Impossible d'être d'accord avec François Hollande quand il déclare, dans ce numéro du Point, que « la xénophobie permet encore de distinguer l'extrême droite et l'extrême gauche ». Ah bon ? Le fascisme est passé à gauche, camarade. Il a même réussi à faire tomber sur la France un climat qui rappelle les années 1930, sur fond de terrorisme intellectuel. Un bon auteur a tout dit là-dessus : « Aujourd'hui, vous avez le droit d'être antisémite, raciste, homophobe, misogyne, pourvu que ce soit au nom de l'islam » (Michel Onfray). Et c'est encore mieux si vous êtes de gauche.C'est ce qu'on peut appeler le privilège de gauche : quand on fait partie du camp du Bien, rien n'est jamais grave, on peut professer son antisémitisme sans crainte et en toute bonne conscience. Depuis que l'extrême gauche a enfourché le cheval antisémite pour complaire, selon son expression, aux « quartiers populaires », elle s'est si bien remplumée qu'un rétropédalage paraît peu probable. Nous voici donc dotés d'un « gaucho-fascisme » qui est en train de gangrener une partie de la France, non seulement les banlieues mais aussi les universités, les lycées, les quartiers chics.
mardi 3 septembre 2024
Inquiétudes politiques
mardi 23 juillet 2024
La France Ignoble et une gauche silencieuse
Gabriel Attal a commis, avec le président, une faute historique : le misérable accord de désistement entre les candidats macronistes d'Ensemble et ceux de LFI pour faire barrage au RN, lors du second tour des législatives. C'est l'alliance contre nature des poussins et des renards. Pour sauver quelques sièges de son parti – mais pas leur âme, il s'en faut –, les macronistes ont acté, après les socialistes, que l'extrême gauche mélenchoniste faisait partie de l'arc républicain. Première nouvelle !Qu'il soit interdit de le dire ne nous empêchera pas de le crier sur les toits : un crime a été perpétré contre l'esprit et contre la démocratie française quand les macronistes ont osé, avec la bienveillance du parti médiatique, s'associer électoralement avec un parti qui piétine les valeurs de la République : « pas question » de gouverner ensuite avec LFI, a proclamé illico le président, jugulaire au menton. Soit. Mais, en ce cas, pourquoi avoir avalisé les désistements réciproques avec le parti de Mélenchon ? N'y a-t-il pas là une intenable contradiction ? Avec le PS, ça pouvait passer, avec les Insoumis, non !« L'antisémitisation », pardonnez le barbarisme, du débat public n'est pas anecdotique. Elle permet de désigner déjà, comme au temps du nazisme, les premiers boucs émissaires, fauteurs de la crise à venir, auxquels seront ajoutés au fur et à mesure les riches et d'autres catégories de la population, les chrétiens, les blonds, les Roms et, un jour peut-être, les coiffeurs. Osons le dire : l'antisémitisme est revenu en force dans notre pays et, cette fois, par l'extrême gauche, au comble de l'abjection mais toujours parée de pureté et de bonne conscience. Faudra-t-il attendre, pour se réveiller, que David Guiraud, le député LFI de la 8 e circonscription du Nord, soit nommé secrétaire d'État ou commissaire général aux questions juives, un « problème » qui apparemment l'obsède ?L'indolence ou la complaisance d'une grande partie de la classe politico-médiatique permet à l'antisémitisme de gangrener la société. C'est une valeur qui monte et à quoi bon se gêner si ça marche ? Pour preuve les milliers de braillards avec un keffieh gavés de fake news par Rima Hassan, la Castafiore de la vidéo truquée, qui se retrouvent place de la République pour scander des slogans du genre : « Dehors, les Juifs ! On est ici chez nous ». Mais chut, il ne faut pas le dire. De grâce, parlons d'autre chose. Avant un nouveau pogrom ou une Nuit de cristal à la française ?
dimanche 5 novembre 2023
Lire Franz-Olivier Giesbert : les juifs face à la bête immonde
Je suis comme Nicolas, las de la bêtise. Affligé de voir que l'on écrit "interdit aux juifs" devant une boutique à Paris. Et fatigué. Alors je lis, et je relaie.
Y a 3 semaines, FOG avait écrit un édito remarquable dans le Point post 7 Octobre.
