Cela va faire longtemps que je suis abonné au magazine Marianne. Je me souviens même avoir acheté le premier numéro. Avant, j’aimais bien l’Evènement du Jeudi, que je lisais pendant mes années estudiantines à Lyon…
Cela va faire longtemps que je suis abonné à Marianne. Parfois, un trou d’un mois ou deux ci ou là dans mon abonnement, le temps que je le renouvelle. Sauf qu’en Octobre, je ne renouvellerai pas mon abonnement à Marianne.
Marianne a longtemps représenté un journal dans lequel je me retrouvais dans bien de ces journalistes. Certains défendant des idées d’un gaullisme dépassé pour certains, mais qui a la qualité pour moi de défendre certaines valeurs qui me sont chères. De tous les médias, j’avais l’impression que Marianne était le seul qui faisait entendre une petite voix critique vis-à-vis des PS et UMP officiel.
Un exemple qui m’a séduit chez Marianne : le référendum européen de 2005. Beaucoup de journaux étaient carrément dans l’insulte vis-à-vis de ceux qui « avait mal voté », ce peuple impopulaire à qui il ne fallait plus donner la parole. Ou alors jusqu'à ce qu'il "vote bien".
Marianne avait son chef, Jean-François Kahn, qui avait défendu le vote « oui ». Mais Marianne acceptait, démocratiquement, ce vote. Et essayait de comprendre ceux qui avaient voté contre les consignes officielles. Et qui aimaient autant l'Europe que d'autres "plus intelligents". Marianne était loin de l'insulte et du mépris : ça faisait du bien...
De même le vote du 21 Avril 2002. Là encore, on entendait ci et là des belles voix éditoriales qui prônent la tolérance tous les quatre matins, mais qui se sont permis d’insulter ces mauvais électeurs qui avaient mis Le Pen au second tour.
La démarche éditoriale de Marianne était d’abord d’accepter ces votes, ensuite d’essayer de les comprendre. Enfin de tenter d’amorcer une démarche pour que les gens qui votaient extrême ne votent plus extrême.
Je préfère les démarches d’un Kahn, Szafran ou d’un Domenach à celle d’un July, Joffrin ou Olivennes…
Aujourd’hui, je ne me sens plus en phase avec la ligne éditoriale de Marianne… Ca arrive. C'est pas un drame. Ca me donne l'occasion d'en écrire un billet...
Que Marianne titre « Président Voyou » dans sa une buzz ne me choque même pas plus que ça. Je n’aime pas l’insulte et l’irrespect en politique, mais soit.
Que Marianne ait une ligne éditoriale ouvertement antisarkozyste, ça ne me dérangeait pas. Au contraire, cela flattait ma corde d’électeur de droite qui se sentait abandonné par cette UMP officielle des Lefebvre, Bertrand et Morano…
Sauf que là, je n’accepte plus ce systématisme. Je n’ai pas envie de lire une brochure militante, et j’ai l’impression aujourd’hui que je lis un journal qui pourrait être édité à Solférino. Cela me déplait fortement, parce que je ne vois plus où est « l’objectivité » que j’appréciais chez ce journal.
« Objectivité » est un bien grand mot dans le journalisme… Je sais que pour certains, le Figaro qui défend ouvertement Sarkozy est forcément « subjectif » et « politisé ». Alors qu’un Médiapart ou Libération qui combat Sarkozy est « objectif » et « indépendant » pour ces mêmes personnes. Pour moi, ceux sont deux organes politiques qui n’ont pas plus d’objectivité et d’indépendance l’un et l’autre. Et je n’ai pas plus que ça envie de les lire…
Marianne me plaisait dans le sens où j’avais l’impression qu’il y avait déjà au sein même de ce journal, des articles et éditoriaux contradictoires. J’avais plusieurs sons de cloches. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : Marianne décide de faire de la politique contre Sarkozy, uniquement à charge. Je n’arrive plus à adhérer, alors qu'idéologiquement je serais plutôt en phase...
Je regarde la Une du Marianne que j’ai reçu hier. « Ces villes UMP où l’insécurité explose ». C’est à charge. Le militant socialiste va prendre un bain de lait. Le sympathisant ouvertement antisarkozyste applaudira cet « exercice d’objectivité et d’indépendance », Le Figaro aurait pu titrer « Ces villes PS et PC où l’insécurité explose », cela aurait fait plaisir à l'électeur de droite, et cela aurait été autant "objectif et indépendant"... Être abonné à une officine qui prépare les élections pour dézinguer l’UMP, ce n'était pas forcément mon objectif au départ…
Mais c’est le titre principal qui, aujourd’hui, qui me gène profondément. « Les hyper riches : à quoi servent ils ? Ont-ils une morale ? Que font ils de leurs argents ? ». Changeons le titre et les questions, fortement péjoratives qui suivent. A la place « d’hyper riches », mettons au hasard « gens du voyage », « jeune des banlieues », « ouvriers », « enseignants ». Et faisons suivre une série de questions peu flatteuses derrière. Ne crierions nous pas au scandale ? Mais là, c’est les « riches », et on peut bien les fracasser, les « riches ».
