jeudi 18 juin 2009

Soupirs d'un 18 juin...

Il y a longtemps, longtemps, le 18 Juin était la date symbole d’un renouveau. La France n’était plus la France. Et l’espoir avait disparu. Une renaissance venait de l’autre coté de la Manche, et il réapparu l’espoir. Il réapparu.
Attention, ce billet va être très personnel. Je vous préviens d’avance : si vous voulez une grande analyse politique, ou des blagues de boules, revenez demain. Aujourd’hui, je vais gémir sur mon nombril… Mais j’ai le droit. C’est mon blog (et j’écris ce que je veux dedans), et en plus c’est un 18 juin… La Saint Léonce…

J’avais l’impression, hier soir en me couchant, que tout s’était écroulé sous mes pieds. Il y a l’OM bien sur, le départ de Pape Diouf et la victoire des opportunistes qui détestent l’OM. J’ai peur du futur, très peur. Peur que Marseille l’an prochain soit le Saint Etienne de cette année, et peur que le club disparaisse.
Mais ça n’aura été qu’une pierre de plus d’une journée qui aura été pour moi la plus difficile depuis bien longtemps. Professionnellement, politiquement, humainement, personnellement. Très difficile.
Alors aujourd’hui, j’ai envie de croire en ce renouveau de l’espoir. J’y crois sans y croire, les symboles sont les bouées de sauvetage de ceux qui n’ont plus grand-chose et se retrouvent au milieu de l’océan… Mais bon…

Quand je suis dans ce pessimisme étouffant, forcément, la mélancolie reprend le dessus. Le 18 juin eu été un jour délicat pour moi, et le début de la fin de beaucoup d’illusion. Je me revois prendre cet « appel téléphonique » du 18 Juin. Une amie (qui était une amie très chère) bien plus jeune que moi, et qui commence à me planter les coups de poignard dans le cœur. Un 18 Juin. Les symboles auront morflé dans cette période. Une joie incroyable le jour de l’anniversaire de Tchernobyl. Et ce qui me reste comme parmi mes plus grandes douleurs un 18 juin, et quelques jours après un 12 Juillet, anniversaire de la victoire de la Coupe du Monde en France…
L’Equipe de France… Robert Louis Dreyfus et Vincent Labrune auront tué le rêve, et peut être l’OM (après l’avoir sauvé pour l’un… quel sadisme, ou incompétence ?). Escalette et Domenech auront tué l’Equipe de France et ce lien d’amour entre un peuple et son maillot. Ces liens d’amour qui disparaissent, ces dates symboles…

Je me suis toujours considéré gaulliste. Le Général de Gaulle reste pour moi le symbole de la France que j’aime. Une France fière de ses valeurs et de son histoire. Indépendante aussi.
Qui sait dire merde quand il est nécessaire de dire merde, fusse t’il cela choque les amis ou les adversaires, à l’intérieur du pays ou à l’extérieur. En résumé, le symbole d’un certain courage, qui fait que quand on se regarde dans une glace, on n’a pas honte de ce qu’on est.
C’est ça, pour moi, le gaullisme, au-delà de toutes considérations politiques, économiques. C’est con, mais je considère le gaullisme comme une philosophie de courage et de respect. Respect des hommes, de ses amis comme des ses adversaires. Respect des fonctions. Respect des valeurs.
Ais je été gaulliste ces derniers jours ? La réponse est non…

Je vais parler de quelque chose dont je n’ai jamais voulu parler sur mon blog. Je n'en reparlerai pas de sitôt. Un moment de ma vie d’élu. Et un moment où je n’ai pas été fier de moi, vraiment pas… Lors du dernier conseil municipal, j’ai été léger, et faible.
J’ai lu tard l’ordre du jour. Parce que beaucoup de réunion (professionnelles et d’élus, ma vice présidence me prend du temps et de l’énergie en ce moment). Parce qu’il faisait beau. Parce que je croyais le connaître. Parce que j’ai été simplement léger, et donc de fait condamnable. Les explications ne sont pas des excuses lorsqu'il y a faute derrière. Et lorsque j’ai lu complètement l’ordre du jour, c’était en séance du conseil, et je suis devenu blanc.

Parmi mes responsabilités, il y a le personnel de la communauté de communes. Je dois être un piètre chef, mais j’aurais une sale tendance à défendre avec un acharnement coupable ceux qui sont ma responsabilité. S’ils ne sont pas à la hauteur, je leur dis, les yeux dans les yeux. Mais je ne tolère pas que d’autres personnes viennent les emmerder. Le rôle d’un chef, c’est aussi celui de fusible.
Le conseil a voté une disposition qui allait à l’encontre d’un de mes employés. Pas directement, mais au final, les conséquences d’une délibération allait toucher quelqu’un qui fait un travail remarquable pour les habitants du village. Et la conséquence risque de me couter cher. Je vais essayer de le rencontrer ce soir, je n’ai pu le voir.
Et je lui dirai, ou pas, combien j’ai été faible, combien j’ai été négligent. Négligeant de n’avoir pas analysé comme je le fais d’habitude l’ordre du jour, long et touffu.
Presque trois heures de conseil, un conseil dur avec une opposition qui voulait arrogante et violente, voulant sans doute faire passer la pilule d’un 7 juin douloureux pour Solférino et Georges Frêche. Et au milieu, une délibération…Je voulais m’abstenir, faire ce geste qui montrait que je prenais ma mission à cœur, à trippe. Quitte à ce que les conséquences « politiques » soient, pour moi, explosives. Mon amie à coté de moi, une gaulliste réelle et fidèle, m’a déconseillé de le faire. Pensant qu’ajouter de l’huile sur le feu risquait de nuire aussi à l’employé que je pensais défendre.
Et surtout parce que cette délibération était, au final, très juste. Et que mon attitude, consistant à défendre coute que coute ceux dont j'ai la responsabilité hiérarchique, n'est pas forcément la meilleure... une délibération juste qui va dans l'intérêt général donc, mais qui aura une conséquence dure pour quelqu'un qui travaille bien... Et moi au milieu. Soupir énorme...
Et donc rien au final. J’ai voté pour en ne levant jamais la main. Et le soir, j’étais mortifié par ce que je considère être de la lâcheté, de la négligence, de l’incompétence. Cette chanson que j’ai Youtubifier le lendemain aurait pu m’être chanté : l’incompétence.

Je critique ces députés godillots, qui ont le courage d’une huitre. Je suis pour HADOPI mais je vote contre parce que Jean François Copé me le demande. Je suis gaulliste mais j’écris une tribune pour signaler combien c’est bien de s’essuyer sur les valeurs d’indépendance de la France et aller faire le teckel des américains en retournant dans l’OTAN. Je suis socialiste et je demande d’être solidaire avec la ligne du parti, mais quand ça ne m’arrange pas, je vote différemment.Et moi là dedans, je suis quoi ? Je vaux vraiment mieux que Lang,
que le député Gorges, que Michelle Alliot-Marie, que Yves Jégo ?
J'ai montré que non...

