« Jean-Pierre, tu joues contre ton camp ».
Voilà en gros l’immense reproche de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de l’ancien premier ministre frondeur Jean Pierre Raffarin. Lui, et quelques autres parlementaires de l’UMP, pensent que cette réforme des collectivités territoriales se réalise en dépit du bon sens. Et il n’est pas dans leurs intérêts, non plus, que le pouvoir sorte une réforme inadaptée et dangereuse…
Ils le disent. Ils usent de leur devoir d’alerte, de conseil. Quand le Maitre est en train de faire une connerie, le bon valet devrait lui souffler à l’oreille « attention monseigneur, vous allez vous prendre le mur là et ça risque de faire mal ». Le Maitre peut mal le prendre. Le conseil j’entends, parce que le mur…
Ce nouveau caprice présidentiel m’évoque deux réflexions.
D’abord, qui est ce qui joue vraiment « contre son camp » ? Est-ce Jean Pierre Raffarin, qui fait preuve d’un réel bon sens terrien en invitant le Président à la prudence et à une plus grande réfléxion, au moins sur les conséquences de son caprice ? Ou bien est-ce le Président, qui persiste dans ses dogmes et ses certitudes du moment ?
Je pose la question d’une manière partisane et subjective, c’est vrai. Mais en tant que personne se considérant de droite, libéral et républicain, j’ai l’impression que celui qui fait le plus de mal à mes idées, et à la famille censée les représenter, ce n’est pas l’ancien premier ministre poitevin…
Ensuite, de quel camp parle-t-on ? J’aurais été Président, j’aurais été plus clair. « Jean-Pierre, tu joues contreton camp moi ». Cela aurait été plus clair, et on aurait gagné du temps.
On en revient à la personnalisation monarchique du pouvoir. A cette politique que l’Express appelle « de courtisans ». La cour qui doit toujours rire aux blagues du monarque, s’émerveiller devant les progrès de la progéniture royale. Et ne pas dire au Roi qu’il a une chaussure qui pue quand il a marché dans du caca.
Ce matin, j’entendais des rumeurs. Raffarin qui démissionnerait de la vice présidence de l’UMP. Un sous groupe qui se créerait au Sénat. Et Rama Yadé. Et Alain Juppé et Dominique de Villepin juste avant. Et…
Et puis rien. Parce que la vie politique est faite de la manière où l’allégeance sera toujours faite à celui qui peut avoir le pouvoir de vous placer à un poste, de vous faire gagner une élection en accolant son nom au votre. C’était Sarkozy en 2007. Pour le PS, c’était Ségolène Royal. Celle là même dont il ne faut plus entendre parler aujourd’hui.
Et demain ? Si Sarkozy est impopulaire et qu’il est remplacé par un autre monarque, quelle différence au final ? La cour de Royal aurait elle été plus différente, moins allégeante et carpette-ienne que la cour de Bayrou, Chirac, Sarkozy ?
Tu joues contre ton camp quand tu laisses le monarque s’enfoncer dans ses bêtises, dans ses erreurs, dans son enfermement idéologique et partisan. Autour de moi, des personnes bien plus « à droite » que moi, me l’annoncent ouvertement. Ils ne voteront pas pour Sarkozy en 2012 si les choses continuent. Voter à gauche ? Ca ne sera pas pire, et comme ça on ne sera pas déçu du rien qu’on aura, me disent ils.
Et si ceux qui jouaient contre leur camp sont ceux qui ont trahis les espoirs que ce « camp » a placé en eux ?
Une dernière réflexion. Ca me dérange toujours d’entendre parler de camp. J’aurais préféré que plus important que son camp, ce qui importe au président de la République, c’est la France. Est-ce ce que Jean-Pierre Raffarin, de part ses interrogations et ses réflexions, joue contre son camp ? C’est possible, mais est ce important ?
Est-ce qu’il joue contre la France ? Je ne crois pas… Peut on dire de même en ce qui concerne le Président, et son « camp » … ?
