Il grandi. Il est beau. Je l'aime.
Soit heureux mon fils. Je suis un père pleins de défauts. Mais je t'aime.
Bienvenue chez moi
J'ai peur que le monde redevienne comme avant.
C’est curieux la tendance qui est en train de se dessiner. Pendant des semaines, on a principalement entendu le refrain des partisans de l’arrêt de la L1. La précaution et le sanitaire ont pris le dessus sur le reste. Pourquoi pas. J’aurais préféré que jusqu’au bout on essaya de trouver un compromis, une solution pour éviter cette binarité, mais il n’en a pas été ainsi. Ce qui m’embête le plus c’est que des considérations annexes aient interférées. En résumé un truc qui tourne autour de: "Ce n’est que du foot!" Santé ou économie? Sujet pour le bac philo, vous avez quatre heures!
La tendance évoquée plus haut est en train de laisser place au doute. Et si on était allé trop vite? Pourquoi on n’a pas dit à quel point c’était important de reprendre, d’attendre avant de décider, de tenter quelque chose.
Pendant un mois, le foot français a préparé la reprise, élaboré un scénario de retour au terrain tout en affichant un visage différent. Au final et au moment de décider, l’Etat s’est retrouvé face à des gens qui n’ont jamais réellement dit de façon forte et unanime : On est prêt.
Au lieu de ça, on a eu la querelle des présidents. La défaillance de la gouvernance. Les difficiles voire impossibles négociations autour des salaires et un syndicat, UNFP, qui a clairement dit ne pas vouloir reprendre. D’habitude Sylvain Kastendeuch et ses amis ne servent quasiment à rien et on ne sait pas qui ils représentent vraiment, mais là on a bien comprissqu’ils ont bien participé à flinguer la L1.
Je ne sais pas si c’est drôle ou grave, mais au dernier moment, le président Macron a appelé Deschamps. Donc, comme il n’avait pas d’interlocuteurs assez forts pour proposer quelque chose, un avis, une méthode ou je ne sais quoi, il appelle le sélectionneur star pour avoir son avis! Avouez que c’est complètement fou. Et qu’a dit Deschamps? Rien. "Faites au mieux président." Merci, au revoir.
En fait entendons nous bien. Je ne sais rien des risques, de la science, je n’ai pas cette prétention. J’imagine facilement qu’une reprise eût présenté de grandes difficultés d’organisation.
Alors je regarde juste ce milieu du foot incapable de s’exprimer, de se défendre, d’avoir une opinion. Un milieu qui coule et se tire une balle dans le pied en permanence.En Italie ou la tendance a été de suivre la France, le président de la Fédé a déclaré: "Si vous voulez faire perdre 500 millions aux clubs, faites-le, moi je ne signe pas." Savoir s’il a raison ou pas importe peu. Il cherche à avancer, à trouver une solution et affiche sa volonté de jouer. L’Etat, le foot: Chacun sa responsabilité.
En Espagne, Rakitic, un joueur important du Barça déclare: "J’assume le risque de jouer. Ce sera la même chose que pour chaque travailleur."Dans ces deux pays, l’émotion provoquée par le virus a été au moins aussi forte qu’ici. Mais les réactions ont été totalement différentes. Ça ne reprendra peut-être pas, mais au moins, ils ont essayé de sauver leur foot, de se sauver! On me dit: "Mais il se serait passé quoi si une fois la reprise, un ou deux cas auraient été signalés?" Et bien, de façon pragmatique, on aurait avisé et peut-être acté de l’impossibilité d’aller plus loin. Mais on aurait essayé. Ça sera la même chose dans tous les secteurs d’activités, partout et pour pas mal de temps encore malheureusement. Je dis un truc horrible? Si c’est le cas, pardon.
Qui est le chef du foot français ? Il paraît que Le Graët reste le grand boss. Lui aussi a été appelé au dernier moment par le Président. Comme souvent le Breton a d’abord pensé à ses intérêts. Tant qu’il peut caser sa finale de Coupe de France et ses trois matches des Bleus en septembre, tout va bien. Ses caisses sont saines. Là aussi le coup de fil n’a servi à rien.
Le foot pro sortira donc de cette crise en miettes et sans s’être battu. Sans même avoir tenté de repousser la décision pour voir si la situation pouvait s’améliorer. Il a accepté sans rien dire.
Et évidemment il a encore donné une image catastrophique. Les joueurs ne lâchent rien si ce n’est quelques dons par ci par là et un accord UNFP auquel personne n’a rien compris. Aucun joueur du PSG n’est à l’UNFP. Le premier de nos clubs n’est donc pas représenté. Ça laisse perplexe non? Vous me direz que le PSG n’a besoin de personne pour donner une sale image. D’ailleurs on attend encore les baisses de salaires et les gestes forts et positifs dans la crise.
Ceci dit, que va-t-il se passer maintenant?Les clubs vont se déchirer sur le classement. La formule retenue devrait être celle du quotient post 28e journée, mais sera-t-elle accepté par tous sans recours? Ensuite, on ira demander des sous à Mediapro. On n’a pas voulu mettre l’économie (cet horrible gros mot) en centre des débats, mais bon, à un moment il va quand même falloir affronter la réalité. Mediapro voudra-t-il avancer l’oseille? Le pourra-t-il? Parce que ça, c’est l’autre facette du problème qui pourrait bien éclater bientôt. Mediapro qui n’existe pas encore sera-t-il assez solide, rentable et en phase avec ses promesses?
Et puis ça se terminera avec la gouvernance. Cette crise provoquera-t-elle un changement à la tête de la LFP? La recherche d’un pouvoir fort ou la poursuite des divisions? En résumé, jamais notre foot n’a semblé aussi fragile et faible.