Je lisais ce matin le très bon billet de Nicolas sur l’évolution
des blogs. Le titre : «
les
changements de Facebook feront ils revivre les blogs ? ».
Nicolas évoque la lassitude de certains blogueurs, qui trouvent
que « bloguer est peu gratifiant. Les
visites stagnent ou baissent, on est en retard par rapport aux réseaux sociaux
traditionnels pour traiter des informations, on ne reçoit plus beaucoup de
commentaires et les blogueurs politiques finissent par se rendre compte qu’ils
n’avaient aucune influence alors que, à une époque, « on » s’imaginait qu’on
aller damner le pion à une presse insipide ».
Le reste est à lire chez Nicolas, et c’est intéressant. Au-delà
de ceux qui n’ont pas connu l’époque dorée des blogs.
Déjà un premier point. Je ne me suis jamais considéré comme
blogueur politique, même si je bloguais des opinions et des prises de positions
politiques. Mais pour autant, je n’ai jamais été naïf, et ait toujours eu un
amusement vis-à-vis de ceux se pensant des « zinfluents » comme
dirait l’autre. Influence niveau zéro. Le Wikio était classement amusant, mais
qui ne représentait rien. Ceux ne sont pas les blogs qui ont fait gagner puis
perdre Nicolas Sarkozy.
Par contre, il y avait un foisonnement d’idée sympathique. Mais
aussi, comme sur Twitter, un côté pouvant être assez vulgaire. Le militantisme bas du front
m’a fait lire des billets qui faisaient mal à la tête. L’anti Sarkozysme
primaire n’était guère plus intelligent que l’anti gauchisme primaire, ou qu’aujourd’hui
l’antifascisme_citoyen.n.e_solidaire_contrelesrichesetlasociétémasculineépatriarcale
(amen).
Non, de l’influence j’en avais quand j’étais élu local, j’en ai dans
mon syndicat et sur le terrain. Jamais avec mon blog, mon tweet, ni rien du
tout. Certains, lorsqu’ils s’en sont rendus compte, ont été triste et sans
doute ont-ils commencé à lâcher.
Je me souviens de la fin de Google Reader, je ne sais plus
en quelle année. Puis de la page de démarrage Google. Les deux ont été
remplacé, le net est rempli d’outils. Il y a les bugs nombreux de Blogger :
impossible de commenter d’un téléphone ou d’une tablette, et impossible pour
moi de modifier ma blogroll. Je constate des blogs morts depuis belle lurette…
Et pourtant j’écris toujours. Moins, mais j’écris toujours. Même
s’il y a eu des moments de rien. Mais ce n’était pas à cause des blogs, mais
bien de moi. Le blog n’étant qu’une suite de moi-même.
J’ai un souvenir que je pense ne jamais avoir mis mon blog
et qui m’avait fait commencer à me détourner des blogs. Avant l’explosion de Twitter.
J’avais une grippe violente pendant la tuerie de Mohamed Merah, qui avait
endeuillé la campagne de 2012, et la République toute entière. Je me souviens
du malaise que j’avais eu en lisant des blogs de gauche (la vraie, sans doute
celle qui a tué le mandat de celui qu’ils pensaient avoir contribuer à faire
élire) écrire des choses aussi abjectes que « Merah c’est la faute à Sarkozy »
et, pire, « c’est à cause de Sarkozy que Merah a été assassiné ». J’avais
une très mauvaise grippe. Et je me suis dit que l’actualité était déjà dure, il
valait mieux que je fasse une diète numérique.
Depuis on a explosé les compteurs. Si avant hier nous étions
tous Charly (mais pas de FN dans les cortèges s’il vous plait), hier nous l’étions
déjà moins avec certains qui pensaient « qu’ils l’avaient peut-être un peu
chercher » et qu’il est plus important de lutter contre une prétendue
haine du musulman que contre l’islam radical qui tue. D’ailleurs, combattre le
terrorisme = combattre les musulmans. Je fais dans les raccourcis en moins de
140 caractères, mais certains le font, surtout dans certains quartiers où pour
se faire élire il faut tenir ce discours. Ils étaient avant-hier dans les
cortèges Charly (pas avec le FN hein) et avant-hier on bloguait ensemble. Dimanche
ils voulaient lutter contre la vie chère dans les rues…
Je ne savais pas où m’apporterait ce billet. Mais au final oui les blogs ont changé, leur influence aussi.
A cause de pleins de choses, les outils numériques, les smartphones, Twitter, les
bugs, mais aussi le temps qui passent. Des postures qui se sont radicalisés, à
droite comme à gauche. L’irruption d’un sixième continent dans notre paysage
politique, pas fait de plastiques mais d’opportunistes ou de playmobils, En
Marche hier renaissance aujourd’hui et demain ? Une droite qui se cherche.
Une gauche avec des Sandrine Rousseau ou des Mélenchon, aux postures
particulières sur les questions touchant à des sujets fondamentaux (la place
des femmes, du religieux dans la politique, etc…) alors qu’hier c’étaient
Hollande, Valls et Cazeneuve face au terrorisme islamique.
La passé est le passé. Mais on ne peut pas dire que rien ne
s’est passé…
Je ne sais pas comment conclure ce billet. Je me rends
compte n’avoir aucune mélancolie. J’ai aimé cette période 2005 – 2012. Mais je ne
sais pas si j’aimerais les blogs dans le climat d’aujourd’hui.