vendredi 9 février 2024

François Bayrou...

L’inspiration vient en lisant d’autres blogs ou éditos, ou article. Je vais citer une deuxième fois Sophie Coignard, éditorialiste au Point.

 

Le moment hier était important : le gouvernement de combat, serré autour du petit Gabriel, devait être comblé. Il est finalement composé de 35 personnes (moyenne haute…). Des illustres inconnus, que nous aurons vite oublié. Des prises de guerre. L’anonyme Nicole Belloubet, sans saveur sinon celle d’un laxisme incroyable à la justice, vient remplacer Oudéa-Castera, excellente ministre des sports, victime d’une cabale un peu grossière et grotesque, à l’école.
Education dont l’éléphant François Bayrou été un prétendant. Le « faiseur de roi » avait été pendant 4 ans un piètre ministre de l’éductation il y a plus de 30 ans. Mais l’image de la giffle donné à un crétin qui lui faisait les poches a fait de lui un mec à poigne. A l’égo démesuré. Mais à ce niveau, c’est Melon-Land.
 
Le festival surréaliste de François Bayrou est le titre de l’édito de Sophie Coignard. Nous avons vécu un moment d’immense n’importe quoi, gênant même.  « Depuis lundi, le « faiseur de rois » s’est transformé en faiseur d’embrouilles. Pour atteindre, ce jeudi 8 février, une sorte d’extravagante apothéose » écrit l’éditorialiste du Point. Le climax aura été délirant.

Pourquoi semble-t-il s'acharner, depuis l'annonce de sa relaxe, lundi dernier, à mettre à mal sa crédibilité et à ternir son image ? Pourquoi s'évertue-t-il à marquer contre son camp, au risque de s'exclure du jeu ?
 
Tout commence lundi après-midi, lors de l'annonce de sa relaxe dans une affaire judiciaire qui dure depuis sept ans. Il est humain que le soulagement puisse conduire à la fanfaronnade. Blanchi par la justice, il n'a toutefois pas un mot pour les élus ou les dirigeants de son parti qui ont été condamnés. Il était leur chef au moment des faits, mais ne paraît nullement gêné de n'avoir pas été au courant de ce qui se passait dans son propre parti.(...)
 
Sans attendre, il multiplie les sorties médiatiques dans lesquelles il n'exclut pas d'entrer au gouvernement. L'Éducation nationale, lui demande-t-on ? Pourquoi pas…
 
Les rencontres au sommet se succèdent, le remaniement traîne un peu plus en longueur… Et puis, mercredi soir, peu avant 20 heures, patatras. L' « allié historique », le « faiseur de rois » sans qui Emmanuel Macron n'aurait peut-être pas pu être élu en 2017, choisit de déclarer la guerre dans un communiqué à l'AFP. Il assure ne pas pouvoir « accepter d'entrer au gouvernement » faute d' « accord profond sur la politique à suivre ». Il canarde Gabriel Attal, évoquant sur l'Éducation nationale « une différence d'approche qui (lui) paraît rédhibitoire » , puis déplorant « le gouffre qui s'est creusé entre la province et Paris […] ». Il indique avoir refusé le ministère des Armées, ce qui ne peut que contribuer à la bonne ambiance au sein de l'exécutif.
 
François Bayrou fragilise ainsi un gouvernement dans lequel il entend néanmoins placer le plus grand nombre possible de ministres MoDem. Première incongruité. Une situation embarrassante, comme ne manque pas de le souligner Jean-Louis Bourlanges  dans un communiqué vengeur : « Le MoDem est en pleine incohérence. François Bayrou a décidé sans aucune concertation d'afficher un désaccord de fond avec la majorité présidentielle tout en recommandant à ses députés de rester à bord et de participer au gouvernement  ! Si nous n'étions vraiment pas satisfaits de la place qui nous est proposée, il eût été envisageable de pratiquer le soutien sans participation. Nous sommes en train de choisir l'inverse : la participation sans le soutien. Ce qui revient à affaiblir dangereusement notre camp tout en nous discréditant nous-mêmes. C'est politiquement inepte et moralement dégradant. »
 
François Bayrou a donné, il est vrai, le pire de lui-même dans une interview à France Info, où il souffle sur les braises d'un populisme qu'il prétend combattre de toutes ses forces, soulignant « la rupture en France de plus en plus grave entre la base et les pouvoirs », réprouvant une « musique de fond » orchestrée par l'exécutif selon laquelle « les enseignants ne travaillent pas assez ». Mais surtout, il s'enferre dans des explications incompréhensibles sur un « déséquilibre politique » qu'il dénonce sans parvenir à l'expliquer : « J'essaie de faire que quand il faut dire stop il y a une dérive. Le moment est venu de remettre les choses à l'endroit et de rappeler pourquoi nous sommes là. »
 
Pourquoi, en effet ?

Inepte et dégradant, j’ai bien aimé les mots de Jean-Louis Bourlange.

Après, je confesse quelque chose. J’ai bien aimé François Bayrou, je l’ai trouvé courageux en 2002 lors de la création de l’UMP. « Si tout le monde pense la même chose, plus personne ne pense rien ». C’était courageux. Il a fait une belle campagne en 2007.
Je suis comme beaucoup, je lui en veux un peu pour 2012 d’avoir soutenu Hollande, mais pas tant que ça. Pour moi il était libre et faisait son choix, qui n’était pas si incohérent. Mais le début de la fin, parce peut être le début de sa mythologie du « faiseur de roi ». Et l’homme, que je trouvais honnête, a commencé à perdre de sa sincérité. Je le trouvais sympathique, à chaque prise de parole je le trouvais donneur de leçons. Puis 2017, puis le plan, puis maintenant.
 
En fait, je l’avoue, je ne peux plus entendre François Bayrou. Il m’est devenu insupportable. C’est le vieux tonton acariâtre. On ne sait pas ce qu’il veut, on ne comprend pas ce qu’il dit.
Hier, il a montré un visage pas top et de la politique, et de lui-même. Finalement, il incarne bien le macronisme…
 
Y a quelques jours, un sondage prédisait que Marine Le Pen ferait jeu égal avec Edouard Philippe, battrait Attal, et exploserait Mélenchon. Le faiseur de roi pourrait bien être, malgré lui, celui qui permettra la possibilité de l’élection d’une reine…

2 commentaires:

  1. Je crois bien que je n’ai jamais pu le blairer. Il montre encore une fois qu’il est en dessous de tout (comme tu le signales, le seul truc bien qu’il ait fait est de refuser d’intégrer l’UMP en 2002).
    NJ

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