on touche, à mon avis, aux limites de la politique de Villiers. Villiers a un but très simple et visible : remplacer LePen, le tribun d’extrême droite qui va bientôt tirer sa révérence. Gollnish ayant le charisme d’une lasagne trop cuite, et Mégret étant dans le même état que Pires en équipe de France, ne reste plus que Marine LePen, ou Philippe de Villiers. C’est l’analyse à deux francs que je fais, mais son discours, axé de manière obsessionnelle, sur « l’islamisation du pays », et sur le paramètre ethnique comme centre de gravité de tous les problème de la société, me gène en me confortant sur mon analyse.
Il me gène d’autre plus qu’il utilise toutes les techniques du discours extrémiste. D’un problème réel (identité française, perte de la laïcité…), il en crée une stigmate en le montrant du doigt. Et toute la suite de son discours consiste en une exacerbation des divisions. Fatalement, on fait monter les haines, crainte de l’autre, et tout le toutim. Déjà évoquer mon ressenti quand je parlais de Laguiller, de Besancenot, de Le Pen. Villiers utilise les mêmes cordes. Comme j’ai envie d’un candidat et président rassembleur, et que j’en ai marre des allumeurs de braises sociales, j’ai fatalement un mouvement de recul vis-à-vis du candidat Villiers.
Notons que le député Rivière (Alpes Maritimes), ancien UMP, maintenant proche de Villiers, appelle à un rassemblement MPF – FN. Au grand damn du jeune ambitieux Directeur de Campagne Guillaume Peltier (vous savez, le chti jeune qui était avant au FN et qui a des dents et une ambition qui ferait passer Sarkozy pour un modeste petit artisan de la politique…).

Je suis embêté, car je pense que l’obscurantisme religieux (cf l’islam fondamentaliste qui, dans certains pans de notre société, oblige une société éditrice de livre scolaire à flouter les visages du prophètes dans des manuels scolaires, interdit d’évoquer certains passages historiques en classe, restreint et menace certains docteurs et praticiens en gynécologie, l’affaire Redecker et Charlie Hebdo etc…) est un réel problème. Pour autant, l’excès de Villiers tourne à la caricature. C’est nul, à mon avis. Car à part avoir l'effet inverse au résultat recherché...

Outre cette Lepénisation qui m’est difficilement supportable du discours de Villiers, sans doute y a-t-il au final, je le confesse, un paramètre personnel qui fait que j’ai du mal avec ce personnage…
En 99’, j’avais voté aux élections européennes pour la liste Pasqua – Villiers. Ce fut une grosse débandade pour la liste Sarkozy d’ailleurs, qui avait été relégué en troisième position. Branlée électorale.
A l’époque, le gaulliste de 22 ans que j’étais ne pouvait voir que d’un œil sympathique cette création d’un mouvement néo-gaulliste. J’avais un certain espoir. Voir dans une même formation des personnalités dont je me sentais idéologiquement proches : Pasqua, Seguin, Fillon, déjà à l’époque DupontAignan. Mais aussi, j’espérais, des Max Gallo (qui est un de mes écrivains favoris dont je raffole) et même Chevènement. A cette époque, ce dernier avait préféré avaler une couleuvre de beau diamètre et rejoindre la liste PS aux européennes (les idées sur la question de Chevènement étant proches de celle de Hollande, c’est bien connu… soupir). Mais et pourquoi pas…?

Et puis il y avait de Villiers. De Villiers était pour moi non pas un repoussoir, mais… Mais si, un peu quand même, car déjà depuis il y eut quelques paroles désagréables, et un discours me gênant un peu. Avec des RPR du Languedoc, j’ai eu l’occasion de le voir une paire de fois. Sympathique, affable, une passion et une connaissance du football qui me plait. Mais après… ?
Un de mes premiers contacts fut à une réunion à Nîmes. Les deux secrétaires départementaux (RPR et MPF) de l’époque, après un scrutin interne dont la régularité ferait pâlir le Gouverneur de Floride, grande messe. Et une question d’une militante Villieriste… sur l’avortement. Et franchement contre l’avortement ! La caricature de cette vieille France parfois détestable. Bon, là je suis d’essence conservatrice, certes, mais j’étais pas bien dans mes baskets. Puis plus tard, comme si cela devait être une caricature, une personne qui commence à parler des préservatifs interdits par l’Eglise ( !!! qui parlait de laïcité tout à l’heure…?) et du travail des femmes. Avant d’entendre, plus tard, un raciste notoire qui ne se cachait pas. J’étais mal à l’aise, très mal à l’aise. Et franchement, si j'avais pu avoir un doute, j'en avais plus aucun !

Après, ce fut pour ce néo-mouvement, 12 mois de suspicion. D’un coté une fraction de RPR qui représentait pas beaucoup, et de l’autre une fraction MPF qui représentait encore moins. D’un coté une famille dont je me sentais proche, la mienne. De l’autre une famille ultraconservatrice, vieille France, qui n’était pas la mienne. Et les Séguin ont préféré aller se fourvoyer à Paris, et Chevènement était ministre, et finalement rien… Sinon le départ en fracas de Villiers. Soulagement de courte durée, avant 2002, le non départ aux présidentielles, 21 Avril, et patatras.

Le dernier point, encore personnel, est la représentation de Villiers dans mon département. Les mêmes conservateurs caricaturaux, et une personne qui est passé par tous les partis de droite, et qui fait du militantisme en agressant ceux qui ne sont pas de leurs sensibilités. Un souvenir qui m’avait emmerdé, cet ancien du RPF m’avait littéralement insulté le 27 Avril 2002 (je me souviens de la date) parce que « Pasqua avait appelé à voter Chirac », et parce que mes amis et moi-même trouvions ça d’une logique incontestable. En plus, j’étais en week-end helvétique, j’avais pas trop envie qu’on vienne m’emmerder, alors m’insulter, merci bien ! Le téléphone portable n'a pas fonctionné longtemps.
Entre temps, ce Monsieur est allé chez Le Pen avant de revenir chez Villiers. Bon… Et ensuite, il y a quelques semaines, il insulte mes amis qui sont soit chez Sarkozy, soit chez DupontAignan, soit même nulle part comme moi, et m’insulte car normalement je devrais voter Villiers ! Villiers est gaulliste m’assène t’il… Le fou ne dit il pas que la lune est un cube ?

C’est un paramètre pas important, juste celle d’un candidat vis-à-vis d’un électeur. Et juste celle d’une représentation militante qui est d’une efficacité à prouver. La rencontre entre l’homme et l’électeur (toujours moi) ne s’est pas faite. Et le militant, en lieu et place de consolider le lien, l’a encore plus distendu. Comme il y a en plus un fond qui me déplait, tant pis, mais…

Non, je ne voterai pas Philippe de Villiers le 22 Avril 2007.

PS : vu ce soir en rentrant du boulot. Une affiche P2V donc, avec dessous marqué "résistance"... Outre le soupir, j'en ai marre que ce mot, ce beau mot, soit utilisé n'importe comment et par n'importe qui... J'ai bien envie moi aussi d'être un résistant, et de résister non pas contre ceux prétendus qui veulent "détruire la France", mais contre ceux qui détruisent en ridiculisant des symboles qui me sont chers... Les mots ont un sens.

Les 12 maisons de l'Elysée : José Bové

Le septième signe du Zodiaque est celui de la Balance. Mon signe… Dans les Chevaliers du Zodiaque chers à mon cœur, c’est la maison du vieux Maitre Dohko. Vous vous souvenez de Yoda dans Star wars ? Le même avec un chapeau en forme d’abat-jour. Je ne vous parlerai pas du Misopothénamenos (que je ne sais pas écrire), ni de Shiryu le chevalier du dragon et disciple du dit Vieux Maitre de la Balance qui est né le même jour que moi. La balance donc, sagesse, équilibre…Comparaison toute trouvée avec José Bové… Bové qui est à la sagesse et à la modération ce que le BigMac est à la diététique.

Parce que de gauche, parce que voulant passer aux 32 heures de travail hebdomadaires sans baisse de salaire, parce que anti-pleins de choses dont je suis pour, et parce que violence, je ne vais pas confesser une grande affection pour José Bové. Et pourtant, quand on creuse, les choses ne sont pas si simples ni binaires.