Ce soir, j’irai à la cérémonie du 18 Juin, dans mon village. Depuis plus de 10 ans, je n’en ai loupé aucune. A l’époque, je voyageais souvent, pour mon travail. Aussi, j’ai fait des cérémonies à Lyon, quand j’étais jeune étudiant à l’ECAM. A Marseille, à Nîmes. Mais aussi à Paris, à Gien, à Saint Quentin, à Saint Valéry en Caux, et à Blayes enfin. Ce soir, ça sera ma deuxième dans mon village. C’est tout. Je féterai aussi l’anniversaire d’une amie, celle qui est à coté de moi en conseil… Elle est née un 18 Juin.
J’aurais aimé être né un 18 Juin… Puisque la philosophie que j’aimerais essayais de suivre, et dont j’aimerais être digne, est né ce jour là…


J’avais dit que je parlerai de moi aujourd’hui. Je finis l’écriture de ce billet, qui paraitra plus tard dans la journée, avec quelques frissons dans les poignets. Hier, j’ai donc perdu un compagnon gaulliste, un peu plus vieux que mon père (ils se connaissaient, ce compagnon a eu une aventure avec ma tante…), et qui a l’âge de mon maire. Et j’ai perdu un peu de fierté quand je me suis regardé dans la glace pour me brosser les dents…
Un ami qui lit mon blog m’avait dit « on n’imagine pas ce qui se cache derrière le garçon sans allure que tu es ». Sans allure… Depuis le début de la semaine, c’est évident... Mais même derrière, en ce moment y a pas pléthores de qualités...

Sinon, pour finir sur un peu d’humour, Christine Albanel annonce qu’elle est prête à continuer. Je parlais de fierté personnelle, et de respect de ses convictions et de ses valeurs. Christine Albanel est de ces personnes qui en sont totalement dépourvues. J’espère ne pas ressembler à elle.
J’espère plutôt avoir la sensibilité du Coucou de Clavier, qui aura écrit l’un des plus beaux billets de Juin sur la blogosphère…

C’est le 18 Juin. J'ai mis les fiers Aiolos et son disciple. Mes autres références, Saint Seiya... Reprenons des forces et du courage !

mercredi 17 juin 2009

Ils auront tué l'OM...

Ce soir, je suis très triste...

HADOPI & Albanel : pas les mêmes priorités...

HADOPI encore. Je ne vais pas stigmatiser, une nouvelle fois, le mépris de cette ministre vis à vis de ceux exprimant des réserves quant à celle loi inique et dangereuse. Hier, Christine Albanel en remet une couche dans la caricature : combattre le "jeunisme" qu'elle clame. Les sages du conseil constitutionnel apprécieront.
J'en ai marre de ce débat d'HADOPI, j'en ai marre des amalgames, des caricatures, du mépris de nos gouvernants !

Mais je suis davantage écœuré de voir les priorités de ce dernier. Il y a deux ans, le conseil constitutionnel avait retoqué la mesure sur la rétro-activité des crédits d'impots sur les emprunts mobilier. Cela m'a profondément touché, le portefeuille en tous cas. François Fillon, non sans tacler les affreux socialistes qui en avaient appeler au conseil constitutionnel, avait pris acte. Et basta. Paye tes impôts et bosse en fermant la gueule connard, tu avais qu'à attendre l'élection du Roi Soleil pour acheter ta maison.

Le pire est la déclaration d'Albanel : "je veux des jugements expéditifs et sans audience pour HADOPI". Parce que vous, sales petits délinquants du net, vous allez payer ! Je veux que vous payez, le gouvernement veut que vous payez ! Pour nos amis les artistes et les producteurs de films et de musique !

Pendant ce temps, on rappellera que la politique de sécurité menée depuis 7 ans est un échec. J'en suis malheureux car j'ai tendance à penser que la droite a les armes pour réussir dans ce domaine. Donc ne disons pas depuis 7 ans : rajoutons les 5 ans de Jospin (et d'accord, les deux ans de Debré aussi...).
Je viens d'apprendre que mes beaux parents se sont à nouveau fait cambrioler ! Mes parents se sont fait, eux, cambrioler il y a deux mois. Ils n'ont aucunes nouvelles, de personne. La justice sera elle aussi expéditive pour punir dans ce cas là ? Sera elle aussi expéditive pour défendre les honnêtes gens que pour défendre les grandes maisons de disques ?

Et puis même je pose mal la question. Je ne veux pas une justice expéditive, je veux une justice juste et efficace. Ca fait peut être plaisir à Ségolène Royal une justice à la chinoise, mais moi je n'en veux pas. Mais je veux que ceux qui ont empêché mes parents de dormir pendant de nombreuses semaines soient punis ! Je veux que ceux qui ont cambriolé mes beaux parents (troisième fois qu'ils se font cambriolés !) soient punis. Je veux que ceux qui emmerdent les populations par des actes répétées de délinquance soient efficacement punis.
Je m'en moque qu'on mette des moyens pour punir ces délinquants d'internautes. Mais merde, en matière d'insécurité, il n'y a pas d'autres priorités ?

Je suis écœuré aujourd'hui. Je viens en plus d'apprendre le décès d'un compagnon militant de Nimes, de cette époque où j'étais un jeune militant gaulliste plein d'enthousiasme et de naïveté. Il ne manquerait plus que j'apprenne le licenciement de Diouf...
La journée commence mal...

mardi 16 juin 2009

Dépense de fonctionnement de l'Elysée : c'est pas la crise pour tout le monde...

On en rajoute dans le poujadisme. Le Monde.fr l'annonce : les dépenses de l'Elysée ont augmenté de 21,7% en 2008 !!!
Est ce que l'an prochain le caprice présidentiel d'un triomphe romain dans les ors de la République Royale à 250 000 euros seront pris en compte dans budget 2009 ?

Il y a vraiment des moments où on ne sait pas s'il faut être affligé, en colère, révolté, triste... Moi en tous cas, je ne sais pas... Mais je suis écœuré. Simplement écœuré.
Rien à rajouter
Journée de merde...

les socialistes iront la cérémonie, mais pas à l'apéro...

Suite du billet sur le boycott du caprice présidentiel. Finalement, on sait ce que fera l'officielle opposition (puisque les gars de droite et du Modem, qui en ont un peu marre de cette manière de faire de la politique, seront présents). Les verts et le PC, c'est clair, ils n'iront pas. Et le Parti Socialiste... C'est à mourir de rire.
Le Parti Socialiste ira mais ne parlera pas ! Donc les socialistes iront au discours du Président Soleil, mais ils n'assisteront pas au débat ! En gros, ils vont se farcir la pompeuse cérémonie qui permettra à l'Empereur de jouir de son triomphe romain, mais ils partiront avant l'apéro et les petits gâteaux... C'est... Oui, c'est n'importe quoi.

