Pendant mes vacances, je lis des vieux Marianne que j'ai reçu, mais pas encore lu. Celui d'il y a trois semaines consacrait sa Une à Dominique Strauss-Kahn.
Peut il être l'alternative ? demandait l'hebdomadaire...
J'ai particulièrement relevé ce début d'article. Caustique, mais qui ne me parait pas si faux que ça.
A quel Dominique Strauss-Kahn aurait on affaire ? Au directeur du FMI ? A l'ancien ministre des finances de Lionel Jospin ? Au fervent dévot de la mondialisation ? A l'inventeur des 35 heures ? Au keynésien de la relance de 1997 ? Au libérateur des stock-options ? A l'ancien maire de Sarcelles ? A l'avocat d'affaire ? A l'économiste critique, ne négligeant pas l'apport de Marx dans ses discours ? Strauss-Kahn est sans doute un des socialistes ayant le plus de plasticité, et rien ne permet de dire quels seraient les contours de sa candidature.
J'aime bien cette introduction, critique mais pas forcément infondée. Et en tous cas pour moi pas forcément rédhibitoire.
Aujourd'hui, la
blogosphère s'empare de
DSK. Mes
amis du village ironisent, en imaginant DSK se présenter à la primaire de l'UMP. Ils sont très forts dans ces pastiches, qui personnellement m'amusent. D'autres parlent de la
primaire PS.
Si on revient sur le fond du problème DSK, le fait qu'il ne soit pas dans la "gauche officielle orthodoxe" de la part de ceux qui délivrent les certificats de "gôche", étant les seuls à savoir quelle est la belle et pure gauche, c'est plutôt quelque chose qui me rassurerait...
Je n'ai aucune leçon à donner aux socialistes, mais juste un rappel sur comment je crois qu'on gagne une élection... Comme dit le professeur de science politique,
on gagne une élection en ayant plus de voix que son adversaire. C'est con mais c'est parfois bien de le rappeler. Ca veut aussi dire être capable de ne parler pas uniquement à son camp, et de rassembler au delà de sa propre famille.
Si je reprends mes "portraits" de la présidentielle de 2007, je relis celui que j'avais fait de
Marie-Georges Buffet. Cette dernière m'avait paru avoir fait une mauvaise campagne, dans le sens qu'elle ne parlait qu'à ses militants, qu'à ceux qui étaient de sa mouvance. Excluant, de manière assez dure, tout ce qui n'était pas "de gauche", de sa gauche, la pure et la belle. Le résultat est que son discours n'est pas allé au delà de ceux à qui elle acceptait de parler, et pour qui elle voulait gouverner. Ca n'a pas pesé lourd dans les urnes...
Pour ma part, personne de droite, je ne sais pas si j'aurais tendance à voter DSK. Je sais qu'aujourd'hui, je n'ai pas envie de voter Sarkozy. Et que
tout ce qui peut être une alternative crédible me va. Encore faut il que
cette alternative ne m'insulte pas et ne me m'exclue pas, moi personne de droite qui n'a pas envie de prendre sa carte auprès des intégristes de partis de gauche. Quand je lis les déclarations de
Martine Aubry ou Benoit Hamon durant les régionales en Languedoc Roussillon, sur les personnes de droite, je me suis senti insulté et blessé. Ais je envie de voter pour eux ? S'ils continuent à tenir ce discours, non.
Je ne dis pas que je voterai DSK, loin s'en faut. Mais je regarderai sa
candidature, et toutes celles qui se voudront rassembleuses, avec intérêt. Et quelque part, si la gauche de gouvernement présente un candidat qui donne des boutons à la partie sectaire de ce camp, peut être serais je plus sensible...
En tous cas, je souhaite autre chose qu'une campagne clivante du type 2007...