Dans mon billet las de hier, mon ami Nicolas faisait ce commentaire : « je trouve la période passionnante, en politique, avec ce qui ressemble à un éclatement de l'UMP ».
Ce qui ressemble à un éclatement de l’UMP. Comme je n’avais pas d’idée (et pas d’envie il faut bien le dire) de billets aujourd’hui, pourquoi ne pas réagir sur cette remarque pertinente de Nicolas, qui en appelle d’autres…
Personnellement, que l’UMP éclate pourrait me faire plaisir. Je pourrais m'en moquer aussi, vu ma motivation en ce moment...
J’ai toujours eu des réticences fortes vis-à-vis d’un « rassemblement unique de tous le centre et la droite ». Je reprends souvent cette phrase que Bayrou avait prononcé en février 2002 à Toulouse, devant l’UEM à l’époque rassemblée : « quand tout le monde pense la même chose, plus personne ne pense plus rien ». Il s’était fait siffler. Mais il avait raison.
L’UEM à l’époque, l’UMP aujourd’hui, n’a jamais été un rassemblement sur des valeurs communes. A l’époque Chirac est à peu près sur de perdre. Le PS est au pouvoir, et Jospin est grand favori. La « valeur commune » de chacun qui a crée l’UEM, après UMP, n’était en fait qu’un Plus Petit Dénominateur Commun : Ne pas perdre. Ou gagner. Derrière Chirac. Mais si ça avait été Balladur, Sarkozy, ou mon cousin du bar, cela aurait été un autre…
Après on a eu 2002. Sarkozy qui revient par la grande porte, Place Beauveau, et qui commence son cinéma, son ascension, et tout le reste. Le référendum constitutionnel. Un mandat de Chirac moyennas (pas moyen non, moyennas…). Et Sarkozy en 2007. Et aujourd’hui, on pourrait prédire la chute de l’UMP…
Parce que le PPDC reste le même : gagner. Et aujourd’hui, ceux qui ne veulent pas perdre leur place, ou en gagner une, se disent que le chef de l’UMP, Nicolas Sarkozy, risque de leur faire perdre leur siège… Donc on pourrait penser que l’UMP va exploser…
Aujourd’hui, je ne pense pas que l’UMP va exploser, et qu'elle va perdurer. C'est mon coté pessimiste actuel... Sans doute pour un petit moment encore. Pour au moins deux raisons.
La jurisprudence Parti Socialiste, qui aurait du exploser 100 fois en 10 ans, me montre qu’un parti politique conçu pour prendre le pouvoir, c’est drôlement robuste.
Après le 21 Avril 2002, après le référendum constitutionnel qui a mis en avant des divergences, après la défaite de 2007… Et dernièrement encore après Reims, où fraudes et bourrages d’urne ont apparemment été stars de ce scrutin interne. Tant d’évènements qui auraient pu voir le PS exploser. Pour quel résultat ? Le départ de Jean-Luc Mélenchon…
Oui, le PS est plus vieux que l’UMP, sans doute. Mais il y a une deuxième raison. Les idées, la philosophie, la ligne politique, oui, sans doute. Mais le plus important, pour les membres de ces partis politiques, ceux sont les places. Les places à prendre, à gagner, à conserver. Les mandats.
Pour les membres de l’UMP, ont-ils plus à gagner ou à perdre d’une explosion de l’UMP ? Et Sarkozy, le virer les fera t’il conserver de sénateurs ou de députés ?
Nous sommes là en discuter. En tant que militant pour certains, sympathisants pour d’autres, observateurs et passionnés enfin. Mais il y a ce paramètre que nous ne gérons pas. Le pouvoir, la place, le mandat. Tout faire pour l’obtenir. Si demain, c’est en soutenant celui sur qui on a craché hier, et ben c'est pas grave, tant qu'au bout il y a le mandat, la victoire, le petit bout d'écharpe qu'on exhibera le dimanche.
Oui, l’UMP montre des divergences fortes. Le PS en a montré aussi. Et pourtant, ces deux mastodontes sont là. Avec des gens qui vont pousser derrière parce qu’il y a une présidentielle. Un champion à trouver, espérant que cette dernière ou ce dernier sera la locomotive qui les amènera, nos notables qui polémiquent en ce moment, au Palais Bourbon, au Luxembourg, ou dans des mairies et conseils territoriaux. Et tant pis si on lui a craché dessus à un moment si au bout il y a la victoire, sa victoire, et le petit bout d'écharpe qu'on exhibera le dimanche...
