La question est la suivante : « Quelle Europe voulez-vous en 2020? Quels doivent être les 4 priorités à mettre en œuvre dès aujourd’hui pour améliorer l’Europe, la rendre plus démocratique, plus compétitive, plus forte à l’international, plus en avant sur le développement durable, etc... »
Pas con comme chaîne, et drôlement d’actualité… Je vais essayer de me plier au jeu, même si le couillon que je suis aura du mal à répondre à toutes les questions…
J'y répondrai avec ma sensibilité. Celle d’un européen convaincu par l’idée d’une Europe forte et soutenu par une population européenne diverses d’histoires et de cultures fortes. Mais très sceptique quant à la méthode mise en œuvre pour justement construire cette Europe là…
D’où mon premier désir, fort :
1/ Ne pas avoir peur des peuples européens ; ne pas mépriser ceux qui ne partagent pas la méthode imposée par quelques huiles tout en haut.
Je reste extrêmement choqué par le mépris, voire la haine, déversé durant la campagne référendaire de 2005 pour ou contre la constitution européenne. Par le Président Chirac qui diabolisait celui qui disait « non » et dramatisait le référendum. Et par certains, favorables au vote "oui", qui insultaient littéralement ceux qui, comme moi, pensaient que certains points étaient perfectibles dans cette constitution, et d’autres franchement dangereux…
Cette volonté de transformer et caricaturer le débat entre d’un coté les gentils pour la construction européenne, et de l’autre forcément les méchants rétrogrades et limites fascisants, m'est insupportable.
Cela a notamment une conséquence, fâcheuse, celle d’éloigner les peuples de l’idée européenne. En interdisant tout débat : pourquoi discuter quand la seule issue de celui qui exprime un doute sur la méthode est de se faire insulter et traiter de réac anti-européen ?
L’Europe est une belle idée. Malheureusement galvaudée par ceux qui insultent et méprisent ce qui sont au moins autant européen qu’eux, mais qui proposent une méthode différente à celle actuellement employée… Pas meilleure peut être, mais qui a le mérite de poser des questions et de proposer un débat sur les moyens...
2/ Démocratiser l’Europe, et lui donner une réelle légitimité populaire.
Toréador définit ce point comme suit : « Respecter le vote des peuples et arrêter de se méfier des référendums ». C’est la base de tout : faire un ensemble sans l’assentiment des peuples, qui est dur à avoir c’est vrai, c’est prendre le risque de créer une nouvelle Union Soviétique. Certes bâtie sur des idées belles et généreuses, mais avec des méthodes contestables (et que l’on peut contester sans se faire insulter de réac ou de je ne sais quoi…).
J’ai trouvé par exemple choquant que certains se soient félicités, au nom de leur idée de l’Europe, que le président de la France se soit assis sur le vote populaire de 2005, pour faire passer (par une assemblée non représentative de la France en ce qui concerne l’idée européenne), la constitution européenne. Ce n’est pas une victoire de faire passer en force un texte, aussi bon soit il. Ce n’est jamais une victoire à long terme, car les blessures que l’on laisse dans la peau populaire ne se soignent pas facilement.
Donc sur ce point là, oui, il y a deux Europe chez ceux qui se considèrent Européens. Une qui se veut élitiste, et qui sur la base de belles et grandes idées tout à fait respectable, fait preuve de mépris vis-à-vis de toute parole différente. Et une qui se veut construite par et pour les peuples. Ca ira certes moins vites. Mais peut être cela sera plus solide.
Toréador parle souvent, en terme référendaire, de la « double majorité ». Un référendum européen qui se déroulerait, en même temps, dans toute l’Europe. Majorité des électeurs, mais aussi majorité des Etats. Une Europe des peuples, et une Europe des Nations, mêlées dans un même idéal : c’est ça que je veux.
Par une Europe de technocrate et de deux trois idéologues convaincus d’avoir raison sur tout et contre tout.
3/ Remettre un contrôle politique et populaire sur des instances telles la Commission, la Banque Centrale Européenne, la Cour de justice Européenne.
