Solution de facilité d'entre deux fêtes. Envie de remettre un billet qui non pas me tient à coeur, mais qui résume bien cette année. 2007, c'était l'élection présidentielle. Nicolas Sarkozy. Certains ont fait la fête le 7 mai 2007. D'autres ont pleuré toutes les larmes de leurs corps. Moi, j'ai bu du vin devant Monaco Marseille, et ait applaudie le but victorieux de Niang pour les miens.
Je remets le billet du 8 Mai 2007. Pas touché, rien, tel quel. Demain, je proposerai un billet écrit par ma modeste main, mais publié par mon ami Luc de "ma Vie en Narcisse", sous le titre "Mélancolie de Campagne". Ecrit en Aout 2007, où je me suis souvenu. Et aprés, mon bilan, 6 mois aprés ces échéances. Et 3 mois avant d'autres, plus locales, mais tellement plus importante.
Revenons 6 mois en arrière. 8 Mai 2007. Il fait beau à Roquemaure. Et la France est Sarkozyste. Et moi ?
Je remets le billet du 8 Mai 2007. Pas touché, rien, tel quel. Demain, je proposerai un billet écrit par ma modeste main, mais publié par mon ami Luc de "ma Vie en Narcisse", sous le titre "Mélancolie de Campagne". Ecrit en Aout 2007, où je me suis souvenu. Et aprés, mon bilan, 6 mois aprés ces échéances. Et 3 mois avant d'autres, plus locales, mais tellement plus importante.
Revenons 6 mois en arrière. 8 Mai 2007. Il fait beau à Roquemaure. Et la France est Sarkozyste. Et moi ?
8 Mai 2007
Je n’ai pas encore fait ma « revue de blog » quotidienne aujourd’hui. Je fais le pont. J’ai fait une place de parking chez moi, nettoyer ma piscine, ammener des branches et autres feuillages à la déchetterie. Et ce matin, quand je me suis levé, j’ai eu la confirmation que le soleil brillait de la même manière que la veille. Un peu plus de vent seulement, mais rien de plus. Sur RMC Info, les Grandes Gueules succédaient à JJ Bourdin pendant que j’enlevais un tronc. Et la vie continuait. Bien, belle.
Hier, je n’ai pas passé une mauvaise journée. Ce n’est pas une litote, car le garçon de droite que je suis n’a pas non plus bondi au plafond. En 95’, j’avais 17 ans, et j’étais fou de joie de la victoire de Chirac. Là, les réserves, nombreuses, que j’ai sur Sarkozy, notre nouveau président, exprimées sur mon blogs, demeurent. Et pourtant, je ne suis pas triste, pas inquiet. Et même, vue la fin de campagne, plutôt satisfait de la victoire de celui pour qui je n’ai pas voté au premier tour, mais qui a eu de ma part un suffrage clair au second tour.
La journée du 6 Mai aura été similaire à celle du 22 Avril. Arrivé au bureau de vote à 9h30 pour prendre mon office. Mais autant la semaine dernière aura été une continuelle horde humaine, hier était calme en apparence. J’ai donc voté tôt. Pourtant, même taux de participation. A croire que le flot s’était régulé, calmé, organisé. Ou alors que nous qui tenions le bureau de vote étions plus efficaces pour éviter à la mathématique « file d’attente » de se créer… Peut être.
Midi, mon ami, celui que j’espère être le futur maire de mon nouveau village d’adoption, est venu en voisin boire le pastis. J’ai bu un verre de blanc, en refaisant le monde, mais sans Nicolas Poincaré. Le bureau de vote restait ouvert, mais nous étions en pause de midi. Quelques bouteilles de Côtes du Rhône du Château de Montfaucon, des grillades. Des discussions entre garçons élus, plus ou moins vieux, plus ou moins Maire, plus ou moins sages (le plus jeune, moi, était de la bande le moins dévergondé… quel idiot de je suis…). Et l’après midi qui continue.
Puis à 16 heures, je rentre à ma maison. Mon papa a commencé à nettoyer la piscine. Et moi, je craque et vais sur le site du Soir, journal belge qui j’aimais lire, mes quelques balades bruxelloises. Et à 17h20, premier flash : 54% dixit les renseignements généraux… Et puis en allant à mon bureau de vote, les sms qui crépitent. Des copains de copains de copains de gens qui savent. Entre 52 et 55%. Bah, peu de risque. Puis des gens qui savent (peu, j’en connais pas beaucoup). 53,5%.