Voilà en gros l’immense reproche de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de l’ancien premier ministre frondeur Jean Pierre Raffarin. Lui, et quelques autres parlementaires de l’UMP, pensent que cette réforme des collectivités territoriales se réalise en dépit du bon sens. Et il n’est pas dans leurs intérêts, non plus, que le pouvoir sorte une réforme inadaptée et dangereuse…
Ils le disent. Ils usent de leur devoir d’alerte, de conseil. Quand le Maitre est en train de faire une connerie, le bon valet devrait lui souffler à l’oreille « attention monseigneur, vous allez vous prendre le mur là et ça risque de faire mal ». Le Maitre peut mal le prendre. Le conseil j’entends, parce que le mur…
Ce nouveau caprice présidentiel m’évoque deux réflexions.
D’abord, qui est ce qui joue vraiment « contre son camp » ? Est-ce Jean Pierre Raffarin, qui fait preuve d’un réel bon sens terrien en invitant le Président à la prudence et à une plus grande réfléxion, au moins sur les conséquences de son caprice ? Ou bien est-ce le Président, qui persiste dans ses dogmes et ses certitudes du moment ?
Je pose la question d’une manière partisane et subjective, c’est vrai. Mais en tant que personne se considérant de droite, libéral et républicain, j’ai l’impression que celui qui fait le plus de mal à mes idées, et à la famille censée les représenter, ce n’est pas l’ancien premier ministre poitevin…
Ensuite, de quel camp parle-t-on ? J’aurais été Président, j’aurais été plus clair. « Jean-Pierre, tu joues contre
On en revient à la personnalisation monarchique du pouvoir. A cette politique que l’Express appelle « de courtisans ». La cour qui doit toujours rire aux blagues du monarque, s’émerveiller devant les progrès de la progéniture royale. Et ne pas dire au Roi qu’il a une chaussure qui pue quand il a marché dans du caca.
Ce matin, j’entendais des rumeurs. Raffarin qui démissionnerait de la vice présidence de l’UMP. Un sous groupe qui se créerait au Sénat. Et Rama Yadé. Et Alain Juppé et Dominique de Villepin juste avant. Et…
Et puis rien. Parce que la vie politique est faite de la manière où l’allégeance sera toujours faite à celui qui peut avoir le pouvoir de vous placer à un poste, de vous faire gagner une élection en accolant son nom au votre. C’était Sarkozy en 2007. Pour le PS, c’était Ségolène Royal. Celle là même dont il ne faut plus entendre parler aujourd’hui.
Et demain ? Si Sarkozy est impopulaire et qu’il est remplacé par un autre monarque, quelle différence au final ? La cour de Royal aurait elle été plus différente, moins allégeante et carpette-ienne que la cour de Bayrou, Chirac, Sarkozy ?
Tu joues contre ton camp quand tu laisses le monarque s’enfoncer dans ses bêtises, dans ses erreurs, dans son enfermement idéologique et partisan. Autour de moi, des personnes bien plus « à droite » que moi, me l’annoncent ouvertement. Ils ne voteront pas pour Sarkozy en 2012 si les choses continuent. Voter à gauche ? Ca ne sera pas pire, et comme ça on ne sera pas déçu du rien qu’on aura, me disent ils.
Et si ceux qui jouaient contre leur camp sont ceux qui ont trahis les espoirs que ce « camp » a placé en eux ?
Une dernière réflexion. Ca me dérange toujours d’entendre parler de camp. J’aurais préféré que plus important que son camp, ce qui importe au président de la République, c’est la France. Est-ce ce que Jean-Pierre Raffarin, de part ses interrogations et ses réflexions, joue contre son camp ? C’est possible, mais est ce important ?
Est-ce qu’il joue contre la France ? Je ne crois pas… Peut on dire de même en ce qui concerne le Président, et son « camp » … ?