Le Parlement doit être un lieu de débat, et surement pas un lieu où le Président peut venir se faire mousser. Les socialistes, de part leur incroyable attitude, valident la démonstration inverse. En gros, on cautionne le moussage présidentiel, mais on ne débat pas. "Nous ne nous exprimerons pas en signe de protestation" explique Jean Marc Ayrault le président des socialistes à l'assemblée...
Je trouve que c'est n'importe quoi, et que c'est se tirer une terrible balle dans le pied. Le badaud de base au café du commerce (qui a son vote qui compte autant que celui du très intelligent là bas en face) dira "bah, ils ont rien à dire de toutes façons, autant qu'ils se tirent". Tirent une balle dans le pied, tous ensemble...

Ça fait depuis le 21 Avril 2001 que mes amis socialistes attendent une rénovation... Ben bon courage les gars, c'est pas gagné. Ça peut faire hurler de rire. Moi ça me fait profondément soupirer (sans doute je ne suis pas en forme, c'est pour ça...)

Retraite à 67 ans, remise en cause des droits des mères... etc...

La retraite à 67 ans est le buzz du moment. Une phrase lancée comme ça par Brice Hortefeux. Qui relaie un discours de François Fillon qui évoquait déjà cette hypothèse. Et la blogosphère de s’enflammer. Des copains encore, Elmone ne comprend pas, et c’est n’importe quoi pour Nicolas. Et moi ?

D’abord Brice Hortefeux… Je vais faire une confession, cela aurait été Frédéric Lefebvre qui aurait lancé ce pavé, j’aurais foncé dans le tas de la critique. Un billet dans l’heure de la déclaration. Avec condamnation de cette manière de faire de la politique en allumant tous les incendies possibles et imaginables, avec ce ton dans la voix qui méprise celui qui émet des réserves. Cette manière de ne concevoir la politique que par le clivage, l’affrontement, et la provocation.
Je l’admets. Cela aurait été Frédéric Lefebvre, j’aurais foncé dans le tas comme la dernière fois. Délit de sale gueule ? Plutôt inimitié que j’assume, sans pour autant en être fier.

Mais voilà, c’est Brice Hortefeux. Et moi, je n’ai rien contre Brice Hortefeux. Pour certains, il est l’alpha et l’oméga du mal en politique, du sarkozysme. Il a baigné dans ce ministère indigne et sale, donc il devrait être banni. Je trouve pour ma part, sincèrement, qu’il a une image profondément injuste et injustifiée. Oui, c’est un homme de droite, mais je le trouve honorable et républicain. Oui, il a trempé dans un ministère que certains trouvent honteux : je le trouve pour ma part inapproprié. Mais bon, sans avoir une quelconque affection pour lui, je n’ai pas cette antipathie que j’ai pour Jack Lang ou pour le porte parole de l’UMP.
Et je trouve en plus que la parole d’Hortefeux est assez modérée. Donc ce pavé lancé sur la retraite à 67 ans, je suis assez contre l’idée bien sur, mais je n’ai pas envie de tomber à bras raccourci sur lui.

Ensuite, la retraite. J’ai l’impression que cela fait des années que l’on pond des plans pour « sauver les retraites ». 2003 et François Fillon, qui auront mis Marseille dans la rue. Je parle de Marseille, j’étais à Marseille (aujourd’hui, c’est d’autres qui risquent de mettre Marseille dans la rue…). Et puis combien d’autres réformes derrière ? Pour apprendre aujourd’hui « qu’il faut faire des choses désagréables pour sauver les retraites ». Des choses désagréables, comme il y a deux ans, comme il y a quatre ans, comme toujours.
Comme la sécurité sociale d’ailleurs. Combien de plans pour la sauver ?

Sur l’augmentation des durées de cotisationSur le fond, j’y serai plus favorable qu’une augmentation des cotisations (les travailleurs en prennent déjà suffisamment sur le pif) ou qu’une baisse des traitements de retraite. Mais là, un septennat de plus à travailler, c’est tellement gros et énorme que ça ne peut susciter que réprobation. Pas crédible. A moins qu’ils annoncent 7 ans de plus pour que ça se finisse à 3 ans de cotisation supplémentaires ? On sort un chiffre exorbitant pour permettre des marges de négociation, et puis on se retrouve tous joyeux sur une durée moyenne et décente ?
Quoiqu’il en soit, travailler plus, mouais… Ca m’emmerde, mais je tiens à mon système de retraite, donc… Par contre, je trouverai injuste que seuls les travailleurs fassent l’effort. Qu’ils y contribuent oui. Mais qu’il y ait une gestion plus saine des deniers publics (donc on évite de balancer 250 k€ dans une chouille stalinienne à Versaille !). Et que les entreprises, ou plutôt l’actionnariat qui jouit du travail de tout un chacun, y contribuent également. Et j’en entends qui secouent le marronnier du bouclier fiscal… Ben oui, pas uniquement doit faire l’effort. Ca parait logique.

Mais sur cette histoire, ce qui m’a choqué est moins les 67 ans de retraite en plus que la mise en cause des droits accordés aux mères de famille. Après le scud lancé sur la remise en cause du congé maternité, c’est un nouveau coup porté à la famille. Et je trouve ça inquiétant. Ça vient avec cette idée évoquée plus haut par le triste Lefebvre de permettre aux jeunes mamans de bosser quand même en étant en arrêt maladie, et ça me dérange. Parce qu’élever un enfant est une mission noble, et importante pour la société.
Donc ça, plus ça, plus ça, plus Rachida Dati qui bosse le sur lendemain de son accouchement, plus pleins de choses contre cette idée d’une société qui sacralise la naissance, ça me dérange beaucoup.

Donc travailler plus, si ça peut vraiment sauver les retraites et éviter d’avoir deux ans plus tard un ministre qui pond le « plan de la mort pour sauver les retraites », bien je ne suis pas opposé. Mais que ça ne soit pas uniquement les salariés qui fassent l’effort. Mais par contre remettre en cause tous les mois les droits familiaux, non.
Le reste est à la discussion. En tous cas, on a un gouvernement formidable : tous les jours un sujet de débat. Pétard, on s’est fait chier avant 2007, comment faisions nous avant ?

lundi 15 juin 2009

Congrès - boycotter ou célébrer le caprice présidentiel ?