Le dépouillement commence. Tous les élus, secrétaires de Mairie, et même la salle, sont connectés au réseau mondial. Pendant que PPDA ou Apathie font les prunes sur RTL ou TF1, en faisant croire qu’ils ne savent pas alors que tout le monde sait, nous recevons des infos de Finlande, d’Algérie, d’Angleterre, ou de Sauveterre. Tout le monde sait. Sauf ceux qui regardent la télé. Et encore, sauf ceux qui regardent la télé française, TF1 ou France Télévision. Et à ce moment là, peut être la surprise de la tête qui apparaît est moindre, c’est pas le stress de 95. Mais putain quelle hypocrisie… A vivre, c’est risiblement ridicule.
Je reste au dépouillement. Je donne les bulletins à celui qui lit. Deux noms. Sauf un qui sort deux fois plus que l’autre. Au final, mon village donnera 68% à Sarkozy. Nous sommes une Mairie mixte, mais dont la tête est plutôt à droite : ce scrutin montre encore une fois que finalement, notre travail n’a pas été aussi mauvais que ça, puisque le candidat normalement soutenu ne s’est pas fait massacrer en représailles…
Alors ça va plus vite que la semaine dernière. Plus de participation (96 %, 914 votants), mais rythme plus soutenu : les dépouilleurs que nous sommes avons parfois du mal à suivre. Mon amie est avec mon papy et ma mamy dans la salle. Elle prend des photos. Et nous, nous voyons beaucoup de bulletins blancs et nuls. 56, une certaine somme qui, à ma toujours réelle indignation, ne seront jamais comptabilisés et iront dans la poubelle de la République. Des choses marrantes à lire. Un Royal barré avec « Françoi Bayrou » (faute véridique) à la place. Un bulletin où était écrit à l’encre rouge un passage de la Bible : un verset de Matthieu. J’ai rien compris, mon collègue de dépouillement non plus, le Maire pas plus… Mais bon, pourquoi pas.
Et le dernier bulletin que j’ai dépouillé, le 914eme, qui, comme un symbole, était un « Ségolène Royal » barré rageusement. Les signes sont parfois taquins.
Et puis enfin la soirée. RTL sur la route, bisous à papa maman pour dire le score du village. Quelques coups de fil, merci les oreillettes bluetooth. Puis, en bas de ma rue, je m’arête chez tonton Bebert et chez tata. Mon cousin est descendu pour voter, mon amie est déjà arrivée, et la télé marche, devant un plateau TV du plus bel effet. Et je me mets au même endroit qu’en 95’ où j’avais assisté à l’apparition de la tête de Chirac. Là, un verre de Chardonnay à la main, et une petite saucisse dans la bouche, je suis distrait car Sarkozy arrive. Terrifiante cette hypocrisie : même mes tonton-tata retraités connaissent le score depuis longtemps. Y a plus de traditions.
Mon cousin est heureux. Il est surpris de mon absence totale d’euphorie. Un simple sourire, un verre de blanc. Et voilà, je ne vais pas hurler. Je dis me réserver pour quand Niang marquera, deux heures plus tard, le penalty de la victoire. Ca va, je suis de droite, mais la passion est partie il y a cinq ans, quand des circonstances amoureuses et politiques en ont décidé ainsi. Et je me sens tellement mieux comme ça.
Puis, après le – j’ai trouvé – très bon premier discours de président de Nicolas Sarkozy (Henri Guaino est une belle plume qui m’avait fait adorer Sarkozy lors de son discours à Nîmes), je suis rentré. Pyjama, un peu de clafoutis avec les cerises du jardin, une goutte de Limoncelo. J’ai mon pyjama, je suis crevé. Je zappe. Je suis toujours effaré de voir que le PS ne parvient pas à passer outres ces toujours mêmes têtes. Comme disait Karim Zeribi sur RMC à midi, voir les as du parachutes Lang et Guigou devant les jeunes Wauquiez, Yadé et Dati, ça fait un peu mal à la gorge. Puis arrive ensuite le sémillant Douste-Blazy et JF Copé… J’ai rien dit plus haut.
