Je suis de la droite Julien Aubert. C'est un ami et quelqu'un que je tiens en haute estime. Le chef de ma région est Aurélien Pradié, dont j'ai loué le courage pendant la période des retraites. Il a pris des positions justes, d'une droite populaire, qui travaille, vit dans les campagnes, et en a marre d'être matraqué.
Le président a commis une faute originelle majeure : l'effacement des clivages politiques. Il a fait cette promesse, qui a pu séduire les Français. Mais quand vous effacez les clivages, vous effacez les idées et les valeurs. Cela a provoqué un effondrement et une inversion des valeurs dans les comportements politiques. Ce faisant, Emmanuel Macron a théorisé le fait que toutes les convictions se valent et il a signifié aux petits opportunistes qu'il était désormais permis de trahir ses idées, sa famille politique et ses convictions pour un poste ministériel.
Les opportunistes ont été érigés en courageux. Il porte donc une responsabilité dans le fait que plus rien n'a de valeur dans cette comédie permanente. On m'a souvent jugé sectaire, presque ringard parce que je suis intransigeant envers ceux qui sont passés d'une famille politique à une autre, mais je pense que j'avais raison de dire que la politique ne peut être respectée que si elle est respectable. Et cela commence par la droiture idéologique.
La gauche porte, elle aussi, une immense responsabilité. Toute cette gauche bien pensante a expliqué pendant des années dans certains quartiers que la France était un problème, préparant ainsi le terrain à un monstre politique qui s'appelle Jean-Luc Mélenchon. Il est l'enfant furieux de cette gauche qui a laissé dire et dit constamment du mal de la France. C'est l'héritage d'une époque où la gauche considérait qu'il était noble de défendre les minorités, et certaines méritent bien sûr d'être défendues. Mais n'oublions pas que dans des zones de non-droit, certaines voulaient s'attaquer à la République et à la France.Jean-Luc Mélenchon et ses amis ont des comportements et une parole irresponsables que nous n'aurions jamais tolérés auparavant dans l'arc républicain et démocratique. Lorsque certains députés de la Nation participent, avec leur écharpe tricolore, à une manifestation illégale, ce ne sont pas des députés courageux. Point barre. Tous les députés qui, durant les émeutes, ont participé à des manifestations illégales et n'ont pas dénoncé clairement les émeutes ne devraient plus avoir la parole. Ils ont un tatouage sur le front et se sont disqualifiés, car ils ont participé à la mise en danger de nos forces de l'ordre et ont joué contre la République et la Nation.Notre pays a autant besoin d'une droite républicaine que d'une gauche républicaine.
L'antidote à ce que nous vivons, c'est la clarté. Si demain la droite s'efface, la seule alternance possible ce sera Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. Ce qui fait l'ardeur de mon combat, ce n'est pas un réflexe sectaire pour sauver la droite, mais parce que je ne veux pas que notre démocratie bascule entre leurs mains. Nous devons être les porteurs à droite d'une forme de radicalité. Pas de mollesse ! Nous vivons un moment de retour vers des tempéraments forts en politique.Sur les retraites, par exemple, je mènerais à nouveau le même combat si c’était à refaire. Cette réforme était une imposture. Chacun le constate désormais.Nous devons être radicalement républicains, radicalement laïques, radicalement attachés au rétablissement de l'autorité et de l'ordre. La droite ne doit pas s'habituer, au détour de chaque texte à l'Assemblée, à peser « un peu ». Attention à ce que l'on ne devienne pas dans le regard des Français, au détour de telle ou telle négociation sur un texte de loi, le dernier wagon. L'ambition des gaullistes est d'être la locomotive. Tenir bon n'est pas un défautD'ici à la fin de l'année, il va falloir que nous nous parlions tous à droite, quitte à faire des étincelles, avec franchise et sens des responsabilités. Le grand danger pour le pays et pour la droite, c'est de faire semblant. Les non-dits sont un poison. Et il y aura un point à trancher : est-ce qu'on considère que la bonne stratégie est d'être les héritiers électoraux d'Emmanuel Macron ? Je pense pour ma part que c'est une illusion qui nous mènera à l'échec.Nous ne pouvons pas être les héritiers du macronisme. Nous devons en être l'alternative. Ou est-ce que nous nous décidons enfin à parler à la France populaire, laborieuse, aux classes moyennes qui sont dans les bras d'autres partis ou qui ne vont plus voter ? Sur les retraites, mes amis et moi avons peut-être sauvé le fil mourant qui restait entre la droite et ces Français humbles qui ne nous écoutaient plus. Oui, il y a un avenir pour la droite si nous portons une espérance. On me prête mille ambitions, la seule à cet instant est de rebâtir une droite populaire qui rende à nouveau les Français fiers de la France.