J'aime bien les billets de Jean-Michel Aphatie. Je les trouve souvent intéressant
(même si je ne suis pas toujours d’accord). Ils appellent en tous cas souvent à
une réflexion de ma part, et à des réactions parfois positives, parfois pas.
Son billet « Mélenchon
ou le tournant nationaliste » est, pour moi, excellent. Il écrit avec
talent ce que je ressens.
J’aime beaucoup sa manière d’écrire en quelques paragraphes
courts (Jean-François Kahn avait aussi ce style). Je vais reprendre trois
paragraphe avec lesquels je suis totalement en accord.
La démocratie se construit dans le dialogue. Si l’une des parties au débat démocratique s’autorise l’insulte, « salopard », c’est donc qu’elle reconnait à l’autre le droit à l’insulte. Comment imaginer un débat démocratique ainsi organisé ?
Comme un écho à quelques discussions, ci
et là, ces derniers temps…
Impossible d’expliquer comment le Parti de gauche en est arrivé là. Ce qui est clair désormais, c’est que la teinte dominante du parti de gauche est une teinte nationaliste, défendue avec une violence qui peut aller jusqu’à l’insulte.Ceci est un tournant. A sa création, en 2010, le Parti de gauche se voulait résolument anti Front national. Jean-Luc Mélenchon usait même d’une formule imagée pour illustrer sa démarche. Il comparait Marine Le Pen à une chauve-souris qu’affolerait la lumière du projecteur qu’il entendait braquer sur son fonds de commerce idéologique. Autres temps, autre discours. Quelques années plus tard, il semblerait que ce soit la chauve-souris qui ait opéré une contamination idéologique dont les premiers fruits ont germé durant le week-end.
Ce qui est amusant est le parallèle avec l’excellent
score du FN ce weekend…
Ce week-end est justement celui où la candidate du Front national à la législative partielle dans l’Oise crève tous les plafonds électoraux. Ce résultat décrit bien le résultat de la stratégie initiale du Parti de gauche, censée dissoudre un Front national qui ne s’est en réalité jamais aussi bien porté.
Enfin une conclusion, que je trouve très pertinente.
Pour terminer ceci : que pense de ce tournant national du parti de gauche son allié principal au sein du Front de gauche ? Il s’agit là du parti communiste français dont le silence, ce week-end, fut assourdissant à toute personne qui a bien voulu tendre l’oreille.
Ça serait bien, en effet, que les communistes l’ouvrent un
peu. Et mettent en dehors de leur coalition ces gens du PdG.
Je suis conscient que Jean-Michel Aphatie n’est vraiment pas
fan de Mélenchon. Mais ça tombe bien, moi non plus…