dimanche 10 janvier 2016

Choquantes iniquités religieuses

J’évoque souvent, avec tristesse (et un peu de dégoût) l’iniquité de traitement entre les religions de la part de nos dirigeants. Pour être plus clair : une flatterie extrême envers l’islam et les musulmans, et un mépris et un dédain vis-à-vis des chrétiens et des catholiques.

Par exemple, le premier secrétaire du PS qui considère que seuls l’antisémitisme et l’islamophobie sont un mal européen. Pas la christianophobie. Alors que le chrétien en prend plein la gueule en ce moment, partout dans le monde, y compris en Europe.
Par exemple, les fêtes de Noel qui ont été ignorées par la classe politique, l’Elysée et le gouvernement. Alors qu’il y a quelques mois, la fin du ramadan a été célébrée à coup de de tweets de ministre, premier secrétaire du PS (même l’Elysée qui s’est fendu d’un communiqué en début de mandat).

Aujourd’hui, une église a été incendiée et profanée à Fontainebleau. Ca s’est passé ce matin autour de 7h15.
Juste après les cérémonies commémoratives des attentats islamistes de l’année dernière, le président de la République est allé rajouter à la flatterie de cette communauté et de cet électorat en allant à la Grande Mosquée de Paris. Je n’ai rien entendu de la part de notre exécutif suite à cet acte criminel qui vise un symbole du christianisme.

J’espère que notre pouvoir en place n’oubliera pas de soutenir la population chrétienne et catholique. Mais autant le ministre de l’intérieur est très prompt à flatter l’électorat musulman, autant il est silencieux lorsque des actes contre des lieux chrétiens sont attaqués, profanés, insultés.
Je critique Bernard Cazeneuve, mais il n'est pas le seul à être sélectif dans les indignations. Et à être silencieux quand un lieu chrétien est attaqué. D'ailleurs concernant l'incendie de l'église de Fontainebleau, les autorités ont annoncées "il est important de laisser les forces de l'ordre faire leur travail afin d'éviter tout amalgame sur les raisons de l'incendie". Evidemment. Par contre, pour d'autre lieux de culte d'autres religions, on fonce plein gaz...

Je suis allé faire un tour sur le Twitter de Bernard Cazeneuve : quand je parle de flatterie vis-à-vis de la religion musulmane et de mépris de la religion catholique, je suis très loin du compte. Je ne m’attendais à ce niveau-là.
Dans les derniers tweets, il y a sa participation aux « journées de la fraternité pendant l’ouverture des mosquées », un communiqué où il s’indigne de profanation de la mosquée de Perpignan, un soutien franc aux musulmans d’Ajaccio, et ce tweet de respect vis-à-vis des « musulmans qui ont protégé une messe à Noel ».

En même temps, nous avons eu en même en Alsace une crèche incendiée et une église taguée d’inscription christianophobes. C’est équivalent en termes d’ignominie que ce qu’il s’est passé à Perpignan. Mais silence sur le site du Ministère de l’intérieur. Silence de partout d'ailleurs, à part sur la presse régionale, qui en parle ? 
On peut allègrement "niquer l'église", ça ne pose pas de problèmes "d'ordre public"...

Je suis profondément choqué quand on s’en prend à des endroits qui touchent au sacré, au croyance de l’individu. Le temple, la mosquée, l’église, la croix que j’aime prendre sur les chemins, la synagogue… Je hais profondément le racisme, mais je hais tous les racismes. Y compris le racisme contre les chrétiens, contre les « céfrans ».
Et je suis profondément choqué de voir la course à la flatterie de notre exécutif vis-à-vis de l’islam (« pas d’amalgame » le mot à la mode), proportionnel au mépris et à l’indifférence vis-à-vis des chrétiens et des catholiques.

Peut-être y a-t-il une explication politique. Et peut-être que la christianophobie est une composante de certaines franges de la classe politique. Peut-être.

Il faut être ferme vis-à-vis de tous les racismes. Aujourd’hui le gouvernement et la gauche, d’une manière générale, est profondément inéquitable, inégalitaire, et injuste. Alors sans doute y a-t-il une volonté d’attiser le vote identitaire, d’opposer les gens les uns contre les autres. Je pense que ce calcul est extrêmement dangereux.


Je suis vraiment très inquiet pour la suite. Ça peut finir extrêmement mal cette iniquité ostensible et visible
Et c'est le laïque profondément républicain que je suis qui l'écris et qui le pense profondément... (pas le "cul-béni" raillé par certains... mais je garde mon lien assez lointain avec la religion pour moi, elle n'est pas très intéressante sur le fond de ce billet).

Edit 21h : le communiqué du ministère de l'intérieur est tombé. Il est sibyllin, mais il dit ce qu'il y a à dire. Même si certains termes ne sont pas utilisés. Le minimum syndical est fait, mais c'est fait.
Il n'empêche que ça n'enlève pas le fond de mon billet, et de ce que je ressens personnellement. 

vendredi 8 janvier 2016

Dans les pas de Philippe Seguin : un joli hommage

Je suis dans la période « recopiage ». Aujourd’hui, je recopie le très bon papier de Xavier Bertrand et Gérard Darmanin dans le Monde, qui rendent hommage à Philippe Seguin.
Le papier s’appelle « Dans les pas de Philippe Seguin ». Et je le trouve très bon (Xavier Bertrand, et le papier).