Ca fait poujado de dire cela : je l’assume. Mais je trouve scandaleux que le politique, et par son biais le peuple duquel il est issu, n’est aucun contrôle sur la BCE. Indépendance, non. Rien ne doit être indépendant du peuple duquel est issu chaque organe. Car personne ne possède cette intelligence quasi divine de plus savoir qu’un autre ce qui est bon pour l’ensemble. Et force est de constater que toutes les plus grandes écoles qui ont donné nos élites européennes sur la foi de jolis diplômes n’ont pas forcément donné de grandes compétences en « raison » et en « bon sens »…
Je ne parlerai pas de la Commission Européenne. Toréador parle à juste titre de « désidéologiser l’Europe ». Toujours en le citant, par exemple, « la Commission ne soit pas qu’une structure qui ne pense pas uniquement en termes de pourcentage de déficit et de libre-concurrence pure et parfaite ». Que rajouter à ce bon sens ?
J’ai la naïveté de penser que rapprocher ces instances du peuple mettra plus de pragmatisme dans les décisions.
4/ Une Europe non monolithique, respectant chacune des Nations, mais avançant à des rythmes divers. Une Europe respectant les nations.
Balladur parlait, en 1994’, d’une « Europe de cercles ». Pourquoi la France et Malte, par exemple, devraient ils avancer au même rythme ? La Finlande et la Grèce sont ils concernés par les mêmes problèmes, et doivent ils donc avoir des politiques exactement communes ? Ne peut on pas avoir des compétences partagés qu'à un certains nombres de pays ? Doit on tous manger la même chose, penser la même chose, vivre de la même manière ?
J’ai bien aimé la séquence que l’on a vu à propos de la crise. 4 états d’Europe qui parlaient d’une même voix. Oui, certains en sont exclus. Mais aurait il eu possibilité de parler à 27, quand on voit que d’autres pays prennent souverainement (et fort respectablement) d’autres options pour faire face à la crise ?
Chaffouin parle, par exemple, de stopper tout élargissement jusqu’en 2050. Oui, mais c’était aussi avant qu’il fallait y penser. Faire des fondations solides, puis élargir. Et on est à 27 sur un bateau sans fond et ensablé…
Quelque part, tout se tien. Absence de contrôle démocratique et de légitimité populaire, qui laisse les rênes de l’ensemble à quelques technocrates idéologues insultant et méprisant ceux qui osent émettre quelques réserves, et au final une Europe à 27 sans fond ni logique…
Au final, une Europe faible vis-à-vis de l’extérieur, et totalement grippé à l’intérieur.
Oh, j’ai le sentiment d’avoir peut être exprimé des sentiments d’une manière un peu cavalière. Mais j’en ai marre d’en entendre certains m’insulter quand j’estime que la construction européenne se passe peut être d’une manière contestable.
je suis convaincu (peut être est ce une erreur ?) que sans les peuples et leur assentiment, le ciment risque d’être beaucoup moins performant. L’insulte, qui est lancé comme telle, d’anti-européen, est aussi ridicule et insultante que celle de fasciste que lancerait un gauchiste sectaire à un électeur de droite. Le mépris n’a jamais fait avancer la société. Et l’Europe est une question qui mérite un vrai débat, et pas une censure idéologique qui, au final, risque d’enfanter une créature bien loin des espoirs des pères de l’Europe…
J’aurais voté oui à Maastricht en 1993’, m'opposant ainsi à des Pasqua et Seguin qui sont des personnes que j’apprécie personnellement (Dupont-Aignan n'était pas né à cette époque...). Et j’ai voté non en 2005. Et ces deux votes n’ont rien d’antinomiques, à moins de ne vouloir pas comprendre, de ne vouloir pas entendre. Ce faisant, je m’estime autant européen, quelque part plus même, que ceux qui prétendent posséder la connaissance réelle et ultime de comment celle-ci doit se construire. Sans les peuples, sans les états, sans personne au final ?
Ceci dit, une chaîne mérite d’être transmise. Celle-ci est plutôt jolie en plus. Mon copain gaulliste Arnaud Clément se fera un plaisir de répondre, je pense que je serai en phase avec lui sur beaucoup de points.
J’aimerais beaucoup lire aussi une européenne convaincue comme Romy (quand elle sera rentrée et en pleine forme bien sur ^^). Et les visions de filles plus à gauche que moi, Brigetoun et Cécile. La vision d’Eric, tombeur Wikien de Jean-Marc Morrandini, serait intéressante à lire aussi.
Enfin, totalement hors des sphères politiques, j’aimerais lire les visions de mes copines Alayia et Chibi. Et envoyer ce questionnaire dans cette péninsule nippone qui hante certains de mes rêves. Au pied du Mont Fuji, ça doit être sympa de lire la vision de l’Europe de mon copain Tinou…
Merci du tag, copain Toréador.
