Je suis effaré de la proposition du gouvernement,
consistant
à proposer le
poste de « président délégué » en plus du président de région.
Pour faire passer la pilule de cette « réforme » territoriale qui n’en
est pas une à certains élus. Création de nouvelle part d’un gâteau, pour une
classe politique de plus en plus déconnecté de ce ras-le-bol des français.
Manœuvre politicienne qui me concerne directement, car elle
semble sur mesure pour ma région. Le président de région socialiste du
Languedoc-Roussillon risque de ne rien avoir. Donc on crée un poste pour lui,
qui sera dupliqué sur l’ensemble des régions. Assez écœurant…
J’ai trouvé très intéressant la
tribune
de Dominique Reynié, candidat de droite républicaine dans ma grande région
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
« Au cœur d'un été caniculaire, le
Parti socialiste vient de donner le jour à un nouveau poste pour la future
Région Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées: «Président délégué». On ne sait pas
ce qu'est cette fonction mais on sait à quoi ça sert et on va voir ici combien
cela va nous coûter. »
« C'est bien au terme d'obscures négociations
parisiennes que le PS a dû céder au Parti radical une vice-présidence
initialement promise à Damien Alary, lequel s'est donc trouvé écarté de la
distribution des postes. Pour le consoler, le patron du PS, Jean-Christophe
Cambadélis, tout le Gouvernement, jusqu'au Premier ministre, et le Chef de
l'Etat n'ont pas hésité à créer un poste : «Président Délégué». »
« Dans ces tractations électorales estivales, le Parti
socialiste a foulé au pied tous les principes de la morale républicaine. La
collusion entre l'Etat et l'intérêt d'un parti politique est à son comble ; on
se distribue les postes sans attendre la décision des électeurs ; lorsqu'il n'y
a pas assez de postes pour servir les comparses assis autour de la table, on en
crée de nouveaux ; on passe la facture aux citoyens en charge d'acquitter
«l'impôt républicain». Ce sont les mêmes gouvernants qui, il y a encore
quelques jours, ont tenté de nous faire croire que la fusion des deux régions
répondait à l'impératif de réduction des dépenses publiques. »
Pour Dominique Reynié, cette petite cuisine PS – PRG coutera
114 millions supplémentaire. Elle est top, cette réforme territoriale qui
coutera plus cher, et sclérosera un peu plus nos exécutifs, avec sa ribambelle
de présidents, présidents délégués, vice-présidents… Dont on peut imaginer que
des conseillers en veux-tu en voilà s’ajouteront à la note.
Il y a un côté indécent à tout ça, mais bon…
En ajoutant que le mode de scrutin de liste fait la part belle
aux apparatchiks et aux femmes & hommes de partis. La tête de liste de
droite dans mon département pourrait être le directeur de cabinet du maire d’Alès
par exemple… Représentatif des "travailleurs" de notre région.
J’étais favorable au conseiller territorial proposé par
Sarkozy. Aussi parce que je pense que le scrutin uninominal permet de faire
élire des femmes et des hommes de terrain, qui sont élus sur leur nom et sur
leur personnalité et leurs compétences. Plutôt que de mettre la « femme de »
ou le « conseiller de » sur une liste d’apparatchik…
Je relayais hier un
billet de Philippe Bilger sur cette
république prépubère. Elle est totalement immature, et en plus sans scrupules. Au
moment où je reçois mes feuilles d’imposition, qui sanctionnent durement le
fait que ma femme et moi-même travaillons
(quotient familial, allocations, etc…
ma famille aura bien été sanctionnée durant ce mandat, où travailler honnêtement,
gagner sa vie, et avoir des enfants aura été punissable), je ressens vraiment
de l’écœurement devant ce système.
Mais bon, tant que ça marche et que personne ne dit rien,
ils auraient finalement tort de s’en priver…