J’avais écrit il y a quelques semaines ce billet : « Ecrire sans fatigue, c’est possible (et obligatoire) ». J’avais repris les bons conseils de tonton Nicolas pour ne pas se fatiguer en bloguant. Je pense que cela doit rester une nécessité, autant que celle de prendre du plaisir dans cet exercice : la vraie vie est pleine de moments emmerdants, inutile d’en rajouter.
J’avais mis en avant la règle n°3 : « dans les blogs politiques (et autres), fuyez la polémique et le débat ». Ce n’est pas une règle idiote : c’est épuisant de se lancer dans des discussions qui seront de toutes manières stériles et sans fin, avec des gens qui ont leur avis (différent du votre), et qui veulent conserver à tout prix le dernier mot.
J’en ai rencontré quelques uns ici et là. Ils ne sont généralement pas méchants, mais ont du mal à comprendre qu’une fois qu’on a exposé chez quelqu’un son propre avis, il est inutile, voire même un peu pénible, de vouloir en rajouter toujours une couche. Généralement, je clos le débat par un « nous sommes en désaccord », point, on passe à autre chose. Parce que ni moi ni l’autre ne changeront d’avis.
Il y a une règle que je m’applique généralement également dans les débats. C’est celle de refuser la discussion qui passe par une interpellation personnelle et méprisante. Un exemple de commentaire qui me fait sortir de mes gonds : celui qui commence par un « comment peux-tu penser ceci ou cela ? ». Là généralement ça me fout en rogne, et je réponds soit sèchement, soit pas du tout. Je pense ce que je veux, point.
Alors la règle n°3 de plus haut, elle a été mise à mal par mon billet sur les péripéties de la FFF, cette histoire de « racisme en haut lieu dans la maison football ». Tout le monde n’est pas d’accord, j’exprime une position et un sentiment (le mien), qui n’a pas valeur de vérité. Sinon pour moi, c’est la mienne. Chacun a la sienne.
Et donc hier et aujourd’hui, j’ai eu la joie de certains commentaires, ou twitt, assez extraordinaires. Qui ne mériteraient pas de réponses. Et pourtant, j'ai répondu, sans doute aussi par un certain plaisir : ça reste quand même agréable de discuter…
Pourtant, certains commentaires ne méritent pas de longues réponses, car quand on reçoit comme commentaire un du style « si j’étais toi je me relierai avec d’écrire quelque chose avec lequel personnellement je suis en désaccord… », qu'argumenter ? Si on veut répondre avec calme tolérance, c’est dur… Il y a aussi les twitts ou commentaires du style « je ne comprends pas comment on peut penser cela… », écrit avec une ouverture d’esprit qui laisse coi.
Enfin, il y a les commentaires et twitts où là, carrément, on est accusé de penser des choses en arrière pensée. Vas te défendre après, contre ces arrières pensées que tu ne penses pas consciemment mais qu'en fait tu penses, alors que tu penses ne pas penser ce que tu penses vraiment...
Donc en fait, je me dis que pour « bloguer sans se fatiguer », il faudrait en fait éviter toute polémique, et ne parler que du bisounoursland, ce monde où tout le monde il est beau et merveilleux. Un monde où on peut parler sans risque de se faire enregistrer, et ensuite lyncher quand un site d’information donneur de leçons vous mets à sa une, avec des titres ravageurs digne des meilleurs « France Dimanche ».
En fait, il faudrait n’avoir rien à dire. Mais bon, c’est chiant de bloguer quand on n’a rien à dire…
Finalement, peut être le mieux est de continuer à bloguer comme on le sent. Il y aura toujours une âme ou deux convaincues de détenir la vérité, et qui viendront donner des leçons de morale. Et si un se révèle pénible, insultant, il y aura toujours la possibilité d’utiliser les autres bons conseils de tonton Nicolas dans sa délicieuse charte des commentaires :
« Tiens ! D’abord, je me réserve le droit de supprimer TOUT commentaire. Certains crieront à la censure : je m’en fous. C’est mon blog. J’y laisse les commentaires que je veux. Nananère.
Je me réserve le droit de supprimer tout commentaire pas aimable avec mes commentateurs ou avec moi. Les blogs sont un espace de loisir. Je ne suis pas là pour qu’on me casse les couilles. ».
Des fois, c’est simple de bloguer sans fatigue, tout en gardant le plaisir d’une discussion où les gens en face ne sont pas forcément de ton avis. Respecter certaines règles. Respecter les autres ainsi que soi même. Et ainsi garder le plaisir de l’échange et du blog...