Des informations nous apprennent que, pendant que le toujours très peuple Nicolas Sarkozy fête sa victoire au Fouquet’s (alors que Pizza Pino est une merveilleuse table, leur pizza au jambon de Parme est divine), des actes d’incivilités se font un peu jour. Les journaux nous apprennent (Libération.fr, le Figaro, le parisien…) que les drapeaux de la LCR étaient légions, que les jeunes vilaines « racailles » des banlieues, celles dont on parle en les montrant du doigt, le bulletin LePen à la main, étaient sages. Je me dis que, décidément, l’extrême gauche n’a aucune leçon de démocratie à donner, ni à nous, ni à l’extrême droite. Passer à l’action violente parce que le score des urnes ne nous convient pas, je trouve que ça a de relents fascisant désagréables… Je n’aime pas, mais bon, c’est mon problème.
Et puis vient l’heure de se coucher. La Concorde aura passé une bonne soirée apparemment, avec sur scène de l’éclectisme. Ce n’était pas Charlety, c’était différent, mais les gens semblaient contents. Et moi… ?
Moi, je ferai plus tard un bilan de cette campagne. Mon bilan, rien d’objectif, que du ressenti. Le mien. Mon vote de deuxième tour était logique, puisque personnel. J’avoue que par moment, dans la soirée hier, j’avais une joie sincère pour l’homme, que je n’aime pas plus que ça, mais c’est beau. Ca aurait Royal, ça aurait été beau pour elle, et j’aurais eu le même sentiment.
Après, sur cette campagne, il y aura des choses à dire. J’ai dis mes réserves sur Sarkozy. L’élu de droite que je pense et que je souhaite rester, avec peut être plus de responsabilités, mais toujours libre de parti, continuera à dire ce qu’il pense. J’ai voté Chirac en 95’ et 2002’, mais je l’ai combattu, modestement et à ma place, quand je pensais qu’il faisait des choses mauvaises. Sarkozy devra faire attention à ne pas se noyer seul avec sa troupe et sa garde, et à ne pas s’autiser comme le clan Chirac sur la fin. Si l’UMP avait vraiment été ouverte et démocratique, des conneries telles le CPE ou la Pentecôte n’auraient jamais eu lieu. S’ouvrir et rester à l’écoute.
Et c’est aussi pourquoi je souhaite que les socialistes nous proposent l’opposition dont mérite la France. J’aime beaucoup Bayrou, je le vois pas dans un rôle d’opposant. Et les derniers jours de campagne de Royal, du débat à cette caricature d’interview sur RTL, où elle commençait à légitimer les éventuels débordements suite à l’élection de Sarkozy, me semblent la disqualifier. Je me trompe peut être, mais je pense que le PS a plein de grands talents. Des gens fiables, honnêtes, de conviction. Que ce parti, ce parti de Mitterrand, se réveille.
Et fasse ce qu’il aurait du faire il y a 5 ans.
Et puis moi, comme j’ai dis plus haut, demain je reverrai se lever le soleil. Tranquillement. Si l’UMP ne me plait pas, je monterai localement au créneau. Et si l’UMP fait une belle politique, efficace et fraternelle, ben je dirai bravo. J’ai confiance, pour ma part, en Fillon. J’avais voté pour lui à la présidence du RPR en 1999’. J’aime Juppé, puisse t’il revenir en haut de l’affiche. J’ai pas grande estime pour des Copé ou Devedjian, mais je veux que mon pays soit chouette et se relève. Le discours de Sarkozy hier me donne à espérer.
Sauf que le « je serai le président de tous les français » a été la rengaine de 2002’, 81’, 74’….
Enfin, dernier message pour mes amis, nombreux, socialistes. Beaucoup ont des craintes. J’en partage certaines, évidemment. Mais sur le reste, je leur dis, avec amitié et affection « battez vous pour vos idées, pour ce que vous êtes ». Et puis aussi laissez de coté la fin de campagne abjecte de Royal. Battez vous pour ce en quoi vous croyez. Et en tant que citoyen français, je leur demande d’être une opposition responsable, intelligente, pertinente, et porteuse d’espoir pour d’autres. Pas pour moi (en ce moment). J’en connais un peu, des militants, des sympathisants, des élus, de gauche. Ceux là, je peux les craindre en tant que type de droite, car ils sont brillants. Autant que, finalement pour mon pays et pour "l'intéret général", je peux leur faire confiance.
