Je viens de lire la très bonne interview de Renaud Muselier dans le Point dont le titre est évocateur de ce que je ressens : "mais bon Dieu donnez nous de l'espoir !". Avec cette partie de l'interview qui m'a marqué : "Je suis un médecin de formation. Quand vous soignez votre patient, vous lui donnez de l'espoir. Vous le traitez pour le faire avancer, pour qu'il aille mieux, pour qu'il supporte sa pathologie. Là, on inflige une punition sans jamais dire si cela ira mieux demain. Avec le confinement, on vous dit d'entrer dans un tunnel sans lampe frontale."
J'aime beaucoup Renaud Muselier, à la parole toujours censée. Il a totalement raison dans cette interview. Aujourd'hui, de l'espoir ?
A côté de ça y avaient d'autres voix qui ont parlé aujourd'hui. Que je trouve totalement déconnectée et à la ramasse.
Bruno Le Maire, qui dénonce "des maires irresponsables". Mais quel est ce ministre de l'économie qui juge de "l'essentiel" et du "non essentiel", et qui en simple réponse a, en toute catastrophe, demandé que les grandes surfaces interdisent la vente de livres et de produits culturels hier, et peut être demain le rayon sous-vêtements et bricolage ? Arnaud Montebourg me manque presque, c'est dire...
A côté, la ministre du travail aura tenu sa place dans cette communication qui frôle l'abject. "les entreprises ne sont pas des clusters" qu'elle dit, en relayant cette parole délirante : "les endroits où on se contamine c'est la cantine et la machine à café". La direction de là où je bosse ajoute aussi "le covoiturage". Mais pas les postes de travail... De l'espoir ?
Ce soir M. le curé Jean Castex vient parler sur TF1. Que va t'il nous dire encore ? Va t'il nous infantiliser, nous priver d'encore un peu plus de liberté ? Car finalement ce confinement c'est quoi ? Privation de loisirs, de convivialité, et isolement des personnes âgés. Et basta. C'est tout.
Le reste ? Va bosser et fais pas chier. Demain les enfants iront à l'école, dans un bordel total.
D'ailleurs, il parait que certains élèves auront le droit de ne pas assister à la minute de silence pour ce professeur d'histoire décapité au nom d'une religion... Faudra qu'on en parle, mais là je n'ai plus d'espoir. Sinon d'un hiver sans fin.
Ce matin je suis allé à la messe de la Toussaint. Des escortes de gendarmerie protégeaient l'église de mon village... Le curé paraissait touché... Il essayait de nous apporter un espoir, mais je ne sais pas si j'avais vraiment la foi aujourd'hui.
Bon Dieu donnez nous l'espoir. Car le monde des hommes nous l'enlève totalement, l'espoir...
(à lire joli billet de Nicolas sur 4 mois de Covid)