Les chiffres révèlent bien ce qu’a été mon année de blog de
2012. Une année de ras-le-bol global.
J’ai détesté l’ambiance sur les blogs. Ambiance électorale détestable et
délétère. Pire qu’en 2007 et l’affrontement entre Royal et Sarkozy, deux
personnalités identiques en bien des points.
Et que dire de l’ambiance post-électorale, et de ces 6 mois
de présidence Hollande ? Elle est loin, cette "république apaisée" qui était promise... Impression qu’une certaine partie de la gauche (blog, militant, élus aussi...) se venge
et se défoule de 10 ans loin du pouvoir. On ne peut rien dire de mal sur ce
gouvernement, sous peine de voir sous Twitter ou dans les blogs se déchainer
une meute.
Et d’un autre côté, on ne peut rien en dire de positif non
plus : c’est d’autres meutes, aussi enragées et fanatisées, qui déferlent…
C’est du grand n’importe quoi, ça m’est insupportable : ce n’est pas ça la
politique pour moi.
En résumé, on ne peut plus rien dire. Pénible...
Les chiffres sont là.
50% de visites de moins. Forcément,
330 billets en 2012, contre 450 en 2011, et 600 en 2010. L’envie n’est plus là.
Le plaisir non plus.
Je l’ai souvent dit ici, le plaisir est le carburant qui fait tourner ce blog. Plaisir de
donner, d’échanger. Je ne suis pas un militant : je n’avais pas le badge
« FH2012 » sur mon blog, ni aucun autre badge d’ailleurs. Je n’ai
rien à vendre. Ni idée, ni parti. Que ça soit un camp ou l’autre qui soit au
pouvoir, au fond, je m’en moque. Le salarié moyen que je suis sait que l’effort
national pèsera sur ses épaules, et que je travaillerai pour payer des impôts.
Donc si je n’ai pas de plaisir à bloguer, je vais faire autre chose : c’est
en immense partie ce que j’ai fait ces derniers temps.
Comment trouver du
plaisir à bloguer quand pleuvent les insultes ? Je garde en mémoire
les tacles
par derrière que je me suis pris par certains
blogueurs de gauche, qui m’ont consacré des billets avec un seul reproche : celui d’être de
droite, et donc de ne pas être de gauche. Un délit de sale gueule. Délit de
ne pas penser comme eux, ne pas faire partie de la grande famille de ceux qui
insultaient Sarkozy à l’époque (ça m’amuse quand j’entends pleureur sur le
« Hollande bashing »…), et se réunissait sous la belle bannière du
bien : celle de la gauche.
Enfin, « la », non car elle est plurielle cette
gauche. Parmi ceux qui m’ont aussi consacré des billets d’insulte, il y a cette « gauche de la
gauche », ces extrémistes que je considère être du même tonneau que ceux
du Front National. Même davantage dangereux, car ils se croient « le
bien », avec l’aide d’une bien-pensance générale qui me fait peur… Leur
racisme idéologique passe plutôt bien pour certaines personnes : moi il me
débecte. Pour reprendre un vocabulaire qui leur sied bien : il me fait
vomir… Et davantage encore quand j’en suis une victime, pour la seule raison
que je suis « de droite ». Donc pour ces fanatiques rouges bruns, l’incarnation
de ce mal qu’il faut « éradiquer »… Heureusement qu’ils ne sont pas
au pouvoir, ils seraient capables de mettre en place une police politique et de ressortir les guillotines, ces "humanistes" là…
Donc des billets et des réflexions cons, d’un sectarisme
consternant, je m’en suis pris. Ces
grands tolérants de gauche ont en parti réussi : j’ai ressenti clairement
du dégout à bloguer.
Et je ne parle de
ceux de la « vraie droite ». Ou qui se considère vraie. Celle qui
a amené Sarkozy dans le mur. Celle qui a élu Copé, et a provoqué la blague
tragique de l’élection interne de l’UMP, où les urnes n’étaient pas les seules
bourrées visiblement. Comment dois-je considérer ses gens qui viennent
m’emmerder et me donner des leçons, alors qu’ils ont réussi à contribuer à
donner tous les pouvoirs à la gauche, en faisant perdre toutes les élections les
unes après les autres ? Franchement, je ne sais pas…
Bloguer quand on
risque de se faire emmerder ou insulter par des collègues blogueurs, ou par des
gens qu’on ne connait pas, pour le seul tort qu’on ne « pense pas la bonne
chose », ça me gonfle. J’ai une vie réelle suffisamment fournie
en cons en tous genres et en emmerdement, pour ne pas en rajouter dans le monde
virtuel des blogs.
Mais je constate qu’aujourd’hui, la discussion et le débat
sont difficiles. Voire impossible. Tant pis.