Voilà, on s’arête là. Plus tard, comme je l’ai dit, ça sera les bilans. Mes sentiments. Mes espoirs, mes craintes aussi. Et puis voilà. Heureux d’avoir tenu un blog pendant cette période. Heureux d’avoir autant parlé avec mes copains gentiment « gauchistes » du DEL, ou des collègues très droite décomplexée libérale. Mais au final, heureux d’être resté celui que je suis. Après, ça emmerde peut être des gens que j’ai des réserves vis-à-vis de mon camp. Ca déçoit des gens de voir que, seul dans l’urne, je mets le bulletin qui, pour moi, reste logique. Mais au final, je reste moi.
Ca peut faire chier à coté de la Suisse, ou dans d’autres bourgades. Mais le soir, quand je me brosse les dents, excepté mon physique ingrat, je ne détourne pas les yeux. Je sais que la gentille dame qui me fait du foie avec de la salade ne me déteste pas. Et puis moi, je suis pas trop malheureux. C’est pas mal.
Mais en tous cas, merci à mes quelques rencontres et amis du web. Et merci aux autres. Comme me l’avait dit ma Muse des Bons Enfants, je ne fais plus mon blog que pour moi. Et c’est super.
Et demain sera comme hier. Le soleil se lèvera. Et je crains, droite ou gauche, qu’on ait encore du travail à faire et des combats à mener. Malgré Ségolène, et malgré Nicolas.
Hier, je n’ai pas passé une mauvaise journée. Ce n’est pas une litote, car le garçon de droite que je suis n’a pas non plus bondi au plafond. En 95’, j’avais 17 ans, et j’étais fou de joie de la victoire de Chirac. Là, les réserves, nombreuses, que j’ai sur Sarkozy, notre nouveau président, exprimées sur mon blogs, demeurent. Et pourtant, je ne suis pas triste, pas inquiet. Et même, vue la fin de campagne, plutôt satisfait de la victoire de celui pour qui je n’ai pas voté au premier tour, mais qui a eu de ma part un suffrage clair au second tour.
La journée du 6 Mai aura été similaire à celle du 22 Avril. Arrivé au bureau de vote à 9h30 pour prendre mon office. Mais autant la semaine dernière aura été une continuelle horde humaine, hier était calme en apparence. J’ai donc voté tôt. Pourtant, même taux de participation. A croire que le flot s’était régulé, calmé, organisé. Ou alors que nous qui tenions le bureau de vote étions plus efficaces pour éviter à la mathématique « file d’attente » de se créer… Peut être.
Midi, mon ami, celui que j’espère être le futur maire de mon nouveau village d’adoption, est venu en voisin boire le pastis. J’ai bu un verre de blanc, en refaisant le monde, mais sans Nicolas Poincaré. Le bureau de vote restait ouvert, mais nous étions en pause de midi. Quelques bouteilles de Côtes du Rhône du Château de Montfaucon, des grillades. Des discussions entre garçons élus, plus ou moins vieux, plus ou moins Maire, plus ou moins sages (le plus jeune, moi, était de la bande le moins dévergondé… quel idiot de je suis…). Et l’après midi qui continue.
Puis à 16 heures, je rentre à ma maison. Mon papa a commencé à nettoyer la piscine. Et moi, je craque et vais sur le site du Soir, journal belge qui j’aimais lire, mes quelques balades bruxelloises. Et à 17h20, premier flash : 54% dixit les renseignements généraux… Et puis en allant à mon bureau de vote, les sms qui crépitent. Des copains de copains de copains de gens qui savent. Entre 52 et 55%. Bah, peu de risque. Puis des gens qui savent (peu, j’en connais pas beaucoup). 53,5%.
Le dépouillement commence. Tous les élus, secrétaires de Mairie, et même la salle, sont connectés au réseau mondial. Pendant que PPDA ou Apathie font les prunes sur RTL ou TF1, en faisant croire qu’ils ne savent pas alors que tout le monde sait, nous recevons des infos de Finlande, d’Algérie, d’Angleterre, ou de Sauveterre. Tout le monde sait. Sauf ceux qui regardent la télé. Et encore, sauf ceux qui regardent la télé française, TF1 ou France Télévision. Et à ce moment là, peut être la surprise de la tête qui apparaît est moindre, c’est pas le stress de 95. Mais putain quelle hypocrisie… A vivre, c’est risiblement ridicule.