Ainsi le 22 Juin, le Président Soleil entrera à Versaille pour se faire mousser. Triomphe Romain dans les ors de la Monarchie dans le cadre de la République : entrechocs historiques et pataquès politique.
Et forcément, sur la blogosphère, ça gueule. Notamment parmi les Left-blogs. Nicolas, SarkoFrance, le Privilégié, Gaël par exemple, qui demandent aux députés PS de boycotter ce congrès.
Mes copains bloggueurs sont influents : les députés PS songent sérieusement à boycotter ce caprice présidentiel . Caprice à 250 000 euros rappelle justement Olivier Porret (qui appelle aussi au boycott). Quand le gasoil repasse au dessus de 1 euro le litre et que la déclaration d’impôts est partie, cela flatte le poujadisme à l’intérieur de nos intestins…

Je songeais également à relayer moi cet appel au boycott en début de week-end. Pas auprès des élus de gauche, non. Mais auprès de ceux de mon camp, à droite, qui trouvent ce culte de la personnalité dangereux, et ce congrès profondément et indécemment inutile.
Et puis je suis allé courir. Le soleil fort sans doute, mais en courant, je réfléchis… Y a que ça à faire quand on court, réfléchir. Et puis non, je ne suis plus sur que le boycott soit vraiment une bonne idée… Pour plusieurs raisons.

D’abord, le fait que le Président puisse s’exprimer devant le congrès… L’idée me dérange. Pourtant, je trouvais con de chez con le fait que le Président puisse faire lire au Premier Ministre une lettre aux députés et sénateurs. Et que ces derniers soient dans l’obligation de l’écouter debout. Ridicule grandiloquence. Mais bon, le Président ne préside pas les assemblées, et je trouve la séparation des pouvoirs suffisamment importante pour ne pas avoir le Président à l’intérieur des Assemblées, image bandante pour certains, mais dérangeante pour moi.
Et puis on a vu comment le Président considère les assemblées. Cf l’épisode HADOPI…

Finalement, la révision constitutionnelle est passée. De peu. Merci Jack Lang. Donc le Président a le droit de s’exprimer devant le Congrès. J’aurais aimé que ça soit pour quelque chose d’important, de solennel. Que la parole présidentielle garde un peu de cette valeur quasi divine. Qu’il s’exprime devant le Congrès pour justifier la participation (ou non participation) à une guerre par exemple. J’aurais bien vu Chirac expliquer en 2003 pourquoi ne pas partir en Irak, ou Mitterrand pourquoi partir au début des années 90. J’aurais compris que Sarkozy s’exprime pour le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, ou pour la ratification du Traité de Lisbonne (quand bien même je sois opposé à ces deux points).
Mais que le Président se serve de ce joujou constitutionnel pour un pur caprice politicien, pour se faire mousser après une non-défaite aux élections européennes, je trouve ça purement scandaleux, indécent, indigne. Et je suis écœuré de voir comment on dénigre la fonction présidentielle par ce genre de jeu politichien. Que le Président de la République utilise les Assemblées comme faire valoir, c’est indigne de la fonction présidentielle.

Après, faut il boycotter ce caprice ? Au départ, je trouvais ça tellement grossier comme démarche de venir se faire mousser devant les assemblées (250 k€ le moussage, rappelons le…) que le boycott m’aurait paru une juste réponse. Et puis… Et puis non en fait, je n’en suis plus très sur.

D’abord un fait établi. Ça en emmerde certains, à moi aussi des fois, mais Nicolas Sarkozy est Président de la République. Le combattre politiquement oui. Condamner ses attitudes quand elle porte atteinte à la France ou l’image qu’on se fait de la politique et d’un Président de la République, oui. Je ne suis pas avare de critique... Mais contribuer à salir davantage cette image, non. Et l’image d’un Président boycotté par une partie de ses députés, je crains de la voir. Que ce Président s’appelle Sarkozy, Chirac, Bayrou, même Royal.
Ensuite quelle sera l’image d'un boycott auprès d'une population qui n’est pas autant politisé que nous nous le sommes ? « ils ne viennent pas ? ils sont mauvais joueurs… ou lâches… bandes de cons, j’irai pas voter la prochaine fois ! ». En ajoutant le fait que l'absentéisme parlementaire est une polémique marronnier souvent agitée (accompagnée des indemnités d'élus que touchent un député, poujadisons à fond à fond à fond...).
N’oublions pas que nous sommes nous passionnés de politique. Mais nous sommes une minorité… Et l’image lancée dans le pays n’est pas forcément celle que nous nous avons. Et Nicolas Sarkozy, pour le pays, est quand même LE Président de la République.
Et en plus les urnes ne l’ont pas sanctionné, alors que certains l’espérait, et que moi je le pensais.

Après, je dis ça… Si j’étais un député, je serai sans doute avec les rouscailleurs type Dupont-Aignan, Mariton, ou le petit Tardy (la bonne surprise d’HADOPI). Les un peu ronchons rebelles à deux francs cinquante. Dans mon travail ou mes fonctions électives, je suis un peu comme ça aussi… Quand ça ne me plait pas, ben j’ai du mal à aller avec le sourire et la poignée de main affable. Il n’y a pas longtemps, j’étais invité à un pot avec champagne pour fêter quelque chose que je condamnais fermement. Ben j’ai bu un verre d’eau et je me suis barré… Mauvaise tête le Faucon des fois…
Qu’est ce que je ferai si j’étais député ? Avec le même logiciel ronchon qui est le mien en ce moment, j’aurais fait comme Pape Diouf : j’aurais envoyé un certificat médical. Les tripes qui parlent. Mais la raison m’imposerait d’être présent, car on ne peut pas s’opposer en étant dehors.

Quelque part, je suis emmerdé sur cette histoire de boycott. Mais je crois que c’est comme l’abstention. On croit lancer un message en allant pas voter, mais en fait on se tire la balle dans le pied au final. On ne s’en rend pas compte de suite…
Je ne sais pas si les députés qui boycotteront seront plus audibles ou plus plausibles. Surtout ceux de gauche, pas au faîte de leur gloire niveau crédibilité en ce moment.

Donc je ne sais pas. Un billet long pour finir par un « je ne sais pas ». Samedi j’étais favorable au boycott. Hier plus du tout. Et aujourd’hui, ben je ne sais pas… Je me garde encore la semaine pour réfléchir, d’accord ?

dimanche 14 juin 2009

Quand Saint Seiya rencontre Clint Mansell...

La communauté Saint Seiya est grande et ne cesse jamais de se renouveler. Il n'en reste plus beaucoup, de ceux que j'avais rencontré au début des années 2000 sur un feu newsgroup et une feu mailing list. Il me reste beaucoup d'ami(e)s fidèles et remarquables. Mais quand je passe sur un forum que j'apprécie, consacré à Saint Seiya, beaucoup de noms nouveaux. Jeunes, et moins jeunes. Beaucoup de trentenaires comme moi.
Des souvenirs aussi, énormément, à chaque fois. Les mêmes. Merveilleux quand il s'agit de découvrir Toulon et des personnes qui feront partis de ma vie. Tristes et douloureux quand la vie rappelle que ce n'est pas un manga où les gentils gagnent forcément à la fin.

