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jeudi 26 février 2009

En attendant 2014... (retour sur le projet Balladur des collectivités territoriales)

Déjà un premier truc qui m'amuse. Moderniser la vie politique locale. Et faire réaliser cette modernisation par Edouard Balladur... Modernisation, Balladur... Malgré tout le réel respect que j'ai pour l'ancien premier ministre, l'association de ces deux mots cache un truc qui m'échappe. Enfin bon...

Voilà donc les principaux points du comité Balladur sur l'organisation territoriale de la France dévoilés. Une petite image, tirée du Figaro, qui explique assez bien les projets. Applicable à 2014 tout ça, on a le temps de voir.

Déjà les réactions ne se font pas attendre. Majoritairement, une impression de méfiance globale contre ces propositions. Ca me rappelle presque le rapport Atali, avec une violence moindre. Mais quand même : généralement, les réactions ne sont pas positives. Les mauvais esprits pourraient aussi y voir les élus locaux, barons et autres, qui ne veulent pas se laisser déposséder de leurs jouets...
J'ai amicalement moqué mon copain bloggueur Nicolas ce matin, en le traitant de "conservateurs". Lui aussi est contre ce projet, parce qu'il "n'apporte rien". Donc comme il n'apporte rien, pourquoi tout bouleverser ?

Je suis obligé de constater que sur le fond, je suis totalement d'accord avec lui. Je le paraphrase, mais le changement pour le changement, ça sert à quoi ? En ajoutant le fait que la taille des régions n'est sans doute pas la raison principale du peu d'attrait de certaines d'entre elle.
Cette impression du changement, parce qu'il faut changer et faire quelque chose, c'est un peu une constante dans l'attitude de Nicolas Sarkozy. Il bouge toujours. Toujours bouger, car si on ne bouge pas, on meurt. Enfin, des fois, ne pas bouger évite de faire des conneries. Balancer l'idée de réduire le congé maternel, ou de supprimer la TP et de la remplacer par la taxe carbone, peut être cela aurait pu mériter un peu réflexion avant de balancer de pareils pavés.
Le mouvement perpétuel n'apporte pas que du positif. Un peu de calme, pour tout le monde, ça apaiserait une ambiance lourde. Et "la réforme" à tout va, à tous prix, désolé, mais ce n'est pas un programme. Et en tous cas pas une bonne politique.

Je ne prône pas par là le conservatisme. Mais entre l'ordre imparfait et le désordre volontaire et perpétuel. Je préfère le premier. En ajoutant le fait qu'une réforme qui apporte plus d'inconvénients que d'avantages, et qui fait que la situation demain, pour tout un chacun, sera plus mauvaise que celle de hier, ce n'est pas en soit une bonne réforme.
Et on peut dire ça en acquiesçant sur le constat que la société française, sclérosée en pleins de points, mérite d'être bougée et réformée. Mais là encore plus que le fond, c'est la méthode qui peut être contestée : pas n'importe comment. Pas à n'importe quel prix.

Je reviens sur le comité Balladur. Ma région n'est pas impactée. Mon village du Gard Rhodanien restera dans le Languedoc Roussillon tout en étant provençalement tourné vers Avignon. Montfaucon est attiré par Orange, Roquemaure par Avignon. Et administrativement, c'est Montpellier ou Nimes qui nous dirige. On est plus proche d'Arles et de Marseille que de Perpignan ou Narbonne. Mais c'est comme ça. On est Languedocien.
Personnellement, j'en suis ravi. Je me sens Languedocien. Mais je me sens aussi profondément Provençal. Et la proximité de l'Ardèche (Rhône Alpes, troisième région, un carrefour je vous dis) me donnerait presque des sentiments ardéchois ou cévenols.