Je reste au dépouillement. Je donne les bulletins à celui qui lit. Deux noms. Sauf un qui sort deux fois plus que l’autre. Au final, mon village donnera 68% à Sarkozy. Nous sommes une Mairie mixte, mais dont la tête est plutôt à droite : ce scrutin montre encore une fois que finalement, notre travail n’a pas été aussi mauvais que ça, puisque le candidat normalement soutenu ne s’est pas fait massacrer en représailles…
Alors ça va plus vite que la semaine dernière. Plus de participation (96 %, 914 votants), mais rythme plus soutenu : les dépouilleurs que nous sommes avons parfois du mal à suivre. Mon amie est avec mon papy et ma mamy dans la salle. Elle prend des photos. Et nous, nous voyons beaucoup de bulletins blancs et nuls. 56, une certaine somme qui, à ma toujours réelle indignation, ne seront jamais comptabilisés et iront dans la poubelle de la République. Des choses marrantes à lire. Un Royal barré avec « Françoi Bayrou » (faute véridique) à la place. Un bulletin où était écrit à l’encre rouge un passage de la Bible : un verset de Matthieu. J’ai rien compris, mon collègue de dépouillement non plus, le Maire pas plus… Mais bon, pourquoi pas.
Et le dernier bulletin que j’ai dépouillé, le 914eme, qui, comme un symbole, était un « Ségolène Royal » barré rageusement. Les signes sont parfois taquins.
Et puis enfin la soirée. RTL sur la route, bisous à papa maman pour dire le score du village. Quelques coups de fil, merci les oreillettes bluetooth. Puis, en bas de ma rue, je m’arête chez tonton Bebert et chez tata. Mon cousin est descendu pour voter, mon amie est déjà arrivée, et la télé marche, devant un plateau TV du plus bel effet. Et je me mets au même endroit qu’en 95’ où j’avais assisté à l’apparition de la tête de Chirac. Là, un verre de Chardonnay à la main, et une petite saucisse dans la bouche, je suis distrait car Sarkozy arrive. Terrifiante cette hypocrisie : même mes tonton-tata retraités connaissent le score depuis longtemps. Y a plus de traditions.
Mon cousin est heureux. Il est surpris de mon absence totale d’euphorie. Un simple sourire, un verre de blanc. Et voilà, je ne vais pas hurler. Je dis me réserver pour quand Niang marquera, deux heures plus tard, le penalty de la victoire. Ca va, je suis de droite, mais la passion est partie il y a cinq ans, quand des circonstances amoureuses et politiques en ont décidé ainsi. Et je me sens tellement mieux comme ça.
Puis, après le – j’ai trouvé – très bon premier discours de président de Nicolas Sarkozy (Henri Guaino est une belle plume qui m’avait fait adorer Sarkozy lors de son discours à Nîmes), je suis rentré. Pyjama, un peu de clafoutis avec les cerises du jardin, une goutte de Limoncelo. J’ai mon pyjama, je suis crevé. Je zappe. Je suis toujours effaré de voir que le PS ne parvient pas à passer outres ces toujours mêmes têtes. Comme disait Karim Zeribi sur RMC à midi, voir les as du parachutes Lang et Guigou devant les jeunes Wauquiez, Yadé et Dati, ça fait un peu mal à la gorge. Puis arrive ensuite le sémillant Douste-Blazy et JF Copé… J’ai rien dit plus haut.
Des informations nous apprennent que, pendant que le toujours très peuple Nicolas Sarkozy fête sa victoire au Fouquet’s (alors que Pizza Pino est une merveilleuse table, leur pizza au jambon de Parme est divine), des actes d’incivilités se font un peu jour. Les journaux nous apprennent (Libération.fr, le Figaro, le parisien…) que les drapeaux de la LCR étaient légions, que les jeunes vilaines « racailles » des banlieues, celles dont on parle en les montrant du doigt, le bulletin LePen à la main, étaient sages. Je me dis que, décidément, l’extrême gauche n’a aucune leçon de démocratie à donner, ni à nous, ni à l’extrême droite. Passer à l’action violente parce que le score des urnes ne nous convient pas, je trouve que ça a de relents fascisant désagréables… Je n’aime pas, mais bon, c’est mon problème.
Et puis vient l’heure de se coucher. La Concorde aura passé une bonne soirée apparemment, avec sur scène de l’éclectisme. Ce n’était pas Charlety, c’était différent, mais les gens semblaient contents. Et moi… ?
Moi, je ferai plus tard un bilan de cette campagne. Mon bilan, rien d’objectif, que du ressenti. Le mien. Mon vote de deuxième tour était logique, puisque personnel. J’avoue que par moment, dans la soirée hier, j’avais une joie sincère pour l’homme, que je n’aime pas plus que ça, mais c’est beau. Ca aurait Royal, ça aurait été beau pour elle, et j’aurais eu le même sentiment.