Sur Canal +, José Bové a dit une phrase qui m’a beaucoup touché. « On parle beaucoup des jeunes des banlieues, mais savez vous que le taux de suicide en campagne est très élevé ? ». D’un coté des jeunes qui brûlent des voitures, OK. Mais de l’autre coté, dans des villages où l’ADSL n’arrivera pas de sitôt, où la première faculté est drôlement loin, où les médecins, les services publics et les commerces sont aussi rares qu’un but en Championnat de France, la vie n’est pas toujours aussi paisible que le cadre et les vaches broutant dans le champ pourrait laisser croire. Venir de Sarcelles n’est peut être pas évident pour faire son trou dans la société, venir d’un village paumé en Haute Loire, dans l’Aisne ou dans les Hautes-Alpes non plus. Les handicaps ne sont pas les mêmes, mais c’est pas gagné non plus.
Evidemment qu’il faut aider les banlieues. Mais dans plan Marshall, il en faudrait aussi dans certaines campagnes, où l’alcool coule autant à flot que la drogue circule dans les cages d’escalier. Il y a des détresses parfois un peu moins bruyantes, qui ne font pas monter le vote LePen pour autant et ne donnent pas des sujets racoleurs au Droit de Savoir, qui sont tout aussi douloureuse.

Et puis Bové se donne un air rural est campagnard qui ne peut pas me laisser de marbre. Quand j’apprends que l’Europe voulait réglementer la production de l’huile d’Olive chez moi, interdire la pression à froid (parce que d’un hygiénisme douteux pour certaines huiles technocratiques), le camembert au laid cru, la manière de vinifier, ou encore réglementer plus sévèrement les petits marchés traditionnels de village, je confesse un intérêt pour le combat de José Bové. Quand je vois en Auvergne fermer des petites fermes traditionnelles qui font un bon saucisson qui sèche sous la poutre de la grange, et un bon fromage qui pue, parce que Bruxelles leur impose paillasse en céramique et des règles d’hygiènes qui mettant en bas des siècles de tradition, que ça coûte cher et que les gosses ils veulent pas s’emmerder à se ruiner, je ne peux pas rester sourd à des arguments de José Bové. J’ai envie de bouffer autre chose que le jambon certifié CE, qui n’aura pas plus de légionellose que de goût. Et il me semble pas que mes grands parents ou ma belle famille, qui se sont nourris de produits traditionnels du terroir, avec des règles sanitaires qui valaient ce qu’elle valaient, soient tous morts dans d’atroces souffrance et aient porté plainte contre je-ne-sais-qui parce que le fromage avait un goût qui piquait un peu et que le lendemain, on avait mal au ventre en allant au cabinet…

Pour autant, respect des traditions doit il impliquer d’être scientifiquement obscurantiste et opposé à toute forme de progrès ? C’est bien joli de « faire caca dans de la sciure » (copyright Laurent Gerra), mais s’opposer systématiquement à la recherche sur les ogm en réalisant de ratonnades, s’opposer à toute recherche sur le nucléaire, parallèlement ne rien dire sur la dépendance pétrolière, ça ne me parait pas constructif, ni efficace.
Ensuite, José Bové se considère « anti-mondialiste ». Pour des raisons de politiquement acceptables, le terme « anti » a été remplacé par « alter ». Pourquoi pas. Personnellement, je suis choqué de voir que l’actionnariat et l’épargne boursière pilote l’économie et le monde. Je préfèrerai que cela soit l’investissement, le salariat et la « prise de risque » et d’initiative qui le pilote, ce monde. Pour autant, j’attends des propositions raisonnables de la part des « alters ». Si c’est pour proposer 32 heures de travail hebdomadaire, la dépénalisation de drogues douces, la déréglementation de l’immigration, mouais bof… Des propositions concrètes, réalisables, et autre chose que des incantations gentillettes et pleines de bons sentiments, voilà ce que je préfèrerais entendre.

Je ne passerai pas outre la personnalité de José Bové sur laquelle j’ai des réserves. Des témoignages considèrent qu’il est autant paysan que je suis footballeur professionnel. Et peut-être, de part quelques étés dans les champs et mes origines, ais je été (et suis-je) plus « paysan » que lui. On se moque de François Bayrou qui s’est fait prendre en photo sur un tracteur, sans être surpris que José Bové ait réalisé les mêmes prises de vues fortes d’un point de vue communication. Enfin, être un bon communiquant et se donner un style porteur, c’est plutôt une qualité. José Bové est peut être un mystificateur, mais de talent.
Et puis ça me paraîtrait une erreur de ne pas évoquer son égo surdimensionné. Ah… Il fallait à tout prix qu’il y aille dans cette campagne. L’extrême gauche a déjà 3 candidats, plus 1 avec la candidate communiste. Et zou, on y vient. Parce que… ? Ben parce qu’il en meurt d’envie d’y aller, José. Son programme ? « Osez Bové ! Votez José ». Culte de personnalité, sa personnalité. On ne va pas lui demander ‘comment rassembler les français quand vous êtes incapable de vous rassemblez à l’extrême gauche’, car visiblement il s’en moque. Rassemblement autour de moi ou pas de rassemblement du tout. Soit…

J’aimerais un jour comprendre l’extrême gauche, qui risque d’avoir aucun candidat au dessus de 5 %. Coté efficacité on repassera… Et je ne leur confierais pas mon pays, vue leur incapacité à être concret et efficace…

Enfin, le point que j’abhorre chez lui, c’est son recours systématique à la violence. Violence contre les militants FN en faisant le coup de poing, violence dans ces rassemblements anti-libéraux qui mettent Gènes à feu et à sang, violence contre les McDo, les champs d’OGM, et tout ce « qui ne lui plait pas ». « Désobéissance civique », le terme est lâché. Je parlais plus haut de son égo, mais qui est José Bové, que représente t’il, pour savoir où est la « désobéissance civique » ? Pour savoir ce qui est bien ou mal ? Il représente 2 % d’intention de vote, peut être un peu plus dans les urnes. Mais en quoi cela lui donne la légitimité d’enfreindre la loi, par des moyens violents qui plus est ? Et ensuite de se prétendre « prisonnier politique » ? Quand l’égocentrisme rencontre la violence, personnellement ça me fait peur… Des fous méchants qui prennent ensuite le pouvoir par le coup de poing, ça ne rappelle pas de beaux souvenir.
Non, notre Nelson Mandela de bazar ne me plait pas, ne m’amuse pas quand il va en prison en tracteur. Je ne suis pas pro OGM n’importe comment, pas pro MacDonald, mais je ne lui reconnais pas le droit d’enfreindre la loi.

En conclusion, que dire d’autre ? Pas grand-chose… Sinon que malgré sa belle moustache…

Non, je ne voterai pas José Bové le 22 Avril 2007

PS : j'adore la photo, prise ici, sur le site de 20minutes.

dimanche 15 avril 2007

La Maison des Ponts Longs

Petite ballade dans la maison du Faucon aprés un joli weekend de boulot :)

Le salon du Faucon. La télé joue un risible Bordeaux - Paris St Germain, et le soir elle mettre un multiplex avec 4 buts en 7 matchs. Qui a parlé du niveau ridicule de la Ligue 1 ?

La salle à manger du Faucon, qui jouxte le salon du Faucon. Avec une petite bibliothèque et DVDthèque montée par ses soins l'aprésmidi même. Vi, je commence à bricoler et je casse pas tout, youpi.
Petite remarque, deux petits meubles achetés pas chers à Alinéa... Comme dirait l'autre, bon rapport qualité-prix... (prés de ses sous le Faucon ^^)


Le salon du Faucon, vu du coté salle à manger. Là c'est bien, on ne voit pas le match laid à la télé.

A part ça ? Rien. C'était pas le message le plus interressant de l'année, mais m'en fout. Demain, je terminerai mes montées de marche (il en reste 6 de chevaliers, brrr j'ai peur). Et puis voilà. Et je vais aller courrir là : il fait beau.

Vive le printemps :)

PS : tiens, le Xmen griffu qui prend des pilules pour être moins mégalo revient. Ahhhh, on préfère ça ! ^___^ En plus, il fait rimer "Urne" et "burne", perso je cherche une rime avec ratatouille... (et à part fripouille, j'ai rien d'autre). Enfin, c'est choutte ^__^

samedi 14 avril 2007

vendredi 13 avril 2007

Les 12 maisons de l'Elysée : Jean-Marie Le Pen

(2 maison en un jour, en forme le Seiya du Gard !)