D'ailleurs, où est le Gard ? En Provence ? C'est camarguais ou cévenol ? Languedocien ? Ben c'est un peu tout. Roquemaure est provençal. Beaucaire camarguais. Y a la mer. Y a le Vigan. Ales est presque lozérien. Pont Saint Esprit quasi ardéchois. J'oublie pleins d'autres coins, qui font que le Gard n'est finalement pas bien différent de pleins d'autres départements limitrophes. A cheval entre plusieurs cultures.
Alors les limites administratives ? Franchement...

Enfin, le mille-feuille des collectivités territoriales... Depuis que je m'intéresse à la politique, j'entends parler du mille-feuille des collectivités territoriales. Et depuis ont été crée les communauté de communes ou d'agglomérations...
Faut il supprimer des régions pour alléger ce gloutonneux gâteau ? Si cela passe par une disparition des historiques et hautement légitimes Picardie et Auvergne, la réponse est non. Faut il supprimer des départements ? Quelque part, je pense qu'il faut que le citoyen garde un échelon humain entre la commune et la région, lointaine. Faire s'éloigner du citoyen les organes de décision, c'est prendre le risque de généraliser le "syndrome de Bruxelles". Une entité où tout se décide, mais loin du peuple et sans lui... Un nid à populisme...

J'aurais un avis sur la question. Assez choquant pour certains. Même pour moi, attaché à mon village d'enfance... Mais je pense que supprimer, ou plutôt fusionner certains villages, pourrait être une première piste. Certaines communes de 300, 400 habitants, avec structures administratives propres, pourraient être fusionnés à d'autres communes. Sans perdre leur identité propre.
Cela a été fait à l'échelle de grandes villes. Romorantin-Lanthenay dirigée par un maire ami (bien que socialiste, comme quoi), Cherbourg-Octeville. Et puis dans le passé, combien de villages se sont crées autour de deux clochers ? Ma belle famille est originaire de Saint Hilaire Cusson La Valmitte. Village de 261 habitants. Qui rassemble trois hamaux (saurez vous les retrouver ?).
Les exemples de regroupements de hameaux, y en a pleins...

Alors pourquoi, lorsque deux villages de 1200 habitants sont côtes à côtes, avec des familles composées d'enfants des deux communes, ne pourraient elles pas fusionner ? Ca fera des élus de moins ? Ca fera des guerres de clochers ? Peut être. Ca ne durera pas bien longtemps, ou alors en devenant guerre de quartier comme il y en a tellement.Mais si ces regroupements sont fait avec intelligence et concertation, et avec respect de l'histoire de chacun, cela peut permettre un meilleurs équilibre des territoires. Et peut être une meilleure gestion des communes, dotées ainsi de plus de moyens. Et pour les administrés, peut être garantie de meilleurs services...

Une idée simple, comme ça. Je ne crois pas que le comité Balladur ait réflechi à ça. Mais le village, c'est petit pour eux... Non, eux ils voient le grand Paris, pas le grand Pont Saint Esprit ou le grand Aramon... Tellement plus humains, ces "grands villages".

Mais pour conclure, je recopie la conclusion de copain Nicolas : arrêtons de modifier les constitutions ou les institutions pour le principe. Pour la simple volonté de "faire des réformes".

vendredi 26 décembre 2008

C'était mon dernier conseil municipal

Je commence mes Best Of, ou plutôt les quelques billets que j'ai vraiment aimé écrire, et qui ont rythmé ma modeste année.
Je commence par un très personnel, écrit
21 Février 2008. Intitulé "Dernier conseil municipal", il se voulait nostalgique. Je quittais Montfaucon, pour une élection municipale incertaine au grand village à coté. La victoire sera là quelques semaines plus tard, mais ce jour de février je n'en savais rien.
*****
Hier soir était mon dernier conseil municipal. Dans mon village d’enfance, celui qui a donné le nom de ce blog, et mon pseudo à partir de 2002. Ce village qui m’a donné beaucoup. Dernier conseil municipal avec un Maire qui est aussi mon médecin, et un ami pour moi, même plus. Dernier conseil dans une ambiance assez joyeuse, parfois un peu lourde, beaucoup ne se représenteront pas. Parce que l’age, parce que aussi la vie donne d’autres envies. Parce qu'il faut bien s'arrêter un jour. C’est fini.

