Globalement,
la blogosphère qui traite de politique peut se classer plutôt à gauche. C’est un constat qui n’appelle pas de commentaires de ma part. C’est comme ça, c’est très bien. Le
classement Wikio politique valide ce fait : sur les 20 premiers, plus des ¾ sont de sensibilités de gauche
(content de voir le copain Hashtable dans le trio de tête). Je ne dis pas « socialiste », je dis de gauche. J’ajoute que, comme toujours, ce classement me plait. Et je heureux, et fier, de
son numéro 1.
En ce qui me concerne, j’ajoute que dans sa grande globalité
(pas tous), ces blogs de gauche sont tenus par
des tauliers qui, personnellement, me sont
sympathiques. Avec qui la discussion est non seulement possible, mais aussi
souhaitée. Certains sont devenus des
bons copains, ou des
copines.
Le copain Yann, qui fait parti de ce top 20, a posé une question que je trouve très pertinente. Il part d’un
postulat fortement envisageable que la gauche pourrait gagner en 2012. Je ne ferais pas des roulades arrières de joie, mais c’est comme ça.
Yann se pose donc la
question de la mort des blogs de gauche après 2012. Il se demande ce qu’ils deviendront après que DSK
(il suppose la victoire de DSK) ait gagné le droit d’habiter à l’Elysée. Que diront-ils ? Que dénonceront-ils ? Quand on a écrit une paire de fois sur la nullité de l’opposition, on a vite fait le tour… Le
pilier de la Comète disait à Yann «
qu’il y aura toujours à dire et à écrire », mais quand même…
Ceux, nombreux, qui ont fait de leur blog une tribune contre Sarkozy et l’UMP, et un levier pour mettre leur copain au pouvoir, à la place des vilains à place, que diront-ils ?
Je me demandais si la blogosphère de gauche, très virulente et toujours à l’affut pour dénoncer des choses provenant
(parfois futiles, parfois insupportables), gardera cette liberté de ton et cette volonté de dénoncer ce qui est n’est pas acceptable. Ou bien si nous aurons une force militante de blog, « à la botte du pouvoir ». J’avais employé, à dessein, cette expression.
La question de Yann me semble d’autant plus intéressante, à l’image de ce qui se passe, par exemple, au
Portugal. Pays dirigé par un socialiste, Socrates (qui n’a rien à voir avec le frère de Rai). En ce moment,
au Portugal, c’est grève générale… Et pas contre un gouvernement affreusement sarkozyste non…
Le budget 2011 voté au Portugal sera un
vrai budget de rigueur. «
Le budget 2011 réalisera une économie de 5 milliards d'euros qui sera financée pour deux tiers par une coupe des dépenses et pour un tiers par une hausse des recettes, notamment fiscales.Hausse de deux points de la TVA à 23%, gel des retraites, baisse des salaires des fonctionnaires, plafonnement des aides sociales et des déductions fiscales sur les dépenses de santé, d'éducation et de logement : ces mesures provoqueront, selon le gouvernement, un ralentissement de la croissance l'an prochain à 0,2% et une hausse du chômage à 10,8%. ».
Il y a quelques temps, c’était le premier socialiste espagnol, José Lui Zapatero, ancienne égérie des socialiste français
(ah, le surnom de Zapatera pour Madame…), qui avait pondu des mesures pas forcément porteuse de progrès social. J’avais demandé, en Mai 2010, si
ce dernier restait toujours un modèle pour les socialistes français, après notamment avoir baissé les salaires des fonctionnaires de son pays de 5% pour résister à la crise.
Il n’y a pas, dans ces exemples de rigueur mis en avant, une volonté de me moquer de mes amis socialistes. Au contraire, même si j’ai toujours de la gène de voir que les politique de rigueur s’attaquent d’abord à la classe moyenne
(qui pour moi n’est pas celle responsable de crise et des déficits des états), je trouve Zapatero et Socrates courageux. Davantage que nos dirigeants, droite et gauche confondus.
Et je rebondis sur cette bonne question de l’ami Yann.
Si la gauche au pouvoir devait proposer de telles politiques, quelle serait la position des blogs qui aujourd’hui hurlent contre la retraite à 62 ans et la « politique ultra libérale de rigueur du gouvernement Sarkozy » ?
Demain, après 2012, quel sera le paysage de la blogosphère politique ?(J’ajoute, en petit, en conclusion, un commentaire personnel. En 2002, j’ai cessé de renouveler mon adhésion à des partis politiques. L’UMP se créait. Et au sein du RPR, je me rendais compte combien le fait de défendre forcément ceux que l’on est censé soutenir m’exaspérait… J’avais l’impression d’être davantage libre sans carte politique dans le portefeuille. Ce qui est sans doute une fausse idée, mais c’était la mienne. J’ajoute aussi que quelque part je suis jaloux de mes amis blogueurs de gauche. Ils croient, sans doute sincèrement, que la gauche au pouvoir sera porteuse d’espoir et que ça sera mieux. Pour eux bien sur, pour le pays aussi. Ils croient en quelque chose. Aujourd’hui, je ne crois en pas, ou plus, en grand-chose… En politique, et pas que…Mais ça c’était la partie personnelle du billet…)