6eme Maison. On arrive à la moitié, au Centre donc… Et dans le dessin animé éponyme, c’est la maison de la Vierge. Shaka, mes amis reconnaîtront… (« Quand j’ouvrirai les yeux, ouh, tu vas morfler, vilain »). Et donc logiquement, maison au centre, la Vierge… Ben Jean-Marie LePen bien sur ! Cherchez pas le rapport, y en a aucun. Mais voilà, fallait passer par la case LePen, pas la plus facile. Et bien allez, après Besancenot, faisons le grand écart… Jean-Marie LePen.

Jean-Marie LePen, tout a été dit sur lui. Personnellement, je ne l’aime pas. Je ne l’aime pas pour des raisons similaires, sans doute, à une majorité de 82 % des français qui l’ont rejeté en 2002. De ce point de vue là, sans doute suis « pensée unique », ou plutôt dominante, mais ça ne me dérange pas.
Non, plusieurs choses me déplaisent chez lui. La première étant celle que je déplore et que je condamne chez tout extrémiste, de gauche comme de droite, et qui est celui de provoquer et d’emmener un pays à la haine. Je reconnais aux extrêmes leurs légitimités, à défaut d’intérêt. Ils représentent un vote de contestation, pas de proposition. Mais c’est respectable. Sauf que personnellement, si je suis dans une phase de contestation, j’attends de la proposition, avant de l’action. Et j’attends surtout un rassembleur, pas un diviseur, pas quelqu’un qui oppose plusieurs France.

Après, bien sur que je ne valide pas ses nombreux excès. LePen ne serait pas LePen s’il n’y avait pas ces dérapages verbaux. De part ses dérapages (le dernier en date sur la « hongrititude » de Nicolas Sarkozy…), il a rendu pleins de sujets impurs et tabous. Oui, l’identité française est un sujet important. Oui, la place de la Nation au sein de l’Europe est importante. Oui, l’immigration est aussi un sujet important. Ces sujets, parce que l’on parle pour l’euro d’une « monnaie d’occupation », parce que l’on parle de races, parce que l’on montre du doigt une partie de la population d’origine étrangère, en deviennent tabous. C’est grave. C’est très grave. Je ne parle pas de ses propos négationistes sur la deuxième guerre mondiale, parce que là ça devient abjectement abject.
Sur ce point Laurent Fabius avait eu une phrase juste : « Le Pen pose des questions valables, mais propose des solutions abjectes ».

Et puis enfin, pour finir le pourquoi je ne peux pas être proche idéologiquement et intellectuellement de LePen, un dernier point. Des grands parents qui eurent été résistants (de gauche). Un imaginaire personnel que je me suis fait autour du Général de Gaulle, et de ces grands français qui ont fondé un pays que j’aime. Et une France que j’aime et qui me fait honneur quand elle s’oppose à la guerre en Irak, et quand elle appelle à la paix entre les peuples. Même si elle a un coté « donneuse de leçons » parfois insupportables, elle me fait plaisir.
Jean-Marie LePen, comme le dit Thierry le Luron dans la parodie de ma chanson préférée « souvenir attention danger », « est entouré par des légions de crânes rasés… ». Comme chez Arlette Laguiller, il y a dans l’appareil FN des gens qui ne sont pas des républicains comme moi. Des gens qui, en 62’, ont tenté un assassinat sur le Général de Gaulle. Des gens pour qui Pétain était un sauveur. Même si des membres proches de ma famille sont des « pieds noirs » et que je comprends leurs souffrances, l’Algérie française n’est pas pour moi une raison pour vouloir tuer de Gaulle et pour épouser des thèmes d’entre deux guerres. Et pour moi, Pétain n’est pas un héros. Loin s’en faut.

J’ai dit l’essentiel, et je ne dirais pas plus. Sauf que je veux revenir sur le 21 Avril 2002, que tout le monde visiblement a oublié, vu l’état d’excitation en ce moment dans la Campagne électorale. Parce que ça me tient à cœur aussi, et qu’un blog, c’est fait pour ça.

Le 21 Avril au soir, j’ai eu deux réactions en rentrant prendre une douche chez papa-maman à 19h40 avant d’aller à Roquemaure pour les résultats du canton. J’admets que quand j’ai vu Chirac et LePen, et pas Jospin, j’ai fait au début un « youpi » franc et joyeux. Et puis, pendant que papa était hilare que al gauche était out (il était de gauche aussi comme mes grands papas mais il a changé), je me suis vite rendu compte du « oups » et du « gloups ».

Je me souviens aussi du 6 Mai. A 19h55, j’étais devant les pompiers de Roquemaure, apportant les résultats de mon village à la Mairie principale du canton. Au bout de mon téléphone portable, une ancienne amie (qui me manque un peu mais qui ne veut plus me parler, tant pis…). J’y disais, à cette fille qui n’avait à l’époque pas l’age de voter et qui connaissait ma frustration de 1995’, que j’avais une grande peur. Que Chirac ait plus de 80 % des voix. Parce que j’avais peur de deux choses :
  • •Que Chirac soit incapable d’utiliser à bon escient, par un rassemblement républicain large et efficace, ses 80 %. La suite a prouvé que non, Chirac n’est pas un grand homme d’Etat, mais un politicien qui pèse 20 % des voix ;
  • Que la France se dise « ouf, c’est bon on a vaincu la bête », et que tout revienne comme avant. La preuve aujourd’hui… Le référendum européen n’y a rien fait, on a une campagne haineuse au possible, avec des combines d’appareil, une intolérance de tous les cotés… Il n’y a rien eu y a 5 ans.
Outre le souvenir pour moi de l’entre-deux tours qui reste pour moi un beau souvenir (personnel), je garde néanmoins un souvenir amer de ces révoltes pseudos-populaires, et de cette dictature médiatique et intellectuelle que l’on a eu. Il fallait tuer LePen, presque physiquement. J’ai été choqué de ces enfants qu’on envoyait dans les rues. J’ai été choqué de tous ces journalistes qui prenaient position. J’ai été choqué que Chirac refuse le débat d’entre deux tours. J’ai été choqué du traitement qui a été fait de l’information. J’ai vraiment été choqué, moi le gaulliste qui finalement ne détestait pas encore totalement Chirac, et qui avait voté pour lui au premier tour. Choqué parce que j’ai vu une haine pire que cette haine combattue, une intolérance de l’intolérance, qui n’était pas pour moi républicaine. Grave, très grave, et insultant pour les 20 % des français qui premier tour qui finalement n’étaient plus français, et devaient être tondus. Ces 20 % dont beaucoup provenaient des rangs de la gauche.

Hystérie collective à laquelle j’ai sans doute participé aussi. J’exagère ? J’ai relu il y a un an le très bon « Nos Délits d’Initiés » de notre ami Guy Birenbaum, qui est un grand et brillant observateur de notre vie politique. Il ne peut être suspect d’affection vis-à-vis du FN, et connaît bien le sujet pour y avoir consacré une thèse. Et bien Guy commençait son bouquin en parlant de ce malaise qu’il avait aussi ressenti. Il allait, racontait il, à une conférence entre les deux tours à la Sorbonne. Son idée était que voter blanc (c’était sa position) était tout à fait valable. Que le socle LePen ne dépassait pas 20%, 25% si y a un peu de vent de dos, et que fallait arrêter d’être hystériquement idiot. Résultat ? Devant cette pression d’une rare violence, Guy n’a pu que ânonner, en tribune, un « faut voter Chirac »… Et pourtant, Guy, c’est du courage en barre, et même si je n’adhère pas à toutes ses positions, c’est pour moi un modèle et un gars exemplaire. Mais là, la pression même pas populaire, mais bien réelle pourtant, a été trop forte.

