Le comique de répétition syndical n’est pas forcément
toujours amusant. Ce matin encore,
le syndicat
du livre est en grève. Les journaux ne seront pas distribués. On ne compte
plus le nombre de jours de grève chez Presstalis. Je crois que mon marchand de
journaux non plus, sauf qu’à chaque fois il morfle.
A ce propos, le Figaro relève les propos de Gérard Proust,
président de l’Union Nationale des diffuseurs de presse : «Nous savons que
vous mesurez combien les diffuseurs sont fragiles. Leurs commissions, perçues
sur la seule vente au numéro, sont en baisse continuelle. Les fermetures de points de vente ont atteint le triste record de 1082
en 2012. Ce réseau de commerçants modestes est au bord de l'asphyxie.
L'absence des quotidiens dans leurs points de vente, nuisible à une
fréquentation déjà en baisse, affecte gravement leur exploitation»
J’ai beaucoup aimé l’édito
de Nicolas Demorand qui parle de cette «
trentième fois ces
derniers mois où le syndicat du livre perturbe la distribution de journaux ».
Là, en l’occurrence, c’est « empêche » qu’il aurait fallu dire…
Nicolas Demorand fustige ce saccage syndical, cette irresponsabilité
de la CGT. Une nouvelle fois, ce syndicat contribuera, à cause de son archaïsme
et de ces méthodes,
à tuer
une industrie. A tuer l’emploi.
« Les ouvriers du livre, en tout cas ceux qui ont
décidé d’aller à la politique du pire, pensent qu’en mourant ensemble nous
vivrons plus longtemps. Funeste erreur (...)
Aujourd’hui, Libé sera disponible
uniquement sur le web, les tablettes et les mobiles. Les
« libénautes » ne sauront même pas que la distribution de leur
journal préféré a été perturbée dans le monde réel. Peut-être est-ce là la
préfiguration de l’avenir.»
Comme conclue Nicolas Demorand, «
si ces grêves perlées
ou massives continuent, cette hypothèse se transformera en certitude ». Et
de la même manière que chez
Arkema
en Novembre 2012 et chez
Goodyear
aujourd’hui,
un syndicat (la CGT) aura contribué à détruire une activité. Il y a de quoi être
écœuré de ce syndicalisme la qui a fait tellement mal à Marseille et ailleurs. Le
capitalisme a bon dos…
Et la concurrence aurait du bon dans ce système qui fait de Presstalis et du syndicat du livre un passage obligé...
Je suis attaché au journal papier. Une remarque de mon
cousin il y a quelques temps, alors qu’il m’accompagnait alors que j’allais
acheter La Provence et l’Equipe : « un ultra moderne comme toi qui
achète le journal, c’est fou… ». Ben oui…
C’est peut-être parce que je suis « moderne » (d’autres
diraient
geek) et que je ne peux me
séparer de mon iPhone ou de mon iPad que je suis tellement attaché au papier,
au livre et au journal.
En tous cas, je ne suis pas du tout attaché à ces méthodes
syndicales qui contribuent à faire énormément de mal à notre économie et à
notre société. Qu’il y ait des patrons déplorables et que le capitalisme ait des aspects négatifs n’excusent pas le fait d’avoir
des syndicats irresponsables.
Enfin bon...
Google a versé 60 millions pour la presse française. Si cela pouvait contribuer à la moderniser (et peut être à se passer de Presstalis), ça serait très bien.