Moment de vie, pas le meilleur, mais peut être un des plus marquants. Et où j’ai le plus appris. Moment de déception sentimentale. Fort, dur. La trahison est parmi le pire des maux.
Une amie, très chère. Galac, de Marseille. Je l’appelle toujours Mumuse. Elle me dit, alors que je fais les 1453 pas (je marchais beaucoup) dans son appartement, le verre de whisky à la main droite et le tribule à la main gauche, cette phrase qui me marque toujours, presque 7 ans (déjà), plus tard.
Attention aux mots, ceux sont les actes qui comptent. En amour, c’est on ne peut plus vrai. Certain(e)s sont expert(e)s en beaux et grands mots. Des phrases lyriques et poétiques. La puissance littéraire qui donnent au verbe une force et une grandeur que la science ne pourra jamais égaler...
Sauf que les pierres d’étoile sur les rochers, aussi gracieux soient ils, ne remplacent jamais les actes. Au contraire, quand elles ne sont accompagnées que de vagues d’écumes pleines de vides, elles n’apportent finalement que déceptions au mieux. Parce que le pire, c’est la douleur. Qui demeure longtemps après, tout juste perceptible dès lors que le souvenir effleure l’empreinte de la cicatrice.
Applicable également dans le milieu professionnel, cette maxime. J’ai également essayé d’appliquer cet adage dans mon travail. Souvent été victime aussi de supérieurs hiérarchiques ou manager qui maniaient la langue à merveille. Sans les actes qui viennent derrière. Dans mon mode de management, j’ai toujours essayé de ne jamais mentir, et de ne jamais promettre ce que je savais incapable de tenir. Parce que pas dans mes attributions.
Promettre la lune au mec qui va se lever un cul d’enfer pour se la voir offrir, c’est dangereux. C’est con. Les conséquences sont grandes, dont celle d’une crédibilité et d’une confiance sans lesquels on ne peut rien faire.
Enfin, c'est en politique que les risques de déception sont les plus grands. Le 21 Avril 2002, on l’oublie souvent et toujours, est un des fruits issu de l’arbre de la rancœur et des promesses non tenues. La « fracture sociale » de l’époque. J’avais soutenu Chirac sans avoir l’age de voter. Six mois après, il dit franco de port à Alain Duhamel « je ne pourrais pas tenir mes promesses ». En substance, j’ai bien parlé, mais bon les actes d’amour vous verrez plus tard… Alain Juppé n’y a pas survécu 18 mois plus tard…
Une dissolution et une cohabitation plus tard, Le Pen et un taux d’abstention record viendront rappeler que lorsque les actes ne suivent pas les beaux mots, douloureux sont les maux et les bobos… Oui, ça fait beaucoup de « o » dans la phrase, mais c’est pour dire combien ça fait mal…
2007 et la présidentielle n’auront pas démontré que les leçons ont été retenues. Les deux finalistes ont rivalisé de mots merveilleux. La perdante aura admis quelques semaines plus tard qu’elle avait du mal à croire aux féeriques phrases de sa campagne. Quand au candidat du pouvoir d’achat, il se révèle aujourd’hui un président de crise sans grande marge de manœuvre.
C’est pour cela que le voyage de noce de Nicolas Sarkozy n’aura pas été des plus heureux. Quand au détour d’un hiver 2008, au lendemain de mariage, le président s’en va prêcher des belles et alléchantes promesses à des ouvriers inquiets à Gandrange, il ne peut que s’attendre à récolter plus tard les fruits d’un désenchantement qu’il a lui-même crée. Quelles sont ses marges de manœuvre quand il s’engage, ce jour là, que le site ne fermera pas ? Que les emplois ne seront pas menacés. Quelles sont ses marges de manœuvre ?
Le président Mittal, l’autre, celui qui tient les cordons de la bourse sidérurgique, a d’autres ambitions que le président Sarkozy. Son rôle, à Mittal, n’est pas de créer des emplois. Et lui n’a pas fait de promesses. On peut jouer, de manière convaincante, la saine colère de Ségolène Royal. Tout en louant la capacité de l’ancienne candidate socialiste à s’offusquer : son one woman show de l’automne a vraiment prouvé qu’elle était sans doute la meilleure comédienne de la scène politique française. On repassera pour la sincérité, mais on saluera l'opportunisme de celle qui aujourd'hui veut régler la crise en Outre-Mer. Enfin, on saluera... Ou pas.