Ce matin, j’ai très mal au ventre. Parce qu’il y a une douleur intérieure, ridicule peut être, mais bien présente. Aussi parce que hier soir le conseil s’est conclu au restaurant de la Louisia, à Saint Laurent des Arbres (restons dans la communauté de communes). Et visiblement, si j’ai très bien supporté les nombreux Lirac qui ont dansé sur la table, j’ai eu plus de mal avec les huîtres et coquillages à l’entrée. Très bons, mais lorsque j’étais le soir rentré à la maison, mon médecin – Maire n’était plus présent avec la seringue de Primpéran à portée de main.
Hier soir, c’était une chignole chauffée à blanc qui me taraudait l’estomac. Et après une nuit difficile moralement et physiquement, c’est une journée fatigante qui se passe aujourd’hui. Laissons de coté les soucis professionnels qui commencent à me prendre beaucoup d’énergie, j’ai envie de retourner dans mon lit, de dormir.

C’était une belle soirée. Le Conseil Municipal ne s’est pas déroulé à la salle habituelle : je n’ai donc pas eu l’occasion de voir le visage de Sarkozy, qui n’est finalement arrivé que très tard. Je me demande même si je l’ai une fois vu dans la salle du conseil… Pour moi, à coté de la fenêtre, c’est un Chirac souriant qui présidait la séance.
Il y était déjà quand je suis rentré, la première fois, un matin d’un dimanche de Mars pour mon premier conseil. Mes parents, mes grands parents, y assistaient. Pour mes grands-parents, je les savais très émus. Ils sont un peu tristes que je parte sur le village d’à coté, mais je les rassure en silence : je le suis aussi. Triste.

J’ai revu ce week-end la profession de foi que j’avais rédigé pour la liste. Apparaissait mon nom, mon age (23 ans), ma profession. Déjà jeune ingénieur, je sortais de l’école. Mars 2001. J’étais directeur de campagne d’une amie, conseillère régionale, dans le canton d’à coté. Pleins d’ambition, de naïveté. Qu’en est il aujourd’hui, 7 ans plus tard ?
Ce mandat a duré 7 ans, c’est long. J’ai l’impression que c’est toute une vie qui s’est passé. Nous avons eu la mort brutale d’un adjoint, une semaine après le 12 Juillet 2002 qui continue à me faire mal au ventre et au cœur. Personnellement, j’ai eu un départ à Marseille, puis un retour, puis un départ dans le Vaucluse, avec une vie professionnelle riche, dure.

Et surtout une désillusion totale en politique. En 2001, j’étais RPR. Après, plus rien. Parce que je n’ai jamais ni accepté, ni apprécié, la logique de l’UMP. Parce que la politique qui était défendue ne me convenait pas. Parce que rien d’autre à coté pour me motiver. Parce que aussi pleins de choses, qui font qu’on vieillit, qu’on devient usé avant de commencer à ce qu’on se serve de vous. Parce qu’il faudrait que je me motive.

Demain, il y a aura l’élection municipale. Je serai candidat dans le village d’à coté : de 1300 habitant, je passerai à 5000… Ca me fait drôle. C’est le village où j’ai fait mon collège, où est née ma mamy. Le chef lieu du canton, dans lequel j’habite. Chouette. Pourtant, j’ai mal au ventre.
Je ne me considère pas comme un Douste-Blazy ou un Seguin, partir se faire élire ailleurs pour une « promotion », et faire une belle étape dans une carrière politique que je pourrais m’imaginer brillante… Dans mon village, j’avais l’assurance d’être bien élu, et j’avais l’assurance d’un poste à responsabilité… Je ne me considère pas non plus comme un Lang ou une Guigou, partir me faire élire ailleurs parce que je me suis fait chassé là où j’étais : ce n’est vraiment pas le cas. J’étais, je crois, apprécié de certains, pas de tous, mais une grande majorité.
Je suis parti parce que c’est la vie. Si je le regrette ? Non, bien sur que non, car si le 9 et le 16 Mars sont positifs, c’est de jolies choses qui peuvent s’offrir à moi.