Grace à Alaiya, j'ai découvert le blog de Chalasmata, tenu par la bloggueuse Niladhevan. Ici, on ne parle pas de politique ou de football
(pour le football, il faut aller sur Une-Deux). Non, on parle de Saint Seiya, et l'auteur nous présente ses créations. Ecriture, image. Et donc une Animé Music Vidéo (AMV) de toute beautée que je présente ici.


Cette vidéo a été pour moi la découverte du compositeur
Clint Mansell. Une magnifique découverte. Et cette musique sert à merveille un montage délicieux tiré de la première partie de Saint Seiya Hadès. Pour moi, de très loin, la meilleure des OAVs.
Cette AMV, cette création de Niladhevan, je la trouve magnifique. En tous cas, elle me touche particulièrement. Et elle m'émeut vraiment. Vraiment.
Et Clint Mansell... Je n'ai jamais vu de film dont la musique était de Clint Mansell. J'ai écouté, depuis, ces musiques. Lux Aetarna est sans doute une de ses plus réussies. Plus connues en tous cas. Clint Mansell est aux musiques du film Blood, the Last Vampire, qui sort ces jours ci. Blood, je connais bien l'OAV dont est tiré le film. Et j'adore le dessin animé qui en a suivi, Blood +. Une musique magnifique aussi, Blood +. Par les Hollywoodiens Hans Zimmer et Mark Mancina. Quand les musiciens d'Hollywood viennent à Tokyo, ça donne des bons produits...

Un billet pour finir un weekend. Un weekend à prendre le soleil, à se reposer. Quelques activités obligatoires ce weekend, qui m'ont empêché de quitter le village, mais rien de désagréable. Et aujourd'hui donc, repos sur la piscine. Lecture du thriller que j'ai commencé hier
(L'évangile selon Satan, ça commence fort) et des premiers volumes d'un manga extraordinaire : les gouttes de Dieu. Quand le manga rencontre le vin, ben moi j'adhère.

Et puis pleins de sentiments contrastés en cette fin de weekend. Que j'aimerais arriver à écrire sur le blog. Mais je n'y arrive pas. Pas de la tristesse ni de l'angoisse, non. Même pas de la mélancolie, celle là même qui m'étreint lorsque mon esprit se pose dans une maison de SaintSeiya ou remonte un peu trop le Rhône. Non, rien de tout cela. Je vais bien, merci...
Les histoires qui se passent à l'OM me touchent bien, mais pas plus que ça pour l'instant. Et le remaniement ministériel, je n'arrive pas à m'y passionner.
Enfin, il y a HADOPI qui est promulgué officiellement. Mais non, rien de spécial...

Alors je n'arrive pas à écrire ces "sentiments contrastés". Je vais donc les garder pour moi. Aller courir peut être avant la fin de ce dimanche. Et puis un apéritif de fin de weekend, le traditionnel. Aurais je des amis qui passeront partager le rosé du dimanche soir d'été ? Si vous passez par les bords du Rhône...
Et demain, un nouvelle semaine commencera...

Faible mobilisation syndicale : les urnes ont battu la rue

Hier, c'était jour de manifestation. Si ce n'est les blocage quotidien à l'entrée de mon site pour annoncer la grève du samedi, force est de constater qu'on n'en a bien peu entendu parler, de cette grève. Et le résultat de participation est éloquent : 150000 personnes au grand maximum, ils étaient dix fois plus le mois dernier.
Bon, hier il faisait grand beau. Belle journée pour défiler sans doute. Belle journée également pour rester à coté de la piscine ou de la rivière. Mais surtout, hier était après il y a une semaine. Et il y a une semaine, on votait.

Oui, le 7 Juin, la participation était aussi faible que le 13 Juin pour les syndicats. Mais voilà, ceux qui s'étaient déplacés le 7 Juin ont mis les listes soutenant le gouvernement et le président en tête. Légitimant (en tous cas ne sanctionnant pas) de fait leurs actions.
Donc la rue, oui. Mais après ? Quelle légitimité, quel pouvoir ? J'ai eu l'impression, hier dans les commentaires, qu'il y a avait une sorte de lassitude dans les cortèges, dans les discours. Les bras baissés, et finalement plus de pèche du tout, plus d'essence (qui augmente) dans le moteur.
Et à quelques jours du triomphe romain du Président Soleil (ou Empereur Soleil comme vous voulez), Cette journée d'hier était bien tristounette j'ai trouvé.

Je n'ai pas, personnellement, l'habitude de la rue. Mon logiciel est défini en fonction des urnes et non des pavés, des partis politiques et non des syndicats. Ce qui ne signifie pas que je méprise l'autre : je suis pour ma part syndiqué et j'ai le plus grand respect pour le combat syndical que je juge nécessaire. Peut être je trouve qu'il y a parfois un conservatisme et des positions syndicales frôlant l'indécence, et que certains sujets sont passés à l'as, mais dans l'ensemble je partage ceux qui déplorent le manque de pouvoir et de légitimité des syndicats.
Et je suis assez triste de voir que le message d'hier est inaudible. Cette semaine a été marquée par une campagne sur le stress au travail. Outre le fait que hier il n'était pas question de stress, la faiblesse de syndicats permettra difficilement de lancer un travail global sur le sujet.
Et je ne parle pas de ce scandale Osram : pour avoir refusé de baisser leur salaire, 108 personne se trouvent menacées de licenciement.

Mais voilà, la situation est là. Les urnes ont rendu leurs verdicts. La participation était faible me direz vous ? Ben fallait aller voter, tout simplement. Pour l'UMP, pour un autre parti, mais il fallait aller voter. Le résultat est que les urnes a validé, ou plutôt n'a pas sanctionné, la politique actuelle. Donc acte. Donc descendre dans la rue une semaine après, c'est mal joué.
Donc... Ben donc je ne sais pas quoi penser. Mais je suis très pessimiste. Très...

PS : à lire pour rire... Noel Mamère veut que les verts deviennent la première force de gauche... Lui expliquer que Tapie et Pasqua avant lui ont cru que les européennes permettaient de faire des partis politiques... Et qu'Europe Ecologie n'étant que le mariage de la carpe, du lapin et de la tourterelle, ça parait difficile que les 15 chapelles des verts forment le premier parti de la gauche... Maintenant, le PS est si mal que tout est possible...

samedi 13 juin 2009

Omelette... (j'ai faim)



Les nuls, c'était génial...
Et sans déconner, oui, j'ai un peu faim... (mais j'ai oublié d'acheter les oeufs... oh non oh non oh non...)