Pour revenir à Mittal, on peut être écoeuré du cynisme d’un groupe aux bénéfices record, dont le but est d’aller justement encore plus loin. Fusse t’il au prix de misère dans des familles ici et là dans le monde. Et tout en étant comme moi un bon petit bonhomme de droite, attaché à la valeur du travail et du respect des gens.
Mais on en revient à la première question. Quelle marge de manœuvre pour le Président de la République au moment de ses promesses ? Si elles sont nulles, pourquoi avoir pris ce risque insensé de tenir des promesses irréalisables ? A contrario, si les marges existent, pourquoi une situation bloquée ce jour ?
Le Figaro se fend aujourd’hui d’un article pessimiste pour Nicolas Sarkozy : « Sondage – Nicolas Sarkozy se prépare à des temps difficiles ». Oui, c’est vrai. Mais peut être au départ ne fallait il pas promettre une lune trop haut dans le ciel… Les lendemains sont peut être difficiles pour celui qui a promit, mais encore plus dur pour ceux qui ont cru à ces promesses.
En amour, dans le travail, dans la politique, Jacques Chirac avait théorisé. « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient… ». Les conséquences sont désastreuses pour tous au final. Le crétin cocu qui a cru. Et le beau parleur qui a semé la tristesse et la désillusion. Au final, l’arbre qui pousse sur des racines de rancoeurs ne donne jamais de beaux fruits d’abondance. Mais des 21 Avril.
Les mots sont des armes mortelles si les actes ne suivent pas. Mumuse avait raison comme souvent. Il faudrait qu’on écoute plus souvent des gens comme elle, même, et surtout, tout en haut de la pyramide…
Une amie, très chère. Galac, de Marseille. Je l’appelle toujours Mumuse. Elle me dit, alors que je fais les 1453 pas (je marchais beaucoup) dans son appartement, le verre de whisky à la main droite et le tribule à la main gauche, cette phrase qui me marque toujours, presque 7 ans (déjà), plus tard.
« Petit Faucon, les mots c’est bien. Mais le plus importants, ceux sont les actes. Les actes sont bien plus importants que les mots ».Ce n’est pas « petit Faucon » qu’elle a employé comme petit nom. Je ne sais plus si c’est celui d’aujourd’hui ou celui d’avant qu’elle employait. Mais qu’importe…
Attention aux mots, ceux sont les actes qui comptent. En amour, c’est on ne peut plus vrai. Certain(e)s sont expert(e)s en beaux et grands mots. Des phrases lyriques et poétiques. La puissance littéraire qui donnent au verbe une force et une grandeur que la science ne pourra jamais égaler...
Sauf que les pierres d’étoile sur les rochers, aussi gracieux soient ils, ne remplacent jamais les actes. Au contraire, quand elles ne sont accompagnées que de vagues d’écumes pleines de vides, elles n’apportent finalement que déceptions au mieux. Parce que le pire, c’est la douleur. Qui demeure longtemps après, tout juste perceptible dès lors que le souvenir effleure l’empreinte de la cicatrice.
Applicable également dans le milieu professionnel, cette maxime. J’ai également essayé d’appliquer cet adage dans mon travail. Souvent été victime aussi de supérieurs hiérarchiques ou manager qui maniaient la langue à merveille. Sans les actes qui viennent derrière. Dans mon mode de management, j’ai toujours essayé de ne jamais mentir, et de ne jamais promettre ce que je savais incapable de tenir. Parce que pas dans mes attributions.
Promettre la lune au mec qui va se lever un cul d’enfer pour se la voir offrir, c’est dangereux. C’est con. Les conséquences sont grandes, dont celle d’une crédibilité et d’une confiance sans lesquels on ne peut rien faire.
