samedi 4 avril 2009

Balade tranquille dans le Forez

Quand apparaitra ce billet, je serai en week-end dans le Forez. Saint Hilaire Cusson la Valmitte ça s’appelle. Et là bas, y a pas de WiFi… Je n’aurais donc pas de risque de me faire prendre par les fourches caudines d’HADOPI (bouh). Et je n’aurais que mon téléphone portable pour lire mes mails, allez voir si mes copains boivent des canons sur Facebook, et suivre le championnat de France de football.
Avec ce week-end, un dramatique Saint Etienne – Marseille. Qui va, de toutes manières, me fendre le cœur et me rendre triste dimanche soir quoiqu’il arrive… Mais passons…

Quelques photos du Forez. Saint Hilaire Cusson la Valmitte. Son église, ses prés, ses vaches.


Et quelques souvenirs d’étudiants aussi. Un ami de promotion originaire de ce village. Je ne savais pas, à l’époque, qu’était née aussi celle qui deviendra quelques années plus tard Falconette. Non, à l’époque, on buvait des canons. C’était pas du grand vin ou des grandes bières, je ne suis devenu épicurien gourmet qu’un peu plus tard. Non, à cette époque là, les 20 ans, c’était du vin chaud à 2 francs le verre. C’était des cocktails estudiantins.
Connaissez vous le Pisang Ambon ? Miam l’alcool de banane avec de l’orange. C’était les vodka citrons dans des grands saladiers avec de la glace pillées. C’était, parce que le copain partait au Brésil, des alcools de là bas jusqu’à point d’heures. Au final, on cassait le portail automatique des parents parce qu’on était déchiré comme des draps de pauvres. Ca fait des souvenirs. C’était enfin les leçons apprises en pays basque les soirs de féria. Bayonne nous aura appris le Calimucho. 2/3 coca, 1/3 vin rouge (du pas bon). Ca à l’air déguelasse ? Si seulement ce n’était qu’une impression… Mais quand on est jeune, et que Roselyne Bachelot n’a pas décidé de s’occuper de notre bien malgré nous, on boit n’importe quoi…
Et franchement, quelques cuites quand on est jeune, ça vaut pas le coup de mobiliser un parlement pour ça.


Le Forez avant, c’était donc ça pour moi. Réminiscence d’une entrée dans l’âge adulte qui aura été, au final, heureuse. Je souhaite à tout le monde d’avoir 20 ans au moment où la France organise et gagne sa Coupe du Monde de foot. Quand je vois ce qu’est devenue l’Equipe de France et le Football, grâce à des fossoyeurs comme Domenech, Escalettes, et toute cette bande d’incompétents illégitimes, je suis vraiment malheureux. Parce que pétard, c’était génial Juin 1998’. J’avais 20 ans à Lyon. C’était génial…
Et donc je venais prendre des parpaings alcoolisés et vineux dans le village d’enfance de ma future Falconette… Dans ce village dans lequel je viens me reposer maintenant, au milieu des vaches et champs de rien…


C’est vraiment un billet assez simple que je publie aujourd’hui. Pas forcément la peine de refaire le monde ce soir. Pas forcément la peine. On a suffisamment parlé d’HADOPI comme ça cette semaine. D’ailleurs, le Google Analytic que j’ai installé s’est affolé. Visiblement, ma phrase « Christine Albanel est en train de faire un sans faute en matière d'arrogance et de mépris vis à vis de l'ensemble des internautes français » a fait la une d’un fil spécial du Monde.fr sur HADOPI. C’est sympa, et valorisant. Il manquerait plus que je sois publié dans Vendredi tiens ;-)
Mais quand même il subsiste ce gout amer dans la gorge, qu’HADOPI soit passé. Que l’opposition n’ait pas été présente : 16 députés pour faire passer ce texte qui met la France au niveau de la Chine. Encore merci au courageux député UMP Lionel Tardy.
Et surtout un tombereau d’insultes et d’amalgames insupportables vis-à-vis des internautes. Je repose cette question : qu’aurait on dit si Albanel ou un autre ministre s’était exprimé de la sorte vis-à-vis des fonctionnaires, des ouvriers, des jeunes des banlieues ? Qu’aurait on dit ?