Parce que ces partis sont là oui pour des idées, des valeurs, une certaine idée de la France… Mais ils sont là aussi et surtout pour gagner des élections, et octroyer des places. A des personnes qui n’ont pas forcément intérêt que les choses changent…
Un dernier point qui valide mon sentiment : l’histoire de François Bayrou. 18% des électeurs en 2007. Mais aujourd'hui un petit parti, sans grandes figures ni structures. Parce que les Morin d’abord, Cavada ensuite, ont privilégié leur place à eux. Aujourd’hui, le Modem est une coquille plus ou moins vide. Et plus que moins. Pourtant, les électeurs étaient là… Mais ceux qui avaient de jolies places n’ont pas quitté l’UMP ou une UDF affidée à l’UMP pour tenter l’aventure.
Finalement, en réflexion à une (comme toujours) intéressante remarque de Nicolas, j’en ai écrit un billet politique… Fataliste comme tout. Pas bien marrant. Qui donnerait une explication du pourquoi 60 % des électeurs ont préféré faire autre chose dimanche dernier…
Mais bon, ceux qui seront élus dimanche soir n’en auront finalement cure de ne l’être avec 30 ou 60% de participations. La place, le mandat, miam…
Et tant que les partis politiques leurs assureront cette place, ils tiendront longtemps…
Ce qui ressemble à un éclatement de l’UMP. Comme je n’avais pas d’idée (et pas d’envie il faut bien le dire) de billets aujourd’hui, pourquoi ne pas réagir sur cette remarque pertinente de Nicolas, qui en appelle d’autres…
Personnellement, que l’UMP éclate pourrait me faire plaisir. Je pourrais m'en moquer aussi, vu ma motivation en ce moment...
J’ai toujours eu des réticences fortes vis-à-vis d’un « rassemblement unique de tous le centre et la droite ». Je reprends souvent cette phrase que Bayrou avait prononcé en février 2002 à Toulouse, devant l’UEM à l’époque rassemblée : « quand tout le monde pense la même chose, plus personne ne pense plus rien ». Il s’était fait siffler. Mais il avait raison.
L’UEM à l’époque, l’UMP aujourd’hui, n’a jamais été un rassemblement sur des valeurs communes. A l’époque Chirac est à peu près sur de perdre. Le PS est au pouvoir, et Jospin est grand favori. La « valeur commune » de chacun qui a crée l’UEM, après UMP, n’était en fait qu’un Plus Petit Dénominateur Commun : Ne pas perdre. Ou gagner. Derrière Chirac. Mais si ça avait été Balladur, Sarkozy, ou mon cousin du bar, cela aurait été un autre…
Après on a eu 2002. Sarkozy qui revient par la grande porte, Place Beauveau, et qui commence son cinéma, son ascension, et tout le reste. Le référendum constitutionnel. Un mandat de Chirac moyennas (pas moyen non, moyennas…). Et Sarkozy en 2007. Et aujourd’hui, on pourrait prédire la chute de l’UMP…
Parce que le PPDC reste le même : gagner. Et aujourd’hui, ceux qui ne veulent pas perdre leur place, ou en gagner une, se disent que le chef de l’UMP, Nicolas Sarkozy, risque de leur faire perdre leur siège… Donc on pourrait penser que l’UMP va exploser…
Aujourd’hui, je ne pense pas que l’UMP va exploser, et qu'elle va perdurer. C'est mon coté pessimiste actuel... Sans doute pour un petit moment encore. Pour au moins deux raisons.
La jurisprudence Parti Socialiste, qui aurait du exploser 100 fois en 10 ans, me montre qu’un parti politique conçu pour prendre le pouvoir, c’est drôlement robuste.
Après le 21 Avril 2002, après le référendum constitutionnel qui a mis en avant des divergences, après la défaite de 2007… Et dernièrement encore après Reims, où fraudes et bourrages d’urne ont apparemment été stars de ce scrutin interne. Tant d’évènements qui auraient pu voir le PS exploser. Pour quel résultat ? Le départ de Jean-Luc Mélenchon…
Oui, le PS est plus vieux que l’UMP, sans doute. Mais il y a une deuxième raison. Les idées, la philosophie, la ligne politique, oui, sans doute. Mais le plus important, pour les membres de ces partis politiques, ceux sont les places. Les places à prendre, à gagner, à conserver. Les mandats.
Pour les membres de l’UMP, ont-ils plus à gagner ou à perdre d’une explosion de l’UMP ? Et Sarkozy, le virer les fera t’il conserver de sénateurs ou de députés ?
Nous sommes là en discuter. En tant que militant pour certains, sympathisants pour d’autres, observateurs et passionnés enfin. Mais il y a ce paramètre que nous ne gérons pas. Le pouvoir, la place, le mandat. Tout faire pour l’obtenir. Si demain, c’est en soutenant celui sur qui on a craché hier, et ben c'est pas grave, tant qu'au bout il y a le mandat, la victoire, le petit bout d'écharpe qu'on exhibera le dimanche.