Pour finir sur ce point là et sur ces évènements entre deux tours, la dernière raison pour laquelle je n’ai pas aimé ces manifestations et cette ambiance, outre son caractère anti-démocratique, était que les malades préféraient casser le thermomètre plutôt que de s’interroger sur la fièvre. Qui a fait son autocritique ? Pourquoi LePen et pas Jospin ? Pourquoi l’extrême droite à 20 %, l’extrême gauche à 10 %, et l’abstention à très haut ? Carrément incroyable que, à part de dire « c’est la faute à Papy Voise et à ceux qui ont mis l’insécurité dans le débat », personne, vraiment personne, n’ait fait une autocritique sérieuse. Médias, classes politiques, culturelles, intellectuels, économistes, industriels, personne n’a fait la moindre autocritique. Personne.
Alors oui, on disait sa peur et sa colère dans les rues. J’ai mal à la France, j’ai honte, etc… Mais qu’a-t-on fait depuis ? Facile de crier quand on a mal à la tête, mais il faut le soigner ce mal à la tête. Personne ne l’a fait. Depuis, dans mon canton, le FN a fait plusieurs fois 30 %. Et le NON est passé au dernier référendum. Toujours la faute des autres, jamais la sienne. Finalement, en réponse à ça, la réponse d’Hollande et de Chirac, c’est quoi ? Royal et Sarkozy ? Tout ça pour ça, ben mince alors… Non, ce manque de retour sur soi, c’est une faute. On verra ce que donne l’histoire au final… On verra.
J’ajoute qu’en tant que modeste élu, en tant que sympathisant politique local, je ne suis pas mieux que les autres, et je suis aussi responsable du LePen au deuxième tour. On est tous un peu responsable…

Non, je n’ai pas aimé cette ambiance (même si personnellement, ça allait plutôt bien…). Et pourtant je n’aime pas forcément LePen. Bref, je n’étais pas bien… J’en garde un souvenir amer, et je sais très bien que si LePen devait arriver au deuxième tour, on aurait une rebelote…

La haine n’engendre que la haine. Donc de ce point de vue là, LePen a eu une juste récolte… Mais quand la délicieuse Louise Bourgoin sur Canal + parle « d’allergie » quand elle présente la météo grimée devant LePen, ça me dérange un peu. Et j’avoue sans honte que si un jour je dois avoir LePen, Laguiller, Besancenot ou Schivardi devant moi et qu’ils me tendent la main, je leur la serrerai volontiers. Pourquoi de la haine ? Pourquoi ? Après, ça n’empêche pas les désaccords, profonds. Je serre la main aux quelques personnes du FN chez moi que je connais. Certains sont des mecs estimables même. Mais ensuite, politiquement, c’est un combat réel. Parce que je ne suis pas d’accord avec eux, parce que je n’aime pas le positionnement du FN et de son appareil.

Un dernier point politique, puisqu’on a dépassé un peu la simple personne de LePen (mais qu’y a-t-il de plus à dire que ce qui est dit par ailleurs ?). Certains fantasment des accords entre Sarkozy et LePen. Je ne suis pas UMP mais je fus, un peu, RPR. Il y eut au début des années 80 une alliance entre les gaullistes et le FN. Puis plus rien. Chirac a toujours été ferme sur ce point. Pasqua était plus ouvert sur un point : pour lui, traiter les électeurs FN de salops comme l’avait un jour fait Bernard Tapie (que j’adore) est une connerie monumentale. N’oublions enfin pas que les alliances droites – FN furent le fruit de la branche libérale de la droite. Millon, Blanc, Buhr, Soisson, et les gens du Var, étaient des libéraux proche de Madelin. Exception avec Jacques Peyrat, FN puis RPR.
Personnellement (et localement), je serais très furieux que des proches politiques passent des accords avec l’appareil FN. Certes, le PS passe des accords avec le PC, mais le PC n’est pas Lutte Ouvrière. Parlons avec De Villiers, why not. Pas avec Le Pen.

Donc sur ces soupçons de rapprochements Sarkozy – LePen ? Je ne sais pas, je ne m’appelle pas Brice Hortefeux. Mais pour l’instant, je crois qu’il ne faut pas confondre l’appareil FN avec l’électeur du FN. Je crois que nous devrions tous être ravis si des électeurs de LePen votent Sarkozy ou Bayrou au premier tour, et si des électeurs de Laguiller ou Besancenot votaient Royal. Après il y a les manières de ramener les brebis égarées à la bergerie… C’est vrai, et ça sera le débat sur maison « Sarkozy », un peu plus haut dans les marches de l’Elysée.
Maintenant, ça va de soit que personnellement, je prendrais très mal le fait et la présence de ministre issus du FN dans un gouvernement Sarkozy, ou des rapprochements officiels entre UMP et FN.

Allez, j’ai beaucoup parlé là sur le candidat LePen. J’avais à dire finalement. J’aurais pu dire plus, mais je ne sais pas synthétiser ma pensée. Je vais donc arrêter là. Ca va de soit, mais...

Non, je ne voterai pas JeanMarie Le Pen le 22 Avril.

Kaaaaapu !

Mokona Modoki n'en peut plus d'attendre, il a faim !!!!

(demain, je cesse les dessins animés et Tsubasa reservoir Chronicle, et je me remets au Scotch glaçons, promis...
soupir ça va pas moi, vivement que la campagne électorale s'arette, je suis crevé moi ^^...)

Les 12 maisons de l'Elysée : Olivier Besancenot

5eme maison, et encore une fois je reste à gauche… Bah, sur 12 candidats, 7 sont à gauche. 1 est chasseur et un autre centriste (oui, de droite). Et trois sont de droites, dont deux très à droites. On les fera plus tard. Là, restons dans la galaxie trotskiste avec Besancenot. Et voyons combien le système d’égalité du CSA pour cette élection donne à la galaxie d’extrême gauche une audience au moins 5 fois plus importante que la tendance libérale… Et voyons le petit jeune bien gentil qui cache derrière des choses un peu moins sympas, Olivier Besancenot.

Olivier Besancenot est le gendre idéal. Jeune, charmant, gentil, avec des joues qu’on aurait envie d’y faire gouzi-gouzi. C’est vrai. Et puis l’avocat du diable viendra me dire que Marine LePen aussi, jeune femme charmante, souriante, agréable, est l’incarnation de la féminité et de la coolitude. Ouais… Sauf que derrière Besancenot et derrière Marine se cachent deux formes de fascismes (certes différents) menant à la haine, à l’affrontement, et à une lutte qui n’a rien d’idyllique. Ce n’est pas ce que je préfère.

Oui, Olivier Besancenot a des idées pleines de bon sens et de bonté. Pour lui, il faudrait ouvrir l’Elysée aux sans logement. Pour lui, il faudrait régulariser tout le monde, et abolir les frontières. Et pour lui, la Marseillaise c’est nul, et le drapeau bleu blanc rouge, désuet, doit être brûlé. Gardons la couleur rouge, et l’Internationale. Mais voilà, je suis esprit chagrin, je n’aime pas cette logique violente de couper la tête de ceux qui gagnent plus de 2000 euros par mois pour arriver à rendre tout le monde heureux. Je n’aime montrer du doigt les plus riches, et je n’aime pas considérer que tous les chefs d’entreprise sont, de fait, des enculés. Délit de sale gueule, je ne l’aime appliquer à personne.

Olivier Besancenot est un gars sympa et terrien. Un postier, ouvrier, qui sait ce que c’est gagner peu et travailler dur. C’est vrai, et pour avoir été facteur un peu (le temps d’un été), j’apprécie et respecte son travail. Je préfère personnellement toujours une lettre à un mail. Pour autant, je n’oublie pas que la fonction d’attaché parlementaire est grassement payée. Olivier Besancenot ne se vante pas d’avoir été attaché parlementaire d’un député européen (Krivine). Et ce n’était pas honteux d’ailleurs. Mais pareillement à Hollande qui dit mépriser les riches avant d’aller payer son ISF, je n’aime pas les gens qui n’avouent pas et « se donnent un genre ». Enfin, je n’aime pas… Même pas, mais je trouve ça idiot.

Je constate néanmoins que Besancenot est moins focaliseur de haine que Laguiller. Plus sympa, plus coulant. Comme Marine le Pen. Et puis vient le temps de discours d’une violence remarquable, comme ceux d’en ce moment. Les grossièretés fusent, et tous les patrons sont des « connards » (Besancenot dans le texte). Et puis aussi délit de sale gueule : que la poste de Neuilly ne fasse pas les cons, il garde l’œil. Le brave petit qui sous ses cotés de grand frère se permet une violence verbale me gène un peu.
Revenons sur Le Pen… Je pense que les leçons de démocratie, au soir du 21 Avril 2002, délivrées par Besancenot, auront été de celles qui m’auront été les plus insupportables. Je n’admets pas les leçons de démocratie de la part de certains mouvements.
Et voir ce même Besancenot, chantre de la tolérance unique, faire preuve de violence physique face aux meetings du Front National, ça me dérange au plus haut point. D’abord car ces deux trois crétins qui balancent des fumigènes sur la salle de fête qui accueille le Pen lui donnent 1 % à chaque action. Ensuite car je ne peux accepter que l’on prêche la tolérance en étant soit même intolérant. Surtout quand son mouvement est à l’extrême inverse sur l’échiquier politique.
Cela n’a peut être rien à voir, mais je n’arrive pas à avoir ni affection, ni même respect, pour les criminels « rouges », action directe et autre Battisti. Pas plus que pour les garnisons de droite brunes, où les milices d’extrême droite coupables d’actions et de meurtres racistes. Les haines, toutes les haines, je n’accepte pas, je n’admets pas. Et je mets dans le même sac les casseurs anti-FN et les milices d’extrême droite. De ce point de vue, quand bien même je mesure que c'est peut être excessif de ma part, e mets dans le même sac Besancenot et Le Pen, Marine et Olivier.