Les Juifs souffrent du même mal que les Arméniens. Leurs ennemis leur refusent le droit d’exister… ou d’avoir existé.
Ne tournons plus autour du pot : l'antisémitisme est un et indivisible. Qu'il soit européen ou arabe, il a le même objectif, symbolisé par la rencontre entre Hitler et le grand mufti de Jérusalem Amin al-Husseini, en 1941 : la destruction des Juifs.
Furieusement antisémite est le Hamas, bras armé de l'Iran, né dans le creuset des Frères musulmans, qui a lancé en plein shabbat une nouvelle offensive contre Israël. Dans sa charte originelle, parue en 1988 et amendée depuis, sans en changer l'esprit, il dénonce, comme les nazis hier, le complot juif mondial relayé par la franc-maçonnerie ou… le Rotary et le Lions Clubs. Pour justifier son combat contre les Juifs, il se réfère même à leur « plan » de conquête de la planète, figurant dans les Protocoles des sages de Sion, faux avéré sur lequel s'appuyait aussi Hitler dans son bréviaire Mein Kampf.
« La Palestine est une terre islamique […] pour toutes les générations de musulmans jusqu'à la Résurrection », assure la charte du Hamas, qui entend en finir avec « l'invasion sioniste » pour installer un État théocratique islamique. Y sera ensuite planté « l'étendard de Dieu sur chaque parcelle de la Palestine ». On est prévenu : c'est en un nouveau « chariastan » que ses ennemis veulent transformer Israël, qui, rappelons-le, est la seule démocratie de la région depuis que le merveilleux Liban a été mis en coupe réglée par le Hezbollah, créature de l'Iran.
Le Hamas ne risque-t-il pas de finir par gagner la guerre idéologique, malgré ses défaites, ses délires et ses pogroms abjects ? En France, Macron a été impeccable : comme toute la classe politique, LFI exceptée, il a condamné sans réserve l'attaque qui, avec son déluge de roquettes en provenance de Gaza, a surpris, de toute évidence, les services de renseignement israéliens. Mais cette fausse unanimité ne saurait masquer la réceptivité des cervelles les moins informées, ce qui fait beaucoup de monde, à la propagande des antisémito-sionistes.
L'Histoire est faite pour être falsifiée. Depuis des décennies, les antisémito-sionistes prétendent que, pour créer leur État, les Juifs ont envahi puis occupé les terres ancestrales des Arabes. Il y a, hélas, de plus en plus d'incultes pour croire à ces fadaises, à l'instar des députés de la Nupes qui, il y a peu, signaient une motion ignoble contre le « régime d'apartheid » d'Israël alors que les Arabes (plus de 20 % de la population) y ont les mêmes droits que les Juifs. Qu'importe si ces derniers sont là depuis plus de trois millénaires. À force d'être répété, le mensonge devient vérité révélée et les voilà devenus oppresseurs, illégitimes sur leurs terres de toujours.
La Palestine aux Palestiniens ! s'époumonent les antisionistes de Panurge, à LFI ou ailleurs. Sauf que les vrais Palestiniens, historiquement, ce sont… les Juifs ! Leur pays s'est appelé un jour la Palestine parce que, au IIe siècle de notre ère, après l'une de leurs révoltes, l'empereur romain Hadrien avait décidé, pour mieux les effacer, qu'ils seraient appelés du nom de leurs ennemis de toujours, les Philistins, mot qui se transforma en Palestiniens. L'État juif portait le nom de Palestine quand, après un plan de partage avec les Arabes qui le refusèrent, il fut proclamé en 1948, sous l'égide de l'ONU. Ses fondateurs le rebaptisèrent Israël. La même année, lorsque ses voisins tentèrent en vain de le tuer dans l'œuf, le quotidien Paris-Presse titra, comme tant d'autres : « Les forces arabes coalisées envahissent la Palestine ».
Autochtone, le peuple juif est apparu étranger sur ses propres terres aux yeux des ignares et des jobards quand, au début des années 1960, à la faveur d'un incroyable tour de passe-passe, les Arabes adoptèrent à leur tour l'appellation de Palestiniens. « Ce peuple n'a rien à faire là », proclame, depuis, l'internationale des antisémites et des antisionistes. La boucle était bouclée. À la fin, les Juifs souffrent du même mal que les Arméniens, observait naguère l'ami Elie Wiesel : leurs ennemis leur dénient tout, y compris le droit d'exister et même… d'avoir existé. Effacés, le royaume d'Israël, la Judée de la Bible, le temple de Jérusalem ou le roi Salomon. Avant l'extermination finale ?