« Le hasard c’est Dieu qui se promène incognito » disait Einstein. Et le hasard a voulu, sans doute par malice, que Philippe Séguin quitta la vie, un 7 janvier, là où, quinze ans plus tôt, François Mitterrand quitta la sienne un 8 janvier.
 
Des esprits attachés aux symboles et aux « explications » des coïncidences y verront sans doute comme un ultime signe de respect du gaulliste social total qu’était le maire d’Epinal envers celui contre lequel il n’avait pas voulu utiliser la violence minimum que doit contenir le débat politique, lors d’un échange, que l’on peut, sans se payer de mots, qualifier d’historique. Un certain 3 septembre 1992, en pleine campagne relative au référendum sur le traité de Maastricht, l’incarnation du « Non » gaullien à l’européanisation technocratique était bien sage, bien poli, bien respectueux, de ce président, touché par la maladie, mais toujours redoutable débatteur.
 Ce jour-là, Séguin n’a pas su s’imposer. On l’a dit ému et touché par ce président byzantin, manifestement à bout de forces physiques face au cancer. Pourtant, il avait, comme à son habitude, énormément travaillé, beaucoup écrit, intensément répété. Depuis plusieurs mois il ciselait son argumentation, implacable. Point d’orgue : la démonstration, longue, passionnante et tellement prémonitoire, dans son discours devant l’Assemblée Nationale, le 5 mai 1992, où il a défendu, dans un français parfait, son exception d’irrecevabilité déposée contre la révision constitutionnelle. 
Pour adopter Maastricht et sa cohorte d’articles incompréhensibles, il fallait changer la Constitution. La doxa ambiante était impérieuse : personne ne peut s’opposer au sens de l’Histoire, c’est-à-dire à Maastricht. Mitterrand avait été clair : personne n’aurait de responsabilité importante - y compris en cas de cohabitation… 1993 était bientôt là - s’il ne votait pas ce traité qui faisait rentrer l’Europe, on le sait aujourd’hui, dans les chimères fédéralistes où les nations sont désincarnées. Alors personne d’important ne s’y opposa, même si la base du RPR - et on le découvrit ensuite du pays - était loin de l’unanimité factice des penseurs et des politiques.
 Alors Philippe Séguin s’opposa. Cela ne devait pas lui déplaire, à ce député pupille de la Nation, aux colères prométhéennes et au visage de grognard bonapartiste, d’être, seul contre tous, celui qui dit « non », d’être celui qui défend l’honneur de la nation, de la souveraineté, du gaullisme. Séguin a perdu : Maastricht a été adopté. Mais Séguin avait raison sur son analyse. Une victoire post-mortem.
 
Le message de Séguin c’est que la France se gagne au peuple. Elle ne se gagne ni avec les élites, ni avec les recettes des agences de notation et des structures internationales. La France ne se découpe pas en sondages, en affinités, en clientèle. La France a besoin d’être écoutée, elle a besoin de dirigeants sincères, humbles, courageux. La France se moque de respecter les soi-disant « sens de l’Histoire », car la France, quand elle est elle-même, c’est elle qui fixe l’horizon et qui contribue à donner le « la » au monde.
  
2007 a aussi, finalement, été une campagne séguiniste : le travail et l’autorité, la méritocratie et le respect de la règle, l’effort et la nation. Dommage que comme toujours, après de si belles campagnes, de si belles promesses, de si grands espoirs, tous nos dirigeants gouvernent en conservateurs quand ils devraient diriger en gaullistes. 
De là où il est, Philippe Séguin doit avoir tant de regrets, lui qui avait tant d’exigence et d’ambition pour son cher et vieux pays.

jeudi 7 janvier 2016

Les pratiques politiques changeront elles ? (ma région)

L’article du journaliste Hervé Denyons dans le Point relate l’élection de la nouvelle président de région, la socialiste Carole Delga. Son article s’intitule « En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Carole Delga ne fait déjà plus l’unanimité ».
Et comme il est indiqué en introduction à l’article : « L'ex-secrétaire d'État au Commerce ne semble pas prête à renoncer aux bonnes vieilles méthodes de gouvernance... ». Celles-là même qu’à chaque soir d’élection, quand on voit les scores énormes du FN ou de l’abstention, on promet de changer.

En dépit des promesses de changement liées notamment à la menace frontiste, la benjamine des présidents de région ne semble pas prête à renoncer aux bonnes vieilles méthodes de gouvernance. Ainsi, alors que dans certaines régions comme la Normandie, les exécutifs ont décidé de faire des économies, à commencer par les indemnités des élus, les 158 conseillers régionaux de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées vont, eux, bénéficier d'une augmentation conséquente. Une mesure mécanique prévue par la loi puisque la nouvelle grande région affiche désormais plus de 3 millions d'habitants. Chaque élu verra ainsi son indemnité passer de 2 280 à 2 661 euros par mois. Un joli coup de pouce. Davantage même, s'il est membre de la commission permanente. Cette fameuse commission compte de droit tous les vice-présidents de la région.