Pour finir, je ne peux concevoir, là encore, les leçons sur les soutiens de Nicolas Sarkozy de la part de quelqu’un qui se promène main dans la main avec Joey Star, qui lui-même est un chantre de la haine. Une autre haine et une autre violence.

Pour autant, je pense qu’il est nécessaire que Besancenot soit le candidat de l’extrême gauche. Ce mouvement, qui n’est pas le mien, est légitime. Comme l’extrême droite est légitime. Et j’aurais apprécié, pour une clarté politique, et une cohérence, que l’extrême gauche n’est présentée qu’un seul candidat. J’ai dit avoir de l’affection pour Buffet, mais je pense que Besancenot est le plus talentueux de cette « gauche de la gauche ». Dommage l’extrême gauche ne se soit rassemblée (« comment rassembler les français quand vous êtes incapable de vous rassembler vous-même ? »), car j’aurais aimé voir le poids réel de l’extrême gauche par rapport à la gauche. L’extrême droite pèse entre 15 et 20 % de la droite, combien au niveau de la gauche ? Politiquement, ça m’intéresse.

Finalement, je voulais être un peu sympa avec Besancenot, avec qui je discuterai bien cinq minutes, je suis sur qu’on a des points en commun. Evidemment qu’il faut privilégier l’investissement et le salariat plutôt que la défense d’un actionnariat qui au final en arrive à plomber une certaine activité économique. Mais tout ceci passe par le respect. Respect commun. L’ouvrier qui respecte le cadre. Le cadre qui respecte le patron. Le patron qui respecte l’ouvrier. Une entreprise marche sur plusieurs pieds, quand chacun s’oppose aux autres, l’entreprise coule. J’ai dit avant les dégâts d’une opposition stérile et basique CGT à la Ciotat, dans les entreprises sidérurgiques chez moi, et demain au Port de Marseille.

Mais y a un dernier point qui me gène chez Besancenot. Il est toujours en TShirt… Oh, un beau TSHirt, pas un TShirt Carrefour ou « Rally de VTT StGenies 1er Mai ». Mais toujours en TShirt. Ca me gène pour deux raisons : d’abord parce que c’est plus classe une chemise (et commode, on peut mettre le téléphone dans la poche), pas forcément avec une cravate d’ailleurs. Ensuite parce que moi le TShirt, ça me grossit. Et ça m’énerve, lui il est en TShirt et il est pas gros. Moi ça me boudine. Donc je suis jaloux. Et ça n’énerve… Bon, j’ai mis cet argument en dernier : c’est la prépondérant.

Car non… Parce que j’aime pas forcément le Ché, Joey Star, la haine, et parce que je gagne correctement ma vie et que j’en ai pas forcément honte,

Non, je ne voterai pas Olivier Besancenot le 22 Avril.

mercredi 11 avril 2007

Déménagement fini, les photos



Parce que mon amie des bons Enfants n'arrive pas à lire les photos, et parce que mine de rien y a eu du boulot de faire, quelques photos du nouveau nid du Faucon.

Pour l'instant, les murs ne sont pas finis. Nos amis entrepreneurs terminent leurs travaux cette semaine. Donc ce weekend, ce sera peinture blanche finale, et les premiers posters. Ahhhh, je me languis que Kenshin et Shaka de la Vierge (ainsi que les dessins de ma petite Pallas) reviennent sur les murs de ma maison. En plus, sans doute aurais je l'ADSL qui remarchera enfin, la petite lumière rouge de la Livebox qui s'arettera de clignoter. France Telecom m'offre un mois d'abonnement pour cause de son erreur, joli Prince...

Donc hier soir, j'ai fait mon premier jogging Roquemaurois. Amusant, une partie de la course était le lieu d'un cross du collège. Et j'étais heureux : moins de vignes qu'à Sérignan, mais plus d'arbres fruitier. Et des souvenirs à la pelle à chacun de mes pas.

Prochaine fois, je tenterai de vous prendre au micro les cuicuis qu'on entend le matin quand on ouvre les volets de la chambre. Mais si vous me posez la question : oui, je suis heureux. Et c'est chouette.

Allez, je retourne en réunion toute la journée... (avec un ancien prof de l'ECAM, mon école d'ingénieur, cool ce retour dans les souvenirs : la période sans doute).

Les 12 maisons de l'Elysée : Dominique Voynet

4eme maison du Zodiaque, euh de l'Elysée. Normalement, c’est le Cancer. Mon ami Frankoiz me grondera peut être. Mais ici, la règle de ce jeu à la con que je me suis fixé donne Voynet. Pourquoi ? Aucune idée… Dominique Voynet est elle comparable à « Masque de Mort » que Cancer, dont les cercles d’Hadès amènent toutes les âmes pécheresses à tomber dans le trou de l’au-delà ? Sans doute pas… Mais voilà : amis des Chevaliers du Zodiaque, ou pas, voilà la 4eme Maison de l’Elysée : celle de l’écologie, mais attention : l'écologie « Verte ».

Pour rappel, je suis de droite (gaulliste), et je travaille dans le milieu Nucléaire (un Commissariat célèbre du temps du Général). Donc j’ai du mal à considérer Dominique Voynet « écologiste », et fatalement j’ai du mal à avoir une grande sympathie pour elle et son mouvement. Et pourtant, comme rien n'est ni blanc, ni noir, les choses ne sont pas si manichéennes, et le Faucon n'est vraiment pas quelqu'un de binaire...

Commençons par le point principal de désaccord : pour Voynet, on ne peut pas être écologiste et pas être de « gauche ». Un racisme réel que j’ai du mal à accepter mais soit. Pour Voynet, on ne peut pas être écologiste et accepter les règles du marché et le libéralisme, ce mot laid... là encore, soit. Une facilité d’esprit que mes copains disent provenir de 68, soit… Continuons, mais déjà là je ne peux plus suivre : je suis de droite, et je pense n’avoir pas beaucoup de leçons de bonne vie et d’écologie à recevoir, mais là encore soit... Continuons. Dans les points de désaccords qui, après, ne me font plus dire « soit », mais plutôt « non ».

Pendant longtemps, je me suis demandé où était le « vert » du rouge des Verts (avec majuscules). Programme principal : immigration libre et sans contrôle, on vire les frontières. Libéralisme (libertarisme plutôt) post 68 en matière de mœurs, de sécurité, de vie, tout simplement. Les flics sont les seuls responsables des événements Gare du Nord (les seuls), et les mœurs provenant de notre histoire ridiculement catholique doivent partir à la poubelle. Là, peut être un coté chez moi conservateur rural un peu de droite, mais j’ai du mal à suivre. Et là encore, je cherche où est l’écologie et la sauvegarde de la planète.

Noel Mamère était l’exemple type de cette dérive que je qualifie moqueusement et caricaturalement de « beatnick gauchiste ». Je pense que son discours de 2002, par opposition et répulsion frontale, a largement du profiter à à Le Pen. Et si Mamère (avec ses 6 %) était en fait le Chevènement tête de turc que cherchent les amis de Jospin ? Son discours qui consistaient à dédouaner tout acte de délinquance (vous brûlez les voitures ? faute à la société…) et d’incivilité a sans doute eu un effet dévastateur dans les urnes. La justification du pas facilement justifiable, en tous cas pour les classes moyennes, peut ne pas provoquer le libéralisme de mœurs souhaité. Mais une répulsion automatique. Je pense que Noel Mamème, à cause de ses positions qui consistaient à préférer une légalisation du cannabis, alors que les travailleurs qui en avaient marre d’être maltraité par deux trois crétins en rentrant du boulot devaient être pardonnés, n’est pas pour rien sur le 21 Avril.
Je ne parle pas du mariage homosexuel de Bègles (je n’ai personnellement aucune position sur le mariage Gay, sinon que je ne suis pas contre sans pour autant être pour, et que je pense que le PACS doit être aménagé et peut être amélioré afin que tous aient des droits similaires, mais que le respect de certaine tradition et un certain conservatisme n’est peut être pas une insulte…). Je parle de la campagne libertaire de Mamère en 2002. Il a surfé sur cette vague qui fait parti Vert, un parti d’extrême gauche, préférant Che Guevara et la fumette de Cannabis à la réelle défense de la planète. Peut être que l’inaudibilité actuelle des Verts en matière d’écologie, notamment en ce moment face à Hulot, provient de là. Peut être, je ne suis pas politologue.