Enfin, c'est en politique que les risques de déception sont les plus grands. Le 21 Avril 2002, on l’oublie souvent et toujours, est un des fruits issu de l’arbre de la rancœur et des promesses non tenues. La « fracture sociale » de l’époque. J’avais soutenu Chirac sans avoir l’age de voter. Six mois après, il dit franco de port à Alain Duhamel « je ne pourrais pas tenir mes promesses ». En substance, j’ai bien parlé, mais bon les actes d’amour vous verrez plus tard… Alain Juppé n’y a pas survécu 18 mois plus tard…
Une dissolution et une cohabitation plus tard, Le Pen et un taux d’abstention record viendront rappeler que lorsque les actes ne suivent pas les beaux mots, douloureux sont les maux et les bobos… Oui, ça fait beaucoup de « o » dans la phrase, mais c’est pour dire combien ça fait mal…
2007 et la présidentielle n’auront pas démontré que les leçons ont été retenues. Les deux finalistes ont rivalisé de mots merveilleux. La perdante aura admis quelques semaines plus tard qu’elle avait du mal à croire aux féeriques phrases de sa campagne. Quand au candidat du pouvoir d’achat, il se révèle aujourd’hui un président de crise sans grande marge de manœuvre.
C’est pour cela que le voyage de noce de Nicolas Sarkozy n’aura pas été des plus heureux. Quand au détour d’un hiver 2008, au lendemain de mariage, le président s’en va prêcher des belles et alléchantes promesses à des ouvriers inquiets à Gandrange, il ne peut que s’attendre à récolter plus tard les fruits d’un désenchantement qu’il a lui-même crée. Quelles sont ses marges de manœuvre quand il s’engage, ce jour là, que le site ne fermera pas ? Que les emplois ne seront pas menacés. Quelles sont ses marges de manœuvre ?
Le président Mittal, l’autre, celui qui tient les cordons de la bourse sidérurgique, a d’autres ambitions que le président Sarkozy. Son rôle, à Mittal, n’est pas de créer des emplois. Et lui n’a pas fait de promesses. On peut jouer, de manière convaincante, la saine colère de Ségolène Royal. Tout en louant la capacité de l’ancienne candidate socialiste à s’offusquer : son one woman show de l’automne a vraiment prouvé qu’elle était sans doute la meilleure comédienne de la scène politique française. On repassera pour la sincérité, mais on saluera l'opportunisme de celle qui aujourd'hui veut régler la crise en Outre-Mer. Enfin, on saluera... Ou pas.
Pour revenir à Mittal, on peut être écoeuré du cynisme d’un groupe aux bénéfices record, dont le but est d’aller justement encore plus loin. Fusse t’il au prix de misère dans des familles ici et là dans le monde. Et tout en étant comme moi un bon petit bonhomme de droite, attaché à la valeur du travail et du respect des gens.
Mais on en revient à la première question. Quelle marge de manœuvre pour le Président de la République au moment de ses promesses ? Si elles sont nulles, pourquoi avoir pris ce risque insensé de tenir des promesses irréalisables ? A contrario, si les marges existent, pourquoi une situation bloquée ce jour ?
Le Figaro se fend aujourd’hui d’un article pessimiste pour Nicolas Sarkozy : « Sondage – Nicolas Sarkozy se prépare à des temps difficiles ». Oui, c’est vrai. Mais peut être au départ ne fallait il pas promettre une lune trop haut dans le ciel… Les lendemains sont peut être difficiles pour celui qui a promit, mais encore plus dur pour ceux qui ont cru à ces promesses.
En amour, dans le travail, dans la politique, Jacques Chirac avait théorisé. « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient… ». Les conséquences sont désastreuses pour tous au final. Le crétin cocu qui a cru. Et le beau parleur qui a semé la tristesse et la désillusion. Au final, l’arbre qui pousse sur des racines de rancoeurs ne donne jamais de beaux fruits d’abondance. Mais des 21 Avril.
Les mots sont des armes mortelles si les actes ne suivent pas. Mumuse avait raison comme souvent. Il faudrait qu’on écoute plus souvent des gens comme elle, même, et surtout, tout en haut de la pyramide…