Et là encore, si certaines régions préfèrent limiter le nombre de vice-présidences, et ainsi faire des économies, Carole Delga a décidé, comme ses prédécesseurs, de désigner le nombre maximal de vice-présidents prévus par la loi, soit 15. Presque le gouvernement de certains pays. On y retrouve par exemple Sylvia Pinel (PRG), première vice-présidente chargée de l'Aménagement du territoire (qui a annoncé vouloir quitter prochainement son poste de ministre du Logement), ou encore Damien Alary (PS), ancien président de la région Languedoc-Roussillon, qui veillera au rayonnement international de la nouvelle collectivité, pendant que d'autres présidents délégués s'occuperont des langues régionales et que curieusement, la vice-présidence liée à l'emploi, annoncée comme une priorité, n'arrive qu'en huitième position.

Sur le non-cumul des mandats, si souvent annoncé comme une priorité éthique par nombre de politiques de tous bords et espéré par de nombreux électeurs, là encore, Carole Delga ne semble guère vouloir innover, contrairement à Xavier Bertrand ou Christian Estrosi. Elle a décidé de garder son siège de députée en plus de sa présidence régionale. Un choix déjà dénoncé aujourd'hui par quatre conseillers régionaux écologistes (alliés au PS lors de l'élection), qui ont préféré ne pas prendre part au vote de la présidence pour protester contre ce cumul, regrettant que le changement ne soit pas vraiment pour maintenant.

Nous avions eu en 2012 un candidat qui avait promis en campagne que « le changement, ça allait être maintenant ». Notamment changement des comportements politiques. Nous avons vu que les promesses électorales, surtout celles sur la « république exemplaire » et le changement des comportements, ne servaient à rien… 

Je crains que ce mandat ait fait énormément de mal à la parole politique. Et à sa crédibilité. Je vois que visiblement, il ne faudra pas que je compte sur la majorité socialiste de ma région (contre laquelle j’ai voté) pour que cela change. D’une manière générale, ce mandat a montré qu’il ne fallait pas compter sur les socialistes pour un changement des méthodes et des comportements politiques.

Je fonde davantage d’espoir sur d’autres présidents de région, comme Estrosi, Bertrand (qui pour l’instant me parait excellent), Wauquiez ou Pecresse.

Dommage le Gard ne fasse pas parti de ces régions… (d’ailleurs le Gard en PACA, j’espère que cela pourra se faire). 

Edit 08/01 : Comme me le fait remarquer Pecky, les indemnités n'augmenteront pas. Prenons en acte.
Mais le reste de mon billet, surtout la partie sur les paroles politiques qui n'ont plus de crédibilité et de valeurs, reste d'actualité. Et mon sentiment demeure. 

mardi 5 janvier 2016

Délinquance entre Corse et Cévennes.

Un ami m’a interpellé sur un Midi Libre de la semaine dernière. Avec cet article qui se passe de commentaire : « Les pompiers d’Alès caillassés à Noël ».

La nuit de Noël, vers 22h, les sapeurs-pompiers d’Alès sont appelés pour un incendie, quartier des près Saint-Jean. Un scooter est en feu. En approchant de la zone du sinistre, les hommes du feu sont accueillis par des jets de pierre. Si aucun blessé, ni aucun dégât ne sont à déplorer, ce genre de situations, qui ont tendance à se multiplier commence à excéder les secouristes. 
«Dans les quartiers des près Saint-Jean, des Cévennes et de Rochebelle, on a du mal à faire entendre aux riverains que lorsqu’on intervient, c’est pour porter secours. Si on continue à nous agresser, comment va-t-on porter secours à une personne qui a besoin de soins urgents ? »Du côté de la hiérarchie, on assure que des procédures existent. «On a porté plainte, comme à chaque fois qu’on subit ce genre d’agression. » Les sapeurs-pompiers réclament régulièrement l’escorte des policiers du commissariat d’Alès

Globalement le même soir qu’en Corse, un événement quasi-similaire s’est déroulé au pied des Cévennes. Dans une indifférence totale : le cévenol est visiblement moins belliqueux que le Corse, quand bien même la délinquance dans le Gard est insupportable.

Deux questions me viennent à l’esprit :
  • Pourquoi cet emballement médiatique pour Evènement en Corse (avec réactions et déplacement des ministres, débats et direct à la télé, etc…), et cette indifférence sur ce même événement dans le Gard ?
  • Y aurait-il eu pareil déchaînement médiatique en Corse si une salle de prière musulmane n’avait pas vandalisée après le tabassage des pompiers ?
Ces questions me paraissent légitimes. Je me trompe peut-être, mais j’ai l’impression que ce n’est pas guet-apens des pompiers qui ont fait réagir le premier ministre, le ministre de l’intérieur et le premier secrétaire du Parti Socialiste. Mais la salle de prière musulmane vandalisée. Leur silence et leur indifférence devant un acte similaire à Alès valide cette perception…


Il y a matière à une certaine indignation devant cette indignation sélective… 

lundi 4 janvier 2016

J'adorais Michel Galabru

Falconette m'a envoyé ce sms : "Oh Michel Galabru est mort :-(". Vilain message pour une vilaine nouvelle...

Pendant ces vacances, je montrais via Youtube des extraits des Gendarmes à mon bébé de 4 ans et demi. Il rigolait devant De Funès et la sœur en deux chevaux. Il rigolait devant "l'adjugeant Gerber" qui grondait Cruchot. Il rigolait devant ces films de mon enfance. 
J'aime partager ce qui a fait mon enfance avec mes bébés. Même si Bébé Faucon est un peu déconnecté quand il parle de Bioman ou de Goldorak à la maternelle avec ses copains... Michel Galabru, c'est beaucoup de cette enfance...