Oui, l’UMP montre des divergences fortes. Le PS en a montré aussi. Et pourtant, ces deux mastodontes sont là. Avec des gens qui vont pousser derrière parce qu’il y a une présidentielle. Un champion à trouver, espérant que cette dernière ou ce dernier sera la locomotive qui les amènera, nos notables qui polémiquent en ce moment, au Palais Bourbon, au Luxembourg, ou dans des mairies et conseils territoriaux. Et tant pis si on lui a craché dessus à un moment si au bout il y a la victoire, sa victoire, et le petit bout d'écharpe qu'on exhibera le dimanche...
Parce que ces partis sont là oui pour des idées, des valeurs, une certaine idée de la France… Mais ils sont là aussi et surtout pour gagner des élections, et octroyer des places. A des personnes qui n’ont pas forcément intérêt que les choses changent…
Un dernier point qui valide mon sentiment : l’histoire de François Bayrou. 18% des électeurs en 2007. Mais aujourd'hui un petit parti, sans grandes figures ni structures. Parce que les Morin d’abord, Cavada ensuite, ont privilégié leur place à eux. Aujourd’hui, le Modem est une coquille plus ou moins vide. Et plus que moins. Pourtant, les électeurs étaient là… Mais ceux qui avaient de jolies places n’ont pas quitté l’UMP ou une UDF affidée à l’UMP pour tenter l’aventure.
Finalement, en réflexion à une (comme toujours) intéressante remarque de Nicolas, j’en ai écrit un billet politique… Fataliste comme tout. Pas bien marrant. Qui donnerait une explication du pourquoi 60 % des électeurs ont préféré faire autre chose dimanche dernier…
Mais bon, ceux qui seront élus dimanche soir n’en auront finalement cure de ne l’être avec 30 ou 60% de participations. La place, le mandat, miam…
Et tant que les partis politiques leurs assureront cette place, ils tiendront longtemps…
je crois que c'est le monde diplomatique qui avait fait un très bon papier sur les effets de la professionalisation de la politique...
RépondreSupprimeroui ce sont eux, tiens
RépondreSupprimerIntéressant billet. Je vais manger puis je te rédige une réponse, dans un autre billet, ça sera plus simple.
RépondreSupprimerFinalement, pas de billet, il viendrait comme un cheveu dans la soupe. Je vais essayer de faire court.
RépondreSupprimerJe crois que l’UMP a intérêt d’éclater pour les raisons que tu cites. Je ne sais pas si elle ne le fera pas pour les raisons que tu cites mais si elle continue comme ça, la gauche renforcera ses assises locales et les petits élus vont vite se lasser de perdre les sièges, les militants vont se barre, …
Si elle n’éclate pas en deux mouvements entre 15 et 20% des voix, c’est le FN qui va prendre la place (ce qui serait amusant, finalement, il serait obligé de renier son programme pour pouvoir gérer ce qu’il aura en charge). Mais le risque serait que le centre « passe à gauche » alors qu’il est historiquement à droite…
moi, chui d'accord !
RépondreSupprimerj'avais vu une voyante fin 2007 qui m'avait dit : le PS va exploser, il y a trop de contradictions entre ses courants, le Modem va devenir un grand parti etc. etc.
Et puis... le PS n'a pas explosé (j'y croyais vraiment pourtant !!) même après s'être pris une baffe aux européennes par Europe Ecologie... il ne peut pas y avoir plus de contradiction entre les gauchistes du PS et les droitistes du PS et pourtant... ça tient... grâce aux élus, aux mandats, aux postes etc.
donc pour l'UMP... je doute... (mais la même voyante m'a dit aussi que l'UMP allait exploser...)
m'enfin...
@+
PS : la voyante... c'était François BAYROU... kecouillon !
Glop glop avec du retard (je suis un branleur)
RépondreSupprimerGael,
Joli papier. Merci en tous cas
Nicolas,
TU aurais pu, mais vaut mieux un bon bourgogne blanc sans cheveux dedans.
Je ne sais pas si je partage ton analyse. Parce que je pense qu'au final, sur des "grandes" élections, le réflexe vote utile risque d'abaisser le nombre de voix du FN. Car je reste persuadé qu'il s'agit d'un vote de contestation, pas d'adhésion.
Après oui pour les assises locales. Ca gueule déjà chez moi...
Old Modemiste,
Oui pour ce que tu dis. Je crois que l'exemple Bayrou reste parlant quand même...