Pas con comme chaîne, et drôlement d’actualité… Je vais essayer de me plier au jeu, même si le couillon que je suis aura du mal à répondre à toutes les questions…
J'y répondrai avec ma sensibilité. Celle d’un européen convaincu par l’idée d’une Europe forte et soutenu par une population européenne diverses d’histoires et de cultures fortes. Mais très sceptique quant à la méthode mise en œuvre pour justement construire cette Europe là…
D’où mon premier désir, fort :
1/ Ne pas avoir peur des peuples européens ; ne pas mépriser ceux qui ne partagent pas la méthode imposée par quelques huiles tout en haut.
Je reste extrêmement choqué par le mépris, voire la haine, déversé durant la campagne référendaire de 2005 pour ou contre la constitution européenne. Par le Président Chirac qui diabolisait celui qui disait « non » et dramatisait le référendum. Et par certains, favorables au vote "oui", qui insultaient littéralement ceux qui, comme moi, pensaient que certains points étaient perfectibles dans cette constitution, et d’autres franchement dangereux…
Cette volonté de transformer et caricaturer le débat entre d’un coté les gentils pour la construction européenne, et de l’autre forcément les méchants rétrogrades et limites fascisants, m'est insupportable.
Cela a notamment une conséquence, fâcheuse, celle d’éloigner les peuples de l’idée européenne. En interdisant tout débat : pourquoi discuter quand la seule issue de celui qui exprime un doute sur la méthode est de se faire insulter et traiter de réac anti-européen ?
L’Europe est une belle idée. Malheureusement galvaudée par ceux qui insultent et méprisent ce qui sont au moins autant européen qu’eux, mais qui proposent une méthode différente à celle actuellement employée… Pas meilleure peut être, mais qui a le mérite de poser des questions et de proposer un débat sur les moyens...
2/ Démocratiser l’Europe, et lui donner une réelle légitimité populaire.
Toréador définit ce point comme suit : « Respecter le vote des peuples et arrêter de se méfier des référendums ». C’est la base de tout : faire un ensemble sans l’assentiment des peuples, qui est dur à avoir c’est vrai, c’est prendre le risque de créer une nouvelle Union Soviétique. Certes bâtie sur des idées belles et généreuses, mais avec des méthodes contestables (et que l’on peut contester sans se faire insulter de réac ou de je ne sais quoi…).
J’ai trouvé par exemple choquant que certains se soient félicités, au nom de leur idée de l’Europe, que le président de la France se soit assis sur le vote populaire de 2005, pour faire passer (par une assemblée non représentative de la France en ce qui concerne l’idée européenne), la constitution européenne. Ce n’est pas une victoire de faire passer en force un texte, aussi bon soit il. Ce n’est jamais une victoire à long terme, car les blessures que l’on laisse dans la peau populaire ne se soignent pas facilement.
Donc sur ce point là, oui, il y a deux Europe chez ceux qui se considèrent Européens. Une qui se veut élitiste, et qui sur la base de belles et grandes idées tout à fait respectable, fait preuve de mépris vis-à-vis de toute parole différente. Et une qui se veut construite par et pour les peuples. Ca ira certes moins vites. Mais peut être cela sera plus solide.
Toréador parle souvent, en terme référendaire, de la « double majorité ». Un référendum européen qui se déroulerait, en même temps, dans toute l’Europe. Majorité des électeurs, mais aussi majorité des Etats. Une Europe des peuples, et une Europe des Nations, mêlées dans un même idéal : c’est ça que je veux.
Par une Europe de technocrate et de deux trois idéologues convaincus d’avoir raison sur tout et contre tout.
3/ Remettre un contrôle politique et populaire sur des instances telles la Commission, la Banque Centrale Européenne, la Cour de justice Européenne.
Ca fait poujado de dire cela : je l’assume. Mais je trouve scandaleux que le politique, et par son biais le peuple duquel il est issu, n’est aucun contrôle sur la BCE. Indépendance, non. Rien ne doit être indépendant du peuple duquel est issu chaque organe. Car personne ne possède cette intelligence quasi divine de plus savoir qu’un autre ce qui est bon pour l’ensemble. Et force est de constater que toutes les plus grandes écoles qui ont donné nos élites européennes sur la foi de jolis diplômes n’ont pas forcément donné de grandes compétences en « raison » et en « bon sens »…
Je ne parlerai pas de la Commission Européenne. Toréador parle à juste titre de « désidéologiser l’Europe ». Toujours en le citant, par exemple, « la Commission ne soit pas qu’une structure qui ne pense pas uniquement en termes de pourcentage de déficit et de libre-concurrence pure et parfaite ». Que rajouter à ce bon sens ?