Je lisais le commentaire d'une amie sur Facebook, qui parlait de Michel Galabru comme le papy qu'elle aurait rêvé d'avoir. Mon papy était formidable, et quand je voyais Galabru à la télé je pensais à mon papy. Il y avait du Galabru en lui. Ou il y avait de mon papy dans Galabru. 
Et des films de Galabru, j'en ai vu avec mon papy. Alors j'ai doublement un truc dans le cœur là...

Cette photo de fin de billet est une montagne de Merlette que j'adore. Je l'appelle la "Montagne de l'éléphant", comme quand j'étais petit. Elle s'appelle en fait le Garabrut. Comme Michel. 
Hier Michel Delpech, aujourd'hui Michel Galabrut. 2016 commence fort... Je me souviens qu'il y a exactement un an, c'était Framboisier des Musclés qui était mort, et cela m'avait touché aussi. Un autre morceau de mon enfance...

Simplement triste. 

dimanche 3 janvier 2016

Légion d'honneur sans honneur

Les promotions de la légion d’honneur sont souvent d’un ridicule sans nom. Quand elles ne sont que ridicule, ce n'est pas très grave. Quand elles sont marquées du sceau de l'indignité, c'est un peu plus dommage...
Nous aurions pu espérer, avec l’année difficile que nous venons de passer, que la hauteur et la dignité seraient de mise. Et bien non, notre République continue de galvauder la légion d’honneur, qui n’en a plus, d’honneur. Et on continue d’amuser la galerie, et quelque part continuer de se vautrer dans une médiocrité sans nom.

Certaines victimes des islamistes ont reçu la légion d’honneur. Mais l’absence d’Aurélie Chatelain, assassinée par un de ces salopards d’islamiste fou, est une faute de goût qui fait tout tomber par terre.
Et ne parlons pas de l’absence de Lassana Bathiny, le héros de l’Hyper Casher, qui n’est pas décoré. Dans une liste où sont promus Vanessa Paradis (!), Mirelle Da     rc (!), Emmanuelle Béart, Christophe Malavoy, ça fait tomber par terre.
Et puis Lionel Jospin a atteint le plus haut grade. Quand la droite reviendra au pouvoir, nul doute que Rachida Dati et Jean-Pierre Raffarin le rejoindront tout en haut...  

Et puis il y a un truc qui me touche particulièrement. Un truc local. La légion d’honneur a une personne politique locale (accessoirement fan de Star Wars…) qui représente peu ou prou tout ce qui, je pense, fait que les gens sont écœurés de la politique. De ses pratiques, de ses méthodes. Sans doute a-t-il été remercié pour avoir fait que le Gard restait à gauche lors des dernières élections, je ne sais pas…
Mais cela m’écœure.

Pecky, s’il passe dans le coin, comprendra peut être mon écœurement…
Si je vois quelques responsables politiques du Gard des bords du Rhône en ce début d’année, je leur demanderai de ne plus jamais pleurer quand ils voient le FN atteindre des scores record chez nous. Et de ne plus nous ressortir la phrase « on a compris, il faut qu’on change nos pratiques… ».


Je commence l’année par de l’écœurement. Je ne m’attendais pas à autre chose à vrai dire.

samedi 2 janvier 2016

Saucisson truffé et Pichon-Longueville

J'ai ouvert le premier cadeau que m'a fait mon bébé pour la fête des pères. Je garde la photo de mon bébé avec Margaux et Pauillac dans son berceau, elle reste pour mes proches.
Il n'empêche. Ce soir, j'ai ouvert le Pauillac. Avec un saucisson truffé. Oups : c'était un Pichon-Longueville. Je n'avais pas vu...

C'est une grande maison, Pichon-Longueville. Un nom qu'on entend comme une douce caresse qui évoque des choses délicieuses... Et puis quand on le boit, on comprend : c'est une bombe.
Ce vin n'est sans doute pas le premier vin du château. Mais ils ont de l'or dans les doigts ces gens là, et ils subliment le raisin. C'était remarquable...

Beau-papa avait préparé un saucisson à la truffe. Lui aussi il était remarquable. Beau-papa qui est toujours là (et j'espère pendant longtemps), et le saucisson truffé.

Beau-papa est un artisan à la retraite, qui fait de la cuisine pour ses filles, et les gens qu'il aime. C'est quelqu'un qui n'a jamais compté ses heures de boulot. Quelqu'un sur qui la "solidarité nationale" a reposé, mais qui s'est fait insulté en tant que salaud de patron. Qui s'est fait fiscalement matraqué. Qui s'est fait cambriolé deux fois pendant qu'il bossait. Et qui a une retraite de merde.
Mais bon, c'était un travailleur blanc, catholique en plus, des contreforts du massif Central. Pas une "minorité visible", pas une personne défavorisé à qui l'on trouve toutes les excuses du monde et que l'on cherche à défendre, pendant que d'autres bossent pour financer cette solidarité qui en devient insupportable tant elle est inéquitable.

Je suis parti d'un Pichon-Longueville ouvert par hasard, et j'en suis venu à une de mes marottes. Cet Etat qui maltraite ceux qui le servent et qui maintiennent notre République. En étant coulant vis à vis des "racailles" (j'aurais pu supprimer les guillemets), laxiste vis à vis de ceux qui profitent de la solidarité nationale et de ceux qui la financent par leur travail, et en flattant certaines minorités bruyantes. 