Ensuite, gros point de désaccord. Le coté anti-nucléaire. Je pense que Super Phénix, parce qu’il aurait pu permettre d’étudier une voie de retraitement des déchets nucléaire (gros point noir de cette technologie) était un plus et un progrès. Par dogmatisme plus que par réalisme, les Verts ont eu sa peau. Résultat ? l’EPR actuel ne peut pas être un plus. Parce que l’EPR est un Super Phénix mis au goût du jour. Alors que les réserves de pétrole baissent et que son prix atteint des sommets, grâce aux Verts, nous avons perdu 10 ans en matière de recherche.
Je ne suis pas fanatiquement pro-nucléaire. Mais je demande une chose : que proposer pour permettre à la France d’être énergétiquement libre ? Que proposer pour assurer une dépendance énergétique qui ne n’augmente par le prix exorbitant de l’énergie, et qui propose une protection adéquate de l’environnement ? En disant ça, j'ajoute (HS mais tant pis j'y tiens) que c'est aussi pour ça que je suis fortement défavorable à une dénationalisation des outils de prooduction d'énergie, EDF et GDF pour ne pas les citer.
Le nucléaire n’est pas le top, car il génère des déchets à très longue vie, OK. Et y a eu Tchernobyl (le 26 Avril…immense soupir), et le rayonnement gamma ne se voit pas et fait peur. Dans ce cas, sur la filière nucléaire, bossons sur deux axes : retraitement des déchets nucléaires (La Hague puissance 10 alors, mais déjà bloquer la Hague est anti-écologiste), et travailler sur des réacteurs assurant une fiabilité absolue, une non dispersion assurée de la radioactivité dans l'environnement, et une non génération (ou régénération plutôt) des déchets nucléaires.

Au lieu de gueuler comme des putois, bossons et cherchons. Pour ensuite trouver. Construire au lieu de détruire. Et que les Verts ne soient pas des extrêmes qui détruisent mais construisent. En ce moment, à part une utopie, dire que la guerre c’est moche et qu’il faut mieux fumer du haschich que de s’entretuer, que proposent t’ils d’à peu prés raisonnable ? Quand l’élu municipal que je suis sait que les populations refusent ouvertement les éoliennes (chez eux en tous cas), d’un rendement risible, on peut se poser des questions. J’attends, je ne suis pas en opposition. Je pense que les phénomènes de réchauffement climatique sont une plaie et doivent être une priorité. Je pense que les Verts sont actuellement en deçà de tout.

Reste un point qui me gène. Quand il y eut l’Erika, où était Dominique Voynet, ministre de l’Environnement ? Des mauvaises langues plutôt bien informées m’eurent dit à l’époque que les Verts étaient assez bien vues (pour ne pas dire financer) par les lobbys pétroliers. Lobbys contre lobbys. Lobbies des chasseurs et des nucléaires contre lobbies des pétroliers. Bon, OK. Laissons tomber.
Je ne préfère pas le nucléaire au pétrole, mais je veux que la France soit énergétiquement indépendante. Et je constate que si on veut regarder les plaies, il y eut plus d’Erika que de Tchernobyl. C'est de la polémique à deux francs, mais mon post n'est il lui même pas polémiste un peu ? (c'est voulu ^__^)

Je veux des réponses claires et sures. Et des propositions. Je ne crois pas que les Verts en soit capable.

Enfin, mes copains Chasseurs m’ont dit un truc tout bête. Les Verts sont les écologistes des villes et des cités, les chasseurs, pécheurs, fermiers, paysans, etc… sont les écologistes des campagnes. Bobo contre cul-terreux. Je suis plutôt rural… et ouais. J’aimerais, dans mon Gard, avoir un métro pour aller à mon boulot (ou plutôt mon ancien boulot, aujourd’hui, je me vois proposer des systèmes de cars… pour les non-cadres). Pas le cas. Donc voiture, pas le choix. Pourtant j’aime bien la trottinette et la bicyclette…

Pourtant, je ne veux pas être noir total. A part sur la question nucléaire où l’autisme devient suspect, j’ai l’impression que Dominique Voynet est plus ouverte, moins rouge gauche. Et même plus pertinente quand elle parle écologie pure. Et si Hulot avait été vraiment utile ? Chez les verts, qui sont politiquement aussi mur que ne l’est une cousine de 12 ans avec les garçons, si un peu de raisonnabilitude (salut Ségo) était venu dire bonjour ? CohnBendit, 68ard de chez 68’, est venu dire que peut être une ligne Bayrou moins dogmatique « à gauche toute et on emmerde les connards de droite » était pas forcément idiote. Et si au lieu de se battre dans une cabine téléphonique pour savoir si un Werling était mieux qu’une Dufflot (mon Dieu…), certains pensaient que les ego pouvaient être moins importante que la vraie cause des Verts : l’écologie. Et qu’enlever toute moralité à la société demandait peut être un accord général et que la provoc à la Act-Up, c’était pas forcément une obligation efficace qui permet de faire avancer des idées…
Peut être que les Verts pourraient devenir adultes. Mais tant que non, tant que les Verts sont des gosses à avoir le Ché dans leur chambre et à fumer du shit dans les cabinets de papa-maman pour dire merde à la société, tant que les Verts penseront que des gens non de gauche ne peuvent être écologiste, et enfin tant que la vraie question, écologique, n’était pas correctement mise sur la table… Et bien


Non, je ne voterai pas Dominique Voynet le 22 Avril.

lundi 9 avril 2007

Les 12 Maisons de l'Elysée : MarieGeorges Buffet

Dans l'animé qui m'a donné mes plus grandes joies et émotions artistiques et personnelles, la 3eme maison du Zodiaque était celle des Gémeaux. Celle de la personne au double visage, ce potentiel grand pope gentil et d'une grande bonté, mais dont le sombre visage montrait celui d'un tiran et d'un monstre. Aussi maison des illusions. Amusant de voir que le hasard m'emmène, pour cette 3eme maison, à parler de la candidate du Parti Communiste Français, Marie Georges Buffet.

La logique voudrait que je me régale à me "cogner" du communiste, moi le gaulliste libéral de droite. La logique voudrait que je me la paye. Mon ami libéral actuellement en Chine (ou Vietnam je sais plus, tu es où Xav ?) se léchant les babines d'un lynchage de néobolchevique. Et pourtant, bien que je ne voterai pas pour Buffet, j'ai du mal à ne pas avoir de tendresse, disons le mot, pour elle. Et du respect. Nos divergences sont des océans, et pourtant...

Je vais quand même commencer par le négatif. Par mes points de désaccords. Plus simple pour moi. Le premier étant évidemment le terme central qui désigne le parti de MG Buffet : Parti "Communiste". Le nom, juste le nom... Idiot sans doute. Je vais faire dans la provocation : accepterait on un parti qui se voudrait "national socialiste" ? Pour autant, si j'admet une certaine sympathie pour ce mot "communiste", qui m'évoque plus les moustaches des ouvriers d'Ugine dans le Gard que les brigades rouges italiennes ou le KGB Moscovite, le nom est trop chargé de choses pas claires... Et en plus il signale "gauche" en rouge brillant. Ca me fait peur.

