« La suppression de la
première tranche de l'impôt sur le revenu en 2015 a bénéficié à 9,45 millions
de foyers. Mais la facture n'a pas été allégée pour les classes moyennes
supérieures, qui ont absorbé l'essentiel des hausses d'impôts précédentes »
« Bercy explique que 2,2
millions de foyers bénéficient cette année d'un gain supérieur à 400 euros sur
leur avis d'imposition. Mais pour 1,6 million de ménages, ce gain est inférieur
à 100 euros. Rien ne dit que ces baisses ne seront pas en partie compensées par
les hausses d'impôts locaux ou de cotisations sociales.
Le mouvement amorcé pose une
autre question, celle de la
concentration de l'impôt sur le revenu. Le geste de 2015 n'a en effet pas
bénéficié aux 20% des français, les classes
moyennes supérieures et aisées, qui ont réglé 75% des mesures de hausses
d'impôts décidées en 2013 et 2014, soit 6 milliards d'euros. Rappelons
qu'en 2012, 10% des Français se sont acquittés de 70% de la facture l'IR.
II est peu probable que la pression
fiscale sur cette population se relâche avec le cadeau fiscal à 2 milliards que
dévoilera lundi François Hollande pour 2016. »
Bien vu. Il n’est pas prévu en effet que la pression fiscale
se relâche pour cette partie de la population. Qui aura fortement contribué à
l’effort national.
Le
Parisien
Libéral apporte une autre précision, rappelé par BFM Business. «
300 000 foyers fiscaux paient 30% de
l’impôt sur le revenu ». Concentration de l’impôt sur une petite
catégorie. Sur les 36,5 millions de foyers fiscaux, c’est peu.
Il est tristement intéressant aussi cet article du Parisien
Libéral, qui montre la concentration de l’impôt. Plus de la moitié des foyers
fiscaux qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, et un effort toujours plus
concentré sur les mêmes.
Une imposition
punitive, qui devient injuste, et que je trouve personnellement de moins en
moins supportable. Un sentiment que l’impôt devient une punition celui qui
travaille, qui gagne normalement et honnêtement sa vie.
Certains parlaient de ras-le-bol
fiscal. Quand on a été dans le viseur durant ce mandat, ce ras-le-bol est
très fort. Cadre moyen, salarié, marié à une femme qui travaille et gagne aussi
normalement sa vie, père de deux enfants. J’aurais été ciblé de tous les côtés.
Quotient familial, allocations familiales, impôts sur le revenu, impôts locaux
(en plus je suis propriétaire de ma maison)… Ciblé, et en plus insulté par une
gauche qui considère que je fais partis des privilégiés, et qu’il faudrait que
je paie encore plus. Non sans donner des leçons de solidarité. Etre solidaire
avec l’argent des autres, c’est tellement plus facile…
Et j’entends qu’en plus de donner des leçons de solidarité,
on parle de baisser (ou de supprimer) encore les impôts pour certains, pour
faire reposer encore un peu plus l’effort sur les épaules d’autres. Nausée...
« Exonérer des français de la fiscalité directe ne va
pas dans le bon sens. Contribuer à l'impôt est une responsabilité citoyenne »
estime Alain Juppé. Je partage son avis. Baisser (ou supprimer) les impôts pour
certains en augmentant la pression fiscale sur ceux qui paient déjà fortement
l’impôt est dangereux, et moralement contestable. Cela détruit justement toute
« responsabilité citoyenne ».
Comme dit plus haut, celui qui bénéficie de la solidarité
nationale crache sur le salopard qui travaille et gagne sa vie. Et celui qui
gagne sa vie ne supporte plus de « payer pour les autres », de
contribuer à une solidarité nationale qui devient punitive est insupportable.
Hier je payais la crèche de bébé2 et les tickets de cantine
de bébé Faucon. Plein pot. Pour que des familles plus modestes ne les paient
pas, ou beaucoup moins cher. Ce que je trouvais hier naturel commence à me devenir de moins en moins
supportable… Et je trouve ça dommage de trouver ça de moins en moins
supportable…
Et de toutes manières je n’ai pas le choix. Je vais payer.
Je ne suis de toutes manières pas assez riches (ni peut être courageux ?)
pour partir à l’étranger comme d’autres. Et j’écris ça sans plaisanter ou
délirer. J’ai appris cet été qu’une amie proche quittait la France avec sa
famille, pour aller travailler au Canada. En début d’année, c’était un ami qui
partait pour aller travailler en Angleterre avec sa femme et son gosse.
Sinon, les impôts locaux ne vont pas tarder à arriver. Mais
il faut faire des efforts, être solidaire. Continuons… Et retournons au boulot.