Parler football : un nouveau blog collectif

J'aurais pu écrire sur cette rumeur évoquant le départ de Pape Diouf de l'OM... Et dire combien cela me désolerait, m'affligerait, si cette rumeur était vraie. La victoire d'incompétents ambitieux (qui connait M. Labrune ?) devant un homme au bilan remarquable, qui a donné à l'OM ce qui lui manquait : une stabilité et une cohérence. Comment réagira le peuple marseillais ? L'incompétence, une plaie de ce monde.

Non, je n'en parlerai pas. Rubin en parle. Rubin, c'est un des gars de l'aventure Une - Deux, le blog où les bloggueurs politiques parlent football ! J'en suis, et j'en suis assez heureux en fait.
En plus de mon pote marseillais, nous avons pleins d'autres copains-de-ouèbe :
* Marc Vasseur, un nordiste, et aussi éminent bloggueur politique ;
* Manuel, un supporter du Stade Malherbe de Caen, un des trois gars d'ici ;
* Chafouin, journaliste, bloggueur kiwi, et enfant de la Jonelière ;
* Sébastien, il réagit à la politique sur son blog, et apprécie le Paris Saint Germain ;

Et donc moi même, pauvre pécheur...

C'est toujours beau une naissance. A fortiori celle d'un blog. On verra ce que donne l'aventure. En tous cas elle me plait. La suite, c'est l'aventure du blog et des blogs qui continuent. Le blog, ce n'est pas une aventure solitaire, même si pour ma part elle a commencé seul. Le blog, c'est des liens (bordel, des liens !), des rencontres, des échanges, des confrontations. C'est ça le blog, c'est pas un truc privé...
Heureux de faire parti de cette histoire collective. On verra jusqu'où ça mène.

vendredi 12 juin 2009

HADOPI - Le lendemain du jour d'après

Derrière la neige, l’herbe verte qui repousse ? Derrière l’apocalypse, la naissance d’une nouvelle terre ? Je n’en sais rien, ça fait un moment que je n'ai lu les textes sacrés...
Ce que je sais, c’est que j’attendais la réponse du conseil constitutionnel sur HADOPI la semaine prochaine. J’étais presque pris par surprise lorsque mercredi, les sages retoquèrent certains pans de la loi HADOPI, pas des plus anodins ces pans.

Fatalement, la joie. Personnelle d’abord. Parce qu’une méthode avait été en partie sanctionnée. Puis après… ? Je n’en sais rien en fait. J’ai aujourd’hui l’impression d’être dans un brouillard réel. Je ne sais pas si je dois être heureux, si je dois être inquiet. Le gouvernement annonce qu’il va quand même promulguer les décrets pour la mise en place de la couteuse HADOPI, et puis on verra plus tard pour la partie sanction. Le juge, il n’a que ça à faire, aura les consignes pour faire appliquer la coupeuse de connexion… Et ça risque de faire plus mal.

Enfin, avant tout ça, il y a eu ces deux jours.

La blogosphère en parle…
Le passage « faisons des liens » de ce billet. Parce que Nicolas le répète à l’envi, les blogs, c’est des liens. S’il n’y a pas de liens, ça ne sert à rien de faire des blogs. Et si on a plus de connexion Internet à cause du juge, ben y aura ni liens, ni blogs. On sera comme des cons…

Hypos trouvait marrant ces petits billets très Twitter, exprimant une joie des internautes. Juste quelques lignes. J’avais repris la joie de Nicolas dans mon billet « Et hop, gagné ». Quelques lignes, c’est tout.
Nicolas, Paul, Hervé Torchet, Hashtable, Zgur, Plume, Skeptikos (liens réparés !), Rimbus qui se marre, même mon amie Galac, tous ont écrit ce billet de quelques lignes exprimant la joie.
Oh, ce n’est pas le best of de la blogosphère, avec une logorrhée d’arguments. Non, juste de la joie. Partagée par des left-bloggers, des libéraux, des centristes, des modems, et des qui s’en cognent total de la politique.

Non, y a des billets sympathiquement écrits aussi. Qui n’enlèvent aucune qualité aux précédents (qui sont en plus des billets de gens que j’aime bien). Y a le résumé de la décision du Conseil Constitutionnel version Mortal Kombat par Dan et Stan. C’est marrant. A coté de ça, Oaz se marre en expliquant qu’il faudra embaucher des juges, beaucoup.
Enfin, j’aime beaucoup le billet de Jules (Diner’s Room), qui détaille pédagogiquement la décision du conseil constitutionnel.

C’est intéressant aussi de lire l’avis des politiques. Je lis toujours avec intérêt le blog d’Autheuil, qui pose la question « HADOPI, et maintenant ?». Pour lui, l’attaché parlementaire qui a une connaissance terrain de ce qui se passe dans les hautes sphères parlementaires : « Hadopi est une affaire réglée et va rejoindre DADVSI au cimetière des lois inappliquées ». Rappelant entre autre que le tribunal de Guingamp du 23 février 2009 estime qu’une adresse IP « sèche » n’est pas une preuve suffisante, et que l’HADOPI doit maintenant apporter la preuve de la culpabilité de l’internaute.


Pour autant, certaines voix sont moins enthousiastes. Il y a d’abord Itinéraire Libre, pour qui il y a victoire réelle c’est sur, mais pleins de questions en attente. Quid des mouchards gouvernementaux ? Quid des listes noires de sites ? Quid des internautes fichées par on ne sait quelle administration ou entreprise privée ?
Puis y a mon ami Rubin, qui nous la joue franchement rabat joie (mais d’un salutaire réalisme) en nous rappelant que c’est une censure très partielle que l’on fête en ce moment. En effet, si le conseil constitutionnel s’est exprimé sur la sanction, il se défausse sur la CNIL (dont le président a voté HADOPI) en ce qui concerne le respect de la vie privée, et l’institution judiciaire pour garantir les libertés individuelles. Avec derrière le spectre d’HADOPI le retour.

Je conclue (partiellement) ma balade sur les blogs pour citer Maitre Eolas. Parce que sa voix est importante dans ce genre de débat politique mais aussi judiciaire. Et donc pour Maitre Eolas, c’est In Memoriam HADOPI : la loi est morte ! Pour lui, « La bête s'écroule et le Conseil prélève les deux oreilles et la queue : toutes les dispositions donnant un pouvoir de sanction à la Commission de Protection des Droits sont annulées ».
Et Maitre Eolas va jusqu’à sourire devant le revirement judicaire qu’implique la décision du conseil constitutionnel « La machine à punir 10.000 pirates par jour devient la machine à s'assurer qu'on ne poursuive pas trop de pirates, emporté par l'enthousiasme au mépris de la charge de travail des tribunaux au budget insuffisant. ».
Bref, d’après lui, on est sauvé.