Arnaud de Montebourg (que je n’apprécie pas forcément) parlait d’un « racisme d’état ». En tant que Lefebvre de gauche, qu’il soit dans l’excès caricatural et ridicule n’appelle pas plus de commentaires que ça. Mais je parlerais plutôt « d’intolérance générale », plus globale que seulement « d’Etat ».
Je lis ou entends, aussi de la part de personnes politiques ou sympathisantes « du camp d’en face », des choses incroyables sur « les personnes âgées », « les patrons d’entreprises », « les salariés moyens », les « habitants de zones rurales ». Des positions hallucinantes de la part de ceux qui appellent à la tolérance et à « ne pas stigmatiser » en vrac les fonctionnaires, les jeunes, les habitants de quartiers défavorisés, etc…
Donc être abonné à un journal qui aujourd’hui se permet des unes du type « tiens, on va se fracasser les riches », ça me dérange un peu… Et je confesse ne plus trop avoir envie de cautionner cette nouvelle ligne éditoriale de part un abonnement.
Oh, j’achèterais toujours Marianne en kiosque, de temps en temps. J’adore Périco Legasse et ses pages de fin de canard. Cet homme est un défenseur de choses que j’aime vraiment et qui me sont chères, et j’avoue que dernièrement je commençais par la fin la lecture de mon hebdomadaire, les pages politiques me lassant profondément. Et j’apprécie beaucoup Szafran, Domenach, Sitbon, Kahn, Macé-Scaron. Mais ils ont aujourd’hui une volonté politique (à laquelle je ne suis pas désaccord en plus), mais je n’ai pas envie d’être abonné à un « hebdomadaire militant ». Si je veux militer, je prends une carte à un parti, je n’achète pas un journal.
Je sais qu’ailleurs, il n’y a pas plus d’objectivité ou d’indépendance (idéologique ou autre). Mais bon, l’information, ce n’est pas forcément ce que je lis en ce moment chez Marianne. Ca me dérange un peu.
Tout ça aussi pour dire que décidément, 2012 ça va être loin, et ça va être long. Je vais m’abonner à France Football plutôt je crois…
Cela va faire longtemps que je suis abonné à Marianne. Parfois, un trou d’un mois ou deux ci ou là dans mon abonnement, le temps que je le renouvelle. Sauf qu’en Octobre, je ne renouvellerai pas mon abonnement à Marianne.
Marianne a longtemps représenté un journal dans lequel je me retrouvais dans bien de ces journalistes. Certains défendant des idées d’un gaullisme dépassé pour certains, mais qui a la qualité pour moi de défendre certaines valeurs qui me sont chères. De tous les médias, j’avais l’impression que Marianne était le seul qui faisait entendre une petite voix critique vis-à-vis des PS et UMP officiel.
Un exemple qui m’a séduit chez Marianne : le référendum européen de 2005. Beaucoup de journaux étaient carrément dans l’insulte vis-à-vis de ceux qui « avait mal voté », ce peuple impopulaire à qui il ne fallait plus donner la parole. Ou alors jusqu'à ce qu'il "vote bien".
Marianne avait son chef, Jean-François Kahn, qui avait défendu le vote « oui ». Mais Marianne acceptait, démocratiquement, ce vote. Et essayait de comprendre ceux qui avaient voté contre les consignes officielles. Et qui aimaient autant l'Europe que d'autres "plus intelligents". Marianne était loin de l'insulte et du mépris : ça faisait du bien...
De même le vote du 21 Avril 2002. Là encore, on entendait ci et là des belles voix éditoriales qui prônent la tolérance tous les quatre matins, mais qui se sont permis d’insulter ces mauvais électeurs qui avaient mis Le Pen au second tour.
La démarche éditoriale de Marianne était d’abord d’accepter ces votes, ensuite d’essayer de les comprendre. Enfin de tenter d’amorcer une démarche pour que les gens qui votaient extrême ne votent plus extrême.
Je préfère les démarches d’un Kahn, Szafran ou d’un Domenach à celle d’un July, Joffrin ou Olivennes…
Aujourd’hui, je ne me sens plus en phase avec la ligne éditoriale de Marianne… Ca arrive. C'est pas un drame. Ca me donne l'occasion d'en écrire un billet...
Que Marianne titre « Président Voyou » dans sa une buzz ne me choque même pas plus que ça. Je n’aime pas l’insulte et l’irrespect en politique, mais soit.