Et je rajoute une plaie que j’ai souvent dénoncée ici. Cette impossibilité de débattre sous peine
de se prendre le carton rouge de la part de ces intégristes de la pensée.
On n’est pas
favorable au « mariage pour tous » ? On est homophobe. On
est contre le droit de vote des étrangers ? On est raciste, xénophobe
lepéniste. On est contre la taxe de 75% sur les hauts-revenus ? On est
« ultra-libéral », ce qui évidemment est une insulte. On déteste
cette haine du riche qui déferle ci et là ? On est inqualifiable…
De la même manière qu’on était forcément
« machiste » (donc décrédibilisé d’office) quand on critiquait Royal,
il y aujourd’hui une interdiction de prendre position sur tel ou tel sujet,
sans se prendre l’étiquette balancée en pleine gueule.
Je suis sans doute un idéaliste. Un crétin. Mais je suis convaincu qu’on peut faire de
la politique et qu’on peut débattre sans s’insulter, sans se caricaturer.
J’ai toujours été persuadé qu’une élection se gagne en convaincant que nos
idées sont les meilleures, et que notre candidat est le meilleurs. Pas que
l’autre en fasse est le plus mauvais. Pas en abaissant l’autre. Et surtout pas en caricaturant ou en insultant les gens ou les soutiens de l'autre camp par blogs ou Twitter interposés.
Aujourd’hui, en France,
on n’élit plus personne : on élimine. On est dans le négatif. Cela se
voit dans la société, ou jalousie, mépris et petitesse sont au firmament. Les
blogs et Twitter sont malheureusement le prolongement de ce que je juge être la
médiocrité ambiante. C’est triste. Pour moi, c’est même déprimant.
Et en ramenant ma logique (que l’on peut contester), 2012
n’a pas vu l’élection d’un camp, d’un président. Il a vu la défaite et
l’élimination de l’autre. Un choix contre, pas un choix pour. Les gens ne
dansaient pas de la victoire d’Hollande, mais de la défaite de Sarkozy.
Négatif, toujours…
J’avais daté mon
ras-le-bol réel au moment de l’affaire Merah. J’étais malade pendant le
siège du forcené. Grosse fièvre durant ces trois jours. Je n’ai rien écrit. Par
contre, quand je venais sur le web, je lisais des choses hallucinantes. J’avais
été profondément choqué par certains écrits. Abjects. Ou quand
l’anti-sarkozisme peut vraiment pousser à l’inqualifiable… A ce moment-là, j’ai
vraiment eu peur de ce que pourrait devenir la France.
Mais en fait non. Le ras le bol, je l’ai eu depuis bien plus
longtemps en fait…
Et puis est venue le coup de grâce. L’histoire
Wikio – Ebuzzing. La blogosphère de gauche, qui trustait les premières
places, a gueulé. Ebuzzing a répondu, de manière pas forcément maline. Fin de l’histoire, des classements, tout ça. Je n’ai pas trop
suivi le pourquoi du comment, j’ai l’impression que tout le monde a déconné. Mais au final, c’est le joujou qui est
cassé.
Alors un truc bête. Avant, pour savoir qui me citait (ou
m’insultait), j’allais voir le « Wikiobacklink ». Aujourd’hui, je
n’ai plus rien. Le dernier lien que j’ai eu, cité par l’outil, est un billet
qui reprend mon article sur cette histoire de
Père Noel qui a été expulsé d’une école, parce que certains d’une autre « communauté »
confessionnelle n’en voulait pas. Evidemment pas pour me faire des louanges.
Mais sinon rien.
Cette histoire a renforcé mon sentiment : aujourd’hui, j’ai l’impression de bloguer
tout seul. Est-ce que ça vaut le coup de continuer ? Aujourd’hui, je
ne sais pas.
J’avais créé ce blog,
au départ, pour avoir l’illusion d’un contact avec une nymphe qui courrait à
travers les bois. C’était en 2004. A
un moment, je n’ai plus su si ce que j’écrivais a pu être lu du côté du Pays de
Gex, Macon, le Creusot ou Orléans. J’aurais aimé que certains billets le
soient…
Maintenant, je
suppose que du côté d’Orléans ça fait belle lurette que ma maison n’intéresse
plus.
Aujourd’hui, j’ai d’autres occupations. D’autres envies et
aspirations personnelles. Je garderai toujours dans le cœur l’esprit
de la Comète, celle d’Aout 2009. Mais je sais très bien que les choses ont
changé, tant pis.
Pour autant, les
collègues sont là. J’ai rencontré des gens
sympas grâce aux blogs. Certains sont devenus
des amis. Ca doit rester le
plus important.
Le bilan de 2012 est
négatif. Très négatif. 2013 c’est demain. On verra ce que ça donne. Mais
avec ou sans ma maison, avec ou sans mon blog, la Terre continuera de tourner.
Et c’est le plus important…