Pour lui, notre logique est implacable : les niches fiscales à raboter sont celles des autres. Forcément, dans la notre de niche, il y a un chien qu'on aime bien, et qu'on n'a pas envie de déranger...
Tiens, moi qui vous parle, je déduis chaque année 7 650 euros de mon revenu imposable au prétexte que les journalistes ont la capacité de faire plier n'importe quelle majorité à coup de plus sergent-major. Et l’an dernier, en changeant les fenêtres de mon appartement, mon discount supplémentaire a littéralement explosé celui que j’avais obtenu sur ma déclaration précédente en remplaçant ma chaudière…Le billet est simple, et réussi. Finalement, on en est tous là. On veut tous des économies là où on n'est pas impacté, et faire payer les autres, qu'ils soient riches si on est pauvre, fonctionnaire si on est dans le privé, chômeur si on a du travail, etc, etc...L’an prochain, je m’achèterai peut-être une œuvre d’art ou deux. Ou un yacht dans les DOM-TOM. Ou des parts dans une SCI en loi Robien. Ou de l’assurance-vie… Je ne sais pas. J’hésite encore. 486 niches, c’est un peu comme le rayon céréales chez Auchan : on voudrait pouvoir tout emporter (...)
(...) Les niches fiscales, il faudrait les supprimer, tout le monde est d’accord à l’exception de tous les autres. On pourrait évidemment ne supprimer que celles qui ne rapportent vraiment rien à la collectivité, comme celles qui ne profitent qu’à mon voisin de palier et ma cousine Albertine, par exemple, et constituent un véritable scandale.
Ah, mais quel gouvernement aura le courage de s’y attaquer, à mon voisin de palier et à ma cousine Albertine, dont on connaît le légendaire pouvoir de nuisance ?!
Un gouvernement de droite ? Tu parles ! Mon voisin est chef d’entreprise et membre de l’UMP et c’est un risque qu’un Sarkozy ne voudra jamais courir… Un gouvernement de gauche ? Allons donc ! Ma cousine Albertine est responsable syndicale dans l’Éducation nationale et je vous garantis qu’elle ne laissera jamais passer une chose pareille !
Sacré challenge...