Je me suis couché tôt hier soir. Je pensais que ce matin, je
connaitrais le nom du nouveau chef de l’UMP, parti principal d’une opposition
nécessaire, et que j’espère efficace. Et puis non…
La situation, tout le monde
la connait. C’est le bordel. La
gauche se marre, comme s’était marrée dans la droite devant le bordel de Reims
en 2008. Les sympathisants de droite comme moi ne se marrent pas.
Colère ? Un peu, mais tristesse surtout. Pour pleins de
raisons… Et surtout deux points que j’ai envie de mettre en avant.
Un militant n’est pas
un sympathisant. Et surtout un
militant n’est pas représentatif du corps électoral de son camp. Le
meilleur exemple était donné par Europe Ecologie – Les verts. Les études d’opinion
donnaient un bon crédit à Nicolas Hulot, lui promettant de dépasser les 5 % d’intention
de vote. Les militants purs et durs ont choisi la « pure » Eva Joly.
On a vu le résultat…
Dans notre cas,
les
sondages d’opinion donnent une belle cote à François Fillon, qui était mon
favori.
Les
militants de l’UMP sont peut être plus à droite que les électeurs de droite
français (c’est l’hypothèse de l’Hérétique). En tous cas, ils ont voulu montré
que c’était à eux de choisir, et pas à l’électeur lambda… Qui soit dit en
passant est celui qui aura le dernier mot et mettra l’UMP au pouvoir ou dans l’opposition…
Le militant pur et
dur sait sans doute ce qu’est « la vraie droite », ou « la vraie
écologie ». Mais dans ces deux cas, on lui demandait soit un candidat,
soit un chef pour conduire son parti aux élections. Les premiers ont choisi
celle qui ne savait pas se vendre, par rapport à l’autre. Plus « commercial »
sans doute, mais une élection c’est
aussi un commerce. C’est savoir
vendre ses idées, son projet, sa candidature. On peut être pur et
parfaitement drapé dans ses convictions : quand les électeurs ne votent
pas pour ce candidat, ce n’est pas la peine.
Les militants de l’UMP avaient le choix. Un candidat qui
avait un profil rassembleur et qui était plébiscité par les études d’opinion.
Un candidat clivant, (que je considère) opportuniste, copiant du sous-Sarkozy,
et réitérant tout ce qui a fait que 2012 a été une bérézina électorale. Ces
militants ont choisi. Ca sera leur
problème si l’UMP s’enfonce dans la caricature et si les électeurs vont voir
ailleurs.
Mais bon… Je n’avais qu’à prendre ma carte à l’UMP remarque, j’aurais
voté (Fillon) dimanche…
Le deuxième commentaire que j’ai est ma réaction devant certains billets ou tweet de la gauche ce matin, qui
se marre et se gausse. Le soleil se couche sur la droite, c’est super, ils
sont ridicules, la vie est belle pour la gauche qui sera au pouvoir pendant 15
ans. Alléluia inchalla etc…
J’ai toujours pensé que
l’humilité
était une qualité, aussi en politique… Novembre 2008, c’était hier.
Le PS se fourvoyait dans une parodie
démocratique. Cette dernière ne m’avait pas du tout amusé, j’ai souvent
écrit sur
le
malaise que je ressentais à l’époque. De ces bourrages d’urne avérés est
sortie Martine Aubry. N’oublions jamais qu’il y avait Ségolène Royal en face…
(soupir). Et d’un mandat terni par la triche originelle, Aubry a mené des
élections locales victorieuses, des primaires réussies (on élargie les votants
et on choisi le plus rassembleur, tiens… ?). Et
le feu d’artifice final de 2012 a fait d’une première secrétaire
illégitime une sorte de référence au sein de son parti.
D’ailleurs elle ne s’est pas trompée. Pas question de
réitéré le spectacle de 2008. Cette année, le premier secrétaire a été choisi
parmi et par les apparatchiks de Solférino. Et il en est sorti Harlem Désir,
pur produit de l’appareil socialiste et mitterrandiste…
Ce retour sur Reims et le PS m’appelle encore deux réflexions.
Toujours celle de l’humilité, mâtinée d’une certaine tristesse. Je parle
souvent de la violence de cette société qui est tout sauf apaisée. Société
clivée, déchirée, violente.
Et de la dureté quasi
bestiale de l’ambiance politique en ce moment. Les lumières ont laissé la
place à une sorte de barbarie se voulant démocratique. Les dernières élections
ont été bestiales, et le pouvoir en place croule sous l’impopularité moins de 6
mois après sa « victoire ». Les oppositions sont féroces et cruelles.
Quasiment haineuses.
Et à coté de ça, lorsque
les deux principaux partis politiques se votent un chef, cela tourne au
pugilat. Nous avons l’impression de revenir à une classe politique
immature. C’est triste.
Et puis je me dis aussi que nous pouvons, à droite, être
optimiste… 4 ans après Reims, c’était la victoire de François Hollande… Si les mêmes tares donnent les mêmes
résultats, on peut souffrir encore un petit moment.
Mais bon… Ca m’est pénible quand même tout ça…