On ne pourra pas continuer longtemps comme ça. La société ne tiendra pas. La France non plus.

Mais sinon, le vin est bon et le saucisson merveilleux...

(je remettrai en service ma Table du Faucon cette année...)

Et surtout une bonne année

J'aime toujours autant cette pub vintage qui ressort tous les ans. Mais j'aime toujours...

jeudi 31 décembre 2015

2015 en 12 billets : ma rétrospectives de blog

Tous les ans, je termine l’année par un passage sur  mes statistiques de blogs. D’habitude sur  Google Analytics. Cette année, j’ai pris les classements de Blogger qui donne le nombre de vue des pages.
Voir les billets les plus lus de l’année, via les statistiques. Ça donne un éclairage, qui vaut ce qu’il vaut. Mais je trouve que ces billets montrent finalement assez bien ce qu’a été cette année : forte activité en Janvier et en Novembre. Au rythme des attentats.

Finalement, les élections cantonales et régionales n’ont eu, suivant cette lecture, que peu d’écho. Finalement aussi les billets que je pensais auraient eu de l’écho n’en ont pas eu tant que ça.
Bloguer reste une école de l’humilité : le billet sur lequel on mettra le plus d’énergie restera modeste. Et le billet qu’on aura fait en 30 secondes en collant une connerie ou un nichon fera de l’audience.
Quand je pense à ceux qui lancent des « appels » sur leur blog, des consignes de vote ou qui prétendent appeler à la réflexion ou l’indignation en donnant des leçons, ils m’amusent… Nous ne sommes rien. Restons humbles…

Malgré une sorte de dégout (légitime) qui m’a accompagné toute l’année, j’aurais beaucoup blogué. Un peu comme l’alcoolique qui promet qu’il ne reboira plus jamais, mais qui se siffle la moitié d’une bouteille de vin tous les soirs après l’apéro.

Retour sur mon année de blog, avec les 12 billets (+2) les plus lus…


1 – Rions avec Jawad (2015-11)
Mon billet qui a eu le plus de vue est finalement comme un symbole. Un authentique connard qui passe pour un con, dont on se moque et dont on rigole. 
Rigoler de l’horreur. Finalement le rire est le meilleur des médicaments…


2 – Le consultant qui débute (2015-02)
J’avais réagi à un très beau billet de Nicolas, qui m’avait évoqué plein de choses. J’ai été surpris de le voir en deuxième position. Comme quoi souvent les billets les plus simples sont les plus lus.


Il me semble que ce billet n’avait pas eu de commentaires, mais c’est pour moi un des billets les plus importants. Le témoignage d’un ancien maire de gauche, qui explique que le préfet lui avait demandé de fermer les yeux sur le port de la burka. Pour « ne pas froisser », « ne pas provoquer ».

J’ai l’impression que tout ce qu’on vit part aussi de là. D’une complaisance vis-à-vis d’un islam qui dépasse les bornes, et le cadre de la loi. On accepte à Marseille que des « jeunes » tabassent des policiers en plein ramadan après qu’ils aient fait leur boulot. On accepte qu’un ancien chef du culte musulman français parle de transformer des églises en mosquée. On se couche face à une minorité, sous prétexte de « tolérance » et d’acceptation d’une différence.
Et on va jusqu'à une lâche flatterie. Ici un tweet avec coup de léchouille sur le coup du respect (Cazeneuve), là une grande fête pour la fin du Ramadan (mairie de Paris), sans oublier des communiqués de presse (Elysée, Parti Socialiste, Cambadelis) pour souhaiter des bonnes fêtes religieuses à cette religion. Complaisance et flatterie électorale communautaire. Servilité sous des bonnes intentions. 

Qui s'accompagne d'yeux clos sur des choses inacceptables. En tous cas non permis par la loi d’une République qui s’est couchée devant une religion. 
Non sans montrer les muscles devant une crèche de Noel qui menacerait le « vivre ensemble »…


Je trouve tout ça d’une gravité sans nom.


4 – 50 nuances de conneries (2015-02)
Je parlais de ces billets qu’on écrit en même pas une minutes… Je ne me souvenais plus de celui là. En tous cas, le revoir m’a bien amusé. J’ai bien aimé le « 50 nuances d’immigrés », et le bariolés « 50 nuances de gays ».


5 – Récré A2 et Cabu (2015-01)
Je pense que nous nous souviendrons tous du jour où on a appris la fusillade de Charlie Hebdo. Je rentrais de la cantine, avec le portable laissé sur mon bureau comme habituellement quand je mange. J’ai appris tout ça…
Puis est tombé le push informant des premiers morts. Dans mon souvenir, les deux premiers étaient Wolinski et Cabu.

Une des premières réactions que j’ai entendu à la machine à café était celle là : « ils ont tué Cabu ». Entre autre, parce que pour les fins de trentenaire, c’était Récré A2, les débuts de Dorothée. Ils nous ont tué notre enfance ces salopards.

J’allais ajouté « au nom de leur Dieu et de leur prophète de *** bip *** », mais je me souviens qu’un des mots (ou maux) de cette année est cette interdiction de faire des amalgames. Pas sur tout le monde, on peut insulter le Corse ou le blanc de plus de 50 ans. Mais sur d’autres, non.