Mais c’est un peu comme en amour… Peut on oublier celles qu’on a aimé avant ? Si on les a aimé, on ne peut pas les détester même si on les quitte. Tout juste en être indifférent, pourquoi pas. Mais ce n’est pas ma manière de fonctionner. Je quitte une pour une autre, peut être. Mais j’aimerais toujours celle que j’ai aimé avant, même si ça ne m’empêche pas d’aimer sincèrement celle d’aujourd’hui. Et d'être heureux : le passé n'empeche pas le bonheur du présent et un joli soleil dans l'avenir...
Un ami de promotion m’avait dit un jour, pour rassurer le nostalgique idiot que j’étais qui n’arrivait pas à quitter un souvenir, que celui qui n’a pas de passé ne pouvait prétendre à avoir un avenir. Aussi que si on conduit les yeux rivés sur le rétroviseur sans voir ce qu’il se passe dans le pare-brise, le risque de prendre le platane de face est grand…

Aujourd'hui, j’ai les yeux sur le rétroviseur, parce que c’est beau ce qu’il y a derrière. Il faudrait juste un coup d’essuie-glace pour que je revoie la route. Mais désolé : aujourd’hui je n’y arrive pas… Je passerai la voiture aux rouleaux demain, promis…

PS : quelques photos de mes deux villages… Sur les dernières, photos de ce week-end, la Saint Valentin...
PSbis : la musique est une que j’écoute en ce moment en boucle, sans doute n’ajoute elle rien à mon moral et mon optimisme très bas. Générique de fin du dessin animé surprenant mais excellent « Baccano ». Cela s’appelle simplement « Callin », et je trouve ça très beau…


samedi 29 novembre 2008

Blue (Cowboy Beebop - Mai Yanamé), et reflexions sur une France d'en haut qui s'isole...


Le froid est arrivé. J'aurais pu mettre Hyoga ou Camus à l'honneur. J'ai voulu mettre une des plus belles chansons de l'animation japonaise au premier rang de mon billet japano-musical du samedi. Blue, la dernière chanson de l'animé Cowboy Beebop qui a vraiment marqué la fin du XXeme siècle... La voix de l'admirable Mai Yanamé sublime la composition de la non moins admirable Yoko Kanno.
Ajoutons à ça le final de Cowboy Beebop, et on obtient un des meilleurs morceaux d'animation japonaise... A mon modeste avis.

Sur le reste, pas grand chose à dire... Il faut dire que maintenant que la guerre des boutons est finie au Parti Socialiste, je n'irai pas jusqu'à dire qu'on s'emmerde, mais c'est plus calme...
J'aurais pu parler de la "fronde" des maires de France... Le maire de mon ancien village a failli s'être vu condamné pour ne pas avoir appliqué le service minimum. Il est pourtant de droite. Mais il est maire d'un village de 1300 âmes, avec seulement 7 employés municipaux. Dont aucun disponible, mais surtout compétent, pour garder des enfants. On fait comment ?

D'une manière générale, il faudra bien un jour s'interroger sur ces décisions qui viennent de tout en haut, et profondément inapplicable au niveau de la base. On entend ci et là le projet de supprimer les premières années de maternelle. Désengagement de l'Etat au niveau de la petite enfance, et amusez vous collectivités locales pour faire ce travail là, nécessaire... Stupide. Et dangereux, la politique de gens de tout en haut qui ne connaissent pas le "tout en bas", la France des petites villes et villages.
Nicolas Sarkozy était maire pourtant... Bon d'accord, Neuilly, c'est pas la France, c'est vrai...

