Interview du maintenant très célèbre Mohamed Belkacemi dans l’Equipe du jour. Avec ce titre « je n’ai fait que mon travail ».
Rappel des faits. Médiapart sort un verbatim d’une conversation de 5 minutes (au milieu d’une réunion de deux heures), sous le titre choc (et mensonger) : « football français : les dirigeants veulent moins de noirs et d’arabes ». On apprend plus tard que le verbatim est issu d’un enregistrement pirate et fait en loucedé par le dénommé Mohamed Belkacemi, responsable du football dans les quartiers (Visiblement, le responsable du football dans les villages était lui absent de la réunion…).
Ce monsieur voulait dénoncer des propos qui, paraît-il, aurait déjà été tenu par le passé. Donc il a enregistré une réunion de travail. Avant d’aller donner l’enregistrement au bras de droit du très compétent Président de la FFF. Et ensuite, on n’en sait pas plus, mais cette bande est arrivée chez Médiapart, qui s’est fait un plaisir de lancer un pavé dans la mare, déchainant les leçons de morale chez certains…
Depuis, Laurent Blanc a été lavé par la FFF et le ministère, après une campagne médiatique puante et nauséabonde. Peut être que Mohamed Belkacemi sera sanctionné par son employeur. Cela ne me scandaliserait pas, car je trouve que non, il « n’a pas fait son travail ».
« J'ai eu l'impression de vivre comme un coupable alors que je pense encore aujourd'hui avoir accompli mon devoir ». Non, ce n’est pas vrai. Ou alors, cela ouvre la porte à tous les dérapages. Tous les pseudos justiciers en herbe qui ne sont pas d’accord avec des propos viendraient espionner leurs petits camarades, pour ensuite les dénoncer au chef, à la police, à la justice ? Ça serait génial…
On peut être d’accord ou pas avec cette histoire de quotas. J'en ai déjà parlé, tout quota discriminatoire me fait mal à la gorge (discrimination négative, mais aussi positive : ça me gonfle autant d’entendre parler du manque de blanc en équipe de France de football que du manque de personnes « issues des minorités » dans les médias ou la classe politique). Mais cette logique de la délation me tord également les boyaux. Et dans ce sens là, je trouve la démarche de Mohamed Belkacemi au moins aussi détestable (sinon plus) que les propos tenus lors de cette réunion. On peut en discuter, ne pas être d’accord…
Pour autant, je n’ai pas envie de jeter l’opprobre sur Mohamed Belkacemi. Il a pensé avoir bien fait, mais il a commis une fève. Cela arrive, personne n’est parfait. Ce qui me dérange, c’est cette tentation qu’auraient certains de l’ériger en héros. Et de fait légitimer ou encourager ce type de démarche. Qui nous met tous à la portée de se faire lyncher, parce que tout le monde peut dire des conneries. Y compris le plus antiraciste des antiracistes.
Alors veut-on une société où, sous le prétexte louable de combattre le racisme, on met en place un numéro de téléphone pour dénoncer de manière anonyme ? Veut on une société où sous prétexte d’être « le bien », on enregistre à leur insu des conversations privées, pour en extraire une petite partie et lancer les chiens derrière ? Pourquoi pas, mais alors il faudra aller jusqu’au bout du bout…
Et je crains que demain soit moins facile à vivre qu’aujourd’hui, et ça ne sera pas de la faute de Nicolas Sarkozy cette fois… Ni de François Blanquart ou de Laurent Blanc…
Rappel des faits. Médiapart sort un verbatim d’une conversation de 5 minutes (au milieu d’une réunion de deux heures), sous le titre choc (et mensonger) : « football français : les dirigeants veulent moins de noirs et d’arabes ». On apprend plus tard que le verbatim est issu d’un enregistrement pirate et fait en loucedé par le dénommé Mohamed Belkacemi, responsable du football dans les quartiers (Visiblement, le responsable du football dans les villages était lui absent de la réunion…).
Ce monsieur voulait dénoncer des propos qui, paraît-il, aurait déjà été tenu par le passé. Donc il a enregistré une réunion de travail. Avant d’aller donner l’enregistrement au bras de droit du très compétent Président de la FFF. Et ensuite, on n’en sait pas plus, mais cette bande est arrivée chez Médiapart, qui s’est fait un plaisir de lancer un pavé dans la mare, déchainant les leçons de morale chez certains…
Depuis, Laurent Blanc a été lavé par la FFF et le ministère, après une campagne médiatique puante et nauséabonde. Peut être que Mohamed Belkacemi sera sanctionné par son employeur. Cela ne me scandaliserait pas, car je trouve que non, il « n’a pas fait son travail ».
« J'ai eu l'impression de vivre comme un coupable alors que je pense encore aujourd'hui avoir accompli mon devoir ». Non, ce n’est pas vrai. Ou alors, cela ouvre la porte à tous les dérapages. Tous les pseudos justiciers en herbe qui ne sont pas d’accord avec des propos viendraient espionner leurs petits camarades, pour ensuite les dénoncer au chef, à la police, à la justice ? Ça serait génial…
On peut être d’accord ou pas avec cette histoire de quotas. J'en ai déjà parlé, tout quota discriminatoire me fait mal à la gorge (discrimination négative, mais aussi positive : ça me gonfle autant d’entendre parler du manque de blanc en équipe de France de football que du manque de personnes « issues des minorités » dans les médias ou la classe politique). Mais cette logique de la délation me tord également les boyaux. Et dans ce sens là, je trouve la démarche de Mohamed Belkacemi au moins aussi détestable (sinon plus) que les propos tenus lors de cette réunion. On peut en discuter, ne pas être d’accord…
Pour autant, je n’ai pas envie de jeter l’opprobre sur Mohamed Belkacemi. Il a pensé avoir bien fait, mais il a commis une fève. Cela arrive, personne n’est parfait. Ce qui me dérange, c’est cette tentation qu’auraient certains de l’ériger en héros. Et de fait légitimer ou encourager ce type de démarche. Qui nous met tous à la portée de se faire lyncher, parce que tout le monde peut dire des conneries. Y compris le plus antiraciste des antiracistes.
Alors veut-on une société où, sous le prétexte louable de combattre le racisme, on met en place un numéro de téléphone pour dénoncer de manière anonyme ? Veut on une société où sous prétexte d’être « le bien », on enregistre à leur insu des conversations privées, pour en extraire une petite partie et lancer les chiens derrière ? Pourquoi pas, mais alors il faudra aller jusqu’au bout du bout…
Et je crains que demain soit moins facile à vivre qu’aujourd’hui, et ça ne sera pas de la faute de Nicolas Sarkozy cette fois… Ni de François Blanquart ou de Laurent Blanc…