J’ai déjà souvent exprimé ici, depuis le début de mon blog,
le sentiment de défiance que j’avais vis-à-vis du Parti Socialiste pour
moraliser quoique ce soit, et pour réussir à mettre en place une République
irréprochable et apaisée. En tant que citoyen qui vote le plus souvent à droite
aux élections. En tant que citoyen tout court.
J’ai déjà souvent exprimé mes réserves. Forcément, la
séquence en ce moment me conforte dans ce malaise. Lorsque la presse annonce
que « 2
français sur 3 est déçu de François Hollande », je peux affirmer que je ne fais pas parti de ces 66%. Je ne suis pas déçu de Hollande et
des socialistes : je n’ai jamais rien espéré d’eux…
Dans les quelques blogs « pas de gauche » que j’ai
lu ces derniers jours, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt la réaction d’Alain
Juppé. Il parle d’un « rideau
de fumée », et rappelle que ces gadgets tels « la haute autorité
totalement indépendante » ou « le parquet financier » existent
déjà.
Il juge que la publication du patrimoine des élus est « une
pantalonnade » : les faits lui donnent raison. Quand un président de
région annonce comme patrimoine « un âne », on voit qu’on touche le
fond.
Sur l’interdiction faites aux parlementaires d’exercer
certaines professions, j’ai aussi le même sentiment qu’Alain Juppé. « lesquelles
si on veut éviter que le Parlement soit exclusivement peuplé de retraités et de
fonctionnaires en disponibilité ? ».
J’ajoute que je constate tous les jours la difficulté d’être
élu et d’avoir, en même temps, une activité salariée (celle qui me fait vivre).
Je constate l’absence de cadre moyen comme moi chez les « grands élus ».
L’ingénieur moyen qui paie tout plein pot, sur qui on taxe et retaxe, sur qui
repose le système de solidarité national, qui n’a droit à rien et aucune aide,
mais à qui on veut encore un peu raboter sur les allocations familiales…
J’aime bien sa conclusion, que j'approuve :
«L’opposition de l’époque reprochait à N. Sarkozy de faire voter des lois sous le coup de l’émotion. Nouvelle manifestation d’amnésie.
Le problème, la bonne réponse au scandale, ce n’est pas de faire voter des lois, c’est de les faire appliquer. Sinon les tricheurs continueront de tricher, et les honnêtes gens de subir le discrédit général. »
Sinon j’ai aussi beaucoup aimé le billet du blogueur Koz,
joliment appelé « le vide ».
Il n’est pas de gauche non plus, et son sentiment rejoint vraiment le mien.
« L’affaire Cahuzac est venue annihiler la légitimité morale dont croyait sans rire pouvoir se parer le parti qui voulait porter DSK au pouvoir. On reste d’ailleurs sans voix devant la farce offerte par le parti socialiste, qui s’empresse d’évincer Jérôme Cahuzac à l’unanimité, tandis qu’un Jean-Noël Guérini, un Jean-Pierre Kucheida, une Sylvie Andrieux en restent membre… sans oublier René Teulade, auquel notre président se disait encore récemment « lié par une fidélité corrézienne » . Le comble du Grand Guignol est atteint par le fait que l’éviction de Jérôme Cahuzac ait été supervisée par un Premier Secrétaire lui-même condamné pour recel d’abus de biens sociaux ! »
Je ne sais pas jusqu’où tout ceci ira. Je constate qu’aujourd’hui
la défiance est de mise. Avec la campagne faite par le PS, qui avait promis un
véritable changement dans les mœurs et dans les méthodes, c’est finalement
logique…
Sinon le printemps est arrivé chez moi. Il fait beau. C’est
bien…
(le titre n'est pas forcément un hommage à l'Amiral, mais cela n'empêche nullement de contrepéter...)