Ces primaires du Parti Socialiste sont une réussite. 2,5 millions de gens qui se sont déplacés pour aller voter, c’est un très bon résultat. Qu’ils en soient félicités. Les militants se sont bougés pour que les choses se passent bien, pour l’instant ça se passe très bien. C’est positif pour tout le monde…
Cela démontre une première évidence, qu’il est important de rappeler. Les français aiment la politique. Quand on leur donne le choix, et les éléments pour débattre, réfléchir, discuter, ils s’en emparent, ils se régalent et se déplacent. Ce fut le cas au référendum européen de 2005, aux présidentielles de 2007… Quand ils ont l’impression, par contre, qu’on se moque de leur avis, qu’on les prend pour des cons, ils montrent leur ras le bol en désertant les urnes, ou en proposant des 21 Avril 2002…
Les débats du parti socialiste ont fait des succès d’audience. Le vote d’hier à confirmé cette impression que les gens veulent de la politique, de la vraie. Et c’est bien.
Je fais deux trois petites analyses de ce résultat de scrutin, qui personnellement me convient parfaitement. Je le dis avec d’autant plus de distance que comme je l’ai exprimé vendredi, je ne suis pas allé voter. Et je n’irai pas dimanche prochain.
J’adhère à 95% de la charte, j’ai pleins de pièces de 1 euros dans mon portefeuille, mais je n’aurais pas été le bienvenu au bureau de vote des socialistes de mon village. Je ne supporte pas la provocation, et les gens qui vont à des endroits où ils ne sont pas les bienvenus pour se faire voir. Donc je ne provoque pas : je suis resté chez moi. Et c’était très bien comme ça (mes primaires « vraiment citoyennes » à moi, ça sera le premier tour des présidentielles).
Un résultat qui me convient donc. J’avais parié au début de l’été que Ségolène Royal se prendrait une rouste ? Elle s’est pris une rouste. Et je le confesse bien tristement mon absence d’humanité de ce lundi matin, mais ses larmes Royales ne m’ont pas touché… A mon avis, elle paie un parcours de cinq ans fait de coups, de mensonges, de provocations multiples. Elle paie 5 ans de politique de trash et de clash…
Le mensonge initial au soir de l’élection présidentielle, le « Je présente mes excuses au nom de la France », la candidature au frigo qui ressort au début de l’hiver, le cambriolage mis en scène, etc, etc... Et ces derniers jours faits de racolage en tous genre et de phrases désagréables en direction de tel ou d’un tel autre candidat…
L’idole politique a fini son parcours hier soir : une des bonnes choses de ce dimanche…
J’avais parié que Montebourg passerait devant Royal. Je ne l’aime pas Montebourg, parce que là encore la politique du rentre dedans, du clivage et du toupet provoquant, ce n’est pas mon trip. Mais il a bien joué. Montebourg est un acteur brillant, défendant des positions contraire à ses actes, mais il s’en moque, des contradictions. Défendre le non cumul des mandats en cumulant à la première occasion ne le dérange nullement. Et il a raison : il a le talent pour que ça passe…
Je n’aime pas Montebourg, mais j’ai trouvé qu’il avait fait une campagne des primaires remarquable. Insupportable, donc au final réussi. Certains blogueurs ont changé d’avis sur la dernière semaine pour le soutenir ont rajouté une preuve de la qualité de sa campagne.
Beaucoup de débat se sont positionnés autour de sa personne, autour de ses propos. Il était un des centre important de cette primaire : il sera le centre du second tour.
Maintenant, le gagnant du premier tour… Les français aiment le politique. Je crois qu’ils aiment aussi voter pour ceux qui rassemblent, et ne balancent pas des saloperies sur les autres chaque fois qu’on leur tend un micro. Les campagnes de Hollande et de Royal étaient, de ce point de vue, diamétralement opposées. Quand une lâchait une vacherie sur ses camarades, l’autre essayait de garder de la hauteur, et une certaine noblesse. Quitte à paraitre « mou », comme l’attaquent certains de ses adversaires.
Évidemment, François Hollande n’a pas encore gagné. Parce que la deuxième est Martine Aubry, celle qui tient l’appareil. Et bon, quand on a l’appareil, ça aide… Ne remettons pas Reims sur le tapis, mais bon, quand on y est arrivé une fois…
Ensuite parce que arithmétiquement, il faut faire plus de 50% pour gagner. Aujourd’hui, les compteurs sont remis à zéro. Personne n’est propriétaire de ses voix, mais pour qui voteront Montebourg, Royal, et leurs supporters ? Pour celle qui veut mettre face à Sarkozy une « gauche dure », ou pour celui qui me parait avoir le discours le plus raisonnable et le plus rassembleur ?