Ensuite, j'ai ce problème de ce manque de raisonnabilité devant les émanations du parti communiste. Qui dit PCF implique syndicat CGT, et quelque part les syndicats SUD. Professionnellement, j'ai eu affaire à eux. J'avoue que la dernière vague des syndiqués CGT tordent le cou aux caricatures, et sont parfois, dans certaines branches, des alliés objectifs et précieux de mon syndicat, la CGC, laissant à d'autre la démagogie et l'obstruction. Pourtant, l'image reste là, et certains sont les chantres de l'irréalisable, et l'utopie, de l'obstruction, et au final du blocage. Blocage souvent antidémocratique, puisque cette minorité bloque une majorité comme on dit souvent.
Exemple, l'usine Peugeot. Disons ce que l'on veut, mais l'accord avait été accepté. Et une minorité violente bloque, avec des demandes peut être légitimes, mais qui dépassent un certain entendement. Ce genre de méthode, déraisonnable, est une des causes des délocalisations et des pertes d'emploi. Quelle responsabilité que fut celle de la CGT (donc du PCF) dans la mort des chantiers navaux de la Ciotat ? Quelle sera la responsabilité devant ce pustch social du Port de Marseille ? Enfin, quelle est la responsabilité de la CGT dans la future perte du CE d'EDF ?

Partout, quand le déraisonnable et l'excés prend le pas sur la raison et le bon sens, les conséquences sont catastrophiques. Sans parler des divisions dans la population française : le clivage "public - privé" dans le salariat est en grande partie causé par les syndicats CGT de la SNCF (pour ne parler d'eux) qui pour des revendications indescentes, braquent les gens les uns contre les autres. Le libéralisme ne peut pas être responsable de tout.

Je finirai cette première parti par le retour d'expérience du PCF qui, sponsorisé par le PS, a eu en charge la gestion de la "couronne rouge" parisienne. Malakoff, KremlinBicetre, et tous ces noms qui font rever, et qui s'appellent à présent "quartier sensible", avec un FN d'un coté, et des mouvements pas trés clairs de l'autre, qui ne cessent de monter. Gestion assez calamiteuse, dont on ne peut enlever une part de responsabilité au PC.

Reste ensuite les points positifs. Et déjà le premier, je confesse une sympathie réelle pour les communistes. Les communistes de mon canton (mes grands parents sont très amis avec l'ancien conseiller général coco à fond, et le père de mon meilleur ami en est un vrai, et je lui ai même chanté l'internationale... sans parler de ma famille, etc...). Ici, dans le Gard, on fut tous à un moment communiste. Et il fut trés haut. Bon, à présent, c'est le FN qui est très haut (d'où ma théorie des vases communicants entre les électorats PC et FN), mais il n'empêche. Et quand je collais RPR à l'époque, pas rare que je me retrouvais à boire le pastis avec les colleurs PC en manque de colle. Un respect, affectueux même.

Et puis je n'oublie pas que mon historique de référence, le gaullisme, s'est fait au début avec les communistes. Mon papy, déporté en Allemagne, était communiste quand je n'existais pas encore. Il combattait avec mes papas gaullistes. Pour la France. D'ailleurs, les meetings du PCF n'ont pas attendu Royal ou Sarkozy pour faire résonner, à fond, la Marseillaise. Oui, y a l'Internationnale aussi, mais sous une nuée de drapeaux bleu-blanc-rouge. Les communistes sont patriotes. Pas nationalistes comme le FN, mais patriotes. Le patriotisme gaulliste dont je me réclame. C'est un gros point commun.
Ce coté terrien, rural, cette image du communiste moustachu qui boit un verre de vin avec une tranche de pain pleine de pâté, après une dure journée de labeur à l'usine au bord du Rhône, elle me plait.

Puis Buffet... Je parlais plus haut de son irresponsabilité quand elle porte au pinacle des revendications indécentes, et quand elle critique de manière éhonté des petits patrons et entrepreneurs qui ne sont pas ces gros richards du CAC 40. Mais Buffet, et le PC, a accepté de gouverner. Les Besancenot et autres Laguiller piaillent dans tous les sens. Mais quand on leur dit "bande de malin, venez, gouvernez et aprés on discutera", ah nooooon. Nous, on gueule, on casse, on ne construit pas. Celui qui n'a aucun talent pourra toujours devenir critique disait Bigard, et Alphonse Allais disait "un trés mauvais vin fera un excellent vinaigre puisqu'un piètre écrivain devient toujours un grand critique". Idem pour l'extrême gauche... Le PCF a accepté le pouvoir. Mal lui en a pris puisque la sanction électorale fut douloureuse, mais ils ont accepté la gauche plurielle, et avant le gouvernement Mauroy. Facile de critiquer, plus dur d'aller mettre les mains dans le camboui des gestions locales, régionales (même si je les critique plus haut), et à fortiori nationale. Mais respectable.
Dans ce même sens, alors que Jospin continue à penser que les français sont des cons (payyys de merde !!) et que Chevenement est un Judas, Buffet est une des rares qui appelle la gauche française de gouvernement à une autocritique. "On a échoué au gouvernement, acceptons le" clame t'elle. Raison de l'échec ? "les français nous ont sanctionné en 2002". Non, ça c'est les causes MarieGeorges... "Politique pas assez à gauche". Bon, je partage pas le constat... Mais j'apprécie la tentative de retour d'expérience sur soit même, l'autocritique. Et quand j'écoute Jospin, je l'apprécie encore plus. C'est louable de dire "ouais, je me suis planté, les français ont eu raison de me le dire", que de la jouer Jospin.

Enfin, sur l'Europe "de Bruxelles", je suis obligé de partager un constat similaire. Oui au peuple, non à cette technocratie illégitime. Slogan démogagique et simpliste ? Oui, mais quand le commissaire à l'économie vient refaire la leçon aux politiques français ("vous êtes des menteurs, disez ce que la commission vous dit de dire !", cf Marianne de cette semaine), on se dit que peut être l'euroscepticisme a encore de l'avenir. Nous sommes (les communistes et mes copains) européens. Mais une Europe des Peuples. Pas une Europe de quelques hauts fonctionnaires monarchique qui refusent les frontières. D'ailleurs, les communistes sont pour les Nations aussi. De Gaulle disait la même chose que Thorez : "une seule réalité, les Nations".
Et puis même je suis les communistes quand ils combattent cette Europe de l'argent. Le grand actionnariat qui pénalise l'investissement, et ensuite la consommation, pour quelques grandes fortunes, ce n'est pas acceptable... Peut être ensuite divergeons nous sur les remèdes à appliquer. Mais là aussi, combat assez commun.

Reste quand même la dernière raison pour laquelle je ne voterai pas communiste.
Bon, je redis la phrase cléf pour les candidat à gauche de la gauche : "comment rassembler les français quand vous êtes incapable de vous rassembler vous même" ? Ben oui... C'est Buffet qui, la première, est partie de cette alliance. L'égo avant l'interet général. Dur...

Rassembler, le dernier point qui fait que le PCF ne pourra me rassembler. Une intolérance qui, de fait, m'exclue. Lorsqu'on demande à Buffet avec qui elle ne pourrait pas passer 5 minutes sur Canal +, elle répond la même phrase qu'à la question avec qui ne partiriez vous pas en vacance... "Le Pen, Sarkozy, Villier, Bayrou". Et elle répond la même phrase à son objectif personnel : "rassembler le peuple de gauche...".
Royal, Sarkozy, Bayrou, même LePen, ont un objectif. Rassembler les français, d'où qu'ils viennent (d'où parfois des circonvolutions qui font mal au cou). Rassembler les français. Buffet, qui suit le phrasé de Hue, en a un autre, plus modeste : rassembler la gauche, les français de gauche. Ceux de droite, et ceux sans étiquettes, sont donc exclus.
Et toute la dialectique tourne autour de ça. Avec une question : que serait la "France d'aprés" sous Buffet, si de fait elle exclu une moitié de la population ?

Je suis plutot de droite. En plus je suis professionnellement un cadre. Un cadre qui pense que les ouvriers ne sont rien sans un encandrement efficace, et qui pense que le cadre que je suis ne serait pas plus sans des ouvriers motivés et professionnels. Quelqu'un qui pense finalement que comme un homme marche sur ses deux jambes, l'entreprise, et la société, doit également reposer sur plusieurs pieds. Pas uniquement être unijambiste. La classe ouvrière, la France de Gauche, oui. Mais y a pas que ça.
Je reconnais à Buffet que son opposition entre les France est moins frontale que celle de Laguiller et Bové ou Besancenot. Elle existe quand même. Et ça ne peut fonctionner.
Et donc moi qui suit de droite est fatalement exclu. Donc tant pis. J'ai un grand respect pour MarieGeorges Buffet, avec qui je partagerai bien un roti de veau et une bouteille de Corbières (si elle m'accepte à sa table...). Mais pour certaines raisons :

Non, je ne voterai pas MarieGeorges Buffet le 22 Avril.

samedi 7 avril 2007

Déménagement réalisé !