Mais attention, le retour de bâton risque d’être violent
Ce matin, il y a cette impression que Nicolas Sarkozy a très mal pris le coup de la bande à Debré… Et donc la partie de la loi non censurée sera promulguée au plus vite. Albanel avait promis une mise en application d’HADOPI dés cet été, visiblement les calendriers restent valables. Il faut qu’HADOPI soit le symbole de l’adage « l’Empereur veut, l’Empereur a », puisse cela aller contre le conseil constitutionnel, le juge, l’Europe. Même s’il faut aller dans le mur en klaxonnant.

Et donc on parle maintenant de la création de juges spécialisés dans HADOPI. Qui délivreront donc des sanctions plus violentes que si HADOPI était passé sans encombre. Vous avez voulu jouer au con, ben vous allez perdre car on l’est plus que vous. En sommes, c’est le message qui est lancé aux opposants à HADOPI. Cela valide le billet de Nicolas Dupont-Aignan : « ils osent tout, c’est à ça qu’on les reconnaît »…
D'autant plus que la magistrature doute férocement de l’application judiciaire de la loi HADOPI


Je fais un apparté, mais je suis effaré de voir les priorités du gouvernement et du président. Lorsque la loi TEPA a été censuré sur la parti « crédit d’impôt sur l’achat d’une maison neuve avant le 7 Mai 2007, jour de gloire nationale », le gouvernement a dit « les socialistes font chier, mais bon on accepte et on dit plus rien ». Et en sommes, tant pis pour les cons comme moi qui ont acheté leur baraque deux mois avant. Quand je déclare mes impôts, même si je sais que le taux de crédit auquel j’ai acheté ma maison fait que je ne suis pas forcément perdant, j’ai encore mal et à la gorge, et au fondement. Et je me dis que la « classe moyenne » dont je fais parti n’est finalement que peu de chose, car l’empressement d’essayer de faire passer quand même cette disposition a été aussi nul que le niveau de jeu de l’Equipe de France de football en ce moment.
Là, le conseil constitutionnel dit niet, le gouvernement s’empresse de voir comment faire différemment. L’énergie déployée pour contourner la décision, et au final arriver au but final, est sans aucune mesure avec le lâchage en rase campagne dont j’ai été l’objet, moi et pas mal d’autres finalement…
En conclusion, Pierre Arditi et Maxime Le Forestier valent beaucoup plus que les quelques propriétaires ayant acheté sous Chirac – Villepin.

Et puis à coté de ça, la lutte contre la délinquance quotidienne et les petits larcins qui emmerdent est un échec. La justice n’a pas de moyen. Chez moi, des caïds de 16 ans qui foutent la merde ressortent du juge avec le sourire, et ce tous les mois. Mes parents ont été cambriolés y a deux mois, aucune nouvelle. Bref, c’est encore n’importe quoi. Mais on va créer des juges pour aller arrêter le délinquant qui pirate Soan ou Christophe Maé.
En gros, plutôt que de pirater, faites comme ceux qui ont cambriolé papa maman : allez directement piquer la chaîne HIFI du voisin, y a moins de risque de se faire gauler.

Non, il y a des priorités qui sont sensationnelles… Mais bon, Nicolas Sarkozy remonte au firmament des sondages : il aurait tort de se priver de faire plaisir à ses amis plutôt qu’à une société qui demande qu’on s’occupe un peu plus d’elle…

La fin ne justifie pas tous les moyens : c’est mal de télécharger, mais…
Un point que je voulais aborder quand même… Jamais ici, sur mon blog, je n’ai défendu l'idée que pirater n’étais pas une mauvaise chose. Je n’ai jamais dit que le droit d’auteur était une valeur que l’on pouvait piétiner. Je le dis à mes ami(e)s qui auraient tendance à penser ça. Non, je suis contre HADOPI, farouchement contre, mais je ne suis pas un défenseur du piratage à outrance, et je ne suis pas un pourfendeur du droit d’auteur.
Faire ce raccourci est pour moi aussi malhonnête que celui fait en 2005 : vous votez non à la constitution, alors vous êtes profondément anti-européen. C’est malhonnête, et c’est injuste.

Mais pour moi, la fin, aussi juste qu’elle soit, ne justifie pas tous les moyens. Défendre le droit d’auteur ne signifie pas que l’on peut piétiner la présomption d’innocence, la liberté d’expression, et valider des doubles peines multiples et arbitraires. J’ai profondément détesté ce débat, où sous prétexte de défendre des artistes, on a eu pléthores de sales moments. Le salarié de TF1 licencié pour avoir demandé des explications à son député (d’ailleurs, on en est où de cette histoire ?). Une première chaine qui assume publiquement ne pas faire de l’information mais de la propagande. Une ministre de la culture et des députés qui insultent les internautes, tous voleurs et tous voyous. Présomption de l’innocence, Europe, vote du Parlement (celui du 9 Avril), liberté d’expression, tout ça piétiné. Au nom d’une cause juste, mais qui ne mérite pas tout ça.
Je recite encore Maitre Eolas : « ce genre de conflits entre des principes d'égale valeur mais contradictoires (liberté d’expression et présomption d’innocence versus le droit d’auteur) est le cœur de ce qu'est le droit. C'est l'essence du travail du juriste que de résoudre ce conflit, non pas en disant lequel des deux l'emporte, mais en délimitant le territoire de chacun selon les hypothèses ». Ne pas piétiner l’un au profit de l’autre en gros…

La fin ne justifie pas tous les moyens, c’est un peu un de mes leitmotivs. Même si des patrons se sont révélés indécents et détestables, je condamnerai toujours, avec la plus grande fermeté, les séquestrations, les violences ou les dégradations que l’on a pu voir ici et là. Même après le 21 Avril et même si j’étais opposé à Jean-Marie Le Pen, je ne pouvais accepter les déferlements de haine dans les rues contre un homme que je combats, mais qui ne mérite pas les appels publics au lynchage (et même au meurtre) que l’on a pu entendre dans les cortèges.
La situation dans certains quartiers est difficile, et la discrimination est encore forte. Mais le malaise, les mots d’un ministre de l’Intérieur ou la tragédie ne justifiera jamais pour moi les débordements de violence urbaine que l’on avait eu à l’automne 2005.

Oui, je mélange tout. Mais simplement parce que j’estime que même si la cause à défendre est juste, elle ne justifie pas tous les moyens. A part d’être dans une jungle sans droit ni règles. Ce n’est pas le cas ici. Nous sommes, jusqu'à nouvel ordre, dans une République qui a une histoire aussi longue que puissante sont ses valeurs.

Maintenant, on fait quoi ? Politiquement et culturellement ?