Et on en revient toujours à l'arrogance et l'humilité, indispensable à tous les niveaux. Quand Rachida Dati fait une carte judiciaire en regardant tout le monde, magistrats ou élus locaux, du haut de sa tour d'argent, cela provoque cet incendie qui brule Vendôme et tous ses tableaux. Quand Nicolas Sarkozy décide, en Roi tout puissant plus qu'en démocrate élu par le petit peuple, de supprimer la pub sur le service public ou d'obliger les mairies à remplacer l'éducation nationale en cas de défaillance de celle ci, il provoque des colères de gens qui ne lui sont pas forcément défavorables... Et des colères qui ne sont peut être pas illégitimes.

Finalement, on part de Cowboy Beebop pour finir sur Sarkozy. Et sur une phrase politique que je n'ai pas trouvé idiote cette semaine, de la part de mon médecin généraliste : "la principale opposition à Sarkozy pourrait être simplement l'UMP". Oui, sauf si ceux sont ses affidés qui sont à sa tête, car je ne vois pas Devedjian ou Hortefeux aller contre l'Elysée. Aller contre celui qui les nourris et qui fait ce qu'ils sont : militantisme d'interet, on en a déjà parlé ici...
Mais si c'est la "droite" républicaine dans son ensemble, des centristes aux gaullistes traditionnels, en passant par les radicaux et libéraux du travail (et pas du capital et des fils à papa), cela pourrait faire quelque chose...
Oh, il y aura toujours la gauche extrême pour bruler les quelques morceaux de bois restant, et attiser des haines sourdes... Mais Besancenot et Le Pen, même si je les imagine reprendre du poil de la bête en ce moment, ce que j'en pense... Tuer la peste en lui injectant le virus du choléra, je trouve ça pas forcément efficace...

Et en plus il ne fait pas beau... Et si on restait le weekend au lit ? Conclusion tirée par les cheveux pour un billet qui sera parti n'importe où... Je ferai mieux la prochaine fois.

vendredi 31 octobre 2008

Partir à Rome, via Vaison, Orange, Nîmes, et ses souvenirs...


Je n'ai pas trouvé de clips efficace pour cette musique du dessin animé Noir. Romance en est le titre. De la guitare. le Magicien Ox appréciera peut être (j'espère).

Pourquoi cette musique pour ce billet ? Pourquoi pas après tout... Je ne sais pas où ce dernier m'amènera, de billet. Je l'écris comme ça, sous l'inspiration qui arrive...
En ce vendredi matin froid où je ne travaille pas : mon lieu de travail est fermé... Ce qui est tant mieux. Je suis crevé, et l'ambiance était vraiment lourde hier, avec le décès totalement inattendu d'une secrétaire qui était plus qu'une secrétaire pour nous. Pour moi en tous cas, plus qu'une copine de travail... Le jeune ingénieur qui joue un peu d'une immaturité infantile par moment appréciait cette dame qui était une maman pour nous... On était bien choyé, et pouf...

Souvent, les grands cœurs sont trop grands, et ils s'arrêtent de battre plus vite que d'autres... On dit souvent, comme un marronnier, comme un cliché, que ceux sont les meilleurs et les plus gentils qui nous quittent en premier... Je ne sais pas si c'est vrai, je ne sais pas si c'est juste. Mais quand on est en face de ce genre de nouvelles, qui nous touche, on a tendance à le penser.
Cette dame aura fait le bien autour d'elle, avant de partir. Trop vite, trop vite pour sa famille, ses enfants, sa fille qui n'a même pas fini le collège... Trop vite.
Une petite photo de la campagne roquemauroise automnale, avant d'aller plus loin dans les réflexions de ce matin. Je voulais aller courir, mais il pluviote. Une bruine cherbourgeoise qui tranche avec le soleil de la photo plus haut.
En plus il fait froid. En plus j'ai pas envie. Donc bon... Un tour en Mairie peut être, en fin de matinée ? On verra... Avant l'enterrement de cette après-midi, soupir...