Crevé... Mais avant de dormir devant les matchs de foot, et ensuite d'aller dans un mimi petit lit, un petit coucou à mes amis.

Nous allons bien. Internet ne marche pas à la maison (je suis chez papamaman là), mais sinon ça va. Crevé par contre, énervé devant France Telecom (ils avaient égaré mon dossier, vlan un semaine avant d'attendre Internet, je raconterai ça plus tard... et vive la concurence à propos), mais cette maison est super. Demain, on finira de ranger. Puis photo, puis blog, puis dodo dans le jardin en lisant le JDD et l'Equipe.

A bientot... (je reprendrai mes 12 maisons plus tard ^^)

vendredi 6 avril 2007

J-1 : au revoir, Sérignan du Comtat


J'ai pris hier soir cette - dernière ? - photo du village qui m'aura accueilli pendant 18 mois. Je la trouve pas mal...


Ce soir, aprés la pizza à la magnifique pizzéria qui s'est montée en milieu d'année dernière au centre village, ce sera ma dernière nuit. Nous profiterons de cette soirée chez "Da Giaccomo", ce lieu qui aura été notre restaurant pendant ces derniers mois. Une table où je me sentais bien, où l'accueil était aussi sympa que le Chianti servi. Cette table où nous avons feté l'an passé toutes les étapes de mon recrutement là où je suis en ce moment (12 entretiens, c'est long, ça fait beaucoup de pizza). Et bien sur les derniers évènements, l'achat de cette maison à Roquemaure.


Bizzarement, je n'ai pas grande nostalgie. Je laisserai pleins de chouettes souvenirs. Coupe du Monde, anniversaires surprise, des belles soirées. Des bons moments.

Je laisserai aussi des souvenirs plus amers d'une location avec des propriétaires vils et fourbes. Des ruraux qui pensaient que la justice et le droit étaient des mots qui n'existent pas en campagne. Comme il existe des patrons "voyous", il existe des propriétaires "voyous". Qui salissent ce monde et jettent l'oprobre et le doute sur les propriétaires qui pleurent pour pouvoir toucher un loyer qui leur sert souvent à payer un emprunt à la banque.


On en aura vu des animés. On en aura bu des bouteilles de vin. J'aurais insuffisament fait du VTT dans les bois de Sérignan, Cairanne et Rasteau à proximité, dans les bois d'Uchaux tout proche. J'aurais courru. Pas assez. Moins que je ne courrais à Roquemaure.


Enfin, drolement, pas grande nostalgie là. Le départ de Marseille fut infiniment plus douloureux. Là, pour une des premières fois de ma vie, je me dis que plus tard risque d'être mieux. Et que le futur, c'est parfois sympa. Non, je suis content.


La nostalgie, je la récupérerai la semaine prochaine, promis.

Les 12 maisons de l'Elysée : Arlette Laguiller

La deuxième maison de l'Elysée. Je n'ai pas trés envie d’être sympathique avec une personne pour qui j'ai pas une grande affection. Je n’aime pas l’extrémisme. Je n’aime pas toute forme de fascisme. Par conséquent, je ne peux pas apprécier plus que ça Lutte Ouvrière et Arlette Laguiller.

Ma répulsion (car il s’agit de répulsion) est double.
Premièrement, je suis très réticent vis-à-vis de tout ce qui est extrêmement extrémiste et intolérant. Intolérance dans les idées, où l’on cherche à opposer, à stigmatiser, à montrer de doigt. Intolérance dans la manière de faire de la politique, de part la violence verbale avec laquelle on traite les opposants. Intolérance enfin dans la manière de voir et de faire vivre le parti politique. Lutte Ouvrière s’apparente plus à une secte qu’à un parti politique démocratique.
Toutes les intolérances amènent à la haine. Haine entre les personnes, haine vis-à-vis de personnes que l’on divise (nationalité, couleur, origine sociale, métier…). Et je ne vois pas de différences notables entre une haine estampillée « extrême droite » ou « extrême gauche ». La haine, c’est de la haine.

Deuxièmement, et c’est moins la faute de Lutte Ouvrière, je suis ulcéré de voir la différence de traitement médiatique entre Le Pen et Laguiller, que je considère tous deux comme des dangers pour la République, de part tout ce qu’ils véhiculent d’intolérance et de violence refoulée. Mais non, Laguiller, Arlette plutôt, est présentée comme « sympa ». On l’invite sur Canal + et on rigole avec elle. La sémillante Mme de Fontenay appelle à voter pour elle, Souchon écrit sur elle. Sympa la dame… Par contre LePen bouh, un monstre…
Je n’arrive toujours pas à voir où le choléra est plus sympathique que la peste, mais visiblement dans il y a apparemment de l’acceptabilité dans l’inacceptable. Pas pour moi. Peut être suis-je aussi intolérant dans mon genre ? Ben oui…

Je pars du principe, sans doute contestable, que l’extrême gauche est au moins aussi néfaste que l’extrême droite. Que la haine de l’autre est une plaie dans une République, que cet autre soit riche, magrébin, patron, sans-papiers, jeune de banlieue populaire ou quadra de banlieue huppée. Que le refus de discuter et de débattre ne rend personne sympathique. Et que Laguiller (Arlette, pardon) a peut être ce coté sympathique de la petite dame sympa que l’on voit tous les 5 (avant 7 ans), et que c’est peut être plus mignonnet qu’un vieux menhir à qui il manque un œil, derrière les apparences y a des choses franchement gênantes. Et je n’ai pas envie de choisir entre un appareil politique Front National ou Lutte Ouvrière. Pas trop envie de choisir entre deux sectes.

Je terminerai sur la position politique de l’extrême gauche. Comme dit plus haut, Laguiller est une extrémiste de gauche de plus. 5, ça fait un certains nombres… Presque la moitié. Mais non, Laguiller n’a même pas voulu se prêter à la mascarade apparente des « collectifs locaux de la gauche », qui devait choisir un « champion ». Donc déjà, nous savions qu’il y en aurait au moins deux. Il y en a 5, les égos hypertrophiés ne sont pas l’apanage des grands partis. Mais Laguiller (pardon, Arlette), dans son esprit d’ouverture et de rassemblement, n’a pas voulu discuter. "Rassembler le peuple français alors qu'on est incapable de se rassembler soit même ?"
Il n’y a pas tellement de différences de fond entre le jeune postier et la banquière retraitée. La forme est différente, et j’avoue que cela modérera mes critiques (il y en aura) sur le postier.

Par contre, parce que je refuse des gens qui opposent, qui stigmatisent, et qui de part leur doigt pointé sur telle ou telle personne, créent des sentiments de haine entre les personnes, je ne pourrais jamais les soutenir ou voter pour eux.

Non, je ne voterai pas Arlette Laguiller le 22 Avril.

jeudi 5 avril 2007

En travaux, J-2


Pendant que l'avenir de la France se joue, pendant qu'un candidat (de droite il est vrai, ouh le vilain) ne peut se rendre dans un quartier (plutot sympa en plus) de Lyon... Bref, pendant que l'horloge du temps égrenne des minutes décisives pour l'avenir de ma nation que je ne déteste pas, se joue aussi mon combat. Sauf que moi, je ne joue pas l'Elysée. Je joue simplement ma maison des Ponts Longs (le nom de mon quartier), et le déménagement se fait toujours samedi.

Donc en espérant que votre faucon que vous ne détestez pas (dans l'ensemble...) trouve une nouvelle future maison pas désagréable, moman Faucon, avec papa Faucon, maman Faucon, la petite soeur du Faucon (oui, j'en ai une, et cette semaine elle se révèle gentille comme tout...), les meilleurs amis locaux du Faucon, bref, toute la troupe rapprochée du Faucon bossent comme des fous. Et ça avance... Fou de voir les avancées, alors que ce weekend, j'avais un optimisme proche de celui du supporter marseillais voyant Cissé seul face au gardien de but adverse.

Aujourd'hui, comme photo, la salle à manger avec de la peinture mieux. Une salle de bain aussi. Et comme dans tout déménagement il y a départ, déchirement, adieux, une photo de mon bureau à j-2 de son vidage définitif. Et demain, la suite.

Et pendant ce temps à coté de Lyon, Nicolas Sarkozy prèche la bonne parole devant Maman Chirac (tranquille la rupture, tranquille... ^___^)