Billet rapide, mais simplement pour évoquer un article dans
l’Equipe du jour. Qui met de l’eau à un moulin que j’alimente régulièrement,
sur cette dénonciation de la mentalité déplorable du footballeur français. Ou
issu de la formation à la française.
La une : « les pantouflards ». Ça commence
bien. Et l’article de poser cette question : « les joueurs français
travaillent-ils assez ? ». La réponse est pour moi évidente, mais la
question est réductrice.
Il aurait fallu poser « le football français
travaille il assez ? ». On alors aurait mis en avant notamment
les attitudes
déplorables de Lyon et Bordeaux en Coupe d’Europe, et le discours des
entraineurs Garde, Gillot, du président de Bordeaux Triaud. On se serait
souvenu que cela fait 12 ans que
Frédéric Thiriez est président de la Ligue pro de football, avec les
résultats consternants que l’on a eu. On se souviendra que le vice président de FFF à l’époque de Knysna en est aujourd’hui le
Président. Noel Le Graet, celui qui a soutenu son ami Raymond Domenech à la
tête de l’équipe de France…
On verra le bilan des
clubs français. On verra que Marseille dépense une blinde pour des Imbula,
Lemina, Mendy, sans voir ce qu’il se fait (de bons) à l’étranger. On verra que des clubs de Chypre, du
Danemark ou d’Israel ont tapé Bordeaux (qui ont refusé de jouer), Nice ou St
Etienne. Que Lyon a failli se faire taper contre un petit club d’Ukraine,
après avoir été ridicule en Ligue des Champions contre un club de Chypre.
On rajoutera les
supporters aussi. Je ne parle des
ultras bas du front. Je parle de ces crétins qui insultent sur Twitter ceux
qui critiquent à juste titre leurs clubs, et défendent le discours aberrant et délirant
de leurs dirigeants. Je pense particulièrement à ceux de Lyon et de Bordeaux,
qui justifient l’injustifiable et le médiocre. Je pense aux merveilleux South
Winners de Marseille (qui se vantent d’avoir eu la
tête de l’entraineur qui a redonné des couleurs à l’OM…).
« Le football
français travaille il assez ? ». La réponse est évidemment « non ».
Ou « mal ». En tous cas avec des exigences qui sont pas celles du
haut niveau.
Revenons à cet article de l’Equipe. Que chacun ira lire, je
ne vais pas le résumer (j’ai déjà écrit cinq paragraphes dans ce que j’ai
qualifié comme « un billet rapide »… Tu parles mon con joli…).
J’ai relevé cette
anecdote de Frédéric Guerra, l’ancien agent du très distingué Hatem Ben
Arfa : « Cette génération a tout eu sauf l’éducation. C’est une vraie
génération de compétiteurs, mais en tout : ego, argent, conneries. Quand Hatem
a signé à Lyon son premier contrat pro pour 70 000 euros par mois et 600 000
euros à la signature, il est sorti du bureau en me disant : “Tu m’as fait
signer un contrat de merde” ».
J’ai également relevé ce passage, qui valide ma question
plus haut. De savoir si ce n’est pas notre football, ses dirigeants et
entraîneur, qui engendre nos enfants pourris gâtés de footballeurs : « Dans
le championnat français, les discours de fermeté des dirigeants s’arrêtent
souvent où commence l’intérêt sportif et financier du club. On a pu le
constater à Lille l’été dernier avec le transfert de Thauvin. Ou début février,
quand Mbaye Niang, l’attaquant de Montpellier, a joué deux jours après une
garde à vue pour un accident de la route qui lui a valu depuis une condamnation
de 18 mois de prison avec sursis ».
J’ajoute que quand deux jours après que Thauvin
signe à Marseille avec l’attitude qu’il a eu et qu’on connait, le
sélectionneur des Espoirs Willy Wagnol le sélectionne, le message est
désastreux. Comme il est désastreux de voir que l’on a rappelé en équipe de France
des Anelka,
des Nasri, Evra ou Ben Arfa, après ce qu’ils ont fait.
Je termine par une phrase que j’ai bien aimé de Joey Barton. Ce n’est pas un exemple
de comportement, mais j’aime ce qu’il dit. « En France, quand tu
travailles dur, ça sous-entend que tu n’as pas de talent. Ils ne croient pas au
travail, aux efforts… ».
Je rajouterai qu’ils pensent (les joueurs de football
français, le football français d’une manière générale) que le talent excuse
tout. Que le talent excuse les mauvais comportements, la mauvaise morale, l’absence
de valeurs, l’absence de travail.
Intéressante photographie des tares du football français cet
article de l’Equipe. A mettre en parallèle avec l’excellent « Racaille
Football Club » de Daniel Riolo. A mettre en perspective avec
simplement les résultats du football français.