Une connerie post attentat de Janvier.


Un très joli billet dont je me souvenais plus. Je pense qu’il a du « profiter » des billets post tuerie de Charlie Hebdo. Mais je suis content de le revoir.


Et pourtant si, ils ont gagné.

Nous avons eu une année délirante, où des représentants des musulmans et des défenseurs de l’islam ont proféré sans honte : « il est plus grave d’insulter l’islam que d’égorger quelqu’un ».
Nous avons eu une année où un haut responsable a indiqué qu’il prônait la transformation d’églises en mosquée (symbole terrifiant), avant de se faire inviter en grande pompe à la mairie de Paris pour fêter la fin du ramadan.

Nous avons eu année où des festivals et des cérémonies ont été annulées pour ne « pas froisser les sensibilités religieuses » de certains. Une année où le ministre de l’intérieur s’est senti obligé de se fendre d’un tweet de « respect » pour les musulmans qui avaient « gardé » l’entrée d’une église pendant une messe. Où l’indignation était sélective en Corse : un seul racisme était montré du doigt. L’autre, qui s’était accompagnée de violences physiques, a été ignoré par le premier ministre et les médias.
Une année où les responsables politiques ont lustré et flatté jusqu’en n’en plus finir une religion, une communauté.

J’avais peur en début de cette année. A la fin je me dis qu’ils ont peut être gagné. Et que la République et la France a perdu.


9 – Rions encore avec Jawad (2015-11)
Ce salopard nous aura bien fait rire…


A un moment cet été, le Garde des Sceaux eu l’idée de dépénaliser la conduite sans permis. Garde des sceaux qui incarne une tendance politique très complaisante vis-à-vis d'une certaine délinquance. 
Pas de tous les délinquants : le salarié qui dépasse la vitesse autorisée de 1 km/h pour se rendre à son boulot sera montré du doigt. Et j'ai entendu une certaine gauche qui disait qu'il fallait retirer plutôt la nationalité française aux exilés fiscaux ou à ceux qui fraudaient (patron ou cadre hein, pas la "France d'en bas")


Un morceau de vie comme j’ai bien aimé en écrire cette année… Souvent avec l’iPad sur les genoux, les enfants qui jouent ou qui mangent, la télé en fond sonore et une bière dans le verre… J’ai aimé.


Nous avons vraiment eu une année où les digues sont complètement tombées. Les médias se sont déchainés trois jours durant sur ce prétendu « racisme corse » qui s’exprimerait ouvertement. Quelques semaines avant, un salon officiel a donné la parole à un islam effrayant. Qui pouvait s’exprimer de manière solennelle et tout à fait normale…
La période était moins vide en actualité : les médias en ont peu parlé...


J’en rajoute deux de billets, car ils ont eu aussi par mal de vues. Et je trouve les sujets intéressants.

Fait divers cet été. Des enfants qui saccagent l’école d’enfants encore plus jeune. Le pire est qu’on a quand même trouvé des âmes pures et belles pour les excuser… Quant aux parents surtout ne rien dire.


Cas pratique d’une élection. Extrême droite contre droite extrême. Et dans ces cantons qui ne sont pas des repaires de crânes rasés ou d’abrutis sans diplômes ni intelligence, ces partis-là dépassent approchent les 70%.
Peut-être changer notre manière de voir la politique. Et d’arrêter surtout de mépriser les électeurs…

Voilà, c’était un long billet (je change de couleur tiens). Mon dernier de l’année sans doute. Pas mal de sujet, dont nous aurons l’occasion de discuter et de débattre cette année.
Je l’espère avec respect et calme, et surtout du sang froid. Cela va être important. On peut être en désaccord et ferme sur ses positions. Ce n’est pas pour autant la peine de moquer ou d’insulter la personne en face.


En tous cas ce n’est pas comme ça que j’ai l’habitude de faire, et cela continuera en 2016…

Petite pensée pour finir à des gens que j'aime bien, même si nous ne sommes pas toujours d'accord. Nicolas bien sur, mon ami HomerFCB, l'Hérétique (même s'il est impossible de commenter sur son blog à cause de son troll, et c'est bien dommage car ces billets sont vraiment bien), le Parisien Libéral, le raleur, Vall le Nain, David, Amy, et tous ceux qui sont venus poster des commentaires et échanger, comme le copain Pierrot13, Bob, Skandal, Estelle, Pecky et pleins que j'oublie sans doute.
Et une pensée pour Guy aussi, parce qu'il reste un de ceux qui m'ont donné envie de bloguer. Et que j'aime beaucoup cet homme.

A l'année prochaine...

mardi 29 décembre 2015

Nuit de décembre (douce nuit...)

Nuit dans mon village forézien de Saint Hilaire Cusson la Valmitte. Nuit de fin de décembre, vers 18h30, avant un whisky près de la cheminée. Il fait froid, même si les chaînes infos hurlent sur la douceur en France.

Les photos sont prises avec l'iPhone ou avec un appareil photo plus classique. On voit moins de points sur la première photo peut être ?

J'ai aimé ce sapin de Noël. J'ai aimé ces villages dans le Forez qui ont fêté Noël. Un Noël d'inspiration chrétienne, sans honte de ses racines, nos racines. 

C'est aussi très joli un village la nuit. Très joli et tres doux...