J’ai toujours pensé qu’HADOPI ne profiterait jamais aux artistes. Mon amie Alaiya a écrit un billet bien foutu sur cette économie culturelle qui est sans nul doute à revoir. Bien sur, revoir le modèle économique n’implique pas accepter le piratage incontrôlé.
Mais plutôt que de contraindre en utilisant des modèles techniquement éculées, peut être faut il se projeter dans l’économie culturelle de demain. Peut être les modèles Pascal Nègre et Denis Olivennes sont obsolètes.
Et au final, on a beaucoup parlé de forfaiture de l’opposition ou d’internaute à mater, je n’ai pas eu le souvenir qu’on est beaucoup parlé de création culturelle, et de diffusion de celle-ci. Y a un chantier à ouvrir…

Politiquement ensuite… Mes amis left-blogs félicitent les députés socialistes (moins Jack Lang et Arnaud Montebourg entre autre) d’avoir saisi le conseil constitutionnel. Je les félicite aussi. Et je les remercie chaleureusement et républicainement. Mais j’ai envie aussi de féliciter le courage des élus de droite, de la majorité, qui ont su aller contre. Et je remercie MM M. François Goulard, Denis Jacquat, Franck Marlin, Lionel Tardy, Christian Vanneste et Michel Zumkeller.
Parallèlement à ça, je condamne ceux qui ont voté contre alors qu’il pensait pour. Ils ne méritent aucune citation, et n’ont aucun respect de ma part. Et vive le blog Députés Godillots de dénoncer cette manière de considérer son rôle de réputé.

Après, que va-t-il se passer politiquement ? Est-ce que HADOPI a entrainé LOPPSI (qui n’est pas un gentil petit chien) dans sa chute ? Est-ce que les choses vont se brusquer, se radicaliser. Hervé Mariton demande qu’on arête la blague…
Et Christine Albanel ? Le député UMP Lionel Tardy demande toujours sa démission. Et un site propose des paris sur quand et comment le départ de Christine Albanel (Albatest).
Christine Albanel qui, en ce moment, ne va pas bien... Un déni de réalité. Les spécialistes et les psychologues disent toujours qu'une grande catastrophe amène toujours chez les proches des victimes un déni de la réalité. "Je suis heureuse, 95% de la loi est passée" qu'elle clame avec le sourire de celle qui ne se rend plus compte du monde où elle est... Une cellule psychologique pour Christine Albanel ? Oui, sans doute, mais en dehors du gouvernement. Que l'on ait un vrai ministre de la culture qui s'occupe de culture, et pas de lobbying.


En tous cas, les choses ne paraissent pas encore terminées. Et on peut se dire que le scénario d’HADOPI infanterait un film fantastique. D’ailleurs, quand le film sortira, vous croyez qu’on pourra le télécharger sur Emule ?

jeudi 11 juin 2009

[BETISE] Les parents d'élèves et les professeurs, ça évolue...

Ce qui a de bien au boulot, c'est quand on reçoit des conneries par mail... J'adore ça. Parfois, c'est gras et cochon. Bouh, je ne risque pas de le mettre sur le blog (quoique là j'ai reçu cet aprèsmidi un Hulk surpuissant très marrant, mais très coquin... nan nan nan pas de ça ici).
Là, c'est Falconette qui m'a envoyé cette simple image, de son boulot. Elle aussi elle aime rire.

Ce sujet nous avait donné l'occasion de belles discussions sur le rôle de "parents d'élèves". Nous parlions de cette triste histoire de cet instituteur qui trouvait difficilement acceptable qu'une "chère tête d'ange" exhibe son manche à roubignolles devant toute la classe... Et l'an passé, nous parlions de ce professeur de Berlaimont.
L'éducation nationale doit profondément se réformer. Ses syndicats aussi. Pour autant, malgré tous les progrès que doit faire cette institution, j'aurais toujours le plus grand respect pour les enseignants. Même si, des fois, ils font preuve d'un conservatisme et d'un corporatisme désarçonnant. Leur métier n'est pas facile, et il est nécessaire. Et l'immense majorité d'entre eux sont des personnes remarquables...
Puissent les "parents d'élèves" être autant remarquables...

Un dessin qui veut dire beaucoup de choses. Qui m'a fait rire. Mais souvent le rire fait passer beaucoup de messages...

Donner son sang c'est bien (Festival Globule)

Une fois n'est pas coutume, une petite cause à défendre. Le don du sang.

Je donne régulièrement mon sang. Les collègues diront que j'ai un cœur gros comme ça, et que je pense que tout le monde à droit de boire du bon vin, même par procuration. Les collègues sont taquins...
Mais c'est vrai, quand le camion des Etablissements Français du Sang vient dans mon village ou sur le site où je travaille, ben je vais offrir mon bras aux douces infirmières qui viennent m'aspirer ce qui coule dans mes veines... Je n'aime pas les piqures, mais ça en vaut la peine.
J'ai donné vendredi dernier mon auguste ichor. Après, il faut éviter d'aller courir 10 kilomètres ou de faire un match de tennis. Mais ça fait du bien en plus, à soi, de donner son sang. Du bien au corps, du bien à l'esprit, de se dire qu'on fait une belle action, gratuite en plus.

Je vais pas faire long, et un simple copier - coller du texte présent sur le groupe Facebook du Festival Globule. Et inviter à aller visiter le site Internet.

Dimanche 14 juin 2009 : journée mondiale des donneurs de sang
À l’occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang, instaurée en 2004 par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), l’Etablissement Français du Sang organise cette année un événement de grande ampleur baptisé Festival Globule.

Objectif : sensibiliser le grand public à l’importance du don de sang, déclaré grande cause nationale en 2009.
· Partout en France, un festival ludique et festif pour découvrir le don du sang autrement.

Décliné dans 21 villes de France métropolitaine et 3 DOM (Guadeloupe, Martinique et La Réunion), le Festival Globule renouvelle la communication autour du don de sang. Sa vocation : informer le grand public sur les réalités et les enjeux, sensibiliser avec pédagogie et sans dramatisation.
Conçu comme un grand village, animé avec l’aide des bénévoles des associations de donneurs, ce festival dédié aux arts de la rue se veut un véritable « rendez-vous » avec le public autour de différents espaces :
* Un espace dédié aux animations festives (musique, jonglage, magie, pour les enfants atelier maquillage ou chamboule-tout …)
* Un espace d’exposition et d’informations -Glob’expo et Glob’info- pour tout savoir sur le don (modalités pratiques, parcours du globule, du donneur au receveur…)
* Par ici les globules !, un espace de collecte pour les visiteurs qui souhaitent donner leur sang.

Bon courage !

mercredi 10 juin 2009

HADOPI bouh - et hop, gagné

C'est Nicolas qui, dans son dernier commentaire à mon billet, a eu la phrase qui faut pour résumer ce bon moment :

"Et hop, gagné"
Il gagne un bon repas en pays gardois pour quand il descendra cet été.

La suite au prochain épisode, il y aura fatalement une suite... Mais c'est une nouvelle bataille de gagner. Ne boudons pas notre plaisir...

Edit 21h... : Et toujours lire les billets de Numérama, brillants d'explications. Merci Brigetoun.