J’ai commencé mes vacances par l’enterrement de mon tonton.
Il a rejoint un autre tonton, mon papy, l’ancien maire de mon village, et déjà
pas mal de gens que la mort m’a enlevé.
J’ai continué par deux heures intenses à la salle de sport.
Après les 2 jours à plus de 20 km de marche que j’ai fait à Lyon ce weekend, je
me dis que je prépare bien les fêtes. Là, je suis épuisé. Crevé. Le whisky
glace posé devant moi.
Et une réflexion qui fait suite à une vieille discussion que
j’avais eu ici ou ailleurs, sur les blogs en tous cas, je ne sais plus avec
qui, sur les mots que l’on n’ose pas employer.
Le mot « mort » fait peur.
J’étais au musée Confluence à Lyon où il y a une jolie salle
sur la mort. J’écoutais un documentaire sur « qu’est-ce que la mort ? »
(philosophiquement, biologiquement, médicalement, légalement…) et « peut-on
vaincre la mort ? ». C’était passionnant. Je ne disserterais pas sur
ce que j’ai entendu, les gens étaient brillants.
Par contre une remarque. A part sur le titre, les
intervenants parlaient souvent de « disparition », « décès ».
Je trouve le mot « décès » très laid. Un voile de pudeur qui est bien
malheureux… Mais rarement le mot « mort ».
D’ailleurs, lorsque mon précieux cousin et parrain m’a
informé la mort de son papa, de mon tonton, il a employé cette expression que
je trouve belle « il s’est éteint ».
Le soir, quand mes enfants étaient à table, Falconette m’a
regardé pour me dire « c’est à toi de leur dire ». Et je leur ai dit pour
le tonton qui habitait en bas de la rue, qu’on allait voir souvent. Et j’ai
employé, avec douceur mais avec une économie de mot, que « tonton était
mort cette nuit ». Le grand allait prendre une bouchée de saucisses :
il a posé la fourchette et les larmes se sont mises à couler. Le petit me
disait « c’est pas vrai… » mais semblait moins se rendre compte…
Je me souviens quand j’ai pris le grand dans mes bras
lorsque mon autre tonton, celui aussi en bas de la rue, était mort il y a
quelques années. Il n’avait que 5 ans, mais il a longuement pleuré dans mes
bras. Moi aussi, je pleurais.
La langue française est riche de mots. Pendant l’enterrement,
le curé, qui a fait une jolie messe, employait le mot « mort » de
manière j’oserai dire naturelle. Avec douceur. Je préfère voir ce curé quand il
baptise la fille de mon meilleur ami… Ou demain soir pour la messe de Noël.
De toutes manières, quelque-soit le mot que j’utiliserai, je
n’ai plus de tonton du côté de ma grand-mère. Je pense à mon parrain, à mes
cousins, à ma tante qui dormira seule ce soir, et à ma mamie qui a perdu son
dernier frère. Je pense à la chanson de Calogero « danser encore »…
Je pense à mon papy.
Je pense qu’il n’y a jamais de bon moment pour perdre les
gens qu’on aime. Noel restera Noel.
Par contre là les deux heures de sport, je l’ai ai dans les
pattes… La montée à Fourvière hier en courant aussi un peu peut être…
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