Episode cévenol sur le Gard Rhodanien. Depuis hier soir
tombe une pluie continue et glaciale, et cela devrait durer toute la semaine. Est-ce
l’humidité ambiante, le froid qui revient, le temps tel qu’il est, la semaine
que je sais difficile pour moi qui commence, mais j’ai le bas du dos en vrac.
Les lombaires qui couinent, difficulté de rester droit.
Dire que c’était pourtant un
joli weekend de Novembre…
Qui se termine par un épisode cévenol pour la droite et le centre, avec des résultats que franchement je n'imaginais pas : un ras-de-marée.
Introduction qui sert aussi à exprimer mon état d’esprit.
Partagé. Ni blanc ni noir, simplement gris, un gris profond. Je ne sais pas si je
dois être heureux et satisfait des résultats, si je dois être triste. Ou tout
simplement froid et insensible. Non, je n’arriverai pas à rester insensible…
Le principe d’une compétition au sein de sa famille fait que
si on est heureux pour le gagnant, on peut être aussi triste pour le défait. Ce
deuxième tour Juppé – Fillon, entre deux personnalités que j’estime et que j’apprécie
vraiment, est pour moi un déchirement. Qui que soit le vainqueur dimanche
prochain, je serai triste pour l’autre, triste que la France se passe de l’autre.
Je n’ai jamais caché ici ma vieille affection pour Alain
Juppé. Parce que la fidélité veut dire quelque chose pour moi, je lui
accorderai encore mon vote la semaine prochaine. Mais pour moi, et de très
loin, François Fillon a fait une campagne extraordinaire, remarquable, digne.
J’avais écrit un tweet, après le premier débat, que j’imaginais
bien Nicolas Sarkozy dépassé par son ancien collaborateur. Je n’imaginais pas
que le dépassement serait un décollage fulgurant qui emporterait tout sur son
passage.
Chez moi, je voyais des gens que je savais sarkozystes à
fond ou proche de Juppé me dire que finalement, ils voteraient Fillon. Comme
pour le 21 Avril 2012 où j’étais beaucoup plus sur le terrain (me promenant de
bureau de vote en bureau de vote…), j’aurais du « sentir » quelque
chose. Ce sentiment a renforcé mon vote Juppé hier.
Nicolas Sarkozy avait prédit un « blast » au début
de sa campagne. Il l’a eu, ce blast, en pleine gueule… Je ne taperai pas sur l’homme
à terre. Mais pour ses soutiens haineux, ses fanzouzes NS2017, je suis content
de la défaite de cette manière détestable de faire campagne. Pour autant, je
sais que ces gens seront l’épine dans le pied du candidat qui sortira de la
primaire. Ils iront, pour certains, garnir les rangs de Marine Le Pen. Et d’autres
continueront à faire des campagnes de haine et de mensonges. Alain Juppé en a
été victime, François Fillon le sera s’il gagne au final.
Ces gens-là sont des dangers. La principale erreur de
Sarkozy a sans doute été d’avoir pris le soutien de ces repoussoirs. Et dans
cette idée-là, je ne sais pas si Rachida Dati qui annonce appeler à voter
Fillon après l’avoir insulté maintes et maintes fois est une bonne chose…
Si cette primaire pouvait permettre un coup de balai vis-à-vis
de personnes comme Copé, Dati, Morano etc, ça serait très bien pour la droite…
Il est probable que François Fillon sera le candidat de ma
famille politique l’an prochain. J’espère qu’il adoucira un programme
économique que je trouve excessif sur certains points. Mais la majorité qu’il
construira, s’il est désigné l’an prochain et élu, atténuera ces angles que je
ne pense pas profitable pour la relance de ce pays, qui ne pourra pas se faire
contre les salariés, les employés et les cadres.
Mais le François Fillon gaulliste et séguiniste pour qui j'avais voté en 1998 pour les élections interne du RPR candidat de ma famille politique, ça me plait.
De Juppé ou de Fillon, nous aurons un bon et un beau
candidat. Qui devra se méfier d’une partie de cette droite aigrie et haineuse
qui ne la rejouera sans doute « frondeur » du quinquennat actuel.
Mais quand même, quelle surprise hier soir… La soirée
électorale que j’ai suivi sur BFM, c’était un film… Un sacré film.