Après, sur cette campagne, il y aura des choses à dire. J’ai dis mes réserves sur Sarkozy. L’élu de droite que je pense et que je souhaite rester, avec peut être plus de responsabilités, mais toujours libre de parti, continuera à dire ce qu’il pense. J’ai voté Chirac en 95’ et 2002’, mais je l’ai combattu, modestement et à ma place, quand je pensais qu’il faisait des choses mauvaises. Sarkozy devra faire attention à ne pas se noyer seul avec sa troupe et sa garde, et à ne pas s’autiser comme le clan Chirac sur la fin. Si l’UMP avait vraiment été ouverte et démocratique, des conneries telles le CPE ou la Pentecôte n’auraient jamais eu lieu. S’ouvrir et rester à l’écoute.
Et c’est aussi pourquoi je souhaite que les socialistes nous proposent l’opposition dont mérite la France. J’aime beaucoup Bayrou, je le vois pas dans un rôle d’opposant. Et les derniers jours de campagne de Royal, du débat à cette caricature d’interview sur RTL, où elle commençait à légitimer les éventuels débordements suite à l’élection de Sarkozy, me semblent la disqualifier. Je me trompe peut être, mais je pense que le PS a plein de grands talents. Des gens fiables, honnêtes, de conviction. Que ce parti, ce parti de Mitterrand, se réveille.
Et fasse ce qu’il aurait du faire il y a 5 ans.
Et puis moi, comme j’ai dis plus haut, demain je reverrai se lever le soleil. Tranquillement. Si l’UMP ne me plait pas, je monterai localement au créneau. Et si l’UMP fait une belle politique, efficace et fraternelle, ben je dirai bravo. J’ai confiance, pour ma part, en Fillon. J’avais voté pour lui à la présidence du RPR en 1999’. J’aime Juppé, puisse t’il revenir en haut de l’affiche. J’ai pas grande estime pour des Copé ou Devedjian, mais je veux que mon pays soit chouette et se relève. Le discours de Sarkozy hier me donne à espérer.
Sauf que le « je serai le président de tous les français » a été la rengaine de 2002’, 81’, 74’….
Enfin, dernier message pour mes amis, nombreux, socialistes. Beaucoup ont des craintes. J’en partage certaines, évidemment. Mais sur le reste, je leur dis, avec amitié et affection « battez vous pour vos idées, pour ce que vous êtes ». Et puis aussi laissez de coté la fin de campagne abjecte de Royal. Battez vous pour ce en quoi vous croyez. Et en tant que citoyen français, je leur demande d’être une opposition responsable, intelligente, pertinente, et porteuse d’espoir pour d’autres. Pas pour moi (en ce moment). J’en connais un peu, des militants, des sympathisants, des élus, de gauche. Ceux là, je peux les craindre en tant que type de droite, car ils sont brillants. Autant que, finalement pour mon pays et pour "l'intéret général", je peux leur faire confiance.
Voilà, on s’arête là. Plus tard, comme je l’ai dit, ça sera les bilans. Mes sentiments. Mes espoirs, mes craintes aussi. Et puis voilà. Heureux d’avoir tenu un blog pendant cette période. Heureux d’avoir autant parlé avec mes copains gentiment « gauchistes » du DEL, ou des collègues très droite décomplexée libérale. Mais au final, heureux d’être resté celui que je suis. Après, ça emmerde peut être des gens que j’ai des réserves vis-à-vis de mon camp. Ca déçoit des gens de voir que, seul dans l’urne, je mets le bulletin qui, pour moi, reste logique. Mais au final, je reste moi.
Ca peut faire chier à coté de la Suisse, ou dans d’autres bourgades. Mais le soir, quand je me brosse les dents, excepté mon physique ingrat, je ne détourne pas les yeux. Je sais que la gentille dame qui me fait du foie avec de la salade ne me déteste pas. Et puis moi, je suis pas trop malheureux. C’est pas mal.
Mais en tous cas, merci à mes quelques rencontres et amis du web. Et merci aux autres. Comme me l’avait dit ma Muse des Bons Enfants, je ne fais plus mon blog que pour moi. Et c’est super.
Et demain sera comme hier. Le soleil se lèvera. Et je crains, droite ou gauche, qu’on ait encore du travail à faire et des combats à mener. Malgré Ségolène, et malgré Nicolas.