Juste un commentaire personnel. Si Martine Aubry est candidate du Parti Socialiste, il est évident que je voterai contre elle au deuxième tour de l’élection présidentielle. Si c’est François Hollande, de la même manière qui cela avait été DSK, je pourrais réfléchir…
Je parlais plus haut de « fraternité qui s’arrête au bureau de vote ». Certains, la vraie gauche qui ne pèse finalement pas énormément dans les urnes, se servent de l’argument que j’exprime. La vraie gauche n’est pas celle pour qui je pourrais avoir de la sympathie, ou même envie de voter. La vraie gauche, c’est celle qui me fera rendre gorge…
Sauf que pour gagner une élection, il faut rassembler… Le sectarisme ne fait jamais gagner une élection. Il rassemble son camp, à la rigueur, mais c'est insuffisant pour gagner.
A voir donc le deuxième tour. Le risque d’une victoire serrée d’un des deux candidats est toujours possible. Mais pour l’instant, l’exercice primaire socialiste est réussi.
Pour autant, je laisserai le dernier mot au blogueur Toréador, toujours pertinent dans ses analyses :
Cela démontre une première évidence, qu’il est important de rappeler. Les français aiment la politique. Quand on leur donne le choix, et les éléments pour débattre, réfléchir, discuter, ils s’en emparent, ils se régalent et se déplacent. Ce fut le cas au référendum européen de 2005, aux présidentielles de 2007… Quand ils ont l’impression, par contre, qu’on se moque de leur avis, qu’on les prend pour des cons, ils montrent leur ras le bol en désertant les urnes, ou en proposant des 21 Avril 2002…
Les débats du parti socialiste ont fait des succès d’audience. Le vote d’hier à confirmé cette impression que les gens veulent de la politique, de la vraie. Et c’est bien.
Je fais deux trois petites analyses de ce résultat de scrutin, qui personnellement me convient parfaitement. Je le dis avec d’autant plus de distance que comme je l’ai exprimé vendredi, je ne suis pas allé voter. Et je n’irai pas dimanche prochain.
J’adhère à 95% de la charte, j’ai pleins de pièces de 1 euros dans mon portefeuille, mais je n’aurais pas été le bienvenu au bureau de vote des socialistes de mon village. Je ne supporte pas la provocation, et les gens qui vont à des endroits où ils ne sont pas les bienvenus pour se faire voir. Donc je ne provoque pas : je suis resté chez moi. Et c’était très bien comme ça (mes primaires « vraiment citoyennes » à moi, ça sera le premier tour des présidentielles).
Un résultat qui me convient donc. J’avais parié au début de l’été que Ségolène Royal se prendrait une rouste ? Elle s’est pris une rouste. Et je le confesse bien tristement mon absence d’humanité de ce lundi matin, mais ses larmes Royales ne m’ont pas touché… A mon avis, elle paie un parcours de cinq ans fait de coups, de mensonges, de provocations multiples. Elle paie 5 ans de politique de trash et de clash…
Le mensonge initial au soir de l’élection présidentielle, le « Je présente mes excuses au nom de la France », la candidature au frigo qui ressort au début de l’hiver, le cambriolage mis en scène, etc, etc... Et ces derniers jours faits de racolage en tous genre et de phrases désagréables en direction de tel ou d’un tel autre candidat…
L’idole politique a fini son parcours hier soir : une des bonnes choses de ce dimanche…
J’avais parié que Montebourg passerait devant Royal. Je ne l’aime pas Montebourg, parce que là encore la politique du rentre dedans, du clivage et du toupet provoquant, ce n’est pas mon trip. Mais il a bien joué. Montebourg est un acteur brillant, défendant des positions contraire à ses actes, mais il s’en moque, des contradictions. Défendre le non cumul des mandats en cumulant à la première occasion ne le dérange nullement. Et il a raison : il a le talent pour que ça passe…
Je n’aime pas Montebourg, mais j’ai trouvé qu’il avait fait une campagne des primaires remarquable. Insupportable, donc au final réussi. Certains blogueurs ont changé d’avis sur la dernière semaine pour le soutenir ont rajouté une preuve de la qualité de sa campagne.
Beaucoup de débat se sont positionnés autour de sa personne, autour de ses propos. Il était un des centre important de cette primaire : il sera le centre du second tour.
Maintenant, le gagnant du premier tour… Les français aiment le politique. Je crois qu’ils aiment aussi voter pour ceux qui rassemblent, et ne balancent pas des saloperies sur les autres chaque fois qu’on leur tend un micro. Les campagnes de Hollande et de Royal étaient, de ce point de vue, diamétralement opposées. Quand une lâchait une vacherie sur ses camarades, l’autre essayait de garder de la hauteur, et une certaine noblesse. Quitte à paraitre « mou », comme l’attaquent certains de ses adversaires.
Évidemment, François Hollande n’a pas encore gagné. Parce que la deuxième est Martine Aubry, celle qui tient l’appareil. Et bon, quand on a l’appareil, ça aide… Ne remettons pas Reims sur le tapis, mais bon, quand on y est arrivé une fois…
Ensuite parce que arithmétiquement, il faut faire plus de 50% pour gagner. Aujourd’hui, les compteurs sont remis à zéro. Personne n’est propriétaire de ses voix, mais pour qui voteront Montebourg, Royal, et leurs supporters ? Pour celle qui veut mettre face à Sarkozy une « gauche dure », ou pour celui qui me parait avoir le discours le plus raisonnable et le plus rassembleur ?
Juste un commentaire personnel. Si Martine Aubry est candidate du Parti Socialiste, il est évident que je voterai contre elle au deuxième tour de l’élection présidentielle. Si c’est François Hollande, de la même manière qui cela avait été DSK, je pourrais réfléchir…
Je parlais plus haut de « fraternité qui s’arrête au bureau de vote ». Certains, la vraie gauche qui ne pèse finalement pas énormément dans les urnes, se servent de l’argument que j’exprime. La vraie gauche n’est pas celle pour qui je pourrais avoir de la sympathie, ou même envie de voter. La vraie gauche, c’est celle qui me fera rendre gorge…
Sauf que pour gagner une élection, il faut rassembler… Le sectarisme ne fait jamais gagner une élection. Il rassemble son camp, à la rigueur, mais c'est insuffisant pour gagner.
A voir donc le deuxième tour. Le risque d’une victoire serrée d’un des deux candidats est toujours possible. Mais pour l’instant, l’exercice primaire socialiste est réussi.
Pour autant, je laisserai le dernier mot au blogueur Toréador, toujours pertinent dans ses analyses :
« N’oublions pas que les primaires italiennes à Gauche avaient réuni… le double… et que la Gauche avait perdu contre Berlusconi. »Primaires réussies. Mais la vraie « élection citoyenne », c’est la présidentielle de 2012…
Advienne que pourra...
RépondreSupprimerInch Allah
RépondreSupprimerIl y a dans ce pays, une droite lucide et propre que je respecte autant que la gauche lorsqu'elle présente ces qualités : nous sommes tous français, la démocratie, c'est de respecter les sensibilités différentes.
RépondreSupprimerJe redoute que Martine AUBRY qui est pourtant soutenue par des personnalités vraiment à gauche - Marie-Noëlle Lienneman, Laurent Fabius- ne nous entraine dans une aventure européenne soit-disant "fédéraliste"; je redoute aussi qu'elle se compromette avec l'Islam politique ... comme au temps où le "Forum social" a accueilli Tariq Ramadan, sans sourciller (petit-fils du fondateur des "Frères Musulmans"). La République doit rester laïque, les Parlements nationaux doivent avoir des pouvoirs renforcés pour rejeter si besoin est, les décisions de l'Union Européenne dont les institutions présentent un déficit démocratique qui n'est plus à démontrer...
Est-ce que François Hollande qui a appelé à voter pour le "projet de traité constitutionnel", saura porter le difficile équilibre entre la préservation de certains acquis "européens" et l'indépendance nationale, y compris en matière budgétaire (pas de règle d'or), pas d'adhésion à des processus irréversibles qui rendraient illusoires la faculté laissée par le Traité de Lisbonne, de sortir de la zone € et même de l'UE (la Norvège n'y est pas dans l'UE : ni son économie, ni ses ressortissants n'en meurent !), si tel est l'intérêt national ...
Merci pour ton biyé qui remet les pendules à l'heure et met des mots justes sur tout ça, vu de droite :))
Nicolas et Elmone, oui.
RépondreSupprimerApolline, c'est ton avis. Je ne suis pas sur de le partager intégralement.