vendredi 7 août 2009

Et Ségolène Royal de parler d'immoralité...

Mon dernier jour de travail avant les vacances devrait m'interdire de m'énerver. Mais là, c'est quand même fou... D'autant plus que j'ai loupé l'information hier.

Ségolène Royal commence sa campagne aux élections régionales. Elle a sa manière bien à elle de faire de la politique : ça clive, ça charcle, tant pis c'est à la limite de l'insulte verbale.
Et donc là, tel le Munster qui vient dire à l'espadrille qu'elle pue (en espadrille, on pue des pieds...), Ségolène Royal accuse Fillon d'immoralité. Et rien que ça, ça me fait autant mourir de rire que cela m'afflige.

Je ne parle pas du fond. Les supporters de Royal diront que de toutes manières l'état sarkozyste est voyou et patin et coufin. Et les supporters UMP reprendront les termes insultants (et insupportables) de Frédéric Lefebvre à l'encontre de l'ancienne candidate socialiste de 2007. Donc non, ne parlons pas du fond.
La forme par contre me dérange. Pour deux raisons.

D'abord, avant de donner des leçons, il faut être irréprochables. Surtout en politique tout en haut. Ségolène Royal me parait extrêmement mal placée pour dénoncer l'immoralité de quelqu'un. Extrêmement mal placée... Pas la peine de refaire la liste des casserolles judiciaires ou politiques de la présidente de Poitou Charente. Pas la peine de rappeler sa fin de campagne en 2007, ou son attitude après la victoire d'Aubry au sein du PS. Non, que Ségolène Royal ne parle pas d'immoralité.

Ensuite, chacun a sa manière de faire de la politique. Depuis le début, je critique l'attitude pyromane de personnes comme Royal ou Lefebvre, de faire de la politique en atisant les haines et les braises. Certains adorent qu'on "tape" sur la droite ou sur la gauche selon sa tendance. Ah, ils aiment voir le sang du camp d'en face couler... C'est génial.
Et puis un matin, on se réveille avec le Le Pen au deuxième tour. Et puis on voit que ça brule dans les banlieues, que les gens ne se parlent plus...

Je déteste cette manière violente de faire de la politique. Cela plait peut être aux apparatchiks, aux purs et durs. Qu'en pense la majorité des français, qui ne se considèrent pas forcément attachés à un parti, à une personne ? Je ne sais pas si c'est payant pour Royal de se montrer clivante, violente, intolérante aussi. Je crois en tous cas que ce n'est pas payant pour la politique française d'avoir des leaders extrêmes dans leurs attitudes agressives. Et je n'aime pas la posture agressive et clientéliste de Ségolène Royal.

Je ne me suis jamais caché : Ségolène Royal ne fait pas partie des personnes politiques que j'apprécie. Si elle et Georges Frêche, qui sont très proches, perdent l'an prochain, je ne tomberai pas en dépression.
Mais ce n'est pas parce que j'assume ne pas aimer Ségolène Royal que je me tairais devant une attitude politique que je trouve indigne...

(allez, je suis en vacances ce soir ^^)

15 commentaires:

  1. Que leur restent-ils à part des des guerres de clans pour exister ?

    allez zou, ce soir, tu pourras attendre sagement l'apparition de l'écureuil. Peu importe qu'il soit Royal ou pas.

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  2. Le temps passant, on s'aperçoit à quels points, SR et NS (Bayrou aussi d'une certaine façon) ont des profils psychologiques identiques).

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  3. Arf : tu as parfaitement raison :)

    Pierre : tout à fait exact. Pour ça aussi que je trouvais que le deuxième tour 2007 était le pire que l'on puisse réver...

    Bonne journée

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  4. "D'abord, avant de donner des leçons, il faut être irréprochables."

    Sans s, c'est mieux.

    Et moi non plus, je ne l'aime pas, bécassine. mais ça, tout le monde le sait.

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  5. Je ne sais pas tout...
    (mieux que le correcteur grammatical de Word...)

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  6. Le problème est que la violence en politique en ce moment semble être la seule façon de faire de la politique au niveau national.

    Cette violence s'est retrouvée peu ou prou dans les municipales en 2008.

    Bien dommage, car il y a bien d'autres manières de diriger un pays et pour l'opposition de s'exprimer.

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  7. Fleche : Cette violence s'est retrouvée peu ou prou dans les municipales en 2008.

    Pétard, tu l'as dit bouffi... (soupir...)

    Pour ça que je ne crois pas que faire de la politique "en combattant" soit, au final, très profitable. On ne gagne pas les élections et on ne gouverne pas en combattant ceux qui ne partagent pas ton avis. On le fait en essayant de rassembler autour de ses idées, de ses valeurs...

    Bonne journée

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  8. Oui tu as raison. Je n'ai pas aimé la campagne municipale dans notre village. Nos opposants étaient persuadés de gagner les élections et leur campagne a été essentiellement basée sur de la mauvaise foi et centrée sur un des points forts de l'ancien conseil municipal.

    Insupportable !

    Bonnes Vacances à toi et à Falconette.

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  9. Fleche, j'ai toujours dit que j'éviterai de parler de la vie municipale de mon village... Mais la campagne a été, j'ai trouvé, assez détestable par moment. Avec une haine féroce chez certaines personnes...

    C'est bien quand la politique se base sur la défense de valeurs et de conviction, plutôt que sur la haine de l'autre.
    Et c'est pourquoi je pense que c'est mieux de chercher à rassembler, plutôt que de "combattre", pour montrer qu'on a plus raison que l'autre...