Que Marianne ait une ligne éditoriale ouvertement antisarkozyste, ça ne me dérangeait pas. Au contraire, cela flattait ma corde d’électeur de droite qui se sentait abandonné par cette UMP officielle des Lefebvre, Bertrand et Morano…
Sauf que là, je n’accepte plus ce systématisme. Je n’ai pas envie de lire une brochure militante, et j’ai l’impression aujourd’hui que je lis un journal qui pourrait être édité à Solférino. Cela me déplait fortement, parce que je ne vois plus où est « l’objectivité » que j’appréciais chez ce journal.
« Objectivité » est un bien grand mot dans le journalisme… Je sais que pour certains, le Figaro qui défend ouvertement Sarkozy est forcément « subjectif » et « politisé ». Alors qu’un Médiapart ou Libération qui combat Sarkozy est « objectif » et « indépendant » pour ces mêmes personnes. Pour moi, ceux sont deux organes politiques qui n’ont pas plus d’objectivité et d’indépendance l’un et l’autre. Et je n’ai pas plus que ça envie de les lire…
Marianne me plaisait dans le sens où j’avais l’impression qu’il y avait déjà au sein même de ce journal, des articles et éditoriaux contradictoires. J’avais plusieurs sons de cloches. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : Marianne décide de faire de la politique contre Sarkozy, uniquement à charge. Je n’arrive plus à adhérer, alors qu'idéologiquement je serais plutôt en phase...
Je regarde la Une du Marianne que j’ai reçu hier. « Ces villes UMP où l’insécurité explose ». C’est à charge. Le militant socialiste va prendre un bain de lait. Le sympathisant ouvertement antisarkozyste applaudira cet « exercice d’objectivité et d’indépendance », Le Figaro aurait pu titrer « Ces villes PS et PC où l’insécurité explose », cela aurait fait plaisir à l'électeur de droite, et cela aurait été autant "objectif et indépendant"... Être abonné à une officine qui prépare les élections pour dézinguer l’UMP, ce n'était pas forcément mon objectif au départ…
Mais c’est le titre principal qui, aujourd’hui, qui me gène profondément. « Les hyper riches : à quoi servent ils ? Ont-ils une morale ? Que font ils de leurs argents ? ». Changeons le titre et les questions, fortement péjoratives qui suivent. A la place « d’hyper riches », mettons au hasard « gens du voyage », « jeune des banlieues », « ouvriers », « enseignants ». Et faisons suivre une série de questions peu flatteuses derrière. Ne crierions nous pas au scandale ? Mais là, c’est les « riches », et on peut bien les fracasser, les « riches ».
Arnaud de Montebourg (que je n’apprécie pas forcément) parlait d’un « racisme d’état ». En tant que Lefebvre de gauche, qu’il soit dans l’excès caricatural et ridicule n’appelle pas plus de commentaires que ça. Mais je parlerais plutôt « d’intolérance générale », plus globale que seulement « d’Etat ».
Je lis ou entends, aussi de la part de personnes politiques ou sympathisantes « du camp d’en face », des choses incroyables sur « les personnes âgées », « les patrons d’entreprises », « les salariés moyens », les « habitants de zones rurales ». Des positions hallucinantes de la part de ceux qui appellent à la tolérance et à « ne pas stigmatiser » en vrac les fonctionnaires, les jeunes, les habitants de quartiers défavorisés, etc…
Donc être abonné à un journal qui aujourd’hui se permet des unes du type « tiens, on va se fracasser les riches », ça me dérange un peu… Et je confesse ne plus trop avoir envie de cautionner cette nouvelle ligne éditoriale de part un abonnement.
Oh, j’achèterais toujours Marianne en kiosque, de temps en temps. J’adore Périco Legasse et ses pages de fin de canard. Cet homme est un défenseur de choses que j’aime vraiment et qui me sont chères, et j’avoue que dernièrement je commençais par la fin la lecture de mon hebdomadaire, les pages politiques me lassant profondément. Et j’apprécie beaucoup Szafran, Domenach, Sitbon, Kahn, Macé-Scaron. Mais ils ont aujourd’hui une volonté politique (à laquelle je ne suis pas désaccord en plus), mais je n’ai pas envie d’être abonné à un « hebdomadaire militant ». Si je veux militer, je prends une carte à un parti, je n’achète pas un journal.
Je sais qu’ailleurs, il n’y a pas plus d’objectivité ou d’indépendance (idéologique ou autre). Mais bon, l’information, ce n’est pas forcément ce que je lis en ce moment chez Marianne. Ca me dérange un peu.
Tout ça aussi pour dire que décidément, 2012 ça va être loin, et ça va être long. Je vais m’abonner à France Football plutôt je crois…