Le « travailler plus » me rappelle ce que Eric Berne défini dans le « fais des efforts ». Le « travailler moins », à l’extrême le « travailler plus du tout », est une ode à la paresse. Mais qui veut dire que le « fais toi plaisir » sera financé par d’autres.
Y a un an j’ai vécu l’enfer au travail. « Travailler mieux » est en effet une notion flou. Mais le
débat sur les retraites est avant tout un débat sur la « valeur travail ».
Si on peut la considérer comme « valeur ». Je pense que c’est une
obligation car on ne peut pas vivre de manière autonome sans quelques efforts.
Mais le travail ne doit pas être un enfer. L’entreprise ne doit pas être cette « comédie
inhumaine » qui avait fait l’objet d’un livre remarquable.
Le « travailler
mieux » impose déjà de se connaitre. Et de connaitre, et accepter ses
besoins. Certains ont besoin du travail pour se sentir utile, vivant, bien. Ils
sont respectables. Mais ils doivent aussi comprendre que pour d’autre, le
travail n’est pas un but mais un moyen. Un moyen pour vitre, pour être
autonome. Adapter ses exigences vis-à-vis des autres. Le perfectionniste qui
veut que tout le monde soit parfait, vive et dorme « travail », va être
un problème pour lui et les autres.
Le « travailler mieux » implique de fait le « travailler ensemble ». Et accepter l’autre. Je parle souvent du process PCM qui permet de se connaitre. J’ai connu un enfer car j’avais un besoin de solitude et une envie que tout « ne soit pas grave » dans le travail, et j’avais une N+2 pour qui le travail c’est la vie, pour qui tout était grave et urgent, et qui m’en demandait toujours plus. La couleur rouge du PCM, l’action. Alors que j’étais marron jaune. Ça n’a pas marché. Et cette N+2 continue à mettre des gens en arrêt de travail.
Le management est un point essentiel du « travailler mieux ». Nous ne pouvons plus avoir le management d’il y a trente ans. Le management directif, par la terreur, cela ne peut plus marcher. Cela ne doit plus exister. Si les syndicats ont un combat à mener, c’est bien celui-là.
Venir au travail la boule au
ventre, avoir envie que la voiture loupe un virage, combien de fois n’ai-je
entendu ces témoignages ? Ils existent. J’avais lu deux ouvrages co-écrit
par des sociologues et des experts du cabinet Technologia « Idées reçues
sur le Burn-Out » et « idées reçues sur le suicide ».
Le « manager
toxique » est également une notion particulière. Mais il existe.
Le lien donne des définitions intéressantes sur le management toxique. Mais
prenons « toxique » au sens littéral du terme : « qui agit
comme un poison ». On peut le voir aussi comme « qui te prend ton
énergie, ton oxygène, pour te rendre du dioxyde de Carbonne ». Un jour, en
me parlant de son lieu de travail, la personne me disait « j’ai l’impression
de travailler dans un garage où un camion benne a tourné à vide toute la nuit… ».
Un endroit toxique, nous sommes loin du « travailler mieux ».
J'ai connu des managers qui étaient des jardiniers. Ils faisaient éclore les belles fleurs, ils faisaient grandir des beaux raisins et ont terminé par produire des magnifiques vins. Tout le monde était gagnant.
« Travailler
mieux », c’est travailler en ayant l’impression d’être utile. C’est un point personnel, mais
je suis convaincu qu’un travail sans sens n’a aucun sens. C’est aux managers et
à la direction de donner un sens au travail du salarié. Pour celui qui est à
son compte, trouver du sens à ce qu’il fait est important.
Là encore, combien de fois n’ai-je entendu des « ça ne sert à rien ce que je fais… ». Vivre et avoir le sentiment de ne servir à rien.
Le « travailler mieux » est sans doute un mix de
tout ça. J’avais écrit sur les 4 accords Toltèques, déjà ne pas prendre les
choses trop à cœur (personnellement) et pour soi, faire de son mieux en acceptant de ne pas être
parfait, ça peut aller vers le « travailler mieux ».
Mais aujourd’hui, à l’heure de la démission silencieuse,
pour beaucoup le travail est un moyen et non un but. Déjà accepter cela. Ce n’est
pas remettre en cause la « valeur travail ». Au contraire.