    Enfin bon, je dis ça je dis rien hein :)

    Bisous

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  10. Alexandra7/8/09 15:10

    Cher Falcon

    La violence, c'est celle que les salariés de Molex, Continental, Goodyear et j'en passe subissent tous les jours . La violence, ce sont les dirigeants de la BNP et d'autres banques dans le monde qui reprennent leurs bonnes vieilles pratiques des bonus au plus fort de la crise. La violence c'est celle du bouclier fiscal que le gouvernement s'entête à maintenir malgré l'injustice flagrante qu'il représente et son inefficacité économique reconnue par de nombreux experts. La violence, c'est celle de réformes judiciaires comme les peines- plancher, la rétention de sûreté, ou la possibilité d'envoyer en prison des mineurs à partir de 13 ans, qui en ressortiront bien plus dangereux qu'ils n'y sont entrés. Je pourrai en écrire plusieurs pages, mais ces sujets ont été maintes fois évoqués depuis le 6 ma 2007.

    On peut ne pas aimer ROyal, ni sa façon de faire de la politique, mais de là l'accuser d'être violente, immorale, et tutti quanti... J'ose émettre l'hypothèse que François Fillon survivra à cette petite lettre au ton un peu vif. Quant aux Français, ils attendent surtout des politiques qu'ils se battent à leurs côtés pour l'emploi, l'éducation, la santé. Et c'est ce que Royal fait tous les jours sur le terrain, en régioàn ou au plan national (Heuliez n'en est qu'un exemple parmi tant d'autres).

    Bien à vous

    Alexandra

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  11. Chère Alexandra,

    On peut toujours opposer à la violence d'autres violences. Je trouve inadmissible, tout salarié que l'on soit (j'en suis), tout syndicaliste que l'on soit (j'en suis un peu), que l'on use de la violence pour défendre sa cause. Je trouve ça inadmissible.
    Après on peut dire que ce n'est qu'une réponse à une autre violence, celle du patron qui veut délocaliser, celle du banquier qui s'en est mis plein les frouilles, celle de Sarkozy...

    Je répondrai juste que si on utilise la violence pour contrer une autre (prétendue ?) violence, cela ne peut aller que vers l'escalade... Et personnellement, ce n'est pas la société que j'aime.

    Vous avez une position à propos de la politique de Sarkozy, que vous n'appréciez pas. Que vous considérez violente. Et donc pour vous, cela justifie d'autres formes de violence.
    Je n'irai pas à vous contredire sur ce que vous considérez comme la violence de pouvoir envoyer des mineurs en prison. Je trouve pour ma part aussi violent et insupportable que des mineurs puissent pourrir la vie de certains quartiers.

    Pour ma part, et si je suis loin d'être en accord avec la politique de Sarkozy, je suis en total désaccord quand on me dit "c'est sa politique qui est violente, donc il faut être encore plus violent". En total désaccord.

    Vous défendez Royal. Personnellement, elle fait partie des personnes que j'ai envie de combattre, car je trouve (c'est ma position) que sa manière de faire de la politique est néfaste et dangereuse. Autant dangereuse que la manière clivante de faire de la politique d'une partie de l'UMP.

    Vous avez raison sur un point, les Français attendent qu'on se batte pour eux. Je ne suis pas sur qu'ils apprécient forcément la manière dont le fait Ségolène Royal, mais ça c'est le problème de Ségolène Royal. Elle a perdu les élections de 2007 et celles internes au PS, mais ça encore c'est son problème.

    Pour ma part, j'ai peur que faire de la politique à la manière de Royal ou Lefebvre n'ammène encore que plus de désordres et de violences dans la société. C'est ma position, c'est mon sentiment. On peut être en désaccord, comme je suis en désaccord avec votre position.

    Et c'est ça qui est bien dans notre démocratie (car nous sommes toujours en démocratie) : on peut en parler. On peut combattre Sarkozy dans les urnes, comme ceux de Poitou Charente pourront approuver ou désavouer Royal l'an prochain.

    Mais j'espère vraiment que d'autres voix plus constructives et efficaces émergeront au parti socialiste. Après son désavoeux au congrès de l'an passé, j'aurais espéré que... Espoir perdu, et c'est bien dommage... Pour la France surtout

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  12. personnelement, je n'aime ni l'un ni l'autre , sarkozy semble tout de même beaucoup plus apte que ségolène même si ses méthodes sont parfois discutables. Je suis en tout cas ravi de pouvoir débattre de ce genre de sujet^^

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  13. Et le fond du problème ? Le financement des lignes... et le désengagement de l'état avec chantage aux régions...

    Tu as oublié d'en parler ?

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  14. Ca c'est un réel problème que connaissent toutes les collectivités locales : le désengagement de l'Etat.

    Il est important ce désengagement, c'est une façon de ne pas augmenter l'impôt sur le revenu en faisant porter la responsabilité sur les collectivités qui sont contraintes d'augmenter les impôts locaux.

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  15. Nicolas, troisième paragraphe. Je dis clairement "je ne parle pas du fond".

    Je n'en parle pas non plus car il peut y avoir des divergences. La décentralisation n'a pas été parfaite. Mais le tableau noir que dresse les élus locaux socialistes est injuste. Politiquement, ça se comprend remarque...

    Donc non, désengagement de l'état oui. Mais cela ne justifie que partiellement les hausses d'impots, certains scandaleux, qui ont eu lieu dans certaines régions.

    Maintenant l'argument est facile, et il peut être efficace électoralement parlant. Mais la mauvaise foi est utilisée à droite et à gauche, le match est bien nul de ce point de vue là...

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