Pas d'amalgames surtout... (qu'ils nous disaient)

Un des slogans de 2015 aura été « pas d’amalgames ».

En cette fin de 2015, ce mantra explose. Pendant tout le weekend, les chaines informations et les médias auront posé cette question « les corses sont-ils racistes ? ». Des sociologues spécialisés sur le « racisme en Corse » auront été mis à contribution. Des débats, pleins de débats…

A côté de ça, l’aiguille du « pas d’amalgame » aura été plantée bien profond dans la veine. Mais le « pas d’amalgame » est comme l’indignation, il est sélectif.
Le président du Conseil Français du Culte Musulman s’indignait sur BFM TV : « L'amalgame entre le guet-apens d'Ajaccio et les musulmans est insupportable ». Il a raison. Mais l’amalgame entre Corses et racistes, est-il davantage supportable ? Cet amalgame est notamment fait sur la même chaine BFM TV, qui pose la question dans des sujets.

Poser la question « est-ce que l’islam tue » est scandaleux. Se demander la nature d’un musulman n’est pas imaginable. C’est du racisme, on fait de l’amalgame. C’est péché.
Par contre, se demander si un Corse est un enculé de raciste, c’est normal. C’est éditorial. Certains diront même « c’est républicain ». Si on tire la corde un peu plus, ces mêmes gens nous diront que tabasser des pompiers et insulter les Corses, c’est « une incivilité ». Rien de bien grave.
Quant à traiter ces pompiers de « Sales Corses de merde, cassez-vous, vous n'êtes pas chez vous ici! », ce n’est surement pas choquant ! D’ailleurs, ce n’est pas sur ça que le gouvernement ou le Parti Socialiste (via son twitter) s’est indigné.

Nous nageons en plein délire. Nous continuerons à le payer très cher… Mais en attendant, ne faisons pas d’amalgame.
Et continuons d’insulter et de stigmatiser le corse, ou d’une manière générale l’homme blanc, en plus s’il a plus de 50 ans… On a le droit.


(au fait, l’actualité locale nous annonce que des crèches de Noel ont été incendiées ici, et … Pas d’indignation officielle ?) 

lundi 28 décembre 2015

Matin glacial dans le Forez

Les informations montraient hier en boucle l'hiver printanier (aussi la Corse raciste, oubliant sciemment les racistes ayant insulté avant Corses et République...). Il faisait chaud...

Pourtant ce matin le thermomètre était glacé. Le mercure ne dépassant pas le zéro. Cela donnait des jolis paysages.
Comme toujours et comme à chaque saison la nature aux portes de l'Auvergne est chouette...



Ne pas oublier que nous sommes en hiver, malgré le flot d'informations qui semble nous informer du contraire.

Ne pas oublier non plus qu'il n'y a pas qu'un seul racisme, en Corse ou ailleurs. Mais le racisme sélectif est malheureusement une plaie de notre époque, ainsi que l'instrumentalisation de celui ci...

dimanche 27 décembre 2015

Croix de chemins Instagram

Quelques croix rencontrées ci et là sur des chemins foréziens. Qui témoigne de l'histoire de nos territoires, et de ceux qui l'ont construit.


Ces photos sont prises autour de Saint Hilaire Cusson la Valmitte dans le Forez. 



Cette dernière photo n'est pas une croix, mais une rencontre sympathique 200 km plus bas, à Chateauneuf du Pape. Rencontre avec cette petite statuette qui évoque des souvenirs.

Des marques de notre histoire, et de notre héritage chrétien. Qui me touchent. Et qu'il ne faut pas oublier, ni renier, encore moins mépriser. 

Ce n'est pas méprisable d'être attaché aux racines de mes grands parents et de ceux qui étaient là avant nous...




Noël dans 30 ans ? Fiction cauchemar

Au moment où le pouvoir a snobé Noël et les chrétiens pour préférer « affirmer son respect aux quelques musulmans qui ont gardé une église dans le Nord » (Cazeneuve) ou « s’insurger devant les évènements de Corses » (Valls, pas pour les pompiers ou les gendarmes agressés mais pour la salle de sport- mosquée vandalisé), la lecture d’un article fiction du Point est très intéressant. Ou effrayant, c’est selon.

L’article s’appelle « Joyeuses fêtes – dans 20ans , un Noël cauchemardesque », écrit par Marc Fourny.  Je le recopie intégralement, tant je le trouve, comme le dit le titre, cauchemardesque. Mais je me dis que…

À force de gommer les différences, de multiplier les règlements et d'aplanir les cultures, voilà à quoi pourrait ressembler Noël dans trente ans...  
La famille attablée autour d'un foie gras prometteur, le sapin qui clignote, un feu ronflant dans la cheminée, les santons de Provence au garde-à-vous dans du papier rocher en attendant la naissance du petit Jésus... L'image d'Épinal d'un Noël bientôt révolu ? En exagérant un peu, et avec une pointe d'ironie, on pourrait supposer qu'on n'en est plus très loin, surtout si l'État, qui se mêle de tout sauf de l'essentiel, continue à nous casser les pieds. 
À quoi pourrait bien ressembler Noël dans trente ans en France ? Disparue la crèche, cette manifestation gothique, dangereuse et tendancieuse, au nom de la laïcité et du "vivre ensemble". Même les églises n'oseront plus la dresser sur les parvis pour éviter toute polémique. Seuls les plus fervents catholiques, comme jadis sous la Révolution, oseront perpétuer encore la tradition au fond de leur salon. 
Le sapin ? Il est en plastique, interdiction de couper de vrais arbres, et tout juste toléré : pas d'étoile au sommet, qui pourrait rappeler celle de Bethléem, plus d'anges, ces créatures fantasques issues de textes sacrés, encore moins de guirlandes clignotantes, car les écologistes ont si bien oeuvré qu'il est désormais interdit, pour cause d'économies de bout de chandelle - c'est le cas de le dire -, d'utiliser ces serpentins électriques. Sans compter le sacro-saint principe de précaution qui a été brandi pour éviter tout risque d'incendie.