Finalement, aujourd’hui, je serais allé faire du vélo. J’aurais sans doute pris des photos : attendez-vous à une prochaine balade qui parte dans tous les sens. Le printemps arrive sans doute dans le Forez, ça doit être surement sympa.
Et aujourd’hui, vous voyez, je n’ai pas une mélancolie trop désagréable. A 20 ans, je n’étais pas encore passé par la frontière genevoise, et mon Tchernobyl n’avait pas encore eu lieu. C’est d’ailleurs à Saint Hilaire que j’ai fini de penser mes plaies de 2002. Amusant, comme en 4 ans les choses changent. Le 12 Juillet 1998’, la France était en fête. Le 12 Juillet 2002, la France venait de voir passer une coupe du monde coréenne affligeante. Et moi de me rendre compte que les anges n’étaient pas toujours angéliques, et que derrière se cachait des ombres… Ce que le futur m’aura confirmé.

Mais aujourd’hui, quelque part, je m’en fous. Je sais ce que j’ai perdu, mais j’ai gagné tellement à coté. Des personnes formidables. Et quelques leçons. Dont la principale est que les actes valent tellement plus que des mots. J’en avais fait un billet ici. Les actes valent tellement plus que les mots que certains manient avec un talent remarquable. Des sentiments merveilleux pleins les lignes, et des actes qui montrent le contraire…
Quelques parts, dans ma vie professionnelle, politique, affective, j’essais (modestement) de mettre ça en application. Même si j’aurais eu mal, très mal, j’aurais appris. Beaucoup. Là, dans le flot de cette balade, je positive. Il n’y a pas si longtemps, la nouvelle mort d’un blog que je croyais revenu m’avait plongé dans une réelle et douloureuse tristesse. L’équilibre est instable, profitons des bons moments où la tête est hors de l’eau.
Et puis ça arrive de se tromper sur les gens après tout. C’est pas un drame quelque part, même si on s’en veut… C’est pas un drame.

Ce soir, normalement, Falconette prépare des bujitos. J’adore ça. Avec ça, je ne sais pas quoi ouvrir. J’ai prévu, de toutes manières, de monter du vin là haut, dans la cave. On ne devrait pas mourir de soif… Le Côte du Rhône, c’est parfait et ça va avec tout. Mais je ne sais pas… J’hésite aujourd’hui entre la puissance d’un Lirac de la Cave Coopérative de Roquemaure. C’est bien de boire un peu de chez soit chez elle. J’ai monté aussi un Corbière que je trouve en tous points remarquable, et qui s’appelle délicieusement « Cuvée Florence » , du château les Ollieux-Romanis. C’est avec ce vin que nous avons baptisé notre maison… Allez savoir pourquoi ^__^

Voilà, c’était vraiment un billet probablement inutile. Il ne fera pas la une de Wikio.fr comme mes derniers. J’ai eu une belle semaine de blog. E je confesse ne pas détester les billets que j’ai écrit… Mais celui là, non, agréable à écrire. C’est bien de se souvenir. Et j’aime bien les balades.
Pas de musique pour l’accompagner. Dominique ne m’en voudra sans doute pas. Et un simple appel à souhaiter aux quelques gens qui ne me détestent pas et qui me font l’honneur de passer me faire un coucou un bon week-end. (sentiments transmis aussi si y en a du coté des forges de Bourgogne qui me détestent et qui viennent quand même ici)


3 commentaires:

  1. "Déchiré comme des draps de pauvres" : j'adore !

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  2. J'aime bien ce billet. ;)

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  3. pas inutile, même si,après une seconde matinée de lutte sordide contre mes canalisations bouchées, je suis surtout sensible aux photos et à ces merveilleuses échappées sur le calme - cool, cool le Faucon, déguste

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