mardi 17 février 2009

Une semaine où on va encore parler de Nicolas Sarkozy

Ce billet est essentiellement l’occasion pour moi, aussi, je le confesse, de poster des images drôles, caricaturales, reçues ce matin au boulot. J’aime recevoir des conneries au boulot. Avec un problème de taille : généralement je les fais suivre… Ca fait sourire, des fois moins.

Le jour de la Saint Valentin, Nicolas Sarkozy a eu la maladresse indélicate de proposer une réduction du congé parental. Tollé sur la toile. Où comment crée un buzz. Cas d'école.
Prendre Rachida Dati pour exemple, et ensuite songer à enlever des droits qui ne sont nullement scandaleux aux familles françaises, c'est douteux...
La droite est plurielle elle aussi. A coté de la droite sarko-bushio-berlusconienne actuellement au pouvoir, il reste une droite libérale républicaine (dont je me réclame, un peu disparate et silencieuse il est vrai) qui essaie un peu d’exister. Et donc une partie de « l’UMP affiche sa vigilance » explique le Figaro. Bien sur Christine Boutin, que l’on peut caricaturer sur bien des points mais dont je ne suis pas en désaccord sur quelques positions. Également certains gaullistes ou chiraco-villepiniste. A gauche, je n’ai pas entendu pour l’instant beaucoup de voix contre ce projet, mais à leur décharge il y a beaucoup de sujets pour eux à traiter, sur lesquels s’opposer. Pas forcément tous légitimes de mon point de vue, mais c’est le jeu politique qui veut ça.

Enfin, c’est maladroit de sortir ce symbole un jour de Saint Valentin. En plus, le jour où Rama Yade dit qu’elle veut donner des preuves d’amour à Nicolas Sarkozy… Non, c’est trop bête. Trop nul…

Une semaine où on va parler de Nicolas Sarkozy donc. Vous avez aimé le prime time sur toutes les chaines le 29 Janvier ? Moi, j’ai adoré manger des crêpes. Et bien visiblement vous adorerez le milieu du semaine où rebelote, le chef de l’Etat s’adressera à nouveau au peuple français.
J’avais écrit y a un an un billet sur le temps de parole du Président de la République. Souhaitant qu'il parle moins. Parce que ce qui perd de sa rareté perd fondamentalement de sa valeur. Et la parole présidentielle, rare à l’époque quoique imparfaite et souvent pas brillante, demeure quelque chose d’important. A l’époque, c'est-à-dire au dernier mandat, je ne loupais jamais une intervention de Jacques Chirac. J’étais quasiment toujours déçu. Sauf je crois la dernière fois où j’étais ému. Je quittais Sérignan du Comtat, et une époque de la vie politique qui se confondait avec mes 20 ans.

Aujourd’hui, j’ai l’impression de toujours entendre parler le Président de la République. Comme un vulgaire acteur en promotion pour son film, on le voit et en l’entend de partout. Il parle, ne fait que ça. Il n’occupe pas le devant de la scène non. Il occupe la scène, toute la scène. Il est seul. Fatalement, ça lasse. Et le quinquennat, pas fini, risque de lui être très long. Mais c’est son problème, pas le mien en tous cas.
Par contre, problème pour la France d’avoir la fonction présidentielle ainsi baisser de valeur, de niveau. Certains sont contre le principe de « Président de la République » souverain. Ils doivent se régaler de la période. Je suis, pour ma part, parce que attaché à cette traditionnel bonaparto gaulliste embaumée dans une touche de monarchie qui perdure, très sensible à la grandeur et la noblesse de fonction présidentielle. Aujourd’hui, elle est décrédibilisée. Parce qu’une période bling bling qui, quoiqu’on en dise, restera comme un tâche de ce mandat. Et parce que fatigué par les coups de boutoir d’une opinion qui voit le Président mis en première ligne. Alors qu’il devrait rester à l’ouverture, derrière la mêlée, à distribuer le ballon ovale et le jeu.
Quand on est en première ligne, on voit moins le jeu, on perd ce recul nécessaire quand il faut donner le bon coup de pied. Celui qui donne les trois points victorieux à Twickenham. Castagnède ou Yashvili s’en souviennent. Tiens, pour le deuxième, c’était déjà un jour de Saint Valentin…

