Je viens de retrouver un vieil
articule de 1995. Les jeunes militants sans mémoire politique ne se
souviennent qu'à l'automne 1995, Nicolas
Sarkozy se faisait siffler et insulter par son propre camp. Le congrès du
RPR à Bagatelle était un summum dans la haine que les militants avaient de
Nicolas Sarkozy, ce petit traître sur qui il était bon de cracher et de vomir.
L'article que j'ai mis en lien
est intéressant. On voit un Sarkozy jeune qui est monté haut très vite, pour se
casser la gueule au moins aussi vite. Déjà il le dit : "j'ai changé".
On est en Septembre 1995... Je n'avais pas encore 18 ans...
J'ai changé... J'ai écouté son discours hier soir à Nîmes, c'est vrai. Il a changé. Beaucoup. Souvent...
Je suppose que bien des gens qui
ce jour-là crachaient sur Sarkozy sont les mêmes qui, près de 20 ans plus tard,
ont applaudi à tout rompre ce même Sarkozy à Larbersart ou hier soir à Nîmes.
Sur ce point, je peux confirmer que certaines personnes dans le Gard n’ont pas
la mémoire de ceux qu’elles vociféraient en 1995… La mémoire et la cohérence,
toujours… (mais bon, on peut changer).
Je reviens à 1995 pour parler rapidement des sifflets à
Alain Juppé. Qui m'ont moins ému que la réponse de Nicolas Sarkozy qui approuve
et légitime ces sifflets. J'en prends acte, en soupirant...
J'imagine que cette semaine,
le camp de François Hollande et de la gauche de Taubira et de Vallaud-Belkacem a
bu du champagne : tout va bien pour cette gauche... J'ai délibérément pris les
deux icônes de la "vraie droite" comme exemple. Celles qui le fait
exister, ce Tea Party franchouillard.
Il faudra que j'écrive un
billet de conseils (modestes mais amicaux) à Alain Juppé.
En premier lieu, celui de se faire discret, et d'arrêter de
parler à tort, et parfois à travers. Il ne tiendra jamais deux ans comme ça. Se
faire discret lui évitera notamment de remettre sur la table des sujets dont la
majorité des français se fouttent, mais qui sont clivants et appellent à la
violence des mots et des débats. Le mariage homosexuel est de ces sujets. En
plus quand on y rajoute l’adoption dedans. Sur ce sujet-là, Juppé a perdu une
occasion de se taire…
En plus, ce débat sur le mariage pour tous gonfle une
majorité de français, qui voient leur feuille d'impôt exploser et un avenir pas
très radieux se profiler...
Je reviens à Bagatelle. Je pourrais parler de Hollande
aussi. Et citer à nouveau deux billets que j’avais écrit sur Hollande. Un en
Juin 2007, où Hollande se faisait insulter par son propre parti. Sur le net, c’était
d’une violence rare vis-à-vis de lui… Et 4 ans plus tard, ce même Hollandeétait porté au pinacle par ces mêmes personnes… Qui 2 ans plus tard ont repris
leur position initiale, à lui cracher dessus…
On n’est peu de choses en politique… L’école de l’humilité,
décidément…
Il y a 19 ans, Nicolas Sarkozy se faisait huer par ses propres
militants. Aujourd’hui, il est porté en triomphe par une partie de ces mêmes
personnes… Ça donne le vertige…
Je me souviens de Bagatelle. Je n’y étais pas, mais ce fut
le début de mon engagement politique. J’avais soutenu Chirac. J’avais été
triste de la défection de Charles Pasqua, et aussi de celle de Nicoals Sarkozy.
Et puis après, il y a eu la suite… J’avais mal pris les crachats sur Sarkozy.
Je n’aime pas l’homme quand il se comporte comme un animal et qui veut du sang
sur les piques, par bête vengeance…
J’avais mal pris les crachats sur Sarkozy, mais sans doute
aussi que je n’ai vraiment pardonné à Sarkozy ses trahisons successives... Mais
il a fini par être président… Peut-être que la fidélité et la loyauté (en des
gens, en des valeurs…) n’est pas l’option qui fait réussir. Peut être…
Je me souviens de Bagatelle. J’ai vu un peu Nîmes hier soir
à la télé. J’ai souri… Mais bon… La mémoire est éphémère…
Excellent billet !
RépondreSupprimerIl faudrait se souvenir de ce genre de choses quand la passion politique nous égare...
Merci beaucoup Estelle
SupprimerT'as raison de le rappeler sauf que: Dans tes exemples, les sifflets étaient le fait d'un plein gré des militants . Mais pour Bordeaux, c'est coup bas, organisé par Sarkozy en faisant venir des militants d'un autre département pour conspuer celui qui le reçoit...
RépondreSupprimerNon, cépapareil! Enfin, je m'en fiche en vrai, c'est le problème de la Droite..
;-)
Bah non, en fait on n'en sait rien. Pareil, pas pareil, l'histoire ne retiendra que les sifflets, puisque le derrière des cartes personne n'en sait rien.
SupprimerAprès tu peux t'en foutre. Moi non, je ne m'en fous pas (et quelque part c'est le plus important pour moi).
De même que je ne m'en fous pas qu'à Gauche aussi, l'histoire récente nous montre que les positions ne sont pas figées... Le PS avait triché à Reims, et deux ans et demi plus tard le premier secrétaire qui s'était fait viré à coup de pompes est élu président de la république.
Moi ça m'intéresse. Je ne m'en fous pas.
(que d'autres s'en foutent après, ça m'intéresse beaucoup moins il est vrai...)
A une émission dominicale de très bonne facture passant sur France culture, on a émis très simplement les avis suivans à propos des sifflets :
RépondreSupprimer- Les militants sont des gens passionnés, les sifflets ne sont que surface, le leader politique doit savoir les prévenir ou les retourner.
- Alain Juppé, en citant Bayrou, a véritablement agité le chiffon rouge devant des militants venu pour Sarkozy. Son objectif est les primaires ouvertes ; une petite phrase avec les faveurs des média était pour Juppé une petite pierre sur sa marche personnelle.
Des avis sages...
Amike
Bonsoir Amike,
SupprimerLes avis sont totalement recevables. Et il y a toujours des explications à ces sifflets, à Bagatelle ou à Bordeaux. Je ne les juge pas (même si j'en ai un avis).
Il ne m'avait néanmoins pas semblé, dans le verbatim, que Bayrou avait été nommément cité avec les sifflets.
Après, sur le fond, je ne sais pas si ces sifflets sont une bonne nouvelle pour la droite républicaine. Et je suis convaincu que s'il n'y a pas de rassemblement au delà que chez le noyau très réduit de la droite dure et réac, la gauche restera longtemps au pouvoir... (ce qui n'est pas, pour moi, une bonne nouvelle).