J’ai la naïveté de penser que rapprocher ces instances du peuple mettra plus de pragmatisme dans les décisions.
4/ Une Europe non monolithique, respectant chacune des Nations, mais avançant à des rythmes divers. Une Europe respectant les nations.
Balladur parlait, en 1994’, d’une « Europe de cercles ». Pourquoi la France et Malte, par exemple, devraient ils avancer au même rythme ? La Finlande et la Grèce sont ils concernés par les mêmes problèmes, et doivent ils donc avoir des politiques exactement communes ? Ne peut on pas avoir des compétences partagés qu'à un certains nombres de pays ? Doit on tous manger la même chose, penser la même chose, vivre de la même manière ?
J’ai bien aimé la séquence que l’on a vu à propos de la crise. 4 états d’Europe qui parlaient d’une même voix. Oui, certains en sont exclus. Mais aurait il eu possibilité de parler à 27, quand on voit que d’autres pays prennent souverainement (et fort respectablement) d’autres options pour faire face à la crise ?
Chaffouin parle, par exemple, de stopper tout élargissement jusqu’en 2050. Oui, mais c’était aussi avant qu’il fallait y penser. Faire des fondations solides, puis élargir. Et on est à 27 sur un bateau sans fond et ensablé…
Quelque part, tout se tien. Absence de contrôle démocratique et de légitimité populaire, qui laisse les rênes de l’ensemble à quelques technocrates idéologues insultant et méprisant ceux qui osent émettre quelques réserves, et au final une Europe à 27 sans fond ni logique…
Au final, une Europe faible vis-à-vis de l’extérieur, et totalement grippé à l’intérieur.
Oh, j’ai le sentiment d’avoir peut être exprimé des sentiments d’une manière un peu cavalière. Mais j’en ai marre d’en entendre certains m’insulter quand j’estime que la construction européenne se passe peut être d’une manière contestable.
je suis convaincu (peut être est ce une erreur ?) que sans les peuples et leur assentiment, le ciment risque d’être beaucoup moins performant. L’insulte, qui est lancé comme telle, d’anti-européen, est aussi ridicule et insultante que celle de fasciste que lancerait un gauchiste sectaire à un électeur de droite. Le mépris n’a jamais fait avancer la société. Et l’Europe est une question qui mérite un vrai débat, et pas une censure idéologique qui, au final, risque d’enfanter une créature bien loin des espoirs des pères de l’Europe…
J’aurais voté oui à Maastricht en 1993’, m'opposant ainsi à des Pasqua et Seguin qui sont des personnes que j’apprécie personnellement (Dupont-Aignan n'était pas né à cette époque...). Et j’ai voté non en 2005. Et ces deux votes n’ont rien d’antinomiques, à moins de ne vouloir pas comprendre, de ne vouloir pas entendre. Ce faisant, je m’estime autant européen, quelque part plus même, que ceux qui prétendent posséder la connaissance réelle et ultime de comment celle-ci doit se construire. Sans les peuples, sans les états, sans personne au final ?
Ceci dit, une chaîne mérite d’être transmise. Celle-ci est plutôt jolie en plus. Mon copain gaulliste Arnaud Clément se fera un plaisir de répondre, je pense que je serai en phase avec lui sur beaucoup de points.
J’aimerais beaucoup lire aussi une européenne convaincue comme Romy (quand elle sera rentrée et en pleine forme bien sur ^^). Et les visions de filles plus à gauche que moi, Brigetoun et Cécile. La vision d’Eric, tombeur Wikien de Jean-Marc Morrandini, serait intéressante à lire aussi.
Enfin, totalement hors des sphères politiques, j’aimerais lire les visions de mes copines Alayia et Chibi. Et envoyer ce questionnaire dans cette péninsule nippone qui hante certains de mes rêves. Au pied du Mont Fuji, ça doit être sympa de lire la vision de l’Europe de mon copain Tinou…
Merci du tag, copain Toréador.
PS : si les photos de Paris (coucou Général), de Londres et de Barcelone proviennent de mes honnêtes mains, j'ai piqué Rome et Bruxelles sur le divin site de photos Hebus. Bravo aux photographes.