Bref, un billet qui parle, une nouvelle fois, du Président. Avec les mots de quelqu’un qui ne le déteste pas, loin s’en faut. Mais qui n’adhère pas à la politique actuelle, et à la méthode de gouvernance mise en place. On peut ne pas être d’accord sans être dans la haine : c’est mon cas.
Et je parlerai, plus tard, de ces craintes que j’ai devant une opposition radicalement violente qui est en train de se tramer. Tel que je le ressens. Parce qu’une opposition, à mon sens, se doit d’être toujours politique et démocratique. Sans quoi elle perd de sa légitimité. Et on sombre vite dans une violence que certains attendent avec gourmandise.

Ce billet m’aura donné l’occasion de quelques images qui m’ont fait rire. Parce que l'humour et la caricature, c'est chouette aussi... (je cherche maintenant des images caricaturales et moqueuses sur Ségolène Royal et le Parti Socialiste : merci aux bonnes âmes).

PS : pas la crise pour tout le monde, comme on dit trop souvent. Aujourd'hui, on apprend que Jean-Christophe Jouyet, nouveau chef de l'AMP, vient d'être augmenté de 47 % (+71 000 € annuel). C'est beau.
Jean-Christophe, c'est l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy ou l'ancien ami socialiste de François Hollande au fait ?

4 commentaires:

  1. Rien à voir avec une dictature et son culte du chef, je le concède, mais ne peut-on y voir quelques similitudes cher fabien ?

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  2. Glop glop,

    Nicolas : je boirai ce soir

    Rimbus : culte du chef ? Chez les militants UMP à fond, oui, totalement, il y a culte du chef. C'est très vrai. Mais au PS, durant la campagne, il y avait ce même culte de la madone Royal. Et j'irais encore plus loin, à l'intérieur du ModeM ou des partis extrêmes, de gauche et de droite.
    Tu me répondras qu'eux ne sont pas au pouvoir. C'est vrai aussi.

    Après, tu sais que même si je partage une bonne partie de tes craintes et de tes énervements, je suis en totale opposition avec toi sur les termes comme "dictature". Que je considère justement amener de l'huile sur le feu.
    Une dictature où on peut battre les troupes du dictateur dans les élections locales (cf municipales, et sans doute régionales, quand bien même je souhaite une victoire de tout sauf Freche chez moi), et 5 ans après, ce n'est pas pour moi une dictature.

    Du moins pas plus que ne peut l'être, aux yeux de certains, la gestion de certains endroits. J'ai lu je ne sais plus où un élu UMP considérer que la gestion de Delanoé à Paris était "dictatoriale". Ou encore ici que Frêche, que je combats politique, se comportait en "despote". J'accorde autant d'importance à ses mots que ceux que tu utilises quand tu emploies le terme de "dictateur". C'est à dire que bon, je préfère ta critique de la méthode de gouvernance (que je partage ^^)

    Mais toi et moi ne serons pas d'accord sur ces questions de forme. Et après tout, ce n'est pas bien grave (si on doit boire des canons uniquement avec les gens avec qui on est d'accord sur tout, on boira toujours tout seul).

    En PS quand même... Je n'aime pas cette stigmatisation facile "droite" = "dictature". Aussi maline que celle qui existait avant 1981 : "si Mitterand arrive au pouvoir, la France sera soviétique". J'ai grandi sous les cris de certains "Chirac fasciste", Balladur Monarque dictateur, etc... Je trouve ça difficilement supportable.
    Aussi parce que je ne suis pas de gauche, mais que je ne me considère pas moins démocrate que les autres.

    Et ce qui n'empêche pas d'être critique avec la méthode de gouvernance actuelle, une fois de plus.

    Bonne fin de journée à tous

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  3. Excellent billet :-)

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