Les grandes consciences intiment à Israël de faire la paix. Mais comment négocier avec une organisation, le Hamas, qui ne vous reconnaît pas, ne veut pas parler avec vous et prône votre propre destruction ? En attendant, les manifestations de joie et d'hystérie éradicatrice, un peu partout en Occident, en disent long sur le nouvel antisémitisme qui se propage dangereusement aujourd'hui via l'islamisme, l'extrême gauche et une certaine bien-pensance médiatique. Comme le dit si bien en une fameuse formule le traducteur américain de la pièce de Bertolt Brecht La Résistible Ascension d'Arturo Ui, satire de la montée du nazisme : « Le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde »…
dimanche 17 novembre 2019
Qui imagine Jaurès défiler avec des islamistes ?
Si la gauche française fait de plus en plus penser aux morts-vivants des films d'horreur, c'est parce que, depuis quelque temps, une partie non négligeable d'entre elle renie son histoire et piétine ses valeurs. Incarnation de la laïcité pendant des générations, la voici désormais enclouée dans la religiosité, la cagoterie.
Imagine-t-on Jaurès, Clemenceau, Guesde défiler au milieu des curés, des ostensoirs et des encensoirs, pour dénoncer une législation liberticide, avant l'adoption de la loi de 1905, séparant l'Église et l'État ? Que leurs prétendus héritiers, les Mélenchon, Autain, Hamon, se commettent aujourd'hui avec l'islam le plus obscurantiste, c'est bien la preuve que cette gauche a la tête à l'envers.
Après les grenouilles de bénitiers, voici venu le temps des pigeons de tapis de prière. À l'appel, entre autres, du très louche Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), ces soi-disant républicains se retrouvent côte à côte avec des Frères musulmans aussi mielleux par-devant qu'ils sont totalitaires par-dessous, ou des prédicateurs salafistes glorificateurs du « viol conjugal », pour demander le retrait de « lois liberticides » (celle de 2004 contre les signes religieux à l'école et celle de 2010 interdisant le voile intégral). Oh, le beau monde !
(...).
Que la gauche ait décidé de manifester contre l'islamophobie, pourquoi pas ? Les statistiques officielles montrent que la haine contre les juifs se traduit par trois fois plus d'actes violents que celle qui vise les musulmans. Sans parler des listes de juifs qui circulent sur Twitter(...)
Depuis 2006, plus de dix Français juifs ont été assassinés en tant que juifs par des islamistes, alors qu'aucun islamiste n'a été tué, que l'on sache, par des extrémistes juifs. Mais ce sont les islamistes qui seraient les victimes ! Électoralement, il est vrai que les juifs ne pèsent pas très lourd. S'ils se sentent abandonnés par une certaine gauche, c'est parce que, par calcul électoral moins que pour bêtise crasse, elle a jeté son passé par-dessus bord : jadis fascinée par le totalitarisme communiste, elle est aujourd'hui en pâmoison devant l'islamisme politique.
(...)
Gauche collabo ? Suicidaire ? Poltronne ? Couchée ? On a beau chercher, il n'y a pas de mots pour ça. Quand on n'est même plus soi-même, on finit, un jour, par n'être plus personne. Ce jour est arrivé pour les personnalités qui ont défilé, bras dessus bras dessous, avec les Machiavel islamistes du CCIF. Élevés depuis longtemps dans la pensée magique, ces « progressistes » se sont naturellement tournés vers les islamistes, victimes du capitalisme, comme on n'a cessé de l'observer, défense de rire, dans… les Émirats et en Arabie saoudite.
Religions idéologiques et mortifères, l'islamisme et le trotsko-communisme étaient faits pour s'entendre. Mais les autres, tous les autres ? Que sont-ils venus faire dans cette galère ?
Sans plaisanter, c'est extrêmement inquiétant politiquement et moralement de voir cette gauche de la gauche avoir déserté le champ républicain. Et avoir remplacé un dimanche de Janvier mais ce très laid dimanche de Novembre qui pèsera symboliquement très lourd, et dont l'histoire se souviendra.