Et la messe de minuit ? Cela fait belle lurette qu'on la déserte : il n'y a plus un curé à trente kilomètres à la ronde, on ne va pas brûler de l'essence pour aller se geler dans des édifices mal entretenus, faute de moyens et de fidèles. On pourra toujours regarder la cérémonie du Vatican retransmise en direct sur la Toile, car voilà bien longtemps qu'aucune chaîne de France n'a plus l'audace de la programmer sur son antenne. Et pour ceux qui sont adeptes des carillons qui bourdonnent, tant pis : les clochers sont sommés de rester silencieux pour ne pas choquer les autres confessions.

Heureusement, il reste les agapes, ce réveillon qui réveille les papilles et resserre, pour un temps, la famille dispersée. Mais, là encore, tout a changé : le foie gras est désormais interdit, le Sud-Ouest s'est définitivement reconverti dans le chocolat bio, l'État a finalement cédé face au combat mené par les défenseurs de la cause animale. Personne n'ose peler des clémentines et des oranges sur la majeure partie du territoire français depuis qu'on est tenu de manger local sous peine d'amende. Quant à la bûche de Noël, elle n'est plus à la mode : elle avait un côté chrétien dérangeant et rappelait avec trop de perversité l'agonie de nos forêts décimées...
  
Au petit matin, les enfants se précipitent autour d'une cheminée décorative qui ne crépite plus depuis maintenant vingt ans : on n'a plus le droit de faire des feux de bois, trop polluants. Les chorales de circonstance entonnent encore timidement quelques chants, mais surtout pas "Il est né, le divin enfant" ou "Douce Nuit", bien trop clivant, on se reporte à la rigueur sur "Vive le vent" ou "Mon beau sapin". 
La Manécanterie des Petits Chanteurs à la croix de bois, rebaptisée à la hâte, a revu tout son répertoire et laissé les aubes au vestiaire. Saint Nicolas n'a plus le droit de cité à Strasbourg - un évêque qui distribue des bonbons, ça va pas la tête ? - et le père Noël se fait rarissime : ce vieillard autoritaire finissait par traumatiser les enfants, les psychologues ont fini par avoir sa peau. Sans compter que ses amples vêtements pouvaient cacher une bombe : bien trop dangereux pour un rassemblement, le costume est désormais proscrit dans les lieux publics.

Bref, Noël pourrait ressembler demain à une grande fête collective où seuls subsistent les cadeaux que l'on s'offre avec excitation autour d'une date symbolique, avec le vague souvenir qu'il s'agit d'un anniversaire. De qui déjà ? Chut, dire son prénom, c'est politiquement incorrect. 
Allez, joyeux Noël - pardon, joyeux décembre ! - quand même...

samedi 26 décembre 2015

Noël, joie et triste indifférence

C'est une jolie fête Noël. Les enfants sont heureux. Les maisons décorées. La crèche de la belle-famille est mignonne, le sapin aussi. 

Nous avons mangé et bu. Beaucoup. Trop. Les virages foréziens ont fait mal à mon estomac hier...

A part ca, c'est joli Noël. Quand des chrétiens se font persécutés dans le monde à cause de leur religion, c'est important de le fêter Noël. Je suis de ceux qui ont trouvé les silences de nos dirigeants (Hollande, Valls, le PS aussi) insupportable, surtout en ce moment. Surtout quand des chrétiens se font massacrer. 

Surtout quand l'été précédent, on s'est répandu longuement pour fêter la fin du jeune d'une autre religion. 

J'ai souvent critiqué cette sélectivité. Ce mépris pour les chrétiens, de France et d'ailleurs. Mépris, le mot est juste. J'étais ému hier de lire les moqueries méprisantes de certains (militants) sur Twitter, qui moquait la "catosphère". La moquerie, le mépris... Il n'a pas grand de chose de pire. De plus blessant.
Après, il est facile de s'étonner du vote communautaire. Quand on y contribue fortement, candidat de la race blanche catholique contre les autres... Écœurant, et triste. 

Un Noël que j'ai trouvé à l'image de notre société. Mépris vis à vis de certains. 

Violence vis à vis d'autres. Le vandalisme d'une mosquée à Ajaccio est quelque chose de scandaleux et de condamnable. C'est scandaleux de vandaliser un lieu de culte, de sépulture. De vandaliser une croix ou une chapelle. Une synagogue ou une mosquée.

Mais là encore, il sera inadmissible de minimiser ou de snober la profanation d'un lieu de culte chrétien. Les journaux locaux en relatent toutes les semaines.

Noël heureux chez moi. Mais Noël triste globalement. Parce qu'une société divisée, totalement. Et un mepris blessant pour les chrétiens. L'indifférence...