jeudi 26 juin 2008

Soutenir et défendre la viticulture. Mais pas n'importe comment.

Je ne sais plus quelle chaîne info avait lancé un reportage par cette introduction : « pendant que le prix du titre d’essence ne cesse d’augmenter, celui du litre de vin continue sa baisse ». Cette incise est vraie. Et cruelle, au vu du travail des viticulteurs de ma région.

Je soutiens, en tant qu’amoureux du vin, de la vigne, de la terre, les demandes légitimes des viticulteurs languedociens. Ne pas être payé plus d’un an après enregistrement de la commande, pouvoir être décemment rémunéré par les intermédiaires, etc… Rien de choquant à ces demandes de bons sens et de respect du travail.

Mais je ne peux pas tolérer et légitimer ces débordements de violences incessants que l’on voit trop souvent lors de manifestation vigneronnes dans le sud de la France. Comme une mauvaise caricature, celle d’un syndicalisme de violence et de rapport de force. Je n’accepte pas ça.
On me répondra que pour se faire entendre, il faut parfois faire plus que du bruit. Désolé, en tant que travailleur et syndiqué moi-même, je pense que le vandalisme et la violence n’est pas la bonne solution pour se faire entendre. Evidemment, certains aimeraient que toutes les personnes ayant des revendications (légitimes ou pas) aillent tout casser : la révolution, enfin, la vraie… Ce n’est pas mon état d’esprit.

Quel est le résultat de ces manifestations vigneronnes au final, ce matin ? Parle t’on de leurs revendications, encore une fois légitimes et humaines ? Non. En conclusion, peut on dire que le mouvement a atteint son objectif ? Si celui-ci était de tout casser, sans doute. Si par contre le but était de défendre ses revendications, en essayant (cela peut aider) d’obtenir un soutien populaire, c’est loupé.
Et une institution qui satisferait des revendications exprimées avec violence et vandalisme, ce serait un signal déplorable légitimant tout débordement. La révolution générale type "du sang sur les murs" est le rêve de certains : ce n'est pas le mien.

J'ajouterai enfin que pour soutenir le vin, je crois que la bataille de l'image est très importante. Rendre le vin populaire, peut être plus qu'il ne l'est. Le rendre abordable aussi, pas tant en terme de prix qu'en terme d'image et d'appropriation de l'idée "vin". Il m'est insupportable de me sentir exclus de discussion sur tel ou tel sujet par des gens jouant avec le jargon et leur pseudo intelligence (souvent le cas sur des discussions pseudos philosophiques ou littéraires). Et on peut parler du vin sans avoir recours à des termes abscons et souvent très con.
L'image du vin toujours. Ne pas oublier que le vin, si c'est de l'alcool et que dans notre monde hygiéniste l'alcool c'est tabou, le vin est aussi du terroir, des territoires, des paysages (en France et ailleurs), et surtout du plaisir, de la convivialité. Pour ça que les personnes guindées qui tiennent la bouteille de comme si c'était un pain de plastic avant de la servir, je trouve ça d'un ridicule sans non...
Est ce que ces débordements violents donnent une bonne image, saine et agréable, du vin et de la viticulture ? Pas évident... Aussi, je ne peux cautionner tout ce qui donne une mauvaise image de ce milieu que j'aime. J'ai même plutôt envie de le dénoncer et de le combattre.

Je continuerai à soutenir le vin, avec mes modestes moyens. Mais sûrement pas ces violentes méthodes d’un autre age, qui me donneraient plus envie de ne pas boire de vins du Languedoc ce weekk-end… Cela serait dommage.

En PS, très bon billet de Bénédicte Gabrielli, une héraultaise, reprenant des articles sur ces mouvements vignerons.

5 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord !
    La France doit se mobiliser pour son vin, qui fait partie intégrante de sa culture ! http://www.jesuisencolere.com/162

    RépondreSupprimer
  2. je bois un verre de medoc a ton article
    les agriculteurs des terroirs n'ont guere de marge de manoeuvre semble-t-il...il se dit de plus en plus qu'en France nos vins sont de plus en plus trafiqués, et sont de moins en moins a la bonne place , qui devrait leur être réservée, dans les pays étrangers, car d'autres s'y placent??

    RépondreSupprimer
  3. clap clap clap
    (maintenant regarde l'histoire, les viticulteurs de l'Hérault ont une longue histoire violente)

    RépondreSupprimer
  4. @Nonyme : Merci d'être d'accord qu'il faut défendre sa viticulture sans la violence illégitime de certains "délinquants", qui font plus de mal à la tradition viticole de la France que de bien.

    @Dominique : ben buvons très chère :)

    Un autre point quand même sur la défense du vin : je suis persuadé qu'on arrivera à sortir de la crise via des produits de qualité, et typique d'un terroir. C'est à dire que faire du Parker à tout va, ça sera la mort de notre vignoble.
    Pour être caricatural, tout le monde est capable, dans le monde, de faire des vins à goûts de bois en rajoutant des copeaux dans les cuves.

    A noté qu'à l'étranger, il y a aussi des merveilleux vins. Donc restons à notre place (la première de préférence), et insistons sur nos qualités, nos valeurs. Ne copions pas la mode. Et ne faisons pas de la merde non plus. Force est de constater qu'à force de faire pisser la vigne n'importe comment, certains sont plus des industriels du vin que des véritables artisans de la vigne...

    @Brige : je connais malheureusement trop bien cette histoire. De là à dire qu'elle me dissuade de boire leurs vins...

    Bonne journée à vous

    RépondreSupprimer
  5. Tout ça pour du vin !!!! Franchement quand je pense à ce que risque certains jeunes pour 1g de drogue douce illicite ! Et tout ce cirque pour du vin !! Certes c'est de l'économie du pays qu'il s'agit, mais tout de même il faut savoir raison garder !!!
    A part ça Falcon, como esta ?

    RépondreSupprimer

Bienvenue dans ma maison.

Ici, Le respect qui accompagne la critique et le débat est le bienvenu. Insulte ou attaque personnelle (sur moi ou autres) non. Et il est interdit de venir casser les couilles du taulier que je suis (et des autres commentateurs).

Anonymes, passe ton chemin.
Tu peux t'inscrire avec un compte Blogger ou en t'inscrivant à plein d'endroit... C'est bien de savoir avec qui on discute...