Je vais reprendre presque mot pour mot
le
billet que j'avais écrit l'an passé. Bébé Faucon était radieux quand ce
matin il a fait son cadeau à sa maman sa fête. Cadeau qu'il avait fait à
l'école. Il était fier…
Par contre, Bébé2 ne lui a pas fait de cadeaux. Car la crèche
de mon village a décidé l'an passé d'abolir la fête des pères et la fête des
mères pour la remplacer par "une fête des parents", qui "colle
mieux avec le projet pédagogique" de la structure.
L'an dernier, j'avais écrit ça. Je n'enlève rien de ce que
j'avais écrit. C’était pour la fête des pères, que mon deuxième bébé ne m’aura
pas souhaité…
Bébé Faucon, jeune enfant de première année de maternelle,
m'a fait son cadeau ce matin. Deux jours après sa première fête des écoles, où
il était un magnifique petit loup qui a ému son papa.
Bébé2 n'a pas pu me faire un cadeau par contre. A la crèche
de mon village, les parents ont reçu un courrier que je trouve assez délirant,
avant la fête des mères. Globalement, il nous était expliqué, sous couvert
d'explications fumeuses pédagopsychologiques, que ne serait fêté qu'une seule
fête de parents à présent. Plus de fête des papas ou des mamans, mais une seule
fête "des parents".
Je voulais savoir ce qu'il y avait derrière ce galimatia de
pédagogie infantile. Je me suis occupé pendant 6 ans de petite enfance, et je
sais que des fois derrière la novlangue qui prétend définir un "projet
pédagogique pour le bébé" se cache des choses plus terre à terre.
Comme par exemple la volonté dans certains établissements de
"ne pas vexer les familles homoparentales". Ah...
Je n'ai jamais été opposé au principe du mariage homosexuel
(même si j'aurais préféré un autre terme). Ma position n'a pas évolué, malgré
la campagne que j'ai trouvé assez détestable de pro-mariages, qui insultaient
tous ceux qui ne pensaient pas comme eux. De même que ma position sur
l'adoption des enfants par des couples homosexuels n'a pas évolué. J'étais
réticent, je le suis toujours...
(ma position est celle qu'avait Alain Juppé à
l'époque, elle me semblait équilibrée. Il a changé, pas moi).
Par contre, je me souviens d'un des arguments des
pro-mariages homosexuels. "On ouvre des droits supplémentaires à certains, sans rien
enlever aux autres". Sur le fond ce n'était pas faux.
Aujourd'hui, je constate que pour quelques familles où il y a deux papas ou
deux mamans, certains établissements veulent supprimer la fête des pères ou la
fête des mères. Cela me dérange, aussi parce que je suis attaché aux
traditions. Qui n'enlèvent et n'agressent personne, sauf si on veut se sentir
choqué toute les cinq minutes.
En tous cas, je n'aime pas du tout cette société égalitaire
qui gomme toutes les différences, où on ne veut plus parler de boudin à Roubaix
pour ne pas choquer une religion, ou de papa ou de maman pour ne pas choquer
des associations intégristes.
Il n'empêche. Je suis triste pour mon bébé 2 qui n'a pas pu
fêter
son papa, comme moi je le fais toujours depuis que je suis né (j'espère le
faire longtemps). Comme son grand frère qui était heureux de me faire son
cadeau ce matin.
Et j'aime vraiment ces
deux petits
pieds qui sont le premier cadeau de crèche de bébé Faucon, mon premier
cadeau de fête des pères. C'était avant que cette tradition soit supprimée à la
crèche. La société ne progresse pas...
Je reviens à cette année. J’étais triste pour Bébé2, qui
voyait son grand frère heureux comme tout, et qui me regardait avec mon bouquet
de fleurs, ne comprenant pas pourquoi lui il n’avait pas de cadeau à offrir à
sa maman. Il avait presque la larme à l’œil.
Je lui avais tendu un petit paquet avec un cadeau dedans pour
qu’il le donne à sa maman. Mais j’avais de la peine pour lui.
Et une colère réelle pour la crèche de mon village, qui au final rend triste
les enfants. L’an passé, le papa que j’étais était triste, parce que traditions
et tout ça. Cette année, je suis triste pour mon bébé, qui loupe un joli
moment. A « cause » d’un pseudo projet pédagogique. Ou d’autre chose.
Je suis surpris et choqué que les élus de mon village
acceptent ce genre de choses. Mais après c’est un autre débat, plus personnel.
Qui n’atténue pas la tristesse que j’ai pour mon bébé, et c’est le point
important de ce billet…