Il me serait facile, et franchement soulageant pour moi, de repartir sur un couplet sur la mort, sur le caractère éphémère de nos petites vies. Sur l'appréhension réelle que j'ai eu à l'opération de mon grand-père. Et sur mon énervement devant la petitesse des gens. Petit, je le suis sans doute, moi aussi. Je sais pas, je sais pas...

J'avais dit que je ne savais pas où le chemin que prendrait ce billet. Je sais où il arrivera : tous les chemins mènent à Rome, et quelque part ça m'arrange, c'est là que je vais demain. Mais pour aller à Rome, ils passent par où, ces chemins ? Cet après-midi, ça sera Orsan, un petit village sur Gard Rhodanien au pied de la colline du Camp de César, qui est un petit bijou. Ce soir, ça sera Saint-Chamond chez les beaux parents : moins mignonet, Saint-Chamond...
Et entre temps, l'instant de ce billet ?
Une photo facile, celle du Vaison la Romaine. Appréciez le jeu de mot qui se voudrait presque drôle... Vaison la Romaine, une petite ville vauclusienne que j'adore, et dans laquelle je vais trop peu souvent. Une région, le pied du Ventoux et des Dentelles de Montmirail, qui est un régal pour le nez, la langue, les yeux...

Si je reste sur les noires idées qui éclusent un peu le billet, je risque d'aller dans des lieux dans lesquels je ne suis pas le bienvenu. Pourtant, normalement en fin Novembre ou début janvier, je devrai passer quelques jours au Creusot. J'espère que les forgerons que je vais visiter m'accueilleront mieux que ne le pourraient des personnes, une personne, qui occupe un peu trop de place dans mes pensées quand les nuages s'amoncèlent au dessus de ma cervelle... En ce moment, c'est le cas, trop le cas, et c'est idiot.
C'est idiot autant que ces relations humaines que l'on est pas capable de pacifier, et de rendre humaine, pour ne pas dire agréable. C'est idiot autant que la souffrance, réelle, occasionnée par ces manques, par cette incapacité de ne pas avoir les épaules solides pour accepter ce genre d'absence et ce genre d'indifférente haine.
Quand je pense, après, que je prétend à avoir un avenir professionnel et politique... Quel crétin.

Désolé, on est loin de la politique politicienne, et on est dans des méandres à deux francs de la cervelle du Faucon. Idiot il est par moment, quand il regarde et espère des horizons qu'il sait non atteignables. Con, mais pas tant que ça, le Faucon... Réaliste des fois, même si le réalisme fait faire, parfois, des rêves qu'il espère rêves, mais qu'il sait n'être que cauchemars...

Et quand le Faucon commence à parler à la troisième personne, cela signifie que hou là, ça va pas !
Alors on s'arrête à Orange. En face de mon village, le théâtre antique, la Rome locale.
Un petit passage sur Orange quand même, qui est un peu "mon" agglomération. En effet, mon village d'enfance ne va ni à Avignon, ni à Bagnols sur Cèze, ni à Nîmes pour les commerces, les administrations, les spécialistes médicaux. Mon grand-père est à Orange à la clinique, par exemple. On a juste le Rhône à traverser...

Localement, les communautés de communes et schéma de cohérence territoriaux dégagent différents pôles. Un "haut Gard rhodanien" autour de Bagnols Sur Cèze et Pont Saint Esprit. Le Bassin de vie d'Avignon. Plus à l'Ouest, le pôle Nimois. Et j'en vois deux autres en construction, un pôle Tricastin autour de Pierratte, Bollène, et toute cette belle région. Et un pôle que j'appelerai "Ventoux", autour de Carpentras, Vaison, Nyons un peu.

Et au milieu, une île, avec qui personne ne veut travailler : Orange. Parce que le Maire d'Orange essentielle, Jacques Bompard. Troisième mandat, mais voilà, il est très très, trop, à droite, ancien du FN, maintenant chez Villiers. Donc non, surtout pas, on l'oublie, dehors. Quitte à sacrifier sa population orangeoise, et par tout un secteur géographique.
Je suis un homme de droite gaulliste et sociale, donc j'ai pas à me justifier ou à me défendre, même pas à signaler que le FN et le Villiérisme sont des notions qui me sont plutôt éloignées et étrangères... Mais comme j'ai dit rien, recevoir des leçons en matière de moeurs politiques de la part d'une gauche languedocienne qui soutien et ne jure que par Frêche,cela m'ennuie... Cela m'afflige.

Je trouve incroyable que les considérations politiques isolent une commune importante localement. Le théâtre antique et l'arc de Triomphe d'Orange sont sortis de terre à une époque où le Villiérisme n'existait pas. Et personne n'étant éternel, Bompard n'est pas propriétaire absolu du fauteuil d'Orange. Quand une personne de droite ou de gauche, considérée comme "plus respectable" (mais quand je vois Frêche, qu'est ce la respectabilité ?), combien de temps écoulé, combien de temps perdu ?
Le cotés détestables de la politique, c'est ça. Faire passer les considérations partisanes avant l'intérêt général. Et personne ne me contredira : l'intérêt général, c'est tout sauf ignorer une commune majeure de 30000 habitant, dont l'histoire est autrement plus riche qu'une élection municipale de 1995', qui m'a personnellement autant désolé que l'élection régionale de 2004 qui a offert ma Région au triste Frêche et à ses soutiens.
Cela aurait été une faute professionnelle de partir à Rome sans passer par chez moi, par Nîmes. Certes, plus tourné vers l'autre coté du Rhône que vers l'Ouest, mais Nîmes, ça reste mon département. J'ai toujours eu "30" comme plaque d'immatriculation, même habitant en Vaucluse, Lyon ou Marseille. Je le garderai, ce "30", avec une tendre fierté.

Nîmes, y a rien de plus à dire. Ne parlons pas football car c'est triste en ce moment, et ces crocos me font couler des larmes de crocodile... Et passons par les arènes et la maison carrée.
Les arènes et la maison carrée : il ne manque plus que les jardins de la Fontaine, un peu de gardianne de Taureaux arrosée d'un petit Costière local, et la ballade est parfaite...

Partir à Rome, quelques jours de vacances. Le blog sera au ralenti. Vous me répondrez habituellement, ce n'est pas son activité qui devrait trop le fatiguer... C'est pas faux.

Quelques jours de vacances donc. Quand je rentrerai, les USA auront un nouveau président. Le PS sera à quelques heures d'un nouveau secrétaire. Peut être toujours la crise. Peut être Marseille auront ils remonté la pente.
Et j'espère que je parlerai de choses plus joyeuses... A bientôt.

dimanche 21 septembre 2008

Jour d'élections sénatoriales... Etre un "grand électeur"...

Quand apparaitra ce message sur mon blog, je serai sans doute à Nîmes en train de voter pour les élections sénatoriales. Le Faucon grand électeur : ça fera sourire certains... Moi le premier je vous avoue, je trouve cette dénomination d'un ridicule sans nom, méprisant pour les autres, les "non-grands électeurs", donc petits électeurs. Les voix n'ont elles pas toutes le même poids en démocratie ?

J'attaque mon billet directement par mon aversion pour cette institution qu'est le Sénat. Dans ce cas, à quoi ça sert d'être "grand électeur" ? A première vue, je dirais que cela permet de profiter de la féria de Nimes, entre les deux tours. Et puis aussi continuer à contribuer à être un acteur, même modeste, de notre démocratie un peu bizarre des fois. Bizarre de considérer que certains élus n'ont pas le même poids, car élus par des électeurs plus ou moins grands...
Pour autant, je considère le sénateur comme un élu moins légitime que le député. Ce dernier élu par l'ensemble des électeurs, grands comme petits. Pourtant, le "traitement" du sénateur est autrement plus important que celui du député. Et le président du Sénat est le deuxième personnage de l'Etat, loin devant le président des députés...
Un pouvoir concentré finalement entre les mains de quelques "grands électeurs", dont la légitimité peut être contestable. Cela me dérange. En quoi ma belle mère ou la fille de mon copain le Maire sont elles moins légitimes que moi à voter pour une personne aussi importante qu'un sénateur ?

Je n'étais pas né en 1969. Mais j'aurais évidemment voté la réforme du Sénat proposé par de Gaulle. Regrettant surement qu'elle n'ait permis d'aller plus loin. Mais cette réforme a été rejeté, de Gaulle est parti. Fin de l'histoire, je vote aujourd'hui pour les sénateurs du Gard.
Les, car c'est marrant aussi l'élection sénatoriales...

Donc nous devons voter, dans le Gard, pour trois sénateurs. Trois voix donc. Certains candidats proposent donc des listes de trois personnes : le PS et le Parti Communiste par exemple. L'UMP, plus malin que tout le monde, propose uniquement deux noms sur sa liste. Excluant des candidats du Nouveau Centre, du Parti Radical, ou divers droites, qui ainsi pullulent ici et là.
Mais ce qui est marrant, c'est qu'on peut panacher, hi hi hi. Toujours prendre avec soi, donc, son plus beau stylo, pour rayer sauvagement et rageusement ceux dont la gueule vous déplaisent...

Pour qui vais je voter ? J'avais, pour les législatives 2007, fait la grille de départ des candidats dans ma troisième circonscription du Gard. Là, je ne vous cache pas que je ne les connais même pas tous. Les principaux.
Mais une confidence, merci de ne la répéter à personnes. Le 21 Septembre 2008 sera le premier jour de ma vie où je voterai pour un candidat de gauche, officiellement, en mettant un bulletin estampillé "Parti Socialiste" dans l'urne. C'est ma seule voix assurée, pour le sénateur socialiste sortant. Je ne deviens pas socialiste pour autant, un simple vote pour un homme dont le travail de sénateur, et uniquement de sénateur (vive le non cumul des mandats) mérite félicitations. Et donc une voix, modeste.

Le reste ? J'ai envie, politiquement, de lancer par les urnes un message à la majorité actuelle. Qui n'a pas été élue pour multiplier les taxes comme des petits pains. Qui n'a pas été élue pour dodeliner de la tête en disant ne pouvoir ne rien faire pour le pouvoir d'achat, par exemple. Qui n'a pas été élue enfin pour dire "amen" à tous les caprices et reniements du président de la République. Une majorité godillot qui n'est pas capable de dire "attention" n'est pas une bonne majorité. Mais là encore, est ce la mienne ? Suis je de cette droite que je trouve arrogante et manquant franchement de cohérence, de bon sens, d'humanisme ?
Maintenant, sur ceux qu'ils ont montré en tant qu'opposant, les socialistes méritent ils qu'on vote pour eux ? Franchement, leur comportement, indigne et scandaleusement ridicule, fait de haine et d'incohérence, ne me donne pas envie de me rapprocher d'eux par le vote.
J'avoue être emmerdé pour demain. Voter pour qui ? Pourquoi ? Quel message ?
J'ajoute qu'en plus, je n'ai d'affection particulière pour aucun des candidats. Des répulsions oui, mais il faut savoir tête froide garder, surtout quand on est "grand "électeur". La rancœur ne fait pas une politique...

J'ai droit à trois voix. J'essaierai de les utiliser de telle manière à me mettre, le soir arrivant, devant un Marseille - Monaco l'esprit tranquille.
Enfin, avec mon dos tout bloqué et mon cou qui me fait un mal de fada, j'aurais bien passé la journée dans mon fauteuil, à mater des X Files avec Falconette. mais je suis un "Grand Electeur". Donc je suis à Nimes, jusqu'en fin d'après-midi. Enfin, ça devrait faire une bonne et belle journée. Et j'avoue être plutôt content d'être là, donc tout va bien. Youpi.