On parle encore de
Jean Sarkozy… C'est une une affaire politique. Et c’est le coté politique que j’ai aujourd’hui envie de traiter : l’aspect
scandaleux de l’affaire, et le
coté ridicule de la victimisation du dauphin, nous en avons déjà parlé…
Mardi soir, le petit journal de Yann Barthes a été excellent dans son traitement. A
regarder ici ! D’un coté, une
UMP officielle et caricaturale. Parlant d’une seule voix, avec cet argumentaire rodé sur trois axes :
1/ Il a été élu (donc il est légitime),
2/ il n’a pas moins de droit que les autres,
3/ Martine Aubry est aussi une fille de elle aussi
(lire Nicolas).
Et on sent que malgré le « il n’y a pas d’affaire Jean Sarkozy » assené comme vérité absolue, il y a malaise. Mais bon, droit dans leurs bottes nos amis
UMP officiels.
J’utile le terme UMP officiel, parce qu’il y a aussi au
sein de la droite d’autres voix pas contentes du tout. Des voix moins bruyantes, moins audibles.
Manuelthieu est triste de voir qu’à part les proches de Villepin ou de Dupont-Aignan, peu s’étonne à droite de ce qui se passe en ce moment. Cet
article montre qu’il n’en est rien. Et que
même dans la droite des hauts de Seine, ça gueule.
Le député maire UMP de Courbevoie
Jacques Kossowski n’est pas très connu, mais il a fait voter son conseil municipal
contre un projet de fusion qui aurait mis Courbevoie au sein de la Défense. Ce qui est pris, de la part de l’Elysée, comme un geste de défiance.
Et puis il n’est pas le seul. Myard, Cardo, Mariton… Pas des grands noms bien sur. Mais quand le Gardon déborde, c’est aussi que pleins de petits ruisseaux viennent se jeter à lui…
Enfin, dernière à se jeter dans la bataille,
pas la moindre,
Rama Yadé. Cette fille est par moment insupportable de prétention et d’arrogance, mais elle a un courage que je trouve remarquable. J’avoue, elle commence à me plaire…
Le pire, c’est que tout ceci aurait pu être évité. Mais voila, apparemment
Nicolas Sarkozy voulait que ce soit son fils qui succède à Devedjian à la tête de l’EPAD. Et ce le plus vite possible visiblement. Ainsi, l’
Elysée a tout fait pour favoriser cet état de fait : Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD.
François Fillon avait
préparé un décret permet à Devedjian de conserver jusqu’en 2011 sa présidence. Mais voilà,
Nicolas Sarkozy ne l’a pas voulu. Et RMC Info révèlerait même qu’une réunion à l’Elysée, avec le père, le fils et des conseillers, a permis de préparer la
nomination l’élection du fils prodige à la tête de l’EPAD...
Une autre question quand même…
Quid d’Hervé Marseille. Un
homme bien aimable, que ce conseiller général UMP. Première fois, il laisse sa place au fiston à la présidence du groupe UMP au conseil général des Hauts de Seine. Puis cette fois, il démission du CA de l’EPAD pour laisser sa place à qui vous savez… Ecoutez la
réponse du Maire de Meudon à Jacques Maillot des Grandes Gueules, qui en avait fait son pipeau de la semaine dernière. C’est spécial, ou affligeant, c’est selon.
Enfin, la récompense au bout pour cet homme est une place au conseil économique et social. Ca va, il n'est pas trop à plaindre...
Il y aurait, sur le point toujours politique,
une réponse à faire à Luc Chatel. Le Porte Parole du Gouvernement s’est emporté hier lors de son point presse :
« Cette affaire commence à suffire! On a vraiment le sentiment d'une chasse à l'homme. Tous ceux qui interviennent sur cette question, que veulent-ils? Ils veulent interdire l'élection à un candidat de par son origine sociale, son nom, son faciès? C'est ça la République? »
Non,
ce n’est pas ça, la République. Ce n’est pas donner une présidence à une personne qui n’a pas
la compétence requise pour occuper des postes de moindre envergure. Et normalement, notre république n'est pas cette
république bananière que le monde entier nous moque !
L’ami Luc Chatel à continuer à s’énerver en concluant par «
Nous sommes en République, en démocratie, avec des principes républicains. Tous les républicains devraient défendre ces principes républicains ». Il a raison Luc Chatel. Mais au lieu de critiquer la paille dans l’œil du voisin, il devrait arrêter cette mauvaise foi, il devrait arrêter de nous prendre ouvertement pour des cons et s’enlever l’IPN 500 qu’il a dans son œil. J’imagine
Luc Chatel suffisamment intelligent et malin pour savoir qu’il défend l’indéfendable…
Difficile de conclure cette phase politique sans parler de l’intervention de Nicolas Sarkozy à propos de la réforme du lycée. Et cette
phrase :
« la création du lycée est un geste qui marque la fin des privilèges dès la naissance. Ca veut que désormais en France, c’est de l’école que sortiront les élites, et pas de la naissance. Ca veut que désormais, ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né. Pour réussir, c’est travailler dur, et d’avoir fait la preuve par ses études, par son travail, de sa valeur »
Il voudrait faire
un bras d’honneur à l’ensemble du pays, le Président ne s’y serait pas pris autrement…
Je pense que cette erreur, si l’Elysée et sa progéniture persiste à aller au bout,
marquera le début de la fin. D’ailleurs, si le décret Fillon avait prolongé Devedjian jusqu’en 2011, l’année avant l’élection présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy aurait il pris le risque de mettre son fils à la tête de l’EPAD ? Peut être pense t’il que le temps fera son histoire, et que les français oublieront jusqu’en 2012 ? Peut être parie t’il aussi sur une absence d’alternative en face ? Peut être…
Suite de l’histoire bientôt…
A lire aussi Reversus (les valeurs du sarkozysme volent en éclat), l’ami Elmone (ce n’est pas de Gaulle qui aurait accepté ça), et Rébus, qui stigmatise ce jusquauboutisme dans la connerie et la bêtise… Ca rappelle des choses, cette persévérance dans la bêtise et dans l’erreur… Ca rappelle des choses.
(Image "touche pas à mon népote" prise chez Sabine Hérold, Alternative